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Poésie libre
wancyrs : Seuls les enfants savent
 Publié le 29/01/19  -  8 commentaires  -  1010 caractères  -  240 lectures    Autres textes du même auteur

Tes larmes sont autant de joyaux
Sertis dans tes iris noyés...


Seuls les enfants savent



Mâche tes pleurs en silence
Puis digère la nuit ;
Il faut comprendre les cœurs
Pour ravaler ses peurs :
Les enfants savent faire des héros.

Au seuil de ta porte pend une corde
Un nœud coulant ;
Aimes-tu la nuit ? Ou prendras-tu la corde ?
Non, ne me le dis pas !
Les mots sont bourreaux, la langue juge :
Seuls les enfants savent les vaincre.

Ouvrir le cœur de mots assassins
Le visage, giflé de sang, a le pourpre des âmes malades ;
L’homme tuera l’homme,
Aussi longtemps qu’il sera mort :
Les enfants, eux, savent vivre.

Tes larmes sont autant de joyaux
Sertis dans tes iris noyés,
Boules de cristal miroitant
Soleils, lunes, jardins de fleurs ;
Viens sur mon épaule cultiver tes jardins de fleurs,
Nous les arroserons de soleils pendant quelques lunes :

Parfois, il faut s’arrêter de marcher pour avancer plus vite ;
Et ça, bien des adultes ne le savent pas !


 
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   papipoete   
29/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour wancyrs
d'emblée, je vois une forte et belle écriture pour évoquer l'intérieur d'une âme en peine . Celui qui la porte en son sein, pourrait choisir la corde au noeud-coulant, et sécher ses larmes à jamais...
Il peut aussi faire un noeud à son mouchoir, pour se rappeler le serment qu'il fit de vivre coûte que coûte !
NB j'aime particulièrement cette phrase :" viens sur mon épaule cultiver tes jardins de fleurs/nous les arroserons de soleils pendant quelques lunes "

   Lulu   
29/1/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Wancyrs,

J'ai été vraiment touchée par ce beau texte, même si la première lecture ne m'a pas permise de tout saisir. J'y ai d'abord ressenti tout plein d'émotions et de poésie entremêlées, comme si ce qui était évoqué était plus fort que le sens précis lui-même. L'évocation est souvent ainsi, puissante en elle-même jusqu'à nous faire nous représenter une situation, des couleurs, des sensations…

Le titre m'avait interpellée favorablement. Cette façon d'exclure un savoir essentiel aux seuls enfants m'a tout de suite portée vers l'imaginaire que les adultes peuvent aussi avoir, mais que les enfants peuvent pousser peut-être plus loin.

Ensuite, le poème lui-même m'a beaucoup plu pour son trop plein d'émotions exprimées d'une façon très imagée "Mâche tes pleurs en silence / Puis digère la nuit" ; ces premiers mots sont forts et invite à parcourir les vers suivants en instillant une gravité à laquelle tout le monde est conviée du fait de l'emploi de l'impératif et de ce tutoiement discret, qui peut être lu comme une exhortation envers quelqu'un comme envers soi-même.

Les mots suivants, plus explicatifs, mais sans lourdeur aucune "Il faut comprendre les cœurs / Pour ravaler ses peurs : / Les enfants savent faire des héros" sonnent et résonnent comme une belle maxime qui semble nous amener à la nécessité d'une certaine humilité, comme si les circonstances pouvaient être envisagées par le prisme de ce regard d'enfant qui peut être plus beau ou plus approprié.

Je trouve que la première strophe est à elle seule un magnifique poème qui laisse songeur(se)…

Puis, les mots coulent dans des vers libres à mon sens maîtrisés. Le rythme suit la réflexion et la musique du discours poétique avec une ponctuation qui met bien en relief l'ensemble. "Au seuil de ta porte pend une corde / Un nœud coulant ; / Aimes-tu la nuit ? Ou prendras-tu la corde ?..."

Sans comprendre nécessairement la situation dans ses précisions ou celles qui courent dans votre imaginaire ou vos pensées, je saisis, au passage, des images et une tonalité qui me touchent. Le dernier vers de la seconde strophe conforte, avec l'emploi du présent de vérité générale, cette impression de maxime, cette façon d'asseoir un sentiment ou un ressenti qui reprend le titre "Seuls les enfants savent…".

J'aime beaucoup cette antinomie dans le vers qui ouvre la troisième strophe "Ouvrir le coeur de mots assassins"... L'infinitif du verbe "ouvrir" confère une certaine délicatesse à l'action énoncée, puisqu'il s'agit d'abord d'ouvrir le coeur… qui s'oppose à l'expression "mots assassins".

Les images suivantes, "Le visage, giflé de sang" ; "âmes malades" ou le vers "L'homme tuera l'homme" appuient cette opposition évoquée dans la sphère d'une réalité qu'annonce peut-être le mot "bourreaux" à la strophe précédente. Puis l'emploi du futur simple, "L'homme tuera l'homme" semble mettre en exergue une certaine fatalité, comme si l'incontournable était, ou devait être.

Le dernier vers de cette troisième strophe relativise dans cette impression de maxime, toujours, ce qui est évoqué, cela étant accentué par le pronom "eux".

J'ai ensuite beaucoup aimé la quatrième strophe qui invite, avec le tutoiement qui précise, finalement qu'il ne s'agit pas d'un regard de soi envers soi-même, à un apaisement poétique.

Les deux derniers vers indiquent clairement ce qui n'aurait pu être compris au fil du poème… sans que cela n'alourdisse, à mon sens, tout ce qui précède.

