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A propos de Guerre Froide
Maître Onirien
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Fidèle à mon habitude, ce sujet a pour but de vous dévoiler les coulisses de la rédaction du texte (pour ceux que ça peut intéresser), ainsi que de répondre aux commentaires, quand il y a lieu (au delà des simples remerciements).

Mise en place de l'intrigue et du contexte :

J'ai toujours été fan des dinosaures... depuis tout gamin. J'éprouve pour ces grosses bébêtes une véritable fascination et le temps ne m'en a pas tellement détaché ;) (J'ai notamment adulé Michael Crichton pour avoir écrit Jurassic Parc, que j'ai dévoré quand j'étais au collège.)

Bref. Mes parents le savent, vu le nombre de bouquins que je leur ai fait m'acheter gamin sur le sujet, le nombre de visites qu'ils ont du se farcir au musée, le nombre de dinos en plastique qu'ils ont du m'acheter, et le nombre de fois où j'ai jailli de sous le buffet en hurlant et en m'agrippant à leur mollets, prétextant être je ne sais quel féroce prédateur assoiffé de chair fraîche.

Bref. Au cours d'une conversation avec mes parents au début de l'année, ma mère balance tout à coup (très excitée car elle sait que ça va m'intéresser) que ÇA Y EST, on est enfin sûrs que c'est une météorite qui a tué les dinosaures. (Elle faisait en fait allusion au fait qu'une quarantaine de scientifiques s'étaient réunis en mars et avaient confirmé cette hypothèse comme la plus vraisemblable).

Je l'ai charriée un peu, car ça n'est aucunement une certitude absolue, simplement l'hypothèse la plus probable, et qu'il n'est pas exempt que si cet incident a été déterminant, d'autres facteurs (comme l'activité des volcans du plateau du Deccan, en Inde, une autre des hypothèses favorites) ont certainement du jouer.

Mais peu importe. De fil en aiguille, on en est venu je ne sais plus comment à dire que ce serait rigolo d'imaginer une nouvelle sur des dinosaures et la "grosse vilaine météorite qui les as tués".

La discussion en est restée là, mais elle avait réveillé mon intérêt pour ces grosses bébêtes (même si la majorité d'entre elles, au final, était plutôt petits).

J'étais ceci dit refroidi dans mes ardeurs car, raconter la fin des dinosaures, ça n'est excitant que pour les fans de dinosaures. Et en faire une histoire romancée, c'est pas forcément le plus simple des exercices. Il me fallait donc une trame à juxtaposer là-dessus, pour que des lecteurs qui ne partagent pas forcément mon enthousiasme pour ces bestioles y trouvent quand même leur compte.
J'ai fait le tour de mes références, et très tôt l'idée d'agrémenter le texte d'illustrations m'est venue. J'hésite entre des dessins plutôt froids et réalistes et l'inverse, des dessins enfantins, mignons et très colorés, façon le petit dinosaure. On verra. Reste l'histoire.

Pour que les gens s'attachent à mes dinos, il faut que je trouve une situation qui évoque autre chose, leur permettant une identification. Bon, une bonne vieille transposition des familles me paraît tout indiquée. Assez vite, je pense à la Guerre Froide. Un contexte géopolitique facilement identifiable, plusieurs crises qui ont failli déboucher sur l'emploi d'armes de destruction massive (mes volcans et ma météorite trouvent là un rôle tout indiqué), la division du monde en deux blocs (herbivores - carnivores... ok...)

Les bases sont posées.

Me reste à inventer un contexte qui rende cohérent ces tensions entre mes deux blocs. J'ai un peu galéré à trouver des motifs / antécédents / liens entre les dinosaures qui fassent qu'une telle situation soit envisageable, mais au final les éléments se sont emboîtés les uns dans les autres petit à petit : l'histoire des quotas d'herbivores, l'isolement des deux camps suite à la guerre, etc.

Restait un peu de documentation pour agrémenter le tout : identifier le nom des continents de l'époque (Gondwana, Laurasie, Avalonie, etc.) ainsi que de choisir des dinosaures qui ont bien existé dans ces eaux là (fin du crétacé). J'ai pris des petites libertés pour que ça rentre dans les cases (à quelques millions d'années près) mais globalement ça tient la route.

Je décide, dans l'optique du "petit dinosaure" envisagé pour mes illustrations, de raconter l'histoire du point de vue de jeunes dinosaures (jeunes ados, on va dire) afin de placer le lecteur dans une position où il va lui aussi découvrir (ou ignorer) le contexte et la réalité de ce qui se trame dans le monde des adultes.

Et c'est parti ^^

Rédaction du texte :

Pas de difficulté particulières jusqu'aux deux tiers de la rédaction où je me heurte à un problème structurel : il y a beaucoup trop de dialogues.

Autant dans Cernes je n'avais pas le choix, du fait des contraintes, que de faire passer un grand nombre d'infos dans les dialogues. Mais là, c'est plus embêtant.

La plupart des infos sont dévoilées par le professeur, ou lors de (trop) longs échanges entre Ernie et sa mère. Du coup j'envisage de virer un bon paquet d'infos de manière à ce que mes dinos (et les lecteurs) ne sachent pas vraiment ce qui se passe tout au long du texte jusqu'à l'apocalypse finale. La révélation de l'intrigue survenant dans l'épilogue. Sauf que dans l'épilogue, les dinosaures sont morts, alors qui raconte ? Merde. J'ai alors l'idée d'introduire un mammifère dans les personnages, qui pourrait à la fois me servir de narrateur pour raconter ce qui s'est passé à la fin, et traduire l'idée d'espoir qui survit malgré tout, par le biais des mammifères.

Mais à la réflexion, plusieurs trucs me déplaisent dans cette méthode, notamment le risque que ma fin soit perçue de manière très moralisatrice, ce qui n'est pas du tout mon intention.

J'opte donc pour un compromis, en rajoutant des introductions à la plupart des chapitres, qui me permettent de fournir au lecteur des éléments de compréhension du contexte, tout en préservant l'ignorance de mes dinos, et en évitant l'écueil d'une fin lourdingue. Je garde néanmoins le personnage du mammifère, qui me plaît bien.

