Parcourir ce sujet :
1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Maître Onirien
![]() ![]() Inscrit:
22/02/2010 10:47 De Luxembourg
Groupe :
Évaluateurs Groupe de Lecture Auteurs Membres Oniris Primé concours Post(s):
11817
![]() |
Bon, moi je me suis laissé emporter… et encore j'ai supprimé pas mal :p
Très jolie narration MissNode :) * - Dubrac ! Arrête de chier dans ton froc, on est déjà assez dans la merde comme ça ! - C'est pas de la peur mais de l'excitation chef. - Encore un tordu qui bande dès qu'on lui parle de meurtre. Pour aujourd'hui, tu enquêteras sur le casse au musée. - Vous êtes sûr ? C'est mon premier jour chef. - Fais-moi parler ces putain de témoins si tu veux pas que ça soit pas le dernier ! Nathalie, tu l'accompagnes. Et que je vous prenne pas à déraper ensemble ! Le gardien du musée était décati. Les voleurs professionnels. Les caméras inexistantes. Les objets volés induplicables. Le butin inestimable, mais quelque part entre 6 et 7 zéros avant la virgule. De quoi se la couler douce pour quelques années, s'ils arrivaient à revendre les bijoux des momies. Nathalie appela le bleu d'un air très doux qui n'augurait rien de bon. - Des idées pour la suite de l'enquête ? - Personne n'a rien vu, aucune trace… - Je sais ! Le chef a dit de faire parler les témoins ! On va demander à un shaman d'interroger les objets présents dans le musée ! Les rêves de noce avec Nathalie s'envolaient loin dans le ciel : cette fille était déglinguée. Mais elle portait un flingue. Et elle s'y connaissait en shaman, en cercle rituel et en fumette. Une heure après, lui et Nathalie étaient assis face à face en tailleur tandis qu'un type qui avait vu naître le baby boom leur unissait les paumes des mains et jeta une vieille peau sur leur tête. Dubrac suffoquait sous leur ilôt, il entendait le shaman délirer, quand une voix lui parla dans sa tête. « Je vous remercie de m'avoir appelée, moi la vieille peau. J'ai longtemps attendu l'occasion de conter mon histoire. Sous ma forme première, j'ai été la peau d'un grand cerf qui a vécu pendant la dernière grande glaciation, il y a plusieurs milliers d'années. J'ai grandi sur son corps magnifique, le protégeant contre la pluie et le froid. J'ai souffert avec lui quand il a combattu ses rivaux pour prétendre séduire les plus belles biches. Hélas, un groupe de chasseur a décimé notre harde. J'ai fini séparée du cerf, dépecée, raclée, pigmentée, percée pour faire passer des tendons. J'étais devenue un objet, le vêtement du fils du chef. Les années ont passé, mon soyeux et mes couleurs aussi, j'ai été enterrée dans une grotte et j'ai attendu là que des archéologues me découvrent. Depuis, je regarde passer les descendants des chasseurs derrière ma vitrine. Les voleurs habitent 8 rue Montparnasse, je peux vous donner le numéro de la plaque d'immatriculation de leur voiture, ne me remerciez pas. Vous aurez trois enfants avec Nathalie. Le cerf veut que vous deveniez végétarien.» Comment la vieille peau pouvait-elle connaître ces renseignements sur les voleurs ? Ils se trouvaient bien à l'endroit indiqué. La vie d'un flic est pleine de surprises et la meilleure manière de vivre est de croire à l'impossible.
Contribution du : 17/02/2014 23:41
|
|
_________________
Mon blog, mis à jour toutes les semaines. |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Expert Onirien
![]() ![]() Inscrit:
28/07/2011 11:53 Groupe :
Auteurs Membres Oniris Primé concours Groupe de Lecture Évaluateurs Post(s):
4455
![]() |
Me voici encore dans un bar un peu louche du n-ième port où le navire de Markus fait relâche.
