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Poésie contemporaine
Vincendix : Au fond de ces ravins
 Publié le 11/11/15  -  20 commentaires  -  1062 caractères  -  375 lectures    Autres textes du même auteur

Le champ de bataille de l’Argonne (1914-1918) a encore, un siècle après, des traces de combats acharnés ; durant quatre ans, les deux armées adverses n’ont cessé de se battre sur une bande de terre d’à peine 10 km de largeur. Mon grand-père m’a parlé du désastre qu’il a découvert en revenant dans son village après l’armistice, alors qu’il était ado.


Au fond de ces ravins



Au fond de ces ravins où profite la ronce,
Combien de nos poilus ont rencontré la mort,
J’entends dans le lointain le clairon qui annonce
Un combat sans merci dans un ultime effort.

Dans ces bois massacrés par la folle mitraille,
Se dressent vers le ciel des troncs déchiquetés,
Ils étaient les premiers au cœur de la bataille,
Témoins de la souffrance et des atrocités.

Le sol bouleversé n’est plus que trous et bosses,
Dans les taillis hachés se terrent les mulots,
Ils ont vécu tremblants, se cachant dans les fosses,
Sous le bruit des canons, le pas des godillots.

Les oiseaux affolés ont quitté la clairière,
Ils ne reviendront plus, où feraient-ils leur lit ?
Le ruisseau s’est perdu dans une fondrière,
Il a tant charrié de sang dans ce conflit.

Au fond de ces ravins, la nature meurtrie
Souffre encore et toujours, écoutez ses sanglots,
Qui se mêlent à ceux morts pour notre patrie,
Des hommes valeureux dont beaucoup de jeunots.


 
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   Miguel   
17/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quel dommage que ce mot de "jeunots" qui vient tout gâcher et nous faire tomber de hauteurs où le reste du poème nous avait élevés ! Il y avait déjà quelques maladresses, quelques formules prosaïques du même genre, mais la musicalité et le rythme impeccable de quelques fort beaux vers nous les faisaient vite oublier ; rien ne vient rattraper cette vulgaire désignation de nos soldats sacrifiés. C'est comme si je trouvais un asticot dans un mets dont j'étais en train de me délecter. Je n'ai plus faim, je repousse l'assiette avec dégoût et je m'en veux d'avoir aimé. Par pitié, changez ce "jeunots" !

   lala   
23/10/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
C'est un témoignage transmis qu'à votre tour vous relatez afin que ces morts survivent dans nos mémoires, dans nos consciences.
Vous évoquez la nature, celle qui aurait dû continuer à symboliser la douceur et l'harmonie, mais qui souffre toujours.
Vous choisissez des termes généralistes (ravins, bois, troncs, sol, taillis, oiseaux) ce qui rend l'arrivée des mulots un peu incongrue. Dans le même quatrain, le pas des godillots est bien éloigné de sa préposition qu'il partage avec le bruit des canons.
Mis à part ces légères maladresses et des virgules à remanier, l'ensemble est sérieux, sincère, fluide et atteint son objectif.

   Gemini   
11/11/2015
Oui. Je rejoins Michel. Je veux pas jouer au rime doctor's, mais :
Des hommes valeureux dont beaucoup d'angelots
irait mieux.
PS J'ai trouvé aussi au coeur à peine éclos.
Pour le reste, la lecture des rimes suffit (tous des mots importants) pour voir de quoi on parle. C'est donc un bon poème.

   Anonyme   
11/11/2015
Bonjour Vincendix
Ici même, le sujet à été souvent traité,
Vous le faites sous un nouvel angle
Bonne idée que de le faire paraître le 11 novembre
Vous avez choisi d'évoquer ce terrible conflit (qui devait être la der des der) avec l'œil du promeneur (ou du pèlerin) qui contemple un paysage ravagé par la mitraille.
C'est très vrai très visuel.
Je ne suis pas choqué par "jeunots", "mulots" ou "godillots" qui donnent au texte un accent d'authenticité.
Les poilus avaient leur langage qui n'était pas forcément celui des salons littéraires.
Merci Vincendix et bravo

   Anonyme   
11/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Les horreurs de l'une des grandes boucheries du 20 ème siecle
sont montrés du doigt par ce bon texte.
Bonne publication de la part du site un jour de 11 novembre.

J'aurais mis un point d'interrogation au deuxième vers.

Le seul reproche que je suis tenté de faire à ce texte
est justement que l'on entend pas ses fameux sanglots
dont vous parlez au dernier quatrain.

Après coup, il ne devait guère en rester des mulots, c'est sûr.

   cervantes   
11/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Le sujet est terrible et le décrire en vers me semble impossible. La musique et la mitraille ne vont pas ensemble dans mon imaginaire. Vous écrivez évidemment très bien, les mots sont justes, (même jeunots!). Mais je n'arrive pas à dépasser le côté descriptif et un peu convenu de ces vers dans une boucherie où le bruit, les horreurs et les râles des mourants annonçaient le silence du néant.
En un mot je n'entre pas dans ce texte, sans doute est ce personnel?

