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Poésie libre
troupi : Un chêne
 Publié le 26/09/16  -  18 commentaires  -  1800 caractères  -  351 lectures    Autres textes du même auteur

Un arbre centenaire est un continent pour toute une faune et microfaune et lorsqu'il est foudroyé il faudrait le laisser là en offrande à la Terre.


Un chêne



Je n'irai plus au bord de ce petit ruisseau
où un chêne plongeait ses racines dans l'eau
depuis plus de cent ans
De l'indolent berceau qui l'avait vu grandir
Il regardait la plaine ondulante et dorée

Cette nuit il est mort
Étonné qu'une hache en colère jaillie
du ciel noir l'ait ouvert
par le milieu
en deux
Étonné qu'un torrent de rochers assassins
l'ait à coups de boutoirs
allongé en travers du champ qu'il surplombait

Je l'ai vu ce matin
le tronc enseveli sous une boue luisante
les racines sorties du sol
déchiquetées
et du haut jusqu'en bas sa chair blanche
meurtrie
et son cœur calciné

J'aimais tant
ces instants apaisés
serré tout contre lui
quand je le regardais comme on regarde un frère
sa peau grise et rugueuse frottait contre ma joue
et mes doigts saisissaient
agrippaient son écorce
J'aurais voulu au creux de ses fissures anciennes
oublier mes chagrins
Abandonner mes peurs

Combien de décennies avait-il résisté
aux ciels blancs de l'été qui fissurent les pierres
aux gels qui endormaient son sang jusqu'au printemps
aux vents qui le tordaient et brisaient en hurlant
ses rameaux fatigués

Hier comme si souvent
j'étais venu le voir
Se détachant du tronc un oiseau à l'œil rond
et jaune m'épiait
Il est tombé
dans un frôlement d'aile a glissé près de moi
s'est posé dans le noir de la souche vieillie


Le dernier "génie" de l'arbre venait de lui dire adieu
et son "hou" mystérieux
me poursuivra longtemps

Je sais bien que demain le bal des tronçonneuses
dira le dérisoire
de sa vie de géant


 
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   Johannes   
5/9/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un arbre est un être vivant et comme tel il est destiné à mourir, que ce soit par des bûcherons, par l'éclair, par un castor ou tout simplement de vieillesse.
Ce que j'ai préféré dans ce texte, c'est la présentation : "Un arbre centenaire est un continent pour toute une faune et microfaune".
Il y a là une très belle idée qui ne demandait qu'à être exploitée.
Malheureusement, il y a dans ce texte pas mal de poncifs hautement prévisibles.
Il y a également des négligences dans l'écriture. Exemple : "l'ait ouvert par le milieu en deux". "En deux" était-il bien nécessaire ?
Il n'y a pas de ponctuations, ce qui ne gène pas la lecture étant donné la simplicité du propos, mais pourquoi y a-t-il parfois une majuscule au début des vers, et parfois non ? Je n'y trouve aucune raison logique et cela me donne plutôt une impression de négligence.

   dom1   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Le chêne... Vaste arbre auquel on donne des vertus surabondantes et excessives. Tôt ou tard, un arbre a vocation à disparaître, de son sol comme de nos pensées.

domi

   Brume   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Troupi
Pour moi votre chêne est moins intéressant que "L'arbre à palabres" et " Dans le Kalahari".
Je trouve votre poème sans charme, il ne dit pas grand chose sur ce chêne, et les formulations ce n'est pas possible:
Un arbre ouvert au milieu c'est clair que cela veut dire ouvert en deux. Pour un auteur confirmé sur le site cette erreur est étonnante.Toute la seconde strophe est à revoir.

Une tonalité trop neutre, rythme bancal, c'est sans émotion.

Vous avez décidé sur ce poème de vous libérer des ponctuations, cela n'ai pas un problème, par contre j'ai encore du mal avec ce nouveau genre d'écriture qui est de voir apparaître soudainement une majuscule qui arrive de nullepart, pour la lectrice que je suis ça fait brouillon mais faudrait que je m'habitue à ce style ce n'est pas bien grave.

J'attendais votre poème, je suis déçue.

