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Aux lecteurs d' « Au lecteur »
Expert Onirien
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Bonjour,

Merci au CE d'avoir sélectionné « Au lecteur », merci aux correcteurs, aux lecteurs et aux commentateurs qui ont bien voulu se pencher quelque temps sur ce poème. Être lu est important pour moi, être commenté me permet de savoir comment les lecteurs perçoivent ce que j'écris.
J'ai mis du temps avant de rédiger ce fil, et je m'aperçois (après coup) que je me suis encore enflammé : merci d'avance à ceux qui vont avoir le courage de lire ces mots !

Ce poème est, comme je le dis dans la présentation : un « poème liminaire d'un recueil en chantier » : cela fait pas mal de temps que je planche sur un recueil ; il a connu déjà plusieurs versions, profondément remaniées, mais je ne le trouve pas encore abouti. Il demande encore beaucoup de boulot sur chacun des poèmes (surtout si je décide de les transformer en classique...) et sur l'agencement des textes entre eux.

Sur la forme :
@ Marite : non, les deux vers que vous citez sont parfaitement corrects dans la prosodie classique.
" Ce recueil est ma vie. Un vers est un émoi." : le e de « vie », situé au milieu d'un vers, s'élide quand il est précédé d'une voyelle (et ne peut pas être précédé d'une consonne) ; il ne compte donc pas, et « vie » est la 6e syllabe. Cf. Sorgel, p. 17.
" Réveillera mon âme au bout d'un millénaire" : non, il n'y a pas hiatus. Le « e » final de âme s'élide devant une voyelle ou une diphtongue. Un hiatus est la présence d'une voyelle finale prononcée devant un mot commençant par une voyelle (« il alla à Paris »).

Par contre, j'ai une hésitation sur un problème soulevé par Alexandre : en poésie classique, peut-on faire rimer « harmoni-eux » et « cieux », c'est-à-dire un mot contenant une diérèse et un autre contenant une synérèse ? Sorgel dit (p. 26) que « les diphtongues qui ont, en elle-même un son plein (..., eu, ieu...) ainsi que les voyelles nasales (...) riment parfaitement même sans être précédées du même appui. » J'aurai donc tendance à répondre oui, même si ici, une diphtongue a pour appui une consonne, et l'autre une voyelle. Mais je ne suis pas sûr : quelqu'un a-t-il des lumières plus précises là-dessus ?
@ folibri : est-ce cela que vous voulez dire par : « On regrettera l'emmêlement synérèse/diérèse qui semble un peu étrange » ? Sinon, je ne comprends pas ce que vous voulez dire : je respecte scrupuleusement les règles classiques des synérèses et diérèses.

Peut-être y a-t-il trop d'adverbes en -ment (comme le disent socque et placebo), je vais essayer d'en supprimer un des deux dans la 3e strophe.
Quant aux rimes, « âme » et « flamme » est peut-être attendue, mais je ne sais pas si ça mérite l'exclamation « Quelle tarte à la crème ! » (Socque : je trouve que c'est un peu la tarte à la crème du commentaire, et pas très respectueux de l'auteur). Et puis, c'est une rime romantique par excellence, comme le poème est lui-même emprunt de romantisme.


Sur le fond :

J'ai voulu, au seuil de ce recueil en chantier, essayer de capter l'attention du lecteur, et de l'amener à lire avec bienveillance le recueil en lui-même. Apparemment, ça a marché pour Brabant, Alexandre et Mona, mais pas vraiment (voire vraiment pas) pour les autres. Je voulais rappeler dans cette adresse au lecteur quelques éléments de ma conception de la poésie (de ma poésie, en tout cas).

La poésie est un art des sons, et doit donc, à mon sens être lue à haute voix. D'où l'invitation : « Donc, lecteur, lis ces vers d'une voix forte et claire ». Pour moi, la poésie ne s'apprécie qu'en la lisant à haute voix, pour repérer les assonances et les allitérations, le souffle poétique, la fluidité du rythme, l'harmonie du poème. D'ailleurs, à chaque fois que je commente un texte sur Oniris, je le lis à haute voix, et je m'en sers pour commenter.
Combien d'entre vous ont lu « Au lecteur » à haute voix ? Si vous ne l'avez pas fait, je n'ai pas atteint mon objectif.
@ placebo : Je ne sais pas ce qu'a dit Pennac au sujet de la lecture à haute voix ; pouvez-vous m'éclairer là-dessus ? Mais tout à fait d'accord avec vous, pour le rappel des origines de la poésie : la poésie était parlée avant d'être écrite, comme celle d'Homère, ou l'épopée de Gilgamesh.

