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Poésie libre
violoncelle : Transports en commun
 Publié le 10/08/08  -  13 commentaires  -  1718 caractères  -  45 lectures    Autres textes du même auteur

Balade en gars mineur...


Transports en commun



Un homme regarde une femme.

Il ne sait goutte d’elle,
Sinon ce doux parfum lorsqu’elle traverse ici.
Seulement, le bruit d’étoffe,
Le petit pas pressé,
Le clairon d’une voix qui salue au pas sage
Sinon l’altière allure,
Le petit port de tête, la chevelure divine,
Et cette main gracieuse, tendue et quelques pièces,
Les nouvelles qu’elle emporte.

Il se ferait journal, pour être pris comme si,
Contre cette poitrine et la fleur à la broche.

Il se ferait gros titre, pour être lu ainsi,
Effeuillé dans la foule en attendant ce bus,
Caressé du regard distraitement. Nerveux.

Il balbutie des phrases, dans sa tête, comme un rêve.
Il dit des mots velours que personne n’entend,
Comme l’on répète un texte juste avant de jouer.
Il les connaît par cœur depuis le temps passé :
« Vous… Et si vous permettez. Je… » Silence.

Des mois que cela dure…
Un homme écoute une femme.

Elle est au téléphone et le sourire radieux,
Un baiser sur les lèvres tendu vers l’Invisible.
Un amoureux fiévreux à l’autre bout du fil ?
Un tout petit enfant ? Une amie ? Une idylle ?

Un homme regarde une femme.
Il ne retient rien d’elle,
Sinon ce doux refrain lorsqu’elle descend ici.
Rien qu’un regard, rapide, délicatement sur lui,
Et ces mots qu’elle adresse timidement aussi :
« Je… Et si vous permettez. Vous… ».
Frôlement. Battements de cœur. Serré.
Balbutiements : « Pardon ! ».

Cet Inconnu l'attire...

Elle se faufile.

Demain il osera. Promis.

Elle file.

Le temps aussi.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
10/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est...

Just thanks.

   xuanvincent   
10/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai apprécié ce poème. Se dessinent mot à mot le portrait d'un homme et une femme qui se croisent sans oser se rencontrer.

Les images m'ont plu. Notamment ces expressions "Il se ferait journal...", "Il se ferait gros titre, ...."

Détails : j'ai moins aimé "lorsqu’elle traverse ici." (ici me paraît trop vague),
"petit" pour qualifier un port de tête m'a intriguée.

Une belle passante, ai-je envie de dire, que Brassens aurait sans doute remarquée.

   ristretto   
10/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
inconnus gravés dans la mémoire émotion

brassens bien sûr mais aussi une chanson de bazbaz :"la femme que j'ai regardé..."

agréable lecture

   Anonyme   
10/8/2008
Oh j'aime ses tranches de vie banales, poétisées..

Poétiser ?
Euh pas assez à mon goût (mais ça n'engage que moi)
certains mots détonnent "clairon" "gros titre"
d'autres cèdent à la facilité "pas sage" (un peu usé) "mots velours" (aussi)..

Bref. c'est tout de même très agréable à lire et l'idée m'a séduit

(confidence;)... Des mois que cela dure ? Hum. Il a quoi comme problème ce bonhomme ? Moi si une femme me plait ça ne va pas durer des mois .. )

   TITEFEE   
10/8/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
suis assez d'accord avec certains commentaires qui disent que certains clichés pouvaient être évités mais l'histoire de cette non-rencontre est quand même agréable à lire

http://boomp3.com/listen/bzvc2fnqa_k/transports

   Janel   
11/8/2008
moi je n'ai rien contre les clichès, tout dépend de la sauce qui les accompagne, c'est à dire de la façon dont on les utilise, de l'histoire qu'ils racontent. Moi j'aime bien celle-ci et du coup, le poème aussi.
courge

   belaid63   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
merci pour cette friandise violoncelle

   Melenea   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Hé bien moi j'ai bien aimé navigué dans ces interdits, ces envies, ces pas-sages qui nous font vivre, et espérer...

Mél

   Olalla   
11/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien
C'est le titre d'un livre de Paul Fournel... j'ai donc été attirée !

Agréable à lire, j'aime bien la mise en relief de la fausse banalité des gens : tous recèlent des pensées secrètes, des désirs, une vie intense, invisible, retenue.
Mais, pas transportée.
O.

   FABIO   
15/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J ai adoré et puis les thèmes cliché çà n'existe pas.
Il suffit juste de savoir en tirer de belles choses
Au fait, il l'a revu ?

   Anonyme   
16/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Juste merci. Le voyage est plaisant...

   Flupke   
11/3/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un peu désorienté par « pour être pris comme si » je ne sais pas si c’est fautif ou pas mais mon cerveau en pilotage automatique à corrigé en « comme ça » ou alors la phrase n’est pas finie après broche ? Mais il y a un point.
Ca m’a fait penser à la chanson « Parfait inconnu » de Jeanne Cherhal et à un degré moindre à Quatrième de couverture de Vincent Delerm.
J’ai bien aimé Elle file, le temps aussi.
Chouette poème « universel ». Plein de gens peuvent s’y reconnaitre.

   Anonyme   
1/1/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai tout aimé. Ce cache-cache, cette écriture délicieuse, cette grâce poétique, ces mots et ces phrases qui se suspendent. C'est un poème points de suspensions dans le sens où l'incertitude, l'hésitation règnent.

Transportée.

"Il ne sait goutte d’elle,
Sinon ce doux parfum lorsqu’elle traverse ici.
Seulement, le bruit d’étoffe,
Le petit pas pressé,
Le clairon d’une voix qui salue au pas sage"


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