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Poésie libre
wancyrs : Le feu
 Publié le 28/04/22  -  13 commentaires  -  4994 caractères  -  128 lectures    Autres textes du même auteur

Quand, oublié l’incendie précédent,
Tu fonces dans le brasier suivant…


Le feu



Le feu a commencé dans le lit
Le lit antique
Armature d’acier
Parures de cuivre
Un lit comme il ne s’en fait plus.
C’est par hasard que tu l’as trouvé
Un heureux hasard
Seul il trônait au milieu d’autres meubles
Déplacé
Intemporel
Tu l’as voulu au premier coup d’œil
Tu l’as convoité longtemps
Il avait le prix d’une pièce de collection,
Tu as amassé l’argent nécessaire
Priant que personne ne le désire,
Autant que tu le désires
Puis un jour tu as apporté l’argent
Fière comme une enfant
Une enfant qui se souvenait du lit de ses parents,
Armature d’acier
Parures de cuivre dont tu aimais le cliquetis,
Chaque fois que tu avais la chance de jouer avec.
Le lit était là
Il t’attendait
Au-dessus il y avait un matelas à ressorts ensachés
Une douillette de style contemporain couvrait le tout
Une douillette blanche sur laquelle en noir étaient imprimées des villes du monde
Paris
Londres
New-York
Tokyo
Tu as pris l’ensemble, pour avoir le Monde dans ta chambre
Le monde qui brûle actuellement sous tes yeux même pas ahuris
D’abord la tour Eiffel
Puis le London Bridge
Ensuite la statue de la Liberté
Et les gratte-ciels de Tokyo
L’armature d’acier, puis le cuivre fondent.

Le feu, de sa langue sirupeuse, lèche le parquet de ta chambre
Se dirige vers ton salon
Tu souris, immobile
Tu le suis du regard
Sa danse t’hypnotise
Il est si beau !
Tu te demandes si tu es masochiste
Et tu souris à l’idée
Tu l’imagines reptile,
Quand de ses puissants anneaux il enserre ton sofa
Ton sofa blanc
Un Louis XVI
Il devient lion,
Lorsqu’il dévore ta table à manger
Un Louis XIV et ses chaises décorées
Il est doux comme un père,
Comme ton père,
Lorsqu’il entoure de ses bras voluptueux tes électroménagers
Et les composantes électriques qui pètent sont autant de bruit de baisers fougueux,
Dans ton cou
Dans ton dos
Sur tes seins
Et quand tes rideaux s’embrasent violemment,
Que le feu menace les murs de ta maison,
Tu trembles de mille soubresauts.

Dehors tes amies s’affairent :
Extincteurs
Buses à jet d’eau puissant
Plan de sauvetage
Tu leur souris à travers la vitre embuée
Elles te croient folle
Elles t’avaient interdit de jouer avec le feu
Mais tu as l’habitude de n’en faire qu’à ta tête
Tu aimes jouer
Ce n’est qu’ainsi que pour toi la vie vaut la peine d’être vécue.
Dehors tes amies s’affairent pour éteindre le feu
Dedans tu leur fais non à grands gestes de bras
Puis tu vas t’asseoir sur ton sofa
Tu l’enlaces,
Le caresse
Puis tu vas te coucher dans ton lit
Ton lit antique consumé par de belles flammes
Elles aussi te lèchent
Tu aimes leurs textures
Tu aimes leurs crépitements
Un peu comme le cliquetis des anneaux de cuivre quelque part dans ton souvenir d’enfant
Tu aimes leurs couleurs
On dirait le soleil,
Celui qui brillait dans ton cœur quand ton père te prenait dans ses bras.