Hop, réécriture d'une bonne partie du texte, suppression de pas mal de lignes de dialogues et insertion des intros contextuelles.

Restait ma fin à écrire. J'ai un peu lutté car je voulais la rendre le moins moralisatrice possible. C'est ce qu'on me reproche le plus souvent (de donner des grandes leçons de morale) donc je voulais essayer d'éviter ça au maximum. D'autant que, le thème ayant des similitudes, je ne voulais pas faire un plagiat de la fin de Papa nous écrit du ciel...

J'envisage plusieurs solutions : Eroll (le mammifère) qui répond à des questions de ses enfants sur "comment c'était avant", ou simplement qui se rappelle de ses anciens amis. Mais à chaque fois, je me dis que ça sera "too much".
Du coup, j'épure la fin au maximum, j'y montre un mammifère qui s'éloigne vers l'horizon, dont on n'est même pas sûr que ce soit celui de l'histoire, et un narrateur extérieur (et aussi neutre que possible) précise que les dinosaures ont presque tous (déjà) disparus.

En fait, j'avais vraiment en tête de ne pas faire de morale dans ce texte. J'y reviendrai plus bas en répondant aux commentaires, car apparemment c'est pas forcément très réussi...

Voilà, en espérant que cette génèse de la fin des dinosaures (ha ha) vous aura intéressés :)

Réponse aux commentaires :

@ Pat : Déjà merci pour ton (long) commentaire ! Ça faisait longtemps que tu ne m'avais pas commenté, tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir :p

Mais assez discuté.

Citation :
La narration est bien menée, prenante, mais elle souffre de défauts qui m'ont gênée.


Voyons ça :)

Citation :
Je ne suis pas sûre que la longueur soit adaptée. C'est beaucoup trop court pour développer une intrigue aussi riche.


Pour la longueur tu as parfaitement raison. En fait, j'ai été tiraillé entre deux sentiments : c'est trop court pour ce que j'aurai pu en faire (j'avais encore plein d'idées que j'aurai pu développer, notamment pour accentuer beaucoup plus précisément et subtilement le parallèle avec la guerre froide); et à la fois c'est un long texte pour Oniris.

Je ne voulais pas le couper pour des raisons personnelles (j'ai décidé de ne plus couper mes textes sur Oniris, j'aime moyennement le concept et ça créé des dissensions dans les commentaires (toutes les parties ne sont pas autant lues ou commentées, etc.) je préfère avoir une vue d'ensemble.
D'autant que j'ai soigné la présentation pour que le texte soit aussi agréable à lire que possible, en le découpant par chapitre et en insérant des repères visuels avec les images pour faciliter une reprise de la lecture pour les lecteurs voulant le faire en plusieurs fois.

Mais du coup, j'ai quand même essayé de condenser pour que ça ne fasse pas 200.000 caractères non plus. J'ai conscience de déjà perdre des lecteurs avec 60.000 caractères, alors j'imagine si le texte avait fait le double ^^

Mais en effet, plusieurs personnes ont trouvé ça trop court, du coup je me dis que 20.000 caractères de plus n'auraient pas forcément découragé ceux qui ont déjà eu le cran de s'y attaquer à 60.000, et ça m'aurait permis d'avoir un peu de marge pour étoffer quelques trucs et "décompresser" un peu le contenu...


Citation :
Trop de personnages qu'on a du mal à mémoriser, si on n'est pas spécialiste des dinosaures, comme moi. Même avec les prénoms.


Hmmm. Là, c'est plus embêtant parce qu'au final, des personnages important il n'y en a que quatre. Je suppose que, plus que le nombre de personnages, c'est l'emploi des termes aussi variés que possible que j'ai utilisés pour éviter les répétitions...

Du type :

Ernie = l'herbivore = l'ankylosaure
Eroll = le mammifère = le leptictidium
Flare = le carnivore = le tyrannosaure
Flynn = le ptéranodon

Je me doutais que ce serait difficile pour ceux qui ne sont pas familiers des dinosaures car les termes sont assez obscurs. J'ai essayé d'être le plus clair possible pour bien montrer que le tyrannosaure était carnivore, que l'ankylosaure était l'herbivore, que le ptéranodon était celui qui volait etc. mais c'est sûr que c'est pas forcément limpide pour autant.

Bon, pour l'instant tu es la seule qui ait indiqué avoir eu du mal à t'y retrouver dans les personnages (même si d'autres ont indiqué avoir buté sur certains termes), donc je vais estimer que c'est pas si mal réussi, mais j'ai toujours cette tendance à vouloir éviter les répétitions des noms / prénoms de mes personnages et au final, c'est pas toujours la manière la plus simple...

Citation :
L'idée, bien que déjà employée dans d'autres récits, est intéressante comme transposition de notre fonctionnement humain, mais elle aurait mérité d'être approfondie, complexifiée, moins manichéenne.


Moui, je vois ce que tu veux dire. La transposition humaine était surtout là pour donner une intrigue au récit, une histoire. Le propos initial était de raconter la fin des dinosaures, pas de faire une allégorie de la guerre froide. J'ai mêlé les deux, mais mon fil directeur a toujours été de tourner autour des dinosaures pour les amener à se prendre une météorite sur le coin de la gueule.
Ceci dit, qu'est ce que tu entends par "manichéenne" ?
Au final, même si elle est grandement résumée, cette trame ne me semble pas tellement plus manichéenne que ce qu'on pourrait dire de la (vraie) guerre froide en 60.000 caractères. (même si ça rejoint ton avis sur la longueur du texte, inadaptée).

Beaucoup de situations dans l'histoire de l'Homme sont très manichéenne, ou en tout cas très "basiques", j'avais l'impression -sans vouloir complexifier le truc à en donner mal au crâne- de ne pas avoir été si simpliste dans mon intrigue. Bref, je veux bien que tu précises ce que tu as trouvé "naïf" (je ne prends pas le terme mal du tout, hein, mais j'ai vraiment le sentiment que l'Homme s'est déjà retrouvé dans ce genre de situations sans qu'on considère ça comme naïf.)

