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Poésie en prose
wancyrs : Le vide vertical
 Publié le 22/01/23  -  12 commentaires  -  1697 caractères  -  166 lectures    Autres textes du même auteur

Demain j’affronterai ma peur, le corps en suspension, la tête en bas, la foule criant : à mort !


Le vide vertical



Le vide vertical ;
Demain j’affronterai ma peur, le corps en suspension, la tête en bas, la foule criant : à mort !
Il y aura ces enfants de cinquante ans, le visage déformé de haine ; il y aura le curé, le curé de l’écurie Sainte-Marie où des chevaux hilares vont écouter l’homélie, voûté on ne sait par le poids de son crucifix, ou celui de ses péchés.
Il y aura ces femmes, vierges livrées aux agapes mondaines avant d’être vertes, les yeux vitreux dont l’éclat terne des robes blanchies de stupre marie en noce de fiel : Sodome !
Il y aura ces dignitaires pressés de me voir mettre en terre pour briser les cordes de cette voix que je n’ai pas su taire. Mais toi, tu ne seras pas là, et c’est mieux ainsi !

Le vide vertical,
D’avoir marché sur sa tête chaque jour, le crâne décharné où les cheveux se sont arrachés de joies mutilées :
À quoi ça sert d’enseigner la liberté aux oiseaux aux ailes chargées de plomb ? Remplis de convictions mais trahissant ce qui en fait la force ? Les pieds lourds de routines abrutissantes, enchaînés à leur chenil originel comme l’œil à sa prunelle ? Enfants de Babel qui du septentrion, qui du midi, qui de l’occident, qui de l’orient, érigent des monuments à la gloire des vents qui les détruisent en souriant.
Seuls les affamés se sont enflammés d’un feu nourri de haine, cette haine qui consume plus le pyromane que le mythomane cloîtré dans sa tour de verre, bâtissant des cathédrales aux dieux des bacchanales.

Le vide vertical,
D’avoir marché sur sa tête et crié à tue-tête aux murs de pierres !

Demain je paierai ; mais avant, je leur en aurai fait voir de toutes les couleurs !


 
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   Ornicar   
14/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Je ne comprends pas ce texte. De quoi parle t-il ? Quel en est le sujet ? Non, je ne comprends vraiment pas et pourtant je perçois indubitablement un souffle, une puissance évocatrice certaine dans vos mots, dans votre écriture. Difficile de commenter dans ces conditions.

Je suis happé par le titre, par l'exergue ensuite, par l'entame enfin qui revient à trois reprises comme un violent leitmotiv.
Je suis désarçonné par le fond, ces ruptures dans le propos qui confèrent à ce texte un aspect quasi surréaliste, comme quand des "chevaux hilares" font irruption et viennent "écouter l'homélie".
Il y a de fort belles images, maniant volontiers le paradoxe ou l'oxymore, par exemple : ces enfants de cinquantes ans, ces noces de fiel, ces oiseaux aux ailes chargées de plomb. Voilà, j'aime bien ce texte, mais je ne saurai en dire plus. Désolé.

Deux remarques néanmoins.
- si le narrateur est bien le même d'un bout à l'autre du texte, comme je crois le comprendre, aux deuxième et troisième paragraphes, j'aurais plutôt écrit : "D'avoir marché sur ma tête" au lieu de "sa" tête.
- dernière phrase "Demain je paierai ; mais avant, je leur aurais fait voir de toutes les couleurs !" : il me semble que cette dernière volonté du narrateur est au futur antérieur et donc "aurai fait" plutôt que "aurais fait" et même : "je leur en aurai fait voir de toutes les couleurs".

   Miguel   
15/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
Un bel exemple d'écriture dévouloir. on envoie promener tout et tout le monde, les autres sont coupables de tout, on a raison contre eux, on leur est supérieur et c'est pour ça qu'on va payer. Et bien sûr on est obligé pour cela d'inventer un univers onirique puisque ces délires ne correspondent à aucune réalité. Mais c'est si bon de dénigrer l'humanité ... Ah, qu'on est fatigué de tous ces clichés ! Il importe d'apprendre la liberté aux oiseaux aux ailes plombées parce que la liberté peut aussi se trouver dans sa tête. Pardon de ce lieu commun, on n'en est pas à un près.
Il y a là une qualité d'écriture qui mériterait d'être employée à un effort plus inventif.

   Robot   
16/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Une force certaine dans l'écriture et une originalité expressive m'ont retenu sur ce texte. Un peu dérouté par la syntaxe de certaines phrases en première lecture que j'ai mieux enregistrées en revenant sur le texte.

   Corto   
22/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Ce texte est violent comme certains événements socio-religieux ont montré la violence sans limite d'une humanité déchaînée.
Pour ma compréhension je vois dans le premier paragraphe les allusions à la crucifixion, non seulement celle du Christ (car le "la tête en bas" ne correspond pas à l'imagerie habituelle) mais à tous ceux qui ont été crucifiés physiquement ou moralement en des temps et des motifs multiples.