Et tu te souviens comment ce feu a commencé dans ton lit
Ton lit antique
Un soir de froid
Un soir de pluie, peut-être
Un soir dans le parc
Un soir flou
Rideau devant les yeux
Rideau de pluie
Ou pluie en rideau
Paupières essuie-glaces
Silhouettes déformées
Ombres fantomatiques
Ces fantômes déambulant,
Comme toi
Ce fantôme approchant :
– Avez-vous du feu ?
Ce fantôme inquisiteur
– Est-ce que ça va mademoiselle ?
Ce fantôme et… plus de fantôme
Le dur du sol
L’odeur de la boue
Gargouillis de voix s’éteignant
Contact brûlant
Odeurs
Café
Crème
Croissant
Blancheur
Blancheur partout
Murs
Lit
Draps
Dents
Sourire
Blanc…

Le feu a commencé dans le lit
Le lit antique
Il y a un mois
Une semaine
Une heure
Le pyromane a des cheveux blonds champ de blé mûr
De sa bouche carnassière sort une langue de feu qui embrase ton ventre lit antique
Ton cœur sofa blanc
Tes bras électroménagers
Tes jambes Louis XIV
Ton corps murs blancs fragiles…

Ton corps est bois qui s’enflamme de tout feu
Tu t’en fous un peu
De la voix dans ta tête
Des mises en garde
Des extincteurs
Des buses à jets d’eau puissants
Des pompiers qui s’égosillent ;
Ton corps s’arc-boute tel un London Bridge sur des piliers Eiffel et Bras de statue de la Liberté,
Quand Tokyo te couvre de ses gratte-ciels
Que ton amant de sa voix polyphonique vide les flèches de son carquois dans tes oreilles ;
Quand, oublié l’incendie précédent,
Tu fonces dans le brasier suivant

Tête en premier…


 
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   Anonyme   
10/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Au début de ma lecture je râlottais contre la majuscule initiale systématique, chaque vers ainsi détaché : je craignais que cela nuisît à la fluidité du récit. J'avais tort. À mesure que j'avançais dans cet univers fantasmagorique je me disais qu'au contraire elle était nécessaire, comme un rappel à la réalité, un fil rouge qui me permet, à moi lectrice, de ne pas m'égarer dans le délire malsain qui imprègne, trouvé-je, votre poème.
Certes ce n'est pas inhabituel de faire appel à la métaphore amour/incendie, mais ici je la trouve efficacement filée de bout en bout, avec les amies pompières impuissantes, bien vu ! S'y mêle l'assimilation du corps de la femme acharnée à son malheur avec son mobilier, et là aussi je trouve que c'est vachement bien fait. Toute une histoire se dévoile sans qu'il soit besoin de la narrer explicitement, avec une esquisse de l'origine, que je devine incestueuse, du mal.

Je trouve donc votre poème fort bien construit, intelligent, intense sans verser dans le pathos. Peut-être l'eussé-je préféré un peu plus court, un tantinet resserré, mais je n'en suis même pas sûre. De chouettes trouvailles parsèment l'ensemble, à mon avis, la langue sirupeuse du feu par exemple, Tokyo qui couvre la victime jouissante de ses "grattes-cieux"…

   Anonyme   
28/4/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Wan,

Je ne te connaissais jusqu’à présent que sur tes contes philosophiques et oniriques. Je découvre une nouvelle facette, plus sombre, plus profonde ? Je ne sais pas, j’ai dû relire par trois fois, ce feu métaphorique pour essayer de saisir tous les sens des mots que tu souhaites nous adresser. Il m'en reste encore à creuser. Le monde encarté sur une parure de lit d’enfant, les flammes qui viennent incendier une innocence en dévers, le repli dans la sécurité du terrain connu, la répétition d'un schéma destructeur et pourtant voulu, etc, c’est un poème très riche, à relire encore, ces paroles de castor, je me les mets en tiroir, pour les ressortir quand viendra le froid, pour qu’elle ne fichent pas le feu à mon lit… Tête la première