Disons que c'est un peu le propre de la fable, si demain quelqu'un écrit un truc sur une guerre entre les renards et les hérissons qui se disputent un bout de forêt parce que merde, c'est la leur, je conçois que ça peut sembler très naïf.
Maintenant, si l'intention de l'auteur est de faire une allégorie de ce qui se passe entre la Palestine et Israël (par exemple) et qu'on trouve ça naïf, c'est probablement qu'il s'y est mal pris. Donc pour reformuler ma question, qu'est-ce que j'ai mal fait selon toi, qui donne cette impression de naïveté ? :)

Citation :
Je n'aime pas trop la personnalisation des dinosaures ici, dans ce genre de contexte. Ça passe mieux selon moi dans une histoire humoristique. Là, le décalage me paraît artificiel, avec les dialogues et la psychologie des bestioles trop humaines, notamment.


Ça aussi c'est intéressant. J'ai jamais considéré que la personnalisation doive s'en tenir à des récits humoristiques. Si je lis les Fourmis, par exemple, ou mieux, la ferme des animaux, je trouve au contraire que la personnalisation apporte beaucoup au récit.
Donc là encore, je me dis que si tu as accroché par rapport à ça c'est peut être que j'ai mal fait un truc. Effectivement, j'ai pas un instant essayé de prêter à mes dinosaures un comportement autre qu'humain.

Ça n'a apparemment pas gêné les autres, donc si tu peux et veux creuser un peu, ça m'intéresse :)

Citation :
J'ai trouvé la forme inégale.


Bien noté. D'autres vont dans le même sens. Merci pour les exemples, je suis tout à fait d'accord sur certains, moins sur d'autres, mais je vois ce que tu veux dire du point de vue de l'inégalité.

Citation :
Le traitement choisi (le thème, le point de vue des personnages) aurait davantage convenu, à mon avis, à un récit pour jeunes lecteurs


Ça aussi, ça m'intéresse, d'autant que cette notion de texte pour jeunes lecteurs revient dans pas mal de commentaires alors que c'est pas du tout quelque chose que j'avais en tête. Je suppose que c'est aussi lié à ce sentiment de naïveté que tu as éprouvé vis à vis de l'intrigue, mais je ne pensais pas qu'en plaçant le point de vue au niveau de jeunes personnages je donnerais cette impression qui, du coup, dessert un peu le sérieux de mon propos.

Merci pour toutes ces remarques très justes Pat, et bien sûr pour ta lecture :)

@ Perle :

Citation :
Une nouvelle qui louche presque du côté du micro-roman, tant le projet global me semble cohérent, structuré, réfléchi jusque dans les illustrations. J’ai aimé cette précision.


Merci ! C'était important pour moi de donner cette impression de cohérence, même si tout n'est pas parfait. Content que ça soit réussi :)

Citation :
L’écriture est, selon moi, fluide et agréable à lire, même si l’auteur reste dans l’efficace : dialogues, action, le tout amené avec concision et sans emphase.


Je rapproche ça de la critique de Pat sur l'inégalité de mon écriture (dans ce texte en tout cas). Depuis mes débuts sur Oniris, j'essaie d'épurer mon écriture qui est trop souvent polluée d'adverbes, de phrases longues, ou de relatives... et du coup, je dois parfois avoir la main trop lourde ou en tout cas "inégalement doser" mes interventions. Faut que je trouve un juste milieu qui ne dénature pas le rythme ni la représentation vivante des scènes que je veux faire, sans alourdir ni simplifier à l'extrême les phrases.
Pffff... y a du boulot, merci pour ce rappel :)


Citation :
Les personnages sont cohérents, bien qu’un peu simplistes.


Là aussi, ça rejoint l'avis de Pat sur la longueur : pour les étoffer un peu plus il m'aurait fallu rallonger le texte et à 60.000 caractères j'ai vraiment hésité. Mais c'est enregistré en tout cas !

Citation :
L’histoire tient la route et renouvelle ce que l’on trouve habituellement sur ce site. Personnellement, je l’ai trouvée très « premier degré », assez naïve. C’est le choix de l’auteur, même si le lecteur adulte que je suis aurait apprécié davantage d’humour et de mise en perspective de cette fable humaniste.


Ah, là aussi on rejoint ce que disait Pat, et du coup je veux bien que tu creuses un peu (si ça ne t'embête pas). Comme dit plus haut, je ne voulais pas faire une histoire particulièrement premier degré. Tout en racontant la fin (romancée) des dinosaures (réel but du texte), je voulais évoquer la guerre froide (humaine) et cette dernière ne me semble pas -à moi- particulièrement simpliste, sauf si on la résume à l'excès : "les communistes et les capitalistes qui s'affrontent en sous-main pour contrôler le monde".

Du coup, est-ce une trop grande simplification qui donne cette impression ?
Une allégorie ratée qui fait que mon allusion à la guerre froide est foireuse ?
Autre chose ?

Citation :
Cet aspect du scénario, ainsi que la nature des personnages et l‘écriture très accessible me font penser à un récit destiné à un jeune public.


Pas particulièrement, en fait. (Même chose, Pat a eu la même impression), du coup là encore, si tu peux et veux préciser ce qui te donne cette impression (qui est liée je suppose aux points précédents), je veux bien ;)

Merci beaucoup en tout cas !

@ Jaimme :

Citation :
Un beau travail de recherche et surtout un bel esprit de cohérence dans le récit.


Merci :) Ce sont toujours deux éléments auxquels j'apporte beaucoup de soin (la cohérence et la documentation), donc content de ne pas avoir perdu mon temps ^^

Citation :
Pourtant j'ai un reproche majeur à faire à ce récit intéressant: à qui s'adresse-t-il? J'ai l'impression d'une nouvelle pour jeunes adolescents (et le style des dessins semble le confirmer), mais le contexte politique, les allers et retours entre les lieux et les époques, l'histoire elle-même me semble nettement trop compliqué pour eux, presque adulte. Je suis gêné par cet aspect.


Bon, ça rejoint ce qu'on dit Perle et Pat, ce qui me fait dire qu'il y a un réel problème dans la structure de ce texte, par rapport à mes intentions.

