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Circonstances assassines
Maître Onirien
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Je vous remercie, commentateurs, et me réjouis de la diversité de vos apports, qui m’ont permis de me relire avec un regard nouveau, qui m’ont conforté ou m’ont fait tiquer.
Mais les uns ne vont pas sans les autres, ce sont bien ces visions multiples qui font vivre l’écrit et prolongent la réflexion.

Et merci bien évidemment au CE ( ces Gentils Organisateurs qui font que les choses sont possibles ) pour avoir publié ce long poème, ainsi qu’aux simples lecteurs pour leur lecture.

Je sais à peu près à quoi m’attendre avec un récit poétique :
moins de lectures qu’avec d’autres catégories et quelques commentaires, dont la richesse cependant me comble.
Le poème se trouve ici :

http://www.oniris.be/poesie/cyrill-circonstances-assassines-11883.html

Une surprise tout d’abord : Papipoete, Tiramisu, faites référence à Jack l’éventreur. Celui-ci était un tueur en série qui éviscérait ses victimes de sang-froid.
Il ne ressemble en rien à mon narrateur par procuration, , du moins tel que je l’ai imaginé, qui a eu juste un coup de sang, qui a disjoncté.
Une variante avec Barbe-Bleue pour Senglar : mais lui aussi préméditait ses crimes avec force effets de mise-en-scène, c’est tout de même pas la même chose.
Loin de moi tout de même de justifier le crime de mon bonhomme, hein !
M’est venu à l’esprit qu’il y a quelques décennies encore on invoquait les circonstances atténuantes pour les crimes dits passionnels :

« La notion de crime passionnel n'a jamais existé en tant que telle dans le droit français, et il ne s'agit pas d'un concept juridique reconnu. L'expression est née dans la presse au XIXe siècle  Toutefois, avant 1975, le caractère passionnel pouvait constituer une circonstance atténuante. Les crimes de ce type ont fait l'objet d'une certaine indulgence de la part des tribunaux et de la société, car il était considéré que la passion amoureuse pouvait faire perdre le contrôle de soi-même dans les cas extrêmes, notamment de jalousie. Celui-ci était donc souvent moins sévèrement puni que les autres types de meurtre... »
(source : Wiki).

J’ai parlé de narrateur par procuration car je me suis rendu compte que ce récit avait un petit air de plaidoirie avec ce « vous » qui s’adresse à chacun, où le narrateur est celui qui explique et défend le criminel, trouve des circonstances à son forfait. Ce que j’ai voulu faire ici.

L’idée n’était pas tant de trouver une chute surprenante et non téléphonée, Anna, Tiramisu, mais de dépeindre le mouvement en marche vers le pétage de plomb, tout en préservant la dimension humaine de mon protagoniste.
Le « vous » employé me semblait convenir pour un auditoire à convaincre, en le comprenant, l’incluant dans ce mouvement.
Afin que cet auditoire se dise au minimum : il a commis l’irréparable mais à bien des égards c’était, avant son forfait, un homme comme un autre, avec ses bassesses et ses difficultés de vivre et de vieillir.
Avec son désir ardent de vivre et de jouir de ce que la décrépitude lui refuse. Condition humaine s’il en est.

Qu’un homme âgé suive à travers les rues une belle gamine qui en retour l’ignore superbement ne fait pas de lui un porc et seulement un porc, Anna. À mon avis bien sur.
Juste un être complexe.
Et d’ailleurs qu’une gamine s’amuse de son pouvoir d’attraction et en joue ne fait pas d’elle une pute, bien entendu.
C’est mon protagoniste qui finit par le penser par jalousie et désir exacerbés.

Le titre ( qui formellement ne dévoile pas la chute même si on est fondé dès la fin de la première strophe à le penser ( « une vie qu’on vole à cette gamine » ) signifie que ces circonstances-là sont assassines pour lui, selon son ressenti.
Le blessent et l’assassinent lui, comme je l’écris au presque début. Lui devient un meurtrier.