Chapeau bas

La Petite

   papipoete   
28/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour cousin wan
Tu en rêvais, tu le voulais ce lit de conte de fée, et tu l'as eu... mais en toi couve celui qui détruit tout... même les parures de cuivre qui font des reflets dans la lumière, le FEU
Tu pactises avec le Diable, pyromane que tu es ! Un incendie récent a déjà tout brûlé, tu en sortis indemne comme pour préparer celui qui, aujourd'hui brûle tout dans ta chambre, aux Merveilles du monde sur ta douillette Paris Londres New-York !
NB pardon cher cousin si je m'égare ? mais voici ce que je ressens à la lecture de ce scénario terrifiant. J'ai un neveu " asperger " qui joua cette apocalypse, transformant sa colère en un tas de cendre, sa maison partant en fumée, ses parents désemparés.
Je vois à travers ce récit cette jouissance de Satan, ayant pris possession de ce corps de femme, un amant qui cette fois-ci parviendra peut-être à ses fins, l'avoir enfin toute à lui...pour toujours !
Un récit passionnant... hélas !

   Provencao   
28/4/2022
Si la métaphore s'oriente vers la poésie, la poésie se tourne aussi vers la métaphore.



Tout en echauffant la grandeur de l’homme, vous n’en soulignez pas moins le néant qui hallucine son existence. "Le feu a commencé dans le lit
Le lit antique
Il y a un mois
Une semaine
Une heure
Le pyromane a des cheveux blonds champ de blé mûr
De sa bouche carnassière sort une langue de feu qui embrase ton ventre lit antique
Ton cœur sofa blanc
Tes bras électroménagers
Tes jambes Louis XIV
Ton corps murs blancs fragiles…"


J'ai beaucoup aimé cette interrogation, prise de conscience, délire, sur le feu, le hasard, le souvenir, recherchant à travers la création de cette possession, une certaine sagesse, une fragilité , une lutte et un espoir.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Pouet   
28/4/2022
Slt,

Je livre ici bien sincèrement mon ressenti et avoue ne pas saisir avec certitude les intentions de l'auteur, ni même pouvoir prétendre avoir compris de quoi il retourne exactement ; j'ai lu deux fois pourtant, je suis un peu lent sûrement.

Il me semble entrevoir une forme de "mise en garde" contre "l'amour passionnel" représenté ici par le feu - qui peu à peu se révélera non-prince ardent, ou bien encore contre la convoitise, la possession, la luxure...?

Si c'est cela, je confesse humblement ne pas trop savoir qu'en penser, ce qui n'est pas gênant en soi, mais je sens qu'il y a peut-être un message que je ne saisis que partiellement.

Sinon, je pense que j'aurais préféré lire ceci en prose, écrit comme une nouvelle quoi, ne voyant pas réellement ce qu'apporte la disposition en vers, les retours à la ligne et les majuscules systématiques.

Ce que j'aime assez clairement en revanche, c'est cette histoire de feu et de lit antique qui vient rythmer le texte: la polysémie est très éclairante sans être dévorante...

Au plaisir.

   Ascar   
28/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je ne sais pas si j'ai raison de voir dans votre texte, au delà de la description simple de la folie d'une pyromane, les mécanismes complexes du pouvoir de destruction d'une relation toxique.
Au quel cas, ce feu dévorant serait un amour éperdu et le lit antique, le rappel symbolique de la violence conjugale que la narratrice aurait connu, enfant, et qu'elle accepte de subir ici en toute connaissance de cause... Par nos propres vies, on reproduit souvent le schéma parental.
Peut-être que je m'égare... Toujours est-il que ce texte est troublant par sa manière, subtilement progressive, de mélanger les corps et les décors, les souvenirs et la réalité, l'amour et les flammes jusqu'à nous faire perdre le fil de la raison. Un très beau travail !

   Corto   
28/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ma réaction à la lecture de ce poème: Où donc est la clef ?

Je me trouve en effet devant un beau texte, empli d'un récit que l'on suit avec intérêt autant que possible, en se répétant "c'est beau", mais... où va-t-on ?