Ce texte n'est destiné à personne en particulier, comprendre que je n'ai pas cherché à le destiner à un public précis. Les illustrations se veulent enfantines en effet, mais c'est aussi bien par facilité (j'aurai eu plus de mal et pris plus de temps à dessiner des dinos "réalistes") que pour coller à la personnalité de mes personnages qui sont de jeunes ados.
Ce qui ne veut pas dire que je destinais le texte à des lecteurs de ce type.
Donc non, l'histoire se voulait pour adultes (même si je pense que des ados sont quand même en mesure de la comprendre sans trop se retourner le cerveau, quitte à rater quelques détails). Un avis sur ce qui donne cette impression concrètement ? (hormis les dessins)

Citation :
C'est vraiment dommage car l'histoire, parabole sur le racisme, la coexistence des peuples (des races, même ici) m'a plu.


C'est amusant, ça. Perle a parlé de "fable humaniste", toi de "parabole sur le racisme" et de "coexistence des peuples"...

Ce sont des intentions qui me vont parfaitement hein ! (je préfère ça plutôt que de voir un de mes textes prit pour du révisionnisme ^^) mais c'était pas vraiment mon propos pour autant... En écrivant le texte, je n'avais vraiment que deux choses en tête :

1) La fin des dinosaures (romancée de manière à l'amener de manière logique, et autrement qu'un "mauvais endroit au mauvais moment")
2) La métaphore avec la guerre froide pour allégoriser le tout avec une histoire "prenante"

Mais j'ai pas eu d'autre intention, qu'elle soit humaniste ou idéologique. J'ai même pris le soin, en justifiant les agissements et décisions de mes protagonistes (les chefs de Laurasie et du Gondwana, notamment) à faire en sorte de ne pas présenter un des camps comme "le méchant". A mes yeux, toutes les décisions qui sont prises dans le texte sont légitimes :

- Les herbivores qui veulent réduire le nombre de victimes que continue de faire la guerre dans leurs rangs des millions d'années après sa fin
- Les carnivores qui veulent se venger d'une tromperie qui leur a causé de nombreuses victimes, et amener les herbivores à admettre leurs actes
- L'escalade inévitable de la violence que leur comportement entraîne (et qui a bien failli arriver plus d'une fois dans la guerre froide, par exemple lors de la crise des missiles de Cuba), jusqu'à l'anéantissement total (et relativement involontaire).

Mais je n'ai pas instillé de morale là dedans, de message particulier. De mon point de vue, c'est vraiment un simple constat : les choses se sont passées comme ça. Comment ? Pourquoi ? Auraient-elles pu ou du se passer autrement ?
Sûrement, mais je me garde bien, en tant qu'auteur, d'y répondre.

Après, mes idées et pensées ont peut être transpiré malgré moi dans le texte, c'est pas dramatique, mais c'était pas mon intention (et donc ça m'embête un peu car je ne voulais justement pas prendre de position moralisatrice).

Citation :
Quelques détails: un T.Rex serait capable de percevoir l'ombre d'un ptéranodon? J'en doute.


Un tyrannosaure mesure plus ou moins 4 / 5 mètres de haut. Un ptéranodon peut atteindre plus de 7 mètres d'envergure. (Adulte, mais bon).

Je suppose qu'une bestiole de 7 mètres passant entre soi et le soleil (si elle ne vole pas très haut) projette une ombre sur le sol qui peut avoir une certaine taille, et donc se voir.

Mon analyse n'a pas été plus loin que ça (c'était surtout un prétexte pour introduire le personnage de Flynn et rendre logique son atterrissage après), mais ça ne m'a pas semblé irréaliste :)

Citation :
L'utilisation des périodes (hors titres) inventées bien après, me choquent un peu. D'autre part elles mettent trop vite sur la voie de la fin des grands dinosaures par un astéroïde de grande taille, hypothèse la plus répandue. Il me semble que ces indications n'étaient pas nécessaires. Il aurait suffi d'un "il y a longtemps" et un "maintenant". Et aurait ménagé la surprise finale.


Elles n'apportent rien, si ce n'est (comme l'utilisation des noms de continents) de poser un contexte qui se veuille réaliste. A priori on comprend que ça parle du passé... ceux qui n'y connaissent rien ne devraient pas être plus perdu que si j'avais été vague. Et ceux qui s'y connaissent peuvent effectivement voir venir plus facilement la fin, mais elle ne me paraissait pas si mystérieuse, à moi.

Au final, c'est sûr que ça n'apporte pas grand chose, et que ça aurait peut être ménagé le suspens pour certains... hmmm... à réfléchir ^^

Citation :
Le jeu de mot sur l'ONU casse un peu le "sérieux" du propos (d'autant que l'utilisation d'Ordre Nouveau n'est pas des plus heureux).


Oui, j'ai beaucoup hésité à le laisser. Avant de trouver mon titre (un peu trouvé à la dernière minute en fait), j'avais peur que l'allégorie avec la guerre froide ne soit pas si évidente, et que beaucoup de gens passent à côté. Du coup, j'ai cherché à glisser des infos ici ou là (le terme de "blocs", la parodie de la phrase historique qui a fait naître l'expression "rideau de fer" : un rideau de cendres s'est abattu entre nos deux continents", le "secrétaire général" qui dirige le gondwana, face au "président" qui gouverne la Laurasie, etc. Mon "ONU" se voulait de se niveau, mais c'est vrai qu'avec le titre (venu plus tard) il n'était pas indispensable et que c'est peut être la moins "fine" de mes allusions. Tant pis.

Merci Jaimme ! ^^

@ Placebo :

Citation :
pas mal de répétitions


Argh ! Pourtant j'en ai viré un paquet...

Citation :
ça m'a rappelé un dessin animé dont je ne me souviens plus du nom


Si c'est celui qui m'a inspiré, il s'agit du "Petit dinosaure" (et la vallée aux merveilles, etc.)

Citation :
pour les ''titres'' (avalonie, etc...), trois remarques : c'est bien, ça pourrait être perfectible (précision pour le lecteur, meilleure alternance encore des endroits), le premier ne serait pas la pangée plutôt ?


