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Poésie libre
unpietrebabouin : 23 h 59
 Publié le 14/07/11  -  6 commentaires  -  2026 caractères  -  92 lectures    Autres textes du même auteur

j'ai
le
ver
tige


23 h 59



C’est moi qui porte ce vertige

Tu te tiens comme un désert

Nous ne tardons pas à recouvrer nos corps

Ainsi laissés au bout d’une lèvre

Que chante l'extrémité de l'orage

Tout s’habille d'un vêtement autre

Le bruit de volet de mes yeux donne une grande naïveté à l’aube

Nous recollons une deuxième peau sur l’instrument de la première

Tout s’applique à notre nom

Quand nous courons sur le cristal

Aucun son ne nous déchire

On tend une main comme du champagne


je m’éparpille
je me sépare
je me refuge
je me réduis
je me murmure
je délimite


Le ciel est une géographie que tend un ciment noir

J’ai des fleurs aveugles au bout des ongles

Ou serait-ce ton goût d’orage

Qui amène son cortège blond

Nous marchons tous au bord des mythes

Les dieux aussi ont fait leur œuvre

Goûtons la bouche qui nous sépare

Je m'appuie au mur comme un sourire

C'est moi qui porte ce vertige

Aucun son ne nous déchire

Si nous courons sur du cristal

La nuit sépare le corps de ses prémisses

C’est moi qui porte ce vertige

Frappez-nous donc d’un seul poignard


Tu te dilues
Tu te disperses
Tu te déverses
Tu divinises
Tu te relèves
Et me déduis


Je m’insomnise

Au creux des songes

Quand la nuit dure

Dans un feu lourd

Où se consume

Sous un poignard

Le vertige blond

Quand la nuit dure

Dans un corps long

Je délimite

La fin des lèvres

Dans les valises

Où tu expires

C’est une colombe

C'est un vertige

C'est une chute

Un drap tendu

Ton beau corps gris



Je flâne.


 
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   Anonyme   
22/6/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ce poème emploie des procédés (anaphores, un vers = une idée) qui d'ordinaire m'agacent, mais là je trouve qu'ils fonctionnent bien, installent par petites touches une ambiance rêveuse et intense à la fois. Quelques très belles formules, pour moi :
"On tend une main comme du champagne"
"J’ai des fleurs aveugles au bout des ongles"
"Frappez-nous donc d’un seul poignard"
"Le bruit de volet de mes yeux"
par exemple.

Un bémol sur la fin où les vers courts cassent peut-être quelque chose, mais d'un autre côté ils évoquent un tourbillon, une accélération... Mais alors pourquoi terminer par "Je flâne" ?

   Marite   
9/7/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Désolée. Je n'ai pas réussi à saisir ce qui est exprimé dans ces vers libres. Ce n'est pas la forme qui m'a gênée, ni la longueur. Ce sont les mots qui m'apparaissent trop éparpillés. Après deux lectures, il ne me reste aucune émotion. Mais je suis peut-être passée à côté ...

   Leo   
10/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Surprenant. Le choix de l'écriture en anaphores fonctionne, alors qu'il n'y a pratiquement aucune raison logique pour que ce soit le cas, au regard des idées assénées phrase après phrase. Mais là réside peut-être la qualité de ce texte, réussir à s'imposer en déboussolant complètement l'attention.

Dans la construction, j'aime beaucoup l'accélération finale, le raccourcissement des vers qui accentue deux sensations : celle d'un vertige qui s'accélère et celle d'un retour à la conscience après un rêve. L'ambiguïté n'est même pas levée par le dernier vers, et c'est très bien comme cela.

J'aime moi en revanche le "je-tu" qui intervient comme un refrain et qui, AMHA, est presque trop "raisonnable" par rapport à l'ensemble.

Un poème que l'on entame sans trop savoir où l'on va et que l'on quitte sans trop savoir où on est arrivé, mais avec la sensation d'avoir fait un voyage pendant lequel on ne s'est pas ennuyé.

   Anonyme   
14/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une ambiance, une écriture. Parfois c'est un peu fleuri. Mais ça ne dénote pas. Très poétique, assez abouti. Assez proche de certains moments de la poésie d'Eluard ou d'Aragon quand je lis ceci :

"Le ciel est une géographie que tend un ciment noir

J’ai des fleurs aveugles au bout des ongles

Ou serait-ce ton goût d’orage

Qui amène son cortège blond

Nous marchons tous au bord des mythes

Les dieux aussi ont fait leur œuvre

Goûtons la bouche qui nous sépare

Je m'appuie au mur comme un sourire"

   Lunar-K   
15/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Il m'aura fallu relire ce texte plusieurs fois avant de l'apprécier. Tout d'abord, les différents vers me semblaient trop "distants" les uns des autres, comme s'ils étaient totalement étrangers. Ou bien je parvenais à en lier quelques uns par groupe mais pas suffisamment pour percevoir l'unité et la cohérence de l'ensemble.

Il faut dire que les vers se suivent de façon assez répétitive et donne l'impression de phrase complète à chaque fois ou presque. Métaphore, comparaison et image surréaliste se suivent à une vitesse vertigineuse et finissent par perdre le lecteur que je suis. Pourtant, j'ai bien l'impression que c'est là votre objectif, pas perdre le lecteur mais communiquer un vertige, celui-là même que porte le narrateur. Un vertige sensuel tout d'abord et qui s'élève ensuite vers quelque chose de moins tangible, de presque divin voire mystique, avant de revenir à la sensualité de départ.

C'est en tout cas de cette manière que j'ai compris votre texte, décrivant une expérience sensuelle, amoureuse, qui conduit le narrateur à cette expérience mystique à travers l'union des corps et des peaux qui se recouvrent.

Un texte intéressant donc, malgré la difficulté d'accès. Un surréalisme assez bien dosé (quoique un peu rebutant aux premiers abords) et de nombreuses images fort originales.

Bref, j'ai bien aimé ce texte, riche et original. C'est le premier que je lis de vous mais je pense bien que j'irai faire un tour sur vos précédents !

   Cyrielle   
15/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème tout en simplicité et qui ne s’embarrasse pas d’effets pour faire passer l’émotion. Les images sont d’autant plus belles qu’elles se fondent bien dans cet ensemble.

Toutefois, j’ai été gênée dans ma lecture par le rythme de ce poème, tantôt ample, tantôt resserré. Les passages qui présentent des vers très courts et utilisent le système de l’anaphore précipitent le rythme trop brutalement. Sans doute la disposition visuelle a-t-elle renforcé cet effet. S’agissant de vertiges, si c’est l’effet recherché par l’auteur, c’est réussi. Je précise également que le dernier vers m’a surprise ! Ce qui m’a troublée, c’est le verbe « flâner ». Pour moi, il ne s’accorde pas du tout avec ce qui précède car il casse le mouvement du poème. La flânerie évoque en effet pour moi une certaine lenteur que je ne ressens pas dans l’ensemble de ce poème.

Ces quelques éléments ne m’empêchent cependant pas d’apprécier ce poème. Il a pour lui une beauté qui s’élève avec beaucoup de simplicité. C’est ce qui, pour moi, rend ce poème si intense.


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