   Anonyme   
11/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Vincendix.... Comme d'autres avant moi, je remercie Oniris d'avoir publié ce poème un 11 Novembre.
J'ai lu votre texte en oubliant le quatrain central et ses mulots qui n'apportent, à mon avis, rien de plus à ce champ de bataille par ailleurs très bien illustré.
Restent deux détails, le lit des oiseaux... Pourquoi pas tout simplement le nid ?

Enfin, en accord avec Miguel, je pense que "jeunots" n'est sans doute pas le terme idéal pour clore ce poème par ailleurs bien écrit...

Merci pour cet hommage rendu à tous nos anciens qui ont perdu la vie dans l'Argonne ou ailleurs...

   Cristale   
11/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Vincendix,

Un clairon dans le lointain, des arbres déchiquetés, le sol bouleversé, des mulots cachés sous terre, des oiseaux partis affolés,un ruisseau charriant le sang, des eaux englouties, la nature souffre ; au fond de ces ravins, "des hommes valeureux dont beaucoup de jeunots." Morts.

Le tableau est brossé, par petites touches qui appuient là où ça fait mal, de l'horizon au fond de ces ravins.
Les sanglots évoqués, je les entends qui résonnent à jamais dans le cosmos.

Un texte bien construit, le rythme est régulier, les rimes excellentes. Que dire de plus ?

Le CE, une nouvelle fois, fait montre de délicatesse en publiant votre poème ce jour de commémoration du 11 novembre.

Bravo et merci Vincendix.
Cristale

   Francis   
11/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Avant de se retrouver dans ces décors d'apocalypse, c'étaient des têtes rousses, brunes ou blondes sur les bancs de l'école communale. Ils ne savaient pas encore qu'ils allaient faire ce voyage au bout de la nuit. Pour les cérémonies du 11 novembre, il faudrait lire ce poème devant le monument aux morts. Oui, dans la glaise d'Artois, les ravins d'Argonne, si on ferme les yeux, on entend encore les sanglots de la nature et des hommes. Comme d'autres lecteurs, j'aurais souhaité un autre mot que "jeunot" pour terminer ce beau poème.

   Anonyme   
11/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Je trouve que le traitement malgré tout 'classique' du sujet, sinon un rappel opportun à ces terribles heures, n'apporte pas grand chose.
Combat/atrocités/mort/souffrance/canons/sang/sanglots/etc...sont autant de lieux communs attendus s'agissant de décrire cette période.
En fait, j'aurais aimé que vous vous laissiez davantage déborder par les mots pour en extraire un regard plus personnel, des émotions plus 'exclusives', et pourquoi pas, nous interroger au sein même des vers sur cette tragédie sans nom.
J'ai lu cependant avec intérêt votre poème et trouve très beau et parlant le premier vers.

Merci Vincendix

   Anonyme   
11/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Si les écrits relatifs à cette guerre stupide et dévastatrice sont nombreux, celui-ci nous en décrit l'horreur avec ses alexandrins superbes.
Il fait même allusions à des animaux qui, eux aussi, ont subi les affres de cette situation.
Comme d'autres lecteurs l'ont relevé, " jeunots ", pour clore ce texte fort, m'a un peu surpris.

   Anonyme   
11/11/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Un sujet délicat car ô combien sensible... Pourtant ce poème ne m'a pas plus emballé que ça, et ce en toute franchise. Peut-être est-ce dans le choix des mots, ou dans le fait que vous n'avez pas réussi à "élever" le poème au point de lui donner un souffle, une grandeur épique (du moins à mon sens).

De plus, deux vers m'ont particulièrement heurté, à savoir :

"Le ruisseau s’est perdu dans une fondrière,
Il a tant charrié de sang dans ce conflit."

Ceux-ci relèvent plus de la description pure et simple que d'un véritable travail poétique. Qui plus est, le dernier vers n'est pas mélodieux et m'a heurté à la lecture.

Quant au dernier vers ("Des hommes valeureux dont beaucoup de jeunots."), celui-ci est mal tourné, dommage.

Excusez la possible dureté de ce commentaire, et n'y voyez aucune attaque. J'ai voulu commenter sincèrement car je pense que ce poème peut être amélioré.

Wall-E

   emilia   
11/11/2015
Merci à vous pour cet hommage commémoratif bienvenu en cette journée symbolique. En ce qui me concerne, le mot « jeunot » ne présente pas un sens péjoratif mais m’apparaît plutôt comme un diminutif affectueux dont un grand-père pouvait par exemple qualifier son petit-fils, et j’ai pu entendre des témoignages d’anciens qui s’exprimaient ainsi : « c’est-y pas malheureux tous ces jeunots qui sont partis… » avec ce caractère d’authenticité que souligne Tizef. C’est peut-être plus le fait pour ce mot de clore le poème qui heurte certains ; ils auraient peut-être davantage apprécié de le voir se terminer sur la nature meurtrie et ses sanglots qui présentent une image plus forte pour cette tragédie et ce devoir de mémoire…

   pieralun   
12/11/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un poème tout en contradictions qui partage le bon, le moins bon, la poésie et la prose.

Une première strophe assez bonne, j'aime " où profite la ronce " tant en terme d'évocation que de sonorités.