Si tu parles du "premier dans le texte" non, la Pangée a commencé à se disloquer 200 millions d'années avant JC et du coup, à 140 millions d'années avant JC les continents étaient déjà séparés.
Mais dans la seconde intro qui se passe à 180 millions d'années avant JC, la séparation n'est pas encore terminée, donc je cite toujours la Pangée, même si elle est sur la fin :)

Bon tout ceci reste approximatif, hein. Je ne suis pas expert en la matière ^^

Merci m'sieur !

@ Florilange :

Citation :
Je pense à certains jeunes lecteurs (12-15 ans) qui s'y connaissent bien mieux que nous en dinosaures.


Hum, j'en ai 31, mais c'est vrai que je suis un grand enfant :)

Citation :
le futur n'est pas le synonyme de l'avenir; et "impactés"... bof.


Ben... euh... si, non ?

Futur : (nom masculin)
1) Qui est à venir
2) Qui sera tel ultérieurement

Avenir : (nom masculin)
1) Temps à venir
2) Situation future de quelqu'un

Les deux se renvoyant l'un à l'autre dans les synonymes...

Mais si tu as des précisions, je suis preneur :)

Pour "impactés" tu as raison, c'est super moche.

Merci :)

@ Electre :

Citation :
J'aurais aimé la fin plus optimiste (si, si !). Quand une race cesse de dominer les autres (quelque soit la raison : généralement naturelle, même si ici...) une autre prend la relève. Quand les dino ont disparu cela a permis aux mammifères de croître(...) c'est d'ailleurs exprimé ici, mais j'aurais aimé plus de confiance en l'avenir peut-être. Mon unique reproche.


Ben c'est le cas, non ? J'exprime l'idée que les dinosaures sont en train de s'éteindre et, même si je ne dis pas que les mammifères vont leur succéder, le fait d'en mettre un en scène dans l'épilogue traduisait pour moi cette idée :) (mais en fait, peut être pas tant que ça ?)

J'ai beaucoup hésité sur la fin pour toutes les raisons évoquées plus haut de ne pas sombrer dans le moralisateur et chiant, donc effectivement cette fin est la plus austère que j'ai imaginée. Mais je ne la trouvais pas particulièrement pessimiste, mes mammifères vont bien survivre, la preuve, nous sommes là ^^

Merci à toi Electre !

@ Animal :

Citation :
La personnalisation des dinosaures ne m'a pas gênée, non plus que l'anthropomorphisme.


Ah :) Bon, il a gêné Pat, donc j'attendrais d'en savoir plus pour me faire une meilleure idée de l'optimisation possible du truc, mais tant mieux.

Citation :
Je vois ce texte dans une catégorie littérature pour ado, genre bibliothèque Rouge et Or, à cause du nombre de paraboles et d'un côté "moralisateur" un peu trop évident pour des adultes.


Manifestement, vous être très nombreux à avoir cette remarque... tu pourrais me préciser pourquoi ? Ou plutôt, ce que tu as trouvé moralisateur (et quelles paraboles donnent cette impression) ? Je l'ai dit plus haut (réponse à Jaimme notamment) mais j'ai vraiment pas essayé de placer une morale ou quoique ce soit, donc si tout le monde (ou presque) en voit une, j'aimerai bien comprendre de quoi elle découle...

Citation :
Juste deux remarques : il y a deux fois "merveilles" dans un paragraphe dès le début ; cela peut facilement être substitué.


En effet ! Pourtant je me suis relu, grrrr ^^

Citation :
L'expression juste est "a fait long feu" et pas "n'a pas fait long feu" car cela évoque un feu de paille qui flambe vite et fort en faisant une longue flamme. Mais il semble que l'usage courant utilise de plus en plus cette expression de façon erronée. Donc cela vaut-il la peine de corriger ?


Intéressant... je ne connaissais pas l'origine de cette expression, que j'ai toujours assimilé (de par le sens erroné qu'on lui donne, du coup) à la brièveté de la combustion, pas à la longueur des flammes.

Citation :
ce côté donneur de leçons et "politiquement correct" trop appuyé pour un lecteur adulte.


Cf. plus haut, si tu peux creuser je suis preneur. Je ne donne pas de leçon (consciemment) dans ce texte, je rapporte les faits : tel engrenage de décisions a amené les dinosaures à se détruire mutuellement. Ni plus, ni moins, même si j'expose les motivations des uns et des autres pour justifier de leurs décisions réciproques.

C'est une situation qu'on a frôlé en réalité plusieurs fois dans la guerre froide et qui n'a donc rien de particulièrement "politiquement correct", donc je veux bien (si tu peux et veux) que tu précises ce qui t'évoque ça.

Merci beaucoup en tout cas :)

@ Flupke :

Citation :
J'ai r'niflé Errol Flynn facilement au début


Lol, merde. Figure toi que je me suis bien inspiré d'Eroll Flynn, pour Eroll, mais pas du tout pour Flynn... (Pour tout t'avouer, je pensais à "Flint" un vieux G.I Joe)... du coup, le jeu de mots est involontaire. Arf.

Citation :
Un léger manque de précision au niveau des dates de l'extinction du dernier dinosaure


Mais non, mais non. La réalité est toute autre : les dinosaures sont encore parmi nous vu que les oiseaux en descendent directement :)

Merci à toi pour ton commentaire !

@ Yaya

Citation :
j'ai trouvé le passage dans lequel la mère d'Ernie explique la situation à son fils (dans "Escalade"), un peu trop redondant


Moi aussi :)

J'ai hésité à le laisser, mais j'étais pas certain d'avoir été suffisamment clair dans mes intros et autres infos, du coup j'avais peur que sans, le lecteur passe à côté de pas mal de trucs...

Faut que j'apprenne à laisser mes lecteurs se faire leurs propres idées et que j'arrête de leur mâcher tout le boulot, Pat me le dit depuis des années !