La poésie est un art du je. Elle peut être un moyen de raconter une expérience vécue, de la sublimer, de l'embellir. Même si on ne raconte rien de vécu, on s'exprime toujours avec ses mots, c'est-à-dire avec ses pensées, ses émotions, son caractère. D'où le vers « C'est mon cœur, c'est mon chant, c'est mon être et mon âme ! » C'est ce vers, que je tournais dans ma tête, qui a précédé et amené l'écriture de ce poème. D'ailleurs, vous n'avez pas reconnu une petite référence ? Prenez « C'est mon cœur, c'est mon chant », et remplacez les « c' » par « ceci » ; ça ne vous dit rien ? Peut-être est-ce trop caché (car trop osé ?), et devrais-je le remplacer par « Oui, ceci est mon cœur ; oui, ceci est mon âme » (j'offre des pralines au premier qui comprend l'allusion ). J'ai l'impression qu'un poète se livre dans ses vers, révèle un peu (ou beaucoup) de soi pour le partager avec les lecteurs ; en tout cas, c'est ce que je fais quand j'écris.

Certains (Charivari, alex2) m'ont reproché une contradiction entre cet affichage (la poésie comme un art du je) et le traitement conventionnel, le manque d'originalité, d'expressivité personnelle du propos. Mais je pense qu'on ne peut pas tout faire en un seul poème, dans une adresse au lecteur : ici, le but était surtout de captiver l'attention du lecteur. Je n'ai pas dit : ce poème révèle l'essence de mon moi ; mais : le recueil que vous allez lire est mon cœur, ma vie, mon âme... Dans d'autres poèmes que j'ai proposés sur Oniris, et qui feront peut-être partie de ce recueil (Bilan, Tableau parisien, Orphée, Paysage d'automne...), vous pouvez voir quelques fragments de ce moi : des instants de vie, des émotions vécues.
Mais je me dis aussi qu'il manque à cette adresse au lecteur une présentation un peu plus personnelle du contenu du recueil : j'insérerai peut-être un quatrain pour éclairer succinctement le titre et les grandes parties.



De ces deux éléments, il découle ceci : pour être apprécié, un poème mérite que le lecteur s'y attarde. D'où l'interpellation du « lecteur inattentif » à la 1e strophe. Peut-être que sur Internet, et sur Oniris en particulier, on a tendance à butiner d'un texte à l'autre, à zapper, à ne pas s'attarder sur un texte qui ne nous captive pas d'emblée ; cela m'arrive aussi, je l'avoue.
« Est-ce un mal ? », me demande Placebo. Pour le lecteur, non, il ne commet aucun mal, on ne peut lui reprocher aucune faute morale. Mais pour l'auteur, quelle frustration de voir ou de soupçonner que les lecteurs n'ont passé qu'une ou deux minutes sur son texte, voire quelques secondes ! Quand un poète se livre, expose une part de sa personne, quel dépit de voir que ça n'intéresse guère le lecteur de passage !

Oui, il y a de la grandiloquence. Mais, en retravaillant ce texte, je m'en suis aperçu. Et je m'en suis amusé. Du coup, je l'ai poussée jusqu'à l'excès, par une sorte d'autodérision : j'en fais trop (dans le poème comme sur ce forum), je le sais, mais je le fais quand même, en en rajoutant.
Cela se voit aussi dans le dernier point que je vais soulever...

Certains (socque, Charivari, alex2) ont tiqué sur « au bout d'un millénaire ». Je sais parfaitement que dans mille ans il ne restera rien de moi ni des mes vers... Une part de moi prend des distances avec cette affirmation de l'immortalité poétique, et la tourne en dérision, en l'exprimant avec excès. Mais une part de moi, au fond de moi, est pris d'une certaine angoisse à répondre « il ne restera rien », et ne peut pas s'empêcher d'espérer bâtir un « Grand Œuvre » (comme dit Brabant) capable de passer à la postérité. J'aime bien cette remarque de Michel Martinez : « Le côté un peu prétentieux du poète qui prétend à l'immortalité n'exprime-t-il pas le rêve de chacun (inaccessible pour la plupart) ? »
De Méléagre de Gadara, poète hellénistique du IIe et Ier siècles avant Jésus-Christ, il reste une centaine (de fragments) d'épigrammes. Que restera-t-il, dans 1000 ou 2000 ans, de Méléagre l'Onirien, des poèmes épars que je livre sur Oniris, ou du recueil que j'essaie de bâtir ?

Contribution du : 03/02/2012 00:53
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Re : Aux lecteurs d' « Au lecteur »
Maître Onirien
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Salut Meleagre,
Merci pour ces explications :)

Je passe en coup de vent (un peu pressé ^^) pour répondre à ce que tu m'as dit :

- Les droits du lecteur, selon Pennac (il en a écrit un très léger manifeste, je crois) sont les suivants :
Le droit de ne pas lire.
Le droit de sauter des pages.
Le droit de ne pas finir un livre.
Le droit de relire.
Le droit de lire n'importe quoi.
Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible)
Le droit de lire n'importe où.
Le droit de grappiller.
Le droit de lire à haute voix.
Le droit de nous taire.

