Rien ne différenciait maintenant nos jours éclatants de nos nuits.
Pendant la durée des trois soleils, qui jamais ne nous brûlaient.
Nous étions baignés par une lueur monochrome la journée,
Jusqu'à ce qu'après leur départ, l'œil de Lilith sorte de son puits.

C'était comme un long tube, dans lequel des spirales de lumières
Pulvérisaient la poussière intense en sublimé de brouillard lumineux,
Et, selon où nous nous tournions, naissait une des couleurs primaires,
Qui rythmait notre existence sous l'insondable profondeur des cieux.

Était-ce vraiment la lune ce cercle qui scintillait comme un diamant,
Mais dont les rayons propulsaient sur la terre des teintes différentes?
Son rayonnement était si intense qu'elle attirait à elle, tel un aimant :
Végétaux, plantes, animaux morts et toutes nos saletés déliquescentes

Rien de ce qui était impur, près de nous ne subsistait, et un vent violent,
telle tornade inversée, montait vers Lilith dans laquelle tout disparaissait.
Les parfums, peu à peu, renaissaient sur le sol vigoureusement aseptisé
Et l'on voyait revivre toutes ces choses, au fabuleux pouvoir régénérant.