Merci ^^

Ninj'

Contribution du : 28/07/2010 15:52

Edité par Pat le 5/8/2010 16:19:45
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Re : A propos de Guerre Froide
Maître Pattie l'Orthophage
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J'ai aimé, mais je lis des livres pour enfants et ados pour mon plaisir, donc je ne suis peut-être pas une référence. La confusion avec une histoire pour ados ou enfants repose sur deux choix :
- Les personnages sont jeunes, tout simplement, en âge d'aller à l'école, et d'ailleurs ils y vont. C'est souvent le cas dans la littérature pour enfants et ados (d'où l'a priori, l'horizon d'attente des lecteurs). Tu aurais eu un effet différent avec de jeunes recrues de l'armée de défense d'Avalonie, par exemple. Ils n'auraient pas été beaucoup plus vieux, pas beaucoup plus expérimentés, mais les adultes peuvent s'identifier plus facilement à des adultes.
- L'humanisation aussi, ça peut donner l'impression d'un récit pour enfants ou ados. Là, il faudrait carrément des observateurs extra-terrestres pour en sortir !

Contribution du : 28/07/2010 16:30
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Re : A propos de Guerre Froide
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Merci beaucoup pour toutes ces explications (quel boulot!). Merci. Merci.

Juste, peut-être, pour ce qui me concerne : bin oui il a survécu ton mammifère mais t'as vu (oui, évidemment que tu as vu) comme il a l'air tout malheureux sur le dessin (et j'ai pas juste regardé les images non, non ) Si je ne savais pas qu'il allait survivre, je ne donnerais pas cher de sa peau !

Sérieusement, tu as raison en fait. J'aurai trouvé ça bizarre si la fin avait été moins grave.

Merci encore !

Contribution du : 28/07/2010 17:02
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Re : A propos de Guerre Froide
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Ninjavert a écrit :
Fidèle à mon habitude, ce sujet a pour but de vous dévoiler les coulisses de la rédaction du texte (pour ceux que ça peut intéresser), ainsi que de répondre aux commentaires, quand il y a lieu (au delà des simples remerciements).


Super de faire ça... Sans compter ta capacité à te remettre en question en tant qu'auteur. Et sans prendre la mouche pour des remarques qui ne te semblent pas judicieuses (même si tu ne suis pas toujours les conseils et trouve toujours une contre-argumentation de derrière les fagots). Tu ne peux pas savoir à quel point j'apprécie ce genre de démarche qui me rappelle le bon vieux temps où on discutait de nos textes en détail.

C'est donc avec plaisir que je vais essayer de te répondre, d'autant plus que tu me poses des questions.

Mais avant ça, j'aimerais répondre à d'autres remarques que tu fais, dans la suite de cette explication.

Sur ton style : je pense que tu as bien cerné tes points faibles (adverbes, relatives, etc.). Ce qui est marrant, parce que c'est pas là que je les ai repérés le plus (et je les ai notés ailleurs avant de lire ton post...).

Citation :
Faut que j'apprenne à laisser mes lecteurs se faire leurs propres idées et que j'arrête de leur mâcher tout le boulot, Pat me le dit depuis des années !


Houlàlà, oui !!!, mais idem que dans ma remarque précédente (plus dans ce que j'ai lu ailleurs, qu'ici). Tu me rappelles jphil avec ce genre de truc. La précision n'est pas toujours une bonne chose. Ça alourdit inutilement et c'est vain de penser que l'autre "voit" exactement la même chose que toi. La communication est toujours approximative et affaire d'interprétation. Laisse un peu le lecteur dégripper lui-même son imaginaire. C'est juste un peu de lâcher-prise... relax !


Citation :
@ Pat : Déjà merci pour ton (long) commentaire ! Ça faisait longtemps que tu ne m'avais pas commenté, tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir :p


Je me fais rare, effectivement. Mais du coup, ça se voit. J'aime commenter, surtout quand les gens sont en attente d'autre chose que de pommade et que j'ai l'impression de servir à quelque chose.

Citation :
Mais assez discuté.


T'as raison, assez de blabla, passons à l'essentiel.


Citation :

Pour la longueur tu as parfaitement raison. En fait, j'ai été tiraillé entre deux sentiments : c'est trop court pour ce que j'aurai pu en faire (j'avais encore plein d'idées que j'aurai pu développer, notamment pour accentuer beaucoup plus précisément et subtilement le parallèle avec la guerre froide); et à la fois c'est un long texte pour Oniris.

(...)

D'autant que j'ai soigné la présentation pour que le texte soit aussi agréable à lire que possible, en le découpant par chapitre et en insérant des repères visuels avec les images pour faciliter une reprise de la lecture pour les lecteurs voulant le faire en plusieurs fois.


Tu as une écriture de roman, pas de nouvelle (ou de novella, à la rigueur). Une nouvelle, à mon sens, doit se centrer sur une idée, pas plusieurs. Je sais, j'ai le même défaut. (C'est d'autant plus facile à repérer.) Pour moi, Widjet a une écriture qui convient bien aux nouvelles, par exemple (dans ce qu'il a publié ici, sauf ses séries) : ses nouvelles se centrent sur un argument qu'il étoffe. L'idée reste simple. L'intérêt vient du traitement. Et ça n'a pas forcément à voir avec de la simplicité psychologique.

J'ai beaucoup aimé tes dessins, notamment la composition, le fond et les traits (je n'aurais pas aimé quelque chose de trop réaliste, de trop BD pour enfants).


Citation :
Bon, pour l'instant tu es la seule qui ait indiqué avoir eu du mal à t'y retrouver dans les personnages (même si d'autres ont indiqué avoir buté sur certains termes), donc je vais estimer que c'est pas si mal réussi, mais j'ai toujours cette tendance à vouloir éviter les répétitions des noms / prénoms de mes personnages et au final, c'est pas toujours la manière la plus simple...


J'ai eu plus de mal à mémoriser les prénoms : qui était quoi, en gros. Les dénominations des bestioles, je connaissais un peu. C'est donc pas leurs appellations (tyrannosaures, etc.). À mon avis, c'est parce qu'ils sont amenés quasiment tous en même temps. Ceci dit, c'est un peu comme les romans russes ou asiatiques, faut du temps pour mémoriser. Faut peut-être que je m'inquiète sur ma mémoire, si je suis la seule. Mais j'ai eu vraiment du mal à savoir comment s'appelle chacune des bestioles, en ayant lu plusieurs fois le texte et en l'ayant corrigé, en plus. Ça peut arriver dans d'autres bouquins, remarque (les "bienveillantes" de Little, j'ai abandonné l'idée de faire la transposition, vu qu'il fallait que j'aille dans les notes de fin, à chaque fois qu'il parlait d'un grade allemand). En fait, j'ai une autre hypothèse sur ce qui m'a posé problème, là : j'avais du mal à adhérer à ta personnalisation. Ça doit être ça qui m'a bloquée (c'est mieux qu'Alzheimer comme hypothèse, je pense...)