Dans le second paragraphe je me méfie d'expressions comme "À quoi ça sert d’enseigner la liberté aux oiseaux aux ailes chargées de plomb ? " Cela sent le donneur de leçon, le peu d'intérêt pour les réalités vécues par d'autres, le manque de tolérance et de respect pour ceux qui pensent autrement.
J'aime bien pourtant cette référence "Enfants de Babel qui du septentrion, qui du midi, qui de l’occident, qui de l’orient, érigent des monuments à la gloire des vents qui les détruisent en souriant." C'est violent, désespéré, bien formulé.

Le troisième "Vide vertical" veut conclure mais sonne un peu creux.

Au total ce texte sent un peu son Savonarole. Rageur et impuissant ?
"De ruina mundi" a déjà été écrit mais c'était au XVème siècle...
Je ne suis pas sûr d'en voir l'utilité ni la justification. Je préfère le situer dans la fiction que dans le réel.

   papipoete   
22/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour wancyrs
J'interprète...
Demain sera venu le moment de rendre des comptes devant Dieu... pour le commun des mortels, le curé dévoyé, des femmes dépravées, des dignitaires le visage hautain... et puis tous ceux qui eurent le malheur de les croiser !
Moi-même pécheur, devrai rendre compte au Seigneur ; je vais payer !
NB si je ne suis pas aux antipodes de l'idée de l'auteur, je vois la page d'un manuscrit ancien comme contemporain, sur les us et coutumes de ces êtres infâmes pour qui virginité et petit-enfant, sont un dessert à savourer... ( interdit ? ha mais justement, voilà pourquoi c'est si bon ! )
On revoit ces jours, une série sur " l'affaire d'Outreau " qui laisse le spectateur incrédule, sidéré...
Un pamphlet de toutes les couleurs de l'ignominie ; du bleu de travail, du costume chic, de la soutane et qui sait du carmin cardinalesque...
mais j'ai peut-être " tout faux ! "

   Donaldo75   
22/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Wan,

Comme je le dis souvent, la poésie en prose ce n’est pas le genre le plus facile à réussir ; je trouve que tu assures sur ce coup. Il y a de l’impact dans ce texte ; l’emploi du futur, le lendemain dont parle le poète, affirme la force du propos décliné dans la seconde phrase de la première strophe. Le découpage évite l’écueil de la théâtralité que le champ lexical fait apparaitre à certains endroits. Je lis ce texte pour la seconde fois en écoutant « Earth » des musiciens Alice Coltrane et Joe Henderson et je trouve que ce morceau l’accompagne bien, je te le conseille. Pour revenir au texte, le titre en tant que tel et décliné en refrain influence la tonalité perçue du texte ; à cet égard, la troisième strophe courte et puissante prépare le point d’orgue du dernier vers, une forme de cri.

Bravo !

   Marite   
22/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Un texte surprenant en poésie dont je n'ai pas réussi à décrypter le titre : "Vide vertical" ... L'écriture est forte, animé de sentiments puissants et violents bien traduits par la succession d'images intenses et très dures. Et je m'interroge sur l'inspiration qui les a ainsi fait surgir : déception, amertume ou rancoeur non avouable.
La construction du poème est toutefois bien maitrisée avec cette reprise du titre qui renforce à mon sens l'état de courroux éprouvé, une sorte de lamentation maîtrisée peut-être ...

   Jemabi   
22/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Le décor est planté dès le début. Il s'agit d'une exécution en place publique comme il en existait dans l'Antiquité et jusqu'au Moyen-Âge, et comme il en existe encore dans certains pays fanatiques d'un Dieu qu'ils imaginent assoiffé de vengeance. Dans ces sociétés-là, il suffit de peu de choses, une façon de penser différente, une façon de vivre peu banale, un discours hors de la norme, pour être désigné à la vindicte populaire. La stupidité de la foule fait le reste. J'ai été sensible à l'atmosphère sombre digne de l'inquisition et au côté "seul contre tous" qui se dégage de ce poème.

   jeanphi   
22/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
Le propos est très actuel étant données les répressions concernant notamment la parole des femmes et les dizaines de condamnés à mort iraniens.
Je regrette uniquement le ton quelque peu plaintif.
Là où Lacenaire (tous les escrocs de manière générale) s'écrie :

" ... Car c'est avoir un trop bon cœur
De remplacer le vrai coupable ... "

Le militant et la sage sont prêt à mourir pour leurs idées.

Dês lors pourquoi se priver de contexte ?
Merci pour cet hommage émouvant.

   Pouet   
22/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Slt,

du coup c'est le poème pour la participation au concours sur le thème "un vide vertical ... de toutes les couleurs" qui vient avec un brin de retard... :)


Bon, alors, c'est marrant parce que j'évoquais Bobin et vaguement le "concept" d'ambivalence en forum récemment, ambivalence qui est à mon sens si ce n'est "au cœur" de l'humain, mais au moins l'un de ses profonds constituants. Tant au niveau individuel qu'historique, dans l'intemporalité la plus totale et l'instant le plus retroussé.