Enfin, comme le soulignent Vincente et Tiramisu, ce n’est pas tant de l’acte, du meurtre lui-même, dont j’ai voulu parler dans ce récit.
La chute finalement ne fait que trois vers, cinq maxi. Allez, cinq.
L’idée pour moi était de remuer le couteau dans la plaie d’une existence insatisfaisante, d’aller, en touillant où ça fait mal, dans les souffrances du monsieur, dans sa filature destructrice.
Et de les situer dans l’espace et le temps, que j’ai voulus comme un décor en miroir de cet homme.
De chercher de la singularité et de l’ambivalence chez lui, un être proche de sa fin mais incapable de renoncer, encore affolé par ses pulsions de vie.
Et je dois dire que c’est avec une certaine tendresse que je l’ai imaginé. Non non, je ne le voyais pas édenté, Anna, mais encore bien capable de mordre, même si c’est avec un dentier.
Tendresse... compassion plutôt, pour le criminel ne signifie pas une seconde que je pense que la fille a bien cherché les ennuis et qu’elle n’avait qu’à pas être si belle et érotique, ou qu’à pas jouer avec les sentiments de son suiveur.
Elle est selon moi une victime, innocente, je préfère le préciser.
Compassion donc, parce que c’est de lui dont j’ai voulu parler, de son point de vue à lui.
Et qu’au final, en plus du remord qu’il éprouve, c’est d’un suicide social dont il est question pour lui. Non pas d’un suicide réel, comme tu sembles le penser, Vilmon. Je serais d’ailleurs curieux de connaître les raisons qui t’ont amené à cette conclusion. Vincente, pas certain que tu aies retenu cette interprétation. Sur ce point-là je ne suis pas certain de t’avoir compris.

Bien entendu, Quistero, quand on enlève les mots, reste le canevas. Et celui-ci n’a sans doute rien de bien original. Mon ambition n’était d’ailleurs pas de faire original.
Ces mots ne vous ont pas enthousiasmé, c’est votre droit le plus strict. Qu’ils soient déprimants je vous le concède volontiers.
Gras et faciles ? Je vous concède aussi que le vocabulaire n’est pas précieux, je ne crois pas que ce registre ait pu correspondre à ce que je voulais dire de mon personnage.
Faciles, il faudra m’expliquer en quoi, si vous passez par là et si vous en avez envie bien entendu.

À propos de la longueur du texte, bon...
Ce ne sera pas la première fois qu’on m’en fera le reproche, Tiramisu, Vilmon, ou simplement la remarque, Vincente. C’est un choix délibéré pour illustrer, comme tu le dis bien mieux que moi Vincente, que finalement cette surabondance est en adéquation avec le trop-plein d’émotions ressenties.

J’en viens à vous Provencao. Je vous garde souvent pour la fin, vous qui avez souvent des commentaires sibyllins, un peu comme vos poésies en somme.
C’est le cas ici, je ne sais pas si je comprends bien votre intervention. Vous parlez des mots et de « leur caractère humain, trop humain ». Si c’est pour signifier que ces mots sont là pour montrer un humain, et ce que son acte a d’humain, je suis profondément d’accord avec vous.


Encore merci pour toutes vos remarques et appréciations diverses.
Et au plaisir de vous lire, en vers et contre tout, en prose également !


Contribution du : 17/08/2022 17:26
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Re : Circonstances assassines
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Bonjour Cyrill,

"Si c’est pour signifier que ces mots sont là pour montrer un humain, et ce que son acte a d’humain, je suis profondément d’accord avec vous."


Vous comprenez, bien sûr, que cette phrase :" les mots avec leur caractère humain, trop humain "soit menée ici sans parti pris. Prendre parti dans un texte encore et toujours repéré par l'auto-accusattion ne ferait que causer un démêlé....

Cordialement

Provencao

Contribution du : 17/08/2022 18:02
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Re : Circonstances assassines
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oh cher Cyrill
Peut-être pas Jack l'Eventreur, mais quand-même pas non plus un gentil monsieur, qui aimait bien les femmes en rouge...

Contribution du : 17/08/2022 18:33
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Re : Circonstances assassines
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Ce serait le Barbe Bleue d'un seul coup Cyrill, en ce qui concerne la finalité on y est non ? Un Barbe Bleue qui aurait perdu la boule.

Contribution du : 17/08/2022 18:34
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"Je suis le Ténébreux,- le Veuf,- l'Inconsolé,/ Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :/ Ma seule Etoile est morte,- et mon luth constellé/ Porte le Soleil noir de la Mélancolie." "El Desdichado" G. de Nerval
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Re : Circonstances assassines
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Merci pour le retour Cyrill

Un homme âgé qui suit une gamine dans la rue, ne serait pas qu'un porc mais un homme complexe... Voilà bien une théorie qu'un magistrat chargé de la protection de l'enfance serait intéressé de connaître, je pense^^

De plus les "gamines" qui s'amusent de leur "pouvoir d'attraction" devant un vieillard, ça ne court pas les rues... Ou bien vous connaissez des spécimens qui fréquentent d'autres rues que les miennes...