Citation :
Ceci dit, qu'est ce que tu entends par "manichéenne" ?
(...)
Donc pour reformuler ma question, qu'est-ce que j'ai mal fait selon toi, qui donne cette impression de naïveté ? :)


C'est l'âge de tes personnages qui joue un peu là-dedans, mais surtout les bons sentiments qui les animent (la mère est assez caractéristique dans ce qu'elle est et dans ce qu'elle raconte (le père qui se sacrifie et son émotion...)). C'est souvent le cas, dans tes récits, mais là, c'est un peu trop, pour que je marche et sans doute, parce que tes persos sont moins attachants (sauf le ptéranodon que je trouve pas mal, parce qu'il a quelques défauts et que tu le montres en train d'essayer de les planquer). Y a aussi le fait que ton récit est trop court pour approfondir la psychologie. Ils sont pour la plupart tout gentils ou basculent d'un coup dans la haine. C'est trop « noir et blanc », ça manque de gris, de nuances. L'ambivalence, des traits moins aimables sont plus intéressants à mon avis, pour donner de l'épaisseur à un personnage.

Citation :
Ça aussi c'est intéressant. J'ai jamais considéré que la personnalisation doive s'en tenir à des récits humoristiques. Si je lis les Fourmis, par exemple, ou mieux, la ferme des animaux, je trouve au contraire que la personnalisation apporte beaucoup au récit.
Donc là encore, je me dis que si tu as accroché par rapport à ça c'est peut être que j'ai mal fait un truc. Effectivement, j'ai pas un instant essayé de prêter à mes dinosaures un comportement autre qu'humain.

Ça n'a apparemment pas gêné les autres, donc si tu peux et veux creuser un peu, ça m'intéresse :)


Cette humanisation ne fonctionne pas pour moi, ici. C'est trop transparent (ça manque de transformation), alors que tu as essayé, par ailleurs, de donner un aspect réaliste à ton récit (que tu confirmes dans ce post). Le décalage est trop grand. Je ne déteste pas ce genre de procédé dans certains récits (fable ou humour), mais l'anthropomorphisme en général, j'aime pas trop. C'est comme si tu avais hésité entre la fable et le réalisme. Je pense qu'il est intéressant d'exagérer dans l'anthropomorphisme, comme pour les cochons de Tchollos, ou de donner des traits moins humains, comme pour le lézark et le scorpe d'Animal. Mais c'est sans doute aussi lié à la psychologie de tes personnages un peu trop naïve, voire infantile (du moins une vision erronée de l'infantile, qui n'est qu'un fantasme d'adulte). Ce qui me gêne aussi, dans ton texte, ce sont les traits d'humour (ils font trop blague de notre époque, avec un langage trop actuel, du coup, ça détonne avec le contexte). Ce sont les dialogues qui m'ont le plus dérangée.

Citation :
Bien noté. D'autres vont dans le même sens. Merci pour les exemples, je suis tout à fait d'accord sur certains, moins sur d'autres, mais je vois ce que tu veux dire du point de vue de l'inégalité.


Je vais détailler les exemples que j'ai donnés :

« le nuage de poussière qui grandissait depuis plusieurs jours. » : « grandissait » (verbe inadapté pour moi, pas assez précis ou recherché : progressait, par ex)

« Des plaies superficielles, évidemment, mais l'odeur et la vue du sang faisaient toujours merveille sur ces gros sauropodes idiots. »: « idiots » rejoint ce que je disais sur l'humour pas très adapté au contexte.

« mieux valait être prudent pour éviter un accident bête. » : « accident bête » n'est pas très heureux (le terme « bête » peut très bien être supprimé sans que ça nuise au récit. De plus, ça renvoie à quelque chose d'humoristique, malvenu dans ce passage dramatique)

« chacun de ses soubresauts agrandissait les plaies »; « Elle a toujours redouté le jour où il lui faudrait expliquer à son petit que les contes pour enfants qu'elle lui racontait ont leur limites. » : « agrandissait » n'est pas adapté au niveau lexical (élargissait ? Creusait ? Dilatait ?). Manque de recherche et de précision, là.

« de toutes les créatures qu'il lui arrive parfois de croiser, il fait partie des plus grosses. » : l'expression est trop lourde, là (surtout avec « qu'il lui arrive parfois de croiser). Avec en plus, des verbes un peu trop passe-partout (arriver, faire partie). Il faudrait modifier la syntaxe, je pense. « il fait désormais partie des créatures les plus imposantes (qui règnent sur ce monde) » ou .« il fait partie des créatures les plus imposantes qui règnent désormais sur ce monde) » (la fin n'est pas forcément utile puisque tu précises après qu'il ne reste plus grand monde).

« Ernie s'est renseigné auprès de sa mère, qui lui a confirmé qu'il était bien arrivé au Gondwana, mais il n'a pas donné de nouvelles. » : 3 propositions avec deux relatives, c'est trop lourd. « La mère d'Ernie avait confirmé (ou : leur avait appris) qu'il était bien arrivé au Gondwana, mais depuis, aucune nouvelle !

« les conneries des adultes lui ont déjà coûté deux de ses meilleurs amis. » : « les conneries des adultes » (le terme « connerie » est trop actuel, trop familier)

Citation :
Ça aussi, ça m'intéresse, d'autant que cette notion de texte pour jeunes lecteurs revient dans pas mal de commentaires alors que c'est pas du tout quelque chose que j'avais en tête. Je suppose que c'est aussi lié à ce sentiment de naïveté que tu as éprouvé vis à vis de l'intrigue, mais je ne pensais pas qu'en plaçant le point de vue au niveau de jeunes personnages je donnerais cette impression qui, du coup, dessert un peu le sérieux de mon propos.