   Marite   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Peut-être est-ce parce qu'hier j'ai côtoyé sur un sentier bordant un cours d'eau de nombreux chênes, bien plus que centenaires je pense, que j'apprécie ce poème. En fait ce sont les expressions qui nous le présentent comme "un être vivant" avec lequel vous aviez partagé nombre d'états d'âme et d'émotions qui me "parlent".
"Il regardait la plaine ondulante et dorée..."
Il est aussi " Étonné qu'une hache en colère ... qu'un torrent de rochers assassins l'ait à coups de boutoirs allongé en travers du champ qu'il surplombait"
"... sa chair blanche
meurtrie
et son cœur calciné"
Et cet oiseau à l'oeil rond ... Le dernier "génie" de l'arbre venait de lui dire adieu
et son "hou" mystérieux
me poursuivra longtemps "

Mais, peut-être faut-il parfois se laisser aller à l'irrationnel des perceptions pour décrire ainsi la perte d'un arbre, fut-il un chêne très ancien, pour vous, il était un ami je crois.

   papipoete   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour troupi,
Cet arbre majestueux, il était là depuis bien longtemps avant que je naisse, et il vit sûrement des amoureux graver à son tronc des coeurs entrelacés ; il entendit des promesses, des sornettes ; et près de son fût on ôta des vies ...
Or, voici que la sentance des cieux vient de te foudroyer, et qu'au sol tu gis fendu en deux, ô chêne !
" Hou ", la chouette qui en toi logeais, vient de s'envoler à tire d'aile, ton dernier génie à l'oeil jaune et rond !
Je ne me réfugierai plus contre toi, ne confierai plus mes joies, mes peines ...
NB un très beau récit dont le début de la seconde strophe ( étonné qu'une hache en colère jaillie du ciel noir l'ait ouvert ... )
Malgré l'absence de ponctuation, vos lignes se lisent avec plaisir, et vous parlez de l'arbre comme d'un être cher ! ( j'ai parlé de même dans mon poème " mort d'un géant " .

   Anonyme   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Il y a de belles images toutes fraîches dans votre poème.
"indolent, ondulante" ou vice versa;
d'autres cruelles "Étonné qu'une hache en colère jaillie du ciel noir l'ait ouvert", "du haut jusqu'en bas sa chair blanche meurtrie et son cœur calciné".
C'est la fin d'une vie de géant, la fin d'un refuge pour les uns et les autres, les noires pensées de certains qui s'effacent, l'ombre et l'abri des oiseaux...
Majesté devant la plaine qui s'abat.
C'est un très beau texte, libre, léger, parfois plus pesant, plein de couleurs et d'images douces.
J'ai apprécié, simplement.
A vous relire.

J'ai lu l'incipit après (grossière négligence comme d'habitude) . Dommage que vous n'ayez pas travaillé davantage ce poème avec l'idée originale de votre incipit, il aurait gagné en puissance, je pense.

   Vincendix   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Troupi,
Il y a des sujets qui me touchent particulièrement et celui-ci en fait partie.
La chute accidentelle d’un arbre est triste, combien de chênes et surtout de hêtres ai-je vu allongés, les racines à l’air après les tempêtes, souvent éclatés, un spectacle désolant.
Quant aux arbres foudroyés, souvent ils survivent, mais parfois les cicatrices provoquent la pourriture et il faut procéder à l’abattage. Je connais un tilleul, planté sous le règne d’Henri IV, il a subi plusieurs foudroyages, il est mutilé mais toujours debout.

Dans ma lecture, je ressens une certaine émotion de l’auteur et c’est probablement ce qui nuit à l’écriture de ce texte, il est un peu désordonné, certaines expressions sont mal « ficelées », mais j’en fais abstraction pour ne retenir que le fond du sujet.

   plumette   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour Troupi

j'ai été sensible à le description du chêne mort car il m'a donné conscience de ce qu'il fait partie du vivant.

le rapport du narrateur à l'arbre m'a moins convaincue, je l'ai trouvé un peu convenu ou " enfantin".

l'évocation de l'oiseau apporte quelque chose mais par contre je trouve les 2 derniers tercets inutiles car surlignant ce que le lecteur a compris.

Plumette

   Proseuse   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une façon toute personnelle de faire corps avec la nature !
j' ai bien aimé vous lire, juste quand vous parlez des tronçonneuses , je me suis dit qu' il fallait que je vous parle des "brise-lames" qui sont majestueux sur nos plages ( St-Malo) tout les chênes morts ne finissent pas en fumée, certains durant des siècles ( les premiers depuis 1698 je crois!) ont une autre vie et grandioses, je vous le promets gardent la ville contre les éléments et s' affrontent tels de fidèles sentinelles aux plus grandes de nos marées .. destinées étonnantes .. improbables et pourtant !! et nous en sommes si fiers!
Merci beaucoup pour ce bel instant de poésie !

   Anonyme   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'est très triste de voir un arbre, foudroyé, gésir sur le sol.
Il en est, selon les endroits, qui ne subissent pas " le bal des tronçonneuses " mais demeurent là comme des vestiges, embrassés par le lierre et servant de nichoirs. En quelque sorte une deuxième vie dans leur mort.
J'ai apprécié cet anthropomorphisme des deuxième et troisième strophes.