Je vous taquine (vous commencez à me connaître), votre héros "si j'ose dire" par bonheur reste dans le cadre du papier (ou des octets) et ce qu'il fini par penser/imaginer/faire permet d'écrire une histoire forte et intéressante.

Anna

Contribution du : 18/08/2022 05:55
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Re : Circonstances assassines
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Citation :
Voilà bien une théorie qu'un magistrat chargé de la protection de l'enfance serait intéressé de connaître, je pense^^


Je le pense aussi, Anna, et il l'entend certainement, du moins ses variantes, par la bouche d'avocats de la défense.
Je défends mon "héros" bien que son acte me désole, voire pire.
C'est vrai, ce n'est

Citation :
quand-même pas non plus un gentil monsieur
,

vous avez bien raison papipoete.

Mais ma volonté d'écriture était de rendre compte des affres de ce personnage si peu sympathique.
Sur le papier, il ne m'est pas antipathique. Ni la fille d'ailleurs.

Contribution du : 18/08/2022 07:54
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Re : Circonstances assassines
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Merci Cyrill pour ce retour et le soin que tu prends pour répondre à chacun.
Je ne peux m'empêcher de réagir à ta remarque sur les crimes passionnels, cette indulgence de la justice face à la passion n'a pas permis de sanctionner de nombreux féminicides, nous voyons d'ailleurs où nous en sommes à ce sujet aujourd'hui en France (plus d'une centaine de femmes mortes par an sous les coups de leur compagnon). L'argument du crime passionnel était utilisé dans la sphère privée, et non pas entre deux inconnus comme dans ton texte.
Et heureusement !

D'accord, ce n'est pas Jack l'éventreur, mais je me suis demandée si ce sinistre personnage n'était pas animé par la pulsion que tu décris si bien.

En fait, j'aime surtout l'idée qui se cache derrière les personnages, cette passion jalouse, cette envie de vie qui pousse à tuer.

Contribution du : 18/08/2022 09:42
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Re : Circonstances assassines
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Oui Cyrill, le geste utlime et absurde du vieillard tuant cette jeune femme devenue pour lui un dernier rempart s'apparente, dans ma compréhension, à un "suicide social, une mort dans sa vie préfigurant celle plus fatale encore auquel il tend alors les bras... bien sûr !

Contribution du : 18/08/2022 11:45
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"... Il y a tant de bouches au bout de soi-même
Tant de bouches pour une seule langue..." Bernard Noël - Extraits du corps 2006
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Re : Circonstances assassines
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Merci de la précision, Vincente.
Je suis parfois un peu dur de la comprenote

Citation :
Je ne peux m'empêcher de réagir à ta remarque sur les crimes passionnels, cette indulgence de la justice face à la passion n'a pas permis de sanctionner de nombreux féminicides, nous voyons d'ailleurs où nous en sommes à ce sujet aujourd'hui en France (plus d'une centaine de femmes mortes par an sous les coups de leur compagnon). L'argument du crime passionnel était utilisé dans la sphère privée, et non pas entre deux inconnus comme dans ton texte. Et heureusement !


Oui Tiramisu, heureusement !
Dans le même ordre d'idée, je crois qu'il n'y a pas si longtemps en Autriche on sanctionnait moins sévèrement les viols d'enfants s'ils étaient commis en famille, donc incestueux. Et on faisait une différence de gravité selon que c'était un père ou un membre plus éloigné de la famille, étant plus clément avec le père

Contribution du : 18/08/2022 15:21
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Re : Circonstances assassines
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Quel texte...

On ressent parfaitement l'escalade de ce drame.
Tout semble se jouer en sourdine et ça nous pète à la figure en fin de récit.
Vous avez fait durer le suspense.

Le désir qui devient désirable, désir de névrosé lorsqu'il se transforme en désir obsessionnel...impossible à concrétiser...jusqu'au point de devenir repoussant, indésirable...
Car il indique à celui qui fantasme qu'il n'a pas les moyens de ce désir pour le réaliser...ça fait ressurgir un tas de choses comme la frustration chez cet homme.

Tout cela résume bien pourquoi des tueurs passent à l'acte : tuer le désir...sans parfois violer leurs victimes...

Le titre pour moi n'était pas l'indicateur du sujet de votre récit.
Maintes circonstances peuvent être assassines...!

Eki pas Freud non plus...

Contribution du : 12/09/2023 08:25
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