Au commencement était un lit: "Une enfant qui se souvenait du lit de ses parents". Appelle-t-on ici la relation intime qui a donné naissance à cette enfant ?
"Tu l’as convoité longtemps": Œdipe regarde-t-il ailleurs ?

Vint alors "Une douillette blanche sur laquelle en noir étaient imprimées des villes du monde". On passe de l'intimité à la vision terrestre, "pour avoir le Monde dans ta chambre". Dès lors tout s'embrase et tu trouves cela amusant, avec à nouveau une relation au père plutôt ambiguë:
"Un Louis XIV et ses chaises décorées
Il est doux comme un père,
Comme ton père,
Lorsqu’il entoure de ses bras voluptueux tes électroménagers";
suivi de peu de:
"Dans ton cou
Dans ton dos
Sur tes seins
Et quand tes rideaux s’embrasent violemment,
Que le feu menace les murs de ta maison,
Tu trembles de mille soubresauts".

Les symboles s'enchainent à toute vitesse, audacieux mais tournant autour d'un axe mystérieux qui ne demande qu'à cacher son mystère:
"Ton corps est bois qui s’enflamme de tout feu
Tu t’en fous un peu
De la voix dans ta tête
Des mises en garde
Des extincteurs
Des buses à jets d’eau puissants
Des pompiers qui s’égosillent "

Fantasmes, scène originaire, inceste non dit, perturbation intime et emprisonnante, je m'arrête là ! J'ai peut-être tout faux et je m'en fiche car ce poème est trop beau.

L'auteur nous fait faire un voyage dont on ne nous a pas annoncé le but, il passe de l'intime au "monde qui brûle actuellement sous tes yeux même pas ahuris". C'est riche et plein, plutôt envoutant.

A mes yeux il a "le prix d’une pièce de collection".

Grand bravo. Mais où donc est la clef..?...

   Vincente   
29/4/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Une libido exacerbée, déviante, envahi de sa flamme les intempérances d'une inclination au plaisir charnel, puissante mais aussi impérieuse, transcendant abusivement la raison de cette femme sous emprise.
L'originelle empreinte, originelle agression d'un père incestueux, aurait déséquilibré l'enfant puis l'adulte dans son rapport à la sexualité. L'amant prend ainsi les traits d'un pyromane auquel se voue l'enfant/adulte, prise au piège dans une toxicité brûlante et destructrice.

Je lis cela dans ce poème fougueux. Écriture puissante à la suggestivité elle aussi dévastatrice et accomplie comme l'emprise qu'elle investit et dénonce.

J'ai trouvé très forte l'image du feu qui enlace, embrasse, et finalement mange et éteint la psyché de l'inflammable enflammée.
J'aime beaucoup aussi entre autres ce vers : "Le feu, de sa langue sirupeuse, lèche le parquet de ta chambre". J'y vois l'emprise sensuelle et délictueuse qui s'empare du lieu intime, une chambre, un corps…

   Lariviere   
29/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Wan,

"Tu te demandes si tu es masochiste
Et tu souris à l’idée"

Sur le fond, c'est ce que j'ai retenu de ce long brasier où le personnage féminin semble se lover avec une délicieuse horreur dans les flammes d'un bucher à la fois universel et très personnel... j'ai relu ce texte plusieurs fois pour comprendre, car en extraire le sens n'est quand même pas chose aisée, ce qui ne me dérange nullement en poésie...

Sur la forme, j'aime tout, les images, elles sont nombreuses à me plaire je ne vais pas toute les citer mais j'ai un faible pour "Que ton amant de sa voix polyphonique vide les flèches de son carquois dans tes oreilles", j'ai aimé le rythme et le souffle (de l'incendie) de ce poème épique qui se consume vers après vers au fur et à mesure de la lecture...

Bref, pas grand chose à dire sauf que j'ai aimé beaucoup...

Merci pour cette lecture et bonne continuation !

   hersen   
29/4/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a la fuite en avant espérant trouver une issue, mais l'emprise du feu originel a été trop marquant. Alors elle grille tout, les amants, les kilomètres, comme si la frénésie pouvait déclencher un jour un hypothétique repos.
Nous, adultes, sommes faits de notre enfance.