Beurk... La vie de marin, vous savez ce que c 'est: des semaines de mer sans voir d'autres femmes que les posters scotchés à la paroi d'une couchette peu propice aux ébats, fussent-ils solitaires. Et puis quelques jours dans un port où la quête frénétique d'un peu de chaleur mène les hommes dans des bouges où les attendent des femmes pas plus tendres qu'eux. Après avoir contribué au baby-boom en faisant trois moutards, Markus en avait eu ras le bol des biberons. Il s'était engagé dans la Royale pour voir du pays et prendre du bon temps loin des poussettes. Mais le cliché exotique du bureau de recrutement de la Marine avait sérieusement dérapé: il turbinait en soute comme un âne, voyait peu le soleil et était d'astreinte plus souvent qu'à son tour. Il ne fait pas bon être bleuzaille sur un premier tour du Monde! Il trompait maintenant son ennui beaucoup plus que sa femme avec un plaisir infiniment duplicable: quelque soient les néons de l'enseigne et la coloration des filles, il suffit d'allonger quelques billets pour que je devienne le clou d'un spectacle convenu, réclamé par ses potes matelots et vulgairement excitant pour le reste de la clientèle. Pourtant, ma vie avait commencé dans un atelier chic et un magasin cossu. Markus m'avait achetée très cher pour sa femme. Quand il a pris la mer et a fait son sac, il lui a demandé s'il pouvait m'emmener. "Tu garderas sa jumelle et cela nous rapprochera", avait-il même dit alors qu'elle acceptait. Tu parles ! Ca m'étonnerait que ta femme boive du mauvais champagne dans son escarpin après l'avoir frotté à l'ilot à peine soyeux qu'on trouve entre les cuisses d'une putain d'arrière-port... Triste vie des talons-hauts orphelins de leurs maîtresses....
Contribution du : 18/02/2014 12:24
|
|
_________________
La meilleure nouvelle publiée sur ONIRIS : Palimpseste est raide dingue amoureux de Lobia, inoubliable auteure de "Numéro 20"... Nous sommes ensemble depuis deux ans grâce à Oniris, la meilleure agence matrimonialo-littéraire du Monde ! |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Expert Onirien
![]() ![]() Inscrit:
24/12/2008 15:36 Groupe :
Auteurs Évaluateurs Membres Oniris Primé concours Groupe de Lecture Post(s):
6032
![]() |
MissNode:
Un texte aérien, voluptueux qui donne envie de renouer de la dentelle… Placebo : les vieilles peaux ont la vie dure et restent toujours puissante et infaillibles… Palimpseste : séparation pour le moins cruelle, mais devenir clou du spectacle ne lui apporte-t-il pas quelque réconfort ? Peut-on vraiment considérer un escarpin à talon, que j’imagine aiguille, comme un vêtement ? À y bien réfléchir ça parait évident… Nous nous tenons en retrait de la foule. Mon patron n’a jamais été militant dans l’âme, tout comme moi d’ailleurs. La politique ça a plutôt tendance à me passer un cran au-dessus de la couture. Là, nous préférons rester sagement assis à notre poste d’observation, perché sur une butte dominant la manif. Les lampadaires, encore activés à cette heure matinale, diffusent une lumière blafarde et crue. Nartox Grandsonge, mon patron donc, essaye d’apercevoir la jeune femme qui l’a incité à venir. Ce matin, elle distribuait des tracts. Ce n’est pas vraiment le texte culpabilisant : « Si là on n’est pas présent, qui on est ? En votre âme et conscience » qui ont convaincu mon chef, mais plutôt les yeux pétillants, non duplicables, uniques, de la militante. Le cortège va démarrer. Les bannières se déploient, le brouhaha s’intensifie, les slogans commencent à résonner : NON AU 41ième CRITÈRE ! STOP AU BABY BOOM DES BONICHONS GRENADIERS! La foule commence à onduler. Afin d’atténuer les cris, l’audiless est mis en marche. Les bruits s’affaiblissent. Les mots deviennent parfaitement inaudibles. Malgré tout, les marcheurs continuent à gesticuler, et forment un îlot flottant et coloré sur l’asphalte. La foule commence à s’éloigner et Nartox décide de la suivre de loin. Ce n’est pas par lâcheté, mais plutôt à cause de son caractère sauvage, qu’il répugne à se mêler au plus grand nombre. Il essaye pourtant de repérer la fille qui l’a attiré et se rapproche du magma, s’avance un peu plus, d’une démarche sinueuse, en veillant à ne pas déraper. C’est alors que des frères déclenchent le fameux plan B, destiné à éparpiller l’adversaire en l’asphyxiant. Nartox inhale les gaz, quand, contre toute attente on lui tend un masque. Il reconnait la militante du matin et articule un merci. En face, une sœur splendide, rouge rubis, coiffe une chevelure noire et rebelle. Bonnets blancs, jaunes, bleus, badigeonnés où écrus, oints ou profanes, frères, ennemis, compagnons, disparaissent, et rien ne compte plus qu’elle, splendide chapka cramoisie et soyeuse qui me fait espérer en des sentiments égaux.
Contribution du : 19/02/2014 16:29
|
|
_________________
Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant. V Hugo |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Expert Onirien
![]() ![]() Inscrit:
12/04/2007 17:27 Groupe :
Auteurs Membres Oniris Évaluateurs Post(s):
6484
![]() |
Voici ma contribution.