Les vers 5 et 6 sont excellents, l'évocation est poétique dans sa dramatique, mais n'annoncent pas la platitude et le prosaïsme des deux suivants.

La troisième strophe me semble totalement ratée ( pardon ce n'est qu'un avis personnel ): un sol "bouleversé" de trous et bosses....., que viennent faire les mulots..... hormis rimer avec godillots.

Les trois premiers vers de la 4 eme sont bons: " où feraient ils leurs nids? ", "le ruisseau s'est perdu dans une fondrière" magnifique! et là patatras! "Il a tant charrié de sang dans ce conflit " prosaïque, rupture brutale de rythme, sonorités sans relief.

Un poème qui mériterait au combien d'être retravaillé, mais j'ai hâte de vous relire

   hersen   
12/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Moi qui ne suis pas fan de ressasser l'Histoire alors que visiblement nous n'en tirons guère de leçons, j'ai beaucoup aimé ce texte.
Je crois que c'est parce qu'il nous parle d'un environnement, la souffrance a été plus grande que ce qu'on pense ( sous-jacente l'idée que c'est le cas dans toutes les guerres, d'hier et aujourd'hui).

Je trouve à ce texte une grande portée car il nous parle de choses inhabituelles dans ce contexte. En effet, parler des mulots ou des oiseaux ! Il faut une grande sensibilité pour projeter ainsi tant de souffrances de cette époque. Et aussi beaucoup de clairvoyance pour comprendre que si notre environnement est atteint, nous sommes atteints aussi.

Enfin, le mot " Jeunots " qui semble faire polémique.
Mais c'est exactement ce qu'ils étaient, d'un côté comme de l'autre, des jeunots avec une vie pleine de projets devant eux, avec tant d'énergie pour les réaliser, avec tant d'espoirs permis, jusqu'à cette abomination. La vingtaine et devoir aller combattre.
Des jeunots. Ni des angelots ni des héros. Des vies volées.
Mot éminemment bien choisi.

Merci pour cette lecture

   Anonyme   
19/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Vincendix

De façon simple mais réaliste vous nous brossez un tableau de ce que fut la guerre ( un pan de l'histoire où vos vers tonnent comme des obus )
On y sent l'odeur de la mort et encore aujourd'hui les sanglots ....tout est dévasté , les sentiments comme la nature !
Et j'ai envie d'ajouter ..oui c'était bien des jeunots , un mot qui n'est pas là pour rimer avec sanglots , mais une réalité qu'il faut bien mettre telle quelle

Ce ne sont pas les poèmes les plus faciles à écrire ....mais vous l'avez très bien fait
merci

   papipoete   
19/11/2015
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Vincendix; j'étais "malade" quand parut votre texte si poignant et ne pus le commenter.
Un sujet qui ne s'éteindra jamais, sur ces hommes, jeunes pour la plupart, qui perdirent leur vie pour qu'elle puisse continuer dans d'autres corps, et parfois renaître où la mort prit sa place.
Avant eux, poussait la nature, de flore avec ses arbres, et de faune avec ses bêtes qui s'égaillaient ici. Ils furent témoins aux branches dépouillées de feuilles en plein été; avec leurs pattes et leurs ailes tremblantes aux chaleurs sous la mitraille.
Au bas d'une clairière, coulait un ruisseau tranquille qui se perdit dans le ventre d'une fondrière; les arbres amputés de leur ramure n'accueilleraient plus de lit des passereaux.
Promeneur en ces lieux, marque le pas et écoute; n'entends-tu pas les sanglots de ces pauvres soldats qui se meurent? Leurs fantômes pour toujours hanteront ces lieux, du haut d'une bute jusqu'au fond de ces ravins.
Dans la fosse du " ba ta clan ", longtemps encore résonneront ces cris, ces sanglots comme au " sol bouleversé " de ce champ de bataille .
Votre récit est magnifique et si bouleversant!

   GilbertGossyen   
28/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé le fond et la forme sur un sujet difficile à mettre en vers, c'est vrai. Une touchante et superbe commémoration. Je ne suis pas gêné par les mots que vous employez. Ils font partie de la langue française. Populaire ? Certes. Mais ceux qui sont morts là-bas n'étaient-ils pas avant tout des gens du peuple ? Des jeunots qui portaient des godillots.

Merci

   Blitz   
3/12/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Merci Vincendix, moi qui ne lit jamais de poésie, j'ai été séduit et cela me donne envie de fouiller un peu dans la bibliothèque Oniris.
Oui, le terme « jeunot » me semble mal tomber… « des hommes valeureux dont ne restent que les os »? Juste une idée…

   Lulu   
24/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Vincendix,

je n'avais manifestement pas lu ce poème le 11 novembre..., mais je ne suis pas mécontente de le découvrir aujourd'hui.

Vous avez une belle plume ! Vous savez raconter dans des textes d'une belle fluidité des choses essentielles, et tout cela en images poétiques. Si écrire sur ce thème n'était pas gagné, on peut dire que c'est là bien réussi.

Merci pour cet hommage qui mérite d'être lu et relu.


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