Bref, il prône une lecture décomplexée, c'est assez utile à certains collégiens pour les amener à la lecture.

- Pour "ceci est mon cœur", rapport avec l'eucharistie ? :)

Contribution du : 03/02/2012 12:20
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Re : Aux lecteurs d' « Au lecteur »
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Bonjour Placebo,

Merci pour ta réponse !
Ah oui, les droits du lecteur, j'ai déjà lu ça plusieurs fois. J'aime bien cette affiche.
En passant, à ta question : "est-ce un mal" (de survoler un texte), Pennac répond non. Il a sans doute raison...

Et oui, rapport à l'eucharistie ! J'ai osé... Et je l'ai un peu caché aussi. Distribution de pralines pour le cebo !

Contribution du : 03/02/2012 12:47
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Re : Aux lecteurs d' « Au lecteur »
Visiteur 
Bonjour Meleagre,

J'ai lu ton poème, mais ne l'ai pas commenté. Je n'ai pas les compétences techniques pour le faire et il ne m'a pas suffisamment transporté pour que je puisse le faire en faisant abstraction de ce manque de compétences.
Je me sens autorisé à commenter un poème s'il m'a vraiment beaucoup plu, mais pas s'il ne m'a plu que moyennement ou pas du tout (ici, nous dirons moyennement plus). Plus tard, sans doute, lorsque j'aurai acquis un minimum de technique.
Mais bref...

Je souhaitais surtout réagir à ceci :

Citation :

La poésie est un art du je.

[...]

Mais une part de moi, au fond de moi, est pris d'une certaine angoisse à répondre « il ne restera rien », et ne peut pas s'empêcher d'espérer bâtir un « Grand Œuvre » (comme dit Brabant) capable de passer à la postérité. J'aime bien cette remarque de Michel Martinez : « Le côté un peu prétentieux du poète qui prétend à l'immortalité n'exprime-t-il pas le rêve de chacun (inaccessible pour la plupart) ? »


Je me suis interrogé souvent sur cette critique qui consiste à regretter que l'auteur se mette en scène et je n'arrive pas à en penser autre chose que ceci :
Ce n'est pas l'auteur qui est égocentrique en se mettant en scène; c'est le lecteur qui l'est en n'acceptant pas qu'il le fasse.

Contribution du : 03/02/2012 12:56
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Re : Aux lecteurs d' « Au lecteur »
Expert Onirien
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Citation :
Meleagre a écrit :
Sur la forme :
@ Marite : non, les deux vers que vous citez sont parfaitement corrects dans la prosodie classique.
" Ce recueil est ma vie. Un vers est un émoi." : le e de « vie », situé au milieu d'un vers, s'élide quand il est précédé d'une voyelle (et ne peut pas être précédé d'une consonne) ; il ne compte donc pas, et « vie » est la 6e syllabe.


Ah oui, je me suis un peu emmêlé les pinceaux là-dedans (merci David pour ta vigilance). Je voulais bien sûr dire :
"le e de « vie », situé au milieu d'un vers, s'élide quand il est suivi d'une voyelle (et ne peut pas être suivi d'une consonne) ; il ne compte donc pas, et « vie » est la 6e syllabe."
Désolé Marite si ça vous a troublé.

@ Inco, il n'y a pas forcément besoin de compétences techniques pour commenter un poème ; d'ailleurs, j'ai reçu peu de comm techniques sur ce poème-là (cad des comms qui parlent des rimes, du rythme, des sonorités, etc.). La plupart ont livré un ressenti, un avis sur le message véhiculé, etc. Après, je comprends tes réticences, mais ton ressenti de non-spécialiste peut m'intéresser aussi, que tu aies accroché ou non.
Et pour répondre à ta remarque : je ne sais pas si des commentateurs m'ont vraiment reproché de me mettre en scène, d'être égocentrique. Certains m'ont plutôt reproché de ne pas assez me mettre en scène personnellement, alors que je dis que je vais le faire, que c'est une œuvre du moi. Mais c'est possible aussi que des lecteurs n'aient pas voulu laisser assez de place à ce Je.

@ garedunord : "Quant à votre envie de postérité, je trouve que cela manque d'ambition... pourquoi ne pas espérer comme tout un chacun être reconnu génial de son vivant!"
On me l'avait pas encore faite, celle-là
A tout prendre, je prends les deux : la reconnaissance de mon vivant, et la postérité !

Contribution du : 04/02/2012 12:23
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Re : Aux lecteurs d' « Au lecteur »
Maître Onirien
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05/06/2009 23:42
De La Thébaïde
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Et moi je suis preneur de votre recueil dès sa parution !

Avez-vous une idée de son découpage en thèmes ? Combien de sonnets au compteur à ce jour ? En avez-vous déjà la table des matières ?

Contribution du : 04/02/2012 12:36
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"L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête."

Blaise Pascal
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