   Anonyme   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Troupi, mon ami, bonjour ! J'ai retrouvé dans ce texte la sensibilité qui est la tienne et je t'en remercie... J'aurais aimé pouvoir accoler un Beaucoup + à ce commentaire mais je trouve que la forme n'est pas à la hauteur de la mort de ce chêne. C'est vrai que je ne suis pas expert en Libre que j'ai souvent quelques difficultés à juger mais je pense que ce texte aurait pu être mieux fini et l'absence de ponctuation n'est pas un plus... à mon goût !
J'ai toutefois un faible pour la conclusion...

Je sais bien que demain le bal des tronçonneuses
dira le dérisoire
de sa vie de géant.

Ce poème m'a rappelé deux autres traitant du même sujet dont l'un de notre ami Papipoete, La mort d'un géant, et l'autre intitulé La hache écrit par Henri de Régnier...
C'est bien, ça aurait surement pu être mieux mais tu as rendu hommage à ton vieux copain le chêne et le reste est sans grande importance. Merci !

   Lulu   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Troupi,

ce que j'ai aimé dans ce poème, c'est que l'on sent vraiment l'émotion du locuteur. De ce point de vue, je trouve que c'est tout à fait réussi.

Cependant, je trouve que ce texte est vraiment perfectible. Il m'a donné l'impression d'être un premier jet qui n'a pas été relu. Peut-être est-il, par ailleurs, trop long ? A tout vouloir dire, on aurait tendance à ne pas vouloir sacrifier ses mots. Or, parfois, épurer son texte peut valoir le coup. Ici, j'aurais tendance à vouloir élaguer un peu.

Si j'ai aimé la première strophe, par exemple, car elle dit votre sentiment "Je n'irai plus au bord de ce petit ruisseau"... J'ai été fort déçue par la seconde strophe où j'ai l'impression que vous avez "haché" les vers pour rien, en brisant le rythme que vous aviez initialement instauré.

En fait, je trouve qu'il y a un problème de rythme sur l'ensemble, à l'exception de la première strophe, plus harmonieuse. Ainsi, pourquoi décliner en plusieurs vers ce qui sort d'un souffle dans "J'aimais tant / ces instants apaisés / serré tout contre lui". Personnellement, j'aurais écrit cela sur deux lignes : "J'aimais tant ces instants apaisés / Serré tout contre lui"...

J'ai été étonné par la lourdeur de ce vers :
"quand je le regardais comme on regarde un frère"
Pourquoi ne pas avoir écrit simplement : "je le regardais comme un frère" ? L'idée demeure et vous auriez évité la répétition maladroite du verbe "regarder".

Comme vous avez fait le choix de ne mettre aucune ponctuation, je me suis demandée pourquoi vous mettiez tout de même des majuscules en début de phrases. Je crois que je prendrais le parti de mettre des majuscules à chaque vers ou de n'en mettre pas du tout. Mais c'est là une remarque plus dérisoire.

A votre place, je réécrirais ce texte qui en vaut la peine.

Bonne continuation.

   MissNeko   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un bien bel hommage ! j ai pu m imaginer la scène facilement. Vos vers sont beaux et anthropomorphisent juste ce qu il faut ce vieil
Arbre

Merci pour ce partage

   Vincente   
26/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Troupi,

J'ai beaucoup aimé votre façon de parler de ce chêne, votre ami. Vous avez vraisemblablement vécu une jolie histoire tous les deux. Votre cœur vous a soufflé les mots simples et sans détour de votre mélancolie. La construction du poème est implusive et malgré tout très douce. Autour des images réalistes, les vers sont coulants et la lecture agréable.

   Alcyon   
27/9/2016
bonjour

je suis particulièrement sensible au thème
et votre texte est militant en ce sens, bravo
mais poétiquement je n'accroche guère, désolé
je pense qu'il gagnerait à être "épuré"
de quelques vers pour gagner en émotions
très partagé entre le thème fort et votre écriture
je ne peux mettre une appréciation qui "trancherait"

   Pouet   
27/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Slt troupi,

Un poème sympathique à lire, bien écrit, assez émouvant.

Je regrette toutefois l'absence de métaphores fortes, ça "ronronne" un peu, rien de vraiment frappant en terme d'image.

J'aime beaucoup la fin, les six derniers vers qui viennent parsemer d'humour ironique la gravité de l'ensemble.

Au final un poème dont on ressent la sincérité mais qui aurait pu être bien meilleur connaissant les qualités de l'auteur.

Cordialement.

   FABIO   
27/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Belle prose , pleine d'émotion et de sincérité, certes on pourrait modifier quelques vers qui paraissent parfois trop simplistes mais ce sont vos mots et il sonnent bien a mon oreille.

   Ora   
6/10/2016
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai aimé votre poème, que j'ai plus vécu comme une nouvelle qu'un poème en fait mais peu importe! J'y ai senti la relation forte qui peut se tisser avec la nature, les arbres… que nous partageons certainement :)


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