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Poésie néo-classique
Toscanelli : Amaharak
 Publié le 05/03/08  -  7 commentaires  -  2016 caractères  -  38 lectures    Autres textes du même auteur

Amour en Irak.


Amaharak



Debout, près de la fenêtre embuée,
Appuyé là, sur sa vieille chaise blanche
Figé comme le hêtre, les yeux encore mouillés
Il regardait le vent jouer avec les branches.

Il entendait les cris des enfants, au-dehors
Jouant, dans un champ aux herbes calcinées,
Un navire au loin lançait son cri de mort,
S'éloignant lentement sur la houle agitée

Ô combien il aimait se souvenir de ce jour
Quand leurs regards s'étaient rencontrés
La mélancolie est un peu comme l'amour
C'est une fièvre que l'on ne veut arrêter

Dans la chambre vide, aux murs blancs
Il la revit nue, allongée, tout contre lui
Elle rayonnait de cette joie qu'ont les amants
Lorsque, après l'amour, ils se retrouvent amis

Ce jour-là était marqué d'une croix d'or
Savourant leur amour, au milieu des fleurs
Butinant le miel, sans aucun remords
Pour la vie, et pour seul témoin, leur bonheur

Dans le ciel rouge de cette belle nuit d'été
On entendait les bombes sauter au loin
Leurs déflagrations étaient accompagnées
Par le cri des femmes, le hurlement des chiens

Les grands oiseaux en fer étaient légion
Déchaînant avec rage leurs nuées de mort
Libérant des enfers les diables et les démons
Déchirant avec fracas tous les petits trésors

Les voisines pleuraient, dans un rite ancestral
En avant en arrière, se frappant la poitrine
Ainsi se rassemblait tout ce petit monde rural
Au chevet de la belle, dans ce pays en ruine

Amahrak semblait regarder le ciel et prier
Ce Dieu si grand, parti dès la première alerte
Douce comme un ange, dans sa robe déchirée
Allongée à jamais, sur un tapis d'herbe verte

L'homme regardait dehors, par la fenêtre embuée
Il ne glissera jamais au doigt de sa belle Amahrak
La bague qui devait unir leur éternelle complicité
La Saint-Valentin n'est pas pour les enfants d'Irak


 
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   Anonyme   
5/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ton autre poème publié parlait du Rwanda si je me souviens
bien... La guerre est donc un sujet qui te tient à coeur, si j'en
crois aussi "l'espèce humaine" dans tes centres d'intérêt.

Sur la forme, je trouve celui-ci plus réussi que le premier.
Le point de vue de "l'intérieur" convient mieux à ce genre de sujet
à mon sens.

Toutefois, et même si je ne veux en aucun cas minimiser les
horreurs de la guerre, il me semble que l'amour peut y résister,
ne résiste-t-il pas à tout? Ainsi le dernier vers ne me semble pas
coller à la réalité. N'a-t-on pas entendu des histoires magnifiques
d'amants palestiniens et israéliens, bravant tous les interdits
moraux et physiques pour se retrouver?

Alors si la Saint Valentin ou la Saint Amaharak est bien pour les
enfants d'Irak, que leur resterait-il sinon?

Les guerres n'empêchent pas l'amour, parfois elles le retarde
mais il arrive à destination tout de même... Faisons lui confiance!

Edit. Je me permets d'éditer à la vue des commentaires ci-dessous.
Oui, ce qui empêche la st valentin ici c'est certainement la mort
de l'être aimé mais tel n'était pas mon propos. La mort frappe
aussi en temps de paix... Son amour périra de vieillesse, d'accident... Je parlais du rapport amour/guerre simplement...
Et du caractère incorrect du dernier vers pas dans le poème mais
au niveau "universel" si j'puis m'permettre. Car la st valentin, la st doudou ou la st dushy est pour tout le monde et particulièrement pour ceux qui souffrent. Voilà, sur ce...

   Anonyme   
5/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Sujet douloureux s'il en est. On ne peut y rester insensible.

Tiens c'est drôle, je n'ai pas la même lecture que Notrac : si la St Valentin n'a pu être fêtée par le couple, n'est-ce pas en raison de la mort de l'aimée ?

Lecture aisée. J'ai bien aimé ce texte.

   Anonyme   
5/3/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
"La Saint-Valentin n'est pas pour les enfants d'Irak" : Il ya deux idées différentes, euh...je pense :

La première, il n'y a plus d'amour possible, plus de fête à fêter sans l'être aimé sûrement mort ! la deuxième est que cette phrase est symbole de la grande déchirure, comment peut-on fêter dans un pays couvert de drames une cérémonie qui dès lors semble futile, dérisoire, et de toute manière plus appropriée. La Saint-Valentin n'a plus de sens. Le jour où la paix reviendra, la Saint-Valentin sera chaque jour qui passe. Je pense que Toscanelli a voulu cette dernière pensée comme un reél symbole du manque d'amour extérieur qui déchire l'intérieur. Si je pense à cette idée c'est qu'en Irak, la Saint6valentin n'existe et n'a jamais existé, d'où pour moi ce symbole.
La chute fait couler de l'encre, et c'est donc un poème réussi.


J'ai croisé une répétition en fin de vers "mort" qui m'a sonné l'oreille, et celle-ci est très bien vu, car l'amour : cela marche par deux, mais la mort, cela marche aussi par deux.
Je vois aussi la répétition du mot "herbe", la première fois calcinée, et la deuxième verte, le vert de l'espoir, ce n'est donc pas un pléonasme car trop évident pour l'être mais un appui, un fort désir d'avenir serein et de calme. Bien vu encore une fois.

Ce qui me sidère, c'est qu'en général l'homme meurt au combat, pas la femme. Ce basculement, ce malheur civil hélas habituel voir quoitidien me touche plus que tout.

Les vers ne sont pas égaux et qu'importe, la guerre est-elle de droit !

Amahark ou l'âme de l'Irak !

Bravo

   clementine   
5/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Touchant et perturbant ton poème, je pense d'ailleurs que tel est ton désir.
La guerre, injuste, terrible qui nous fait désespérer en nous enlevant les êtres aimés.
J'ai bien aimé le fond et la forme, c'est la musique que je n'ai pas réussi à entendre.
Peut-être est-ce cela la guerre: ne plus entendre la musique mais seulement le bruit des bombes.

   Anonyme   
5/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Récompenser ce travail il me faut ! Sur la forme ce serait plus à écrire en prose.

Je pense qu'une poésie doit transcender exacerber les mots, la il s'agit plus de narration...

   David   
7/3/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Toscanelli,

Le début m'a beaucoup plu, j'ai accroché à la quatrième strophe, la rime lui/amis...aprés j'ai eu l'impresion que la narration l'emportait sur la poesie, pas à chaque vers mais comme des à coups...

J'ai eu des préjugés j'ai pensé au poêmes "souviens-toi Barbara"

La chute est poignante et j'ai été surpris par "Saint Valentin" et "Irak"

   Toscanelli   
24/3/2008
Je voulais tous vous remercier pour ces commentaires, ils me donnent des forces pour la suite. Merci.


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