L'idéal et la destruction. La "possibilité" et le pire.
Et, bien évidemment, cette "dénonciation" clamée ici présente. Un texte qui "boue" d'une colère en fusion plus ou moins contenue comme d'autres précédemment si je ne me trompe.

Sans entrer par ailleurs dans d'autres considérations "célestes" que ses "états" plutôt concrètement existentiels, je trouve, qu'à ma lecture, cet "hermétisme" que je m'approprie bien volontiers - l'hermétisme étant chose toute aussi relative que l'existence soit dit en passant - eh bien j'entrevois assez clairement cette ambivalence évoquée plus haut, du moins c'est la lecture que j'en fais.

Le Vouloir, "l'utopie" vs le Pouvoir ou la "matière humaine".

L'un de mes vers préférés (mais bon), histoire de dire un truc factuel:

"Il y aura ces enfants de cinquante ans, le visage déformé de haine", particulièrement visuel et percutant. (même si perso j'aurais enlevé "le visage déformé de haine" ou alors un autre "visage" moins "conventionnel".)

Mais j'ai bien aimé l'ensemble, fond et forme.

Au plaisir

   Edgard   
23/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Wancyrs
Je ne sais pas si autant de rage, de violence, dans les images, les mots, la pensée sont propres à assurer mon adhésion. C'est là ma réticence. Je ne parle pas du fonds, qui s'entend parfaitement. Il faut connaître l'immensité des crimes contre l'humanité qui ont ensanglanté l'histoire des humains et l'horreur inimaginable de ces crimes. Le martyr a peut-être toujours raison...mais l'ensemble de la planète n'a pas une âme de bourreau.
Je parle de l'écriture. A trop forcer le trait, on atteint peut-être le contraire de l'effet désiré. D'autant qu'en gardant le flou sur les foules "enflammées d'un feu nourri de haine" ou "vierges livrées aux agapes mondaines avant d'être vertes, les yeux vitreux dont l'éclat terne des robes blanchies de stupre..."le lecteur se perd un peu dans la panoplie des bourreaux.
En tout cas je loue la force de l'écriture, la beauté de certaines images.
"En tout cas je leur en aurai fait voir de toutes les couleurs": Magnifique trouvaille, mais le texte n'appuie pas le double sens intéressant de cette belle conclusion.
Bien cordialement

   senglar   
25/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Wancrys,


Beaucoup d'emphase dans ce poème lyrique que j'ai trouvé relativement sybillin.
Mais... je me soigne et comme toi je suis allé prendre une douche chaude :)

J'ai vu alors le parcours d'un martyr dénonçant les ennemis de sa foi qui le torturent et c'est pas rien : un curé hérétique, les hommes et les femmes de Sodome et Gomorrhe triomphants et la hiérarchie corrompue, la HAINE. Les dépravés qui lynchent avant l'heure c'est-à-dire qui lapident, châtiment biblique par excellence. (strophe 1)

Mais le vrai apôtre continue d'enseigner, même s'il sait que son enseignement est remis en question et que les païens persistent à ériger des monuments aux faux dieux et aux fausses valeurs, c'est le règne de Babel et du vent et s'entêtent à se détruire en se déshonorant. (strophe 2)

Cela ne décourage pas le martyr qui sait qu'il paiera de sa vie son sacerdoce. Il sera le caillou dans la sandale, le clou dans la chaussure. Il s'offrira à l'infection et au tétanos. C'est le prix à payer pour que demain sa foi triomphe. (strophe 3)

L'Histoire religieuse a montré que sa mission n'a pas été vaine puisque le christianisme a triomphé de par les mondes antique, moyenâgeux puis moderne.
Mais l'Histoire Sainte comme sa consoeur est aussi un éternel recommencement et voilà l'apôtre ou le prophète aujourd'hui à l'ouvrage, qui prêche dans l'adversité et s'offre inévitablement comme proie sacrificielle.
La pérennité de la Foi est à ce prix.

Lyrique, emphatique, prémonitoire, véhément, inlassablement didactique : Voici un poème qui nous en « fait voir de toutes les couleurs ! »


Vais devoir brûler le veau d'or moi (Sniff) Bon je vais prendre une douche froide en attendant.

Va peut-être me sauver l'au-delà l'ami Wan...


Edition : Comme Corto j'ai pensé à Savonarole, mais Savonarole a fait pipi dans sa culotte quand ce fut son tour de passer à l'estrapade pendu par les pieds la tête en bas, LE VIDE VERTICAL quoi. Danton avait quand même une autre allure quand ce fut à son tour de passer sur l'échafaud (''Ma tête vous vous dérange ? Rassurez-vous Bientôt vous ne la verrez plus !''. Je gage que ce prophète-ci aura le culot de Danton.


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