C'est un texte un peu long mais le long lui va bien, il permet de porter une insistance sur cet éternel recommencement, ce lit antique (génial, ça) qui jamais ne s'éteindra, ou peut-être que si, un jour, allez savoir, elle peut se jeter la tête la première dans une autre histoire, au gré d'une rencontre différente, d'une écoute.

Un poème dense, j'en ai apprécié la lecture prenante. merci !

   Anonyme   
1/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est l'histoire d'un jeu avec le feu dévorant, avec ses flammes, et des brasiers de la fougue naissant par un ''heureux hasard'' dans le ''lit antique'' qui ''trônait (seul) au milieu d'autres meubles''.

Heureux hasard. Le mot est lâché...

Car il y a de la joie dans cette jouissance explosive. Une joie qui prend aux tripes. Une joie inextricable qui envahit le salon. Une joie pyromane.

De la joie, mais aussi de la torture et du tourment. Comme il s'en trouve au point culminant d'un coït abouti.

C'est l'histoire d'une course effrénée à la jouissance à tout prix.

L'histoire d'une addiction, pour calmer une histoire ancienne, qui se brûle aux feux de l'enfer.

J'applaudis la puissance et cette flopée d'images qui, tel un incendie majeur avec ses langues de feu, enflamment tant et plus ce poème d'eaux fortes et ardentes.

Merci pour le partage, Wancyrs.

   Donaldo75   
2/5/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Wancyrs,

Eh bien, c’est du long que tu nous proposes là. J’ai du le relire à plusieurs reprises pour bien m’en imprégner parce que mon cerveau n’est pas différent des autres et a tendance à vouloir écourter l’effort quand il s’aperçoit qu’il va prendre du temps et de la ressource. Ce long poème est tonal, je veux dire par là qu’il dispense une tonalité que la lecture rapide des seuls mots ne peut discerner.

J’ai compris pourquoi j’aimais ce poème sans même le savoir à partir de la relecture de ces vers que je connaissais étrangement presque par cœur :
« Tu as pris l’ensemble, pour avoir le Monde dans ta chambre
Le monde qui brûle actuellement sous tes yeux même pas ahuris
D’abord la tour Eiffel
Puis le London Bridge
Ensuite la statue de la Liberté
Et les gratte-ciels de Tokyo
L’armature d’acier, puis le cuivre fondent. »

Il y a de la violence partout dans ce poème ; je lui trouve un côté pop-art comme si Andy Warhol avait abusé des films de guerre et s’était lancé dans une destruction des objets du courant.

« Et les composantes électriques qui pètent sont autant de bruit de baisers fougueux,
Dans ton cou
Dans ton dos
Sur tes seins
Et quand tes rideaux s’embrasent violemment,
Que le feu menace les murs de ta maison,
Tu trembles de mille soubresauts. »

Et puis la suite et ça reboucle et la fin reprend les symboles de la strophe que je citais en premier. Cette lecture consume le lecteur s’il ne fait pas attention et l’image du feu rentre dans sa tête.

C’est très réussi. Bravo !

   Robot   
3/5/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
J'ai longtemps hésité à déposer un commentaire sous ce texte déroutant mais dont je dois dire qu'il m'avait attiré. Alors je me suis posé la question : Est-il nécessaire de tout comprendre pour apprécier une poésie. L'art ne réside-t-il pas aussi dans la part d'énigmatique et de non intelligible lorsqu'il a la force et l'expression imagée telle qu'on la trouve dans ce texte. Car si je n'ai pas saisi le but global du récit versifié, j'en ai apprécié de nombreux passages, j'ai aimé l'écriture aussi bien que le suggestif, ainsi que le rythme. Finalement, je me rends compte que ce qui m'a retenu c'est au final le questionnement porté par la composition même si je n'ai pas obtenu toutes les réponses.


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