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Poésie contemporaine
VDV : La mansarde idéelle
 Publié le 05/07/16  -  8 commentaires  -  1509 caractères  -  213 lectures    Autres textes du même auteur

À l'être profond.


La mansarde idéelle



De ce berceau laiteux flottant dans le néant,
Où, sereine, tu dors, semblable à l’innocent,
Sans qu’une ombre jamais n’atteigne ton lainage,
Ouvre les yeux ma Sœur ; mène sur ton rivage
Cette âme qui se tord dans les mains de Satan.

Le dérangeant reflet de la pauvre damnée
Ne contemple le beau d’une verte contrée :
Dans ce double miroir bigarré et aqueux
Où se sont évadés de nombreux amoureux,
La belle est le jouet de l’absurde pensée.

Assassin de l’amour dévoré par l’orgueil,
La cérébrale obtuse, en infligeant le deuil
À ce cœur maladif, dément les voix de Grèce,
Et, levant sur l’azur son ombre pécheresse,
Transforme la mansarde idéelle en cercueil !

Oh ma Sœur ! As-tu pu déjà humer l’air moite
Et hallucinogène en ces planches étroites ?
Après un certain temps, le monde est confondu
Avec un autre monde, orgiaque et tordu,
Où la serpentueuse allée semble droite ;

Où, voguant sur les flots fuligineux du Styx,
La pâle aux yeux voilés, percevant des larix
Couronner les hauteurs de formes chimériques,
Ignore se trouver en des lieux sataniques,
Et de son cœur mourant déloge le Phénix !

Alors, de ce berceau flottant dans le néant,
Où, sereine, tu dors, semblable à l’innocent,
Sans qu’une ombre jamais n’atteigne ton lainage,
Ouvre les yeux ma Sœur ; mène sur ton rivage
Cette âme qui se tord dans les mains de Satan.


 
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   Ramana   
23/6/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
C'est magnifique, j'y vois pour ma part la finalité de tout être humain qui est de retrouver son être véritable ("ma sœur"), lequel n'a en fait jamais cessé d'être, ceci au delà du temps et de l'espace, dans une parfaite béatitude.
L'être relatif ("Cette âme qui se tord dans les mains de Satan") ne trouvera le bonheur, une paix durable, qu'en déchirant le voile qui lui fait croire qu'il est séparé de son être absolu. Ce que la Tradition nomme Satan n'est pas extérieur à nous, mais se situe dans notre mental, nous qui par ignorance nous fourvoyons sur la nature du monde.
Heureusement l'homme possède "en son cœur le pouvoir du Phénix", et le feu qui le brûle, c'est-à-dire sa perception illusoire et cruelle du monde, le fait en définitive renaître chaque fois plus sage, plus connaissant, et plus près de son être véritable.
La première strophe, qui est aussi la dernière un peu modifiée, emporte toute mon admiration. Par contre, l'avant-dernière me semble contenir des rimes un peu trop similaires phonétiquement (ix et iques).
Bravo et merci pour ce texte qui s'adresse à l'être profond, le vôtre, et le nôtre bien sûr qui est peut-être le même, soit dit en passant...

   Alcirion   
5/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une belle inspiration gothique (au sens sous-genre romantique anglo-saxon), le texte est très mystérieux, il m'a fallu plusieurs lectures et certaines expressions ou tournures me restent obscures. Ce n'est pas un reproche, au contraire, cela témoigne d'une grande complexité de composition. Le ton inquiétant est également très réussi et tient en haleine le lecteur.

   MissNeko   
5/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
SUBLIME !
J aime tout de votre poème : la plume, la forme, les mots utilisés.
Quant au sens même si certains vers me sont encore un peu nébuleux, j y vois le devenir de tout être humain de son berceau laiteux de l'enfance au cercueil.
Bravo

   SaintEmoi   
5/7/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
je crois que c'est ça la poésie
à la première lecture, on entre dans une ambiance, et on s'y sent chez soi
Merci

   Vincente   
5/7/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir VDV,

Le climat "laiteux" qu'annonce le premier vers n'a pour moi levé ses nuages jusqu'à la fin de votre poème. J'ai été délivré du malaise du doute de ce que je devais comprendre qu'à travers le commentaire de Ramana. Il m'a semblé pour le coup assez lumineux et après la pénombre à laquelle je m'étais accoutumé, j'en ai même été assez ébloui.

Mais ne croyez pas que je n'ai pas été séduit par vos évocations mystérieuses, j'y ai vu de belles images construire un monde abstrait, avec des concrétudes toutes formelles comme dans ce vers très angoissant :
"Cette âme qui se tord dans les mains de Satan."

Je regrette que vous n'ayez pas tracé, dans votre incipit, une invite plus longue de quelques mots, accueillant vos initiés tout aussi aimablement et initiant vos néophytes généreusement. La problématique développée est passionnante et j'ai compris que vous souhaitiez nous introduire dans sa réflexion.

Au plaisir de vous lire dans une lumière un peu plus" éclairante", avec toujours votre riche qualité.

   Zoe-Pivers   
6/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Pour moi, En lisant, j'ai la vision qu'il est demandé à la Moire de sauver la Psyché.
Nous aurions alors un fin tissage, entre la mythologie et l'oeuvre de Jung... Et là, il y a matière à développer, mais je me trompe peut-être :)
J'ai hâte d'en savoir plus !
J'aime beaucoup l'atmosphère rendue par les images, l'écriture élégante et l'invitation à la pensée.
Merci VDV

   dom1   
23/7/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le thème me plaît. Dommage qu'il soit perverti par l'envie flagrante de s'approcher de la plus haute marche. Attention, vouloir faire rimer des mots difficiles d'accès ne suffit pas à se rapprocher de la vérité et de l'excellence...

Dominique

   Solstitium   
28/7/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonsoir VDV,

Pour ma part, l'on doit dire dans un poème ce que l'on pense sur sa vérité et non chercher à trouver la vérité absolue, ce qui est fait ici avec succès.

C'est un poème brillant, je suis fier de toi frangin !

Solstitium


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