Je me demande comment vous avez écrit ce texte, s'il a été réfléchi en amont, ou s'il s'est imposé à vous au fil de la plume à partir des premiers mots… Peut-être nous donnerez-vous des précisions plus tard.

Pour l'instant, et au stade de ma lecture, je suis ravie d'avoir parcouru ces vers avec leur leçon discrète et forte à la fois, mais aussi leur charme poétique.

Bonne continuation.

   Anonyme   
29/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Dans l'insouciance de la jeunesse " Les enfants, eux, savent vivre. "
Tant que l'existence ne les a pas transformés en adultes soumis aux caprices et parfois aux mauvais coups du sort.
Et ses mauvais coups, s'ils sont trop nombreux, peuvent conduire à ne plus vouloir de la vie.

Mais il faut plutôt tenter de le vaincre.
" Mâche tes pleurs en silence
Puis digère la nuit "

Une fort belle poésie, emplie de sens, aux images bien pensées.
J'ai beaucoup aimé.

   senglar   
29/1/2019
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour Wancrys,

A mon sens ceci n'est pas un poème.

C'est une sculpture.

Mais une sculpture à la tronçonneuse ainsi que les exécutent certains artistes aujourd'hui, pas forcément des comiques comme les tenants de l'art contemporain tels les Koons et consorts.


Ceci dit et j'espère que vous voudrez bien me pardonner :

- Comment sertir dans l'eau ( y compris au figuré)
- Il y a une confusion généralement commise entre "savoir" et "pouvoir". Le titre dans l'acception de ce poème serait plus juste ainsi libellé :
"Seuls les enfants peuvent"
le verbe "pouvoir" se substituant au verbe "savoir" (inapproprié) tout au long du poème, ma remarque étant lexicale, non pas romantique, ni divagatoire, etc...
- "Mâche.../...digère.../...ravaler..." : cette accumulation fait très bol alimentaire non ?
- "faire" des héros : si le héros est héroïque (sic) par essence donc inattaquable "faire" n'est-il par le degré zéro - lol - de la banallité ?
- "Les mots sont bourreaux" : Pourquoi une absence d'article dans un poème libre" ? ("des bourreaux" me semblerait plus adapté au niveau du registre de langue choisi)
- "visage" et "sang"// "pourpre" et"âme" : Comment une abstraction peut-elle être mise en parallèle avec l'incarnation d'un visage blessé ? D'autant plus que LA pourpre est noble (empereurs romains, pourpre cardinalice) pas malade.
- l'homme mort : Un peu facile non ? Sinon rebattu.
- Des boules de cristal... pour un visage de géant alors... et des soleils pour des lunes... je crois qu'Hergé lui-même n'aurait pas osé.


J'en reviens pour finir au début de mon commentaire, j'ai le sentiment d'avoir affaire ici à un coup de poing.

Et un coup de poing donné en pleine face.

Qui a son impact, qui fait mal, qui est diantrement dévastateur


Mais qui n'est pas donné selon les règles.


Senglar

   STEPHANIE90   
30/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir Wancyrs,

j'ai beaucoup aimé votre poème, je dirais que j'y ai surtout ressenti cette peur du jugement, qui fait que l'on n'ose pas faire où dire les choses, cette peur de soi-même que les enfants en effet non pas ; ils ont la chance souvent de ne pas encore s'être trop prit de coups, leur innocence et l'amour de leurs parents leur permet d'affronter le monde et de se croire capable de tout, comme des héros. Et il est bien vrai, qu'il nous faut prendre le temps de vivre tout simplement pour soi et avec les autres...

J'aime beaucoup cette strophe :
"Tes larmes sont autant de joyaux
Sertis dans tes iris noyés,
Boules de cristal miroitant
Soleils, lunes, jardins de fleurs ;
Viens sur mon épaule cultiver tes jardins de fleurs,
Nous les arroserons de soleils pendant quelques lunes :"

Je ne suis juste pas d'accord avec le dernier vers pour un mot, j'aurais dit :
- Et ça, bien des adultes ne le savent "plus" !" , à la place de pas... On a tous eu un cœur d'enfant.

Merci pour la lecture, à bientôt sur un autre de vos textes,

StéphaNIe

   Robot   
31/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce regret de ne plus pouvoir penser et réagir comme un enfant qui étreint parfois l'adulte est ici évoqué avec talent. La perte de l'innocence ne commence-t-elle pas avec l'expérience. Hélas, il n'y a qu'une première fois, et dés la seconde, on s'interroge, comment ai-je agi cette première fois ? L'enfant lui n'a pas encore ces interrogations.

   Donaldo75   
2/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Wan,

J'ai beaucoup aimé ce poème. Les images sont fortes, très bien amenées.

"Mâche tes pleurs en silence
Puis digère la nuit"

Je me suis laissé embarquer par ce début affirmé.

"Il faut comprendre les cœurs
Pour ravaler ses peurs"

Et la tonalité est donnée. Ce poème aurait pu résonner comme un peu moraliste mais sa tonalité, justement, lui permet d'éviter cet écueil.

Bravo !

Don

   Pouet   
3/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

une bien belle écriture que voici, vraiment.

Je retiens parmi d'autres:

"Viens sur mon épaule cultiver tes jardins de fleurs,
Nous les arroserons de soleils pendant quelques lunes"

Après je ne suis pas certain d'avoir entièrement saisi le fond, j'y ressens plus de profondeur que je ne parviens réellement à en appréhender.

L'enfance: un monde, une vision, un secret.

Et un des adages de Nietzsche que je préfère:

"Maturité de l'Homme: cela signifie avoir retrouvé le sérieux que l'on mettait dans ses jeux, enfant. "

Merci.


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