Oui, tout à fait, c'est lié à cette naïveté. La naïveté est présente dans les réflexions des jeunes à cause du vocabulaire, des expressions trop actuelles, de l'humour qui me semble vraiment pas adapté (du moins dans les passages où il affleure. Et pourtant, j'aime l'humour, tu le sais...). Et il est vrai que ça créé un décalage avec le propos dramatique et le réalisme, comme je l'ai dit plus haut. Je pense que la brièveté du récit n'a pas aidé à mettre des nuances, que ton choix de point de vue narratif ne favorise pas l'identification, comme cela a pu être le cas dans tes autres nouvelles (ton pingouin était très bien, par exemple, même s'il était humanisé, un peu caricatural et plein d'humour. Mais le thème s'y prêtait mieux, même s'il n'était pas aussi simpliste qu'il n'y paraissait).

Citation :
Merci pour toutes ces remarques très justes Pat, et bien sûr pour ta lecture :)


Ce n'est que mon point de vue. Un peu sévère, mais je sais que tu es capable de l'entendre faute d'adhérer (je sais que tu vas chipoter... je te connais). Je pense quand même que lorsque plusieurs personnes disent la même chose, c'est qu'il y a peut-être un truc à creuser... Je te laisse la pelle ?

Contribution du : 28/07/2010 21:04
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Re : A propos de Guerre Froide
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Je ne suis pas certaine de pouvoir t’apporter une réponse très argumentée.

Disons que j’ai pris le problème à l’envers par rapport à tes intentions. Tu voulais, en première intention, décrire la fin des dinosaures. Personnellement, j’ai lu, en première intention, une fable mettant en scène des animaux et prêchant des valeurs morales telles que l’honnêteté intellectuelle, le respect de la parole donnée, le sens de l’amitié entre personnes très différentes, les difficultés de compréhension entre les communautés, le sens du sacrifice…

Si ton propos initial était purement récréatif (ils se sont pris une météorite, et paf, plus personne), il me semble que tu as emprunté des chemins bien détournés pour le servir. Je pense que le moyen que tu as choisi (cette histoire de guerre froide) dessert alors ton but initial en tirant la couverture à lui.

Pour le public visé : en fait, c’est un ensemble de choses, relevées également par Pat : mise en scène de jeunes personnages (écoliers), et de leur maître, animaux retenus : les dinosaures sont tout de même une référence plutôt liée aux enfants, autour de moi, avec notamment les dessins animés que tu évoques.
Et surtout, le ton que tu emploies est très « moralisateur », selon moi. Il faut dire que j’ai tendance à virer facilement dans le mauvais esprit ou l’ironie, c’est tout personnel. Je n’ai vu aucun second degré, aucun humour un tant soit peu grinçant, dans les valeurs morales que tu défends (voir ci-dessus), ni dans les situations que tu mets en scène. Le ton est très pédagogique, le vocabulaire employé assez simple. Il y a un côté : « regardez ce qui peut arriver si on ne sait pas s’entendre », et la nature des personnages vient appuyer pour moi ce message clair et accessible à un jeune public.

J'espère avoir répondu à tes questions, n'hésite pas, c'est intéressant de justifier son propre commentaire après l'avoir un peu oublié...

Contribution du : 28/07/2010 21:05
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Re : A propos de Guerre Froide
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Même ressenti que Perle-Hingaud. Je n'ai pas grand chose à y ajouter. J'y reviendrai à l'occasion.

Contribution du : 28/07/2010 22:29
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Re : A propos de Guerre Froide
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En relisant, je me rends compte d'une erreur. J'ai oublié de détailler cette phrase :

« Elle a toujours redouté le jour où il lui faudrait expliquer à son petit que les contes pour enfants qu'elle lui racontait ont leur limites. » : trop de relatives (avec 4 propositions), c'est vraiment chargé comme phrase. ex : "Elle a toujours redouté le jour où elle devrait expliquer à son petit les limites des contes pour enfants" (c'est pas très beau, mais plus léger. À mon avis, il faudrait modifier le terme "limite" et remanier complètement la phrase, pour la rendre plus fluide. (raconter et contes, en plus, ça fait répétition dans ta phrase).

Contribution du : 29/07/2010 00:08

Edité par Pat le 29/7/2010 1:45:33
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Re : A propos de Guerre Froide
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Intéressant le fil ^^
(lu après mon comm, et pas lu les autres comm d'ailleurs)

En attendant que tu réagisses à mon commentaire (si des fois tu le fais ^^), je rebondis juste sur un truc, parce que moi même je n'ai toujours pas compris... *perplexe*

(Dans mon texte, j'ai dit "ma clope n'a pas fait long feu".)

Citation :

ANIMAL a écrit :
L'expression juste est "a fait long feu" et pas "n'a pas fait long feu" car cela évoque un feu de paille qui flambe vite et fort en faisant une longue flamme. Mais il semble que l'usage courant utilise de plus en plus cette expression de façon erronée. Donc cela vaut-il la peine de corriger ?


Citation :

Ninjavert a écrit :
Intéressant... je ne connaissais pas l'origine de cette expression, que j'ai toujours assimilé (de par le sens erroné qu'on lui donne, du coup) à la brièveté de la combustion, pas à la longueur des flammes.


Citation :

AhmedElMarsao avait écrit (pour moi) :
Faire long feu se dit d'une arme dont le coup est long à partir, d'une affaire qui traîne en longueur.


Citation :

Margone_Muse avait écrit :
Déjà, je ne savais pas d’où venait l’expression et j’apprécie toujours d’apprendre un truc :) Ensuite… L’ai-je vraiment mal employée du coup ? « Une affaire qui traîne en longueur » Et justement, sa clope ne « traine pas en longueur » puisqu’elle « disparait » très vite (faute d’un meilleur mot). *sourcils froncés*


Comme je ne vais plus faire long feu moi, je file au dodo :)

Margone

Contribution du : 30/07/2010 01:28
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Re : A propos de Guerre Froide
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Voir ici : http://www.expressio.fr/expressions/faire-long-feu.php

(faire long feu et ne pas faire long feu ne se réfèrent pas à la même chose, mais existent toutes les 2 apparemment).

Contribution du : 30/07/2010 09:47
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Re : A propos de Guerre Froide
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Trop bien ton lien Pat,
Merci beaucoup :)

Contribution du : 30/07/2010 09:56
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