Il avait fait tempête de neige et je suis aller pelleter et j'avais attacher Milou au garage pendant le pelletage... Et après le pelletage Milou s'est sauver et comme mon manteau était mouillé ainsi que mes vêtements, je me suis changer de coat et je suis allez à la recherches de mon pitou le fugueux. Et comme il avait recommencer à neigé comme un déluge je ne pouvais pas attacher mon coat et comme je devais sauter le banc de neige, mon imperméable était mouillée et je continuais mes recherches pour retrouver mon pitou et j'ai rencontrer une blonde en coat en jeans assisse par terre dans la neige où elle jouais avec sa tablette tactile... Dites la blondinette vous devriez attacher votre coat il neige et vous allez gelé. Mon manteau est très chaud monsieur avec un coat avec des boutons mais dis-moi quel est votre nom. Martin Tavarès et je suis à la recherches de mon pitou qui est un caniche de la couleur de la neige. Est-ce que vous l'avez croisée dans cette piste cyclable. Ce n'est pas une piste cyclable, c'est un parc et je suis assisse par terre tout comme les autres filles assisse sur un banc. Et pour réponde à ce que vous avez dis je n'ai pas croisée de chien ici dans ce parc monsieur en coat de pluie où des boutons. C'est un imperméable que je porte mademoiselle mais excusez-moi je vais interroger les autres filles de ce parc assisse sur un banc où il n'y a pas de neige... Excusez-moi la blonde en imperméable, avez-vous croisée un chien ici dans ce parc.... Non monsieur en imperméable je n'ai pas croisée un chien ni un autre animal dans ce parc. Dites-moi est-ce que vous avez chaud en imperméable. Oui mais comme je suis détective j'ai des gadget dans mon manteau. Quelle genre de gadget. Batteries, loupe, pour chercher des indices, lampe de poche mais excusez-moi je vais continuer mes recherches pour retrouver mon fugueux de Milou. Et celui-ci continua ses recherches pour retrouver son chien Milou. Milou où es-tu mon pitou. Vous chercher votre chien monsieur en imperméable... Oui je le cherches. Est-ce que vous l'auriez croiser. Demander aux blondes qui s'amuses avec un ordinateur. Très bien je vous remercie madame. Excusez-moi mesdames. Oui monsieur en imperméable que voulez-vous. Est-ce que vous avez croiser un pitou de la couleur de la neige. Oui nous l'avons croiser parce ce qu'il voulais un os à gruger ce pitou. Et vous lui avez donner un os à gruger. Oui ainsi qu'un petit pain aux saucisson. Et où est-il allez mon pitou. Il est à la recherches d'un vortex votre pitou monsieur. Comment savez-vous qu'il recherches un vortex, mesdames, il ne causes pas comme nous. Dans ce monde les animaux causes. Comme ca j'ai traverser un vortex comme mon pitou. Oui c'est ca monsieur. Et qu'est-ce que vous écrivez avec votre ordinateur, mesdames. Un court texte avec ses mots-ci. déraper, duplicable, ilôt, soyeux. Et vous devez placez ses mots-là dans le texte. Oui voulez-vous essayer. Oui bien sûr, écrivez ce que je vais dire. Karine et moi nous avons déraper dans le duplicable dans un ilôt soyeux dans une île déserte avec des animaux sauvage comme des tigres, lions, sangliers parce ce que ma blonde aimait soigner les animaux de cette île. Mais des au baby-boom approchait et demandait ceci à la blonde en robe de cocktail. Avez-vous un canot, moto-marine, pédalo, jet-ski, où bien un sous-marin pour quitter cette île mademoiselle. Prenez notre kayak et vous pouvez rentrez chez vous, les baby-boomers. Au revoir madame et monsieur en imperméable... Et nous vous remercions pour le kayak...
Contribution du : 20/02/2014 17:39
|
|
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Expert Onirien
![]() ![]() Inscrit:
23/01/2013 16:28 De Suisse
Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Primé concours Groupe de Lecture Post(s):
6472
![]() |
Tout le monde veut croire que les pagnes duplicables que portaient nos ancêtres à l'orée du XXIIe siècle, quelque peu soyeux qu’ils fussent, étaient tissés de belle laine ou de coton colonial respectueux de l'environnement. C’est oublier un peu vite que le baby-boom qui a suivi la Grande Extermination des années 2020 a entraîné un épuisement accéléré des ressources végétales de notre planète. Il n'était plus question de tisser quoi que ce soit en ces temps-là, mais la décence exigeait pourtant la vêture. On réquisitionna donc les dernières imprimantes 3D disponibles et les dernières réserves de dérivés hydrocarburés pour fabriquer à la chaîne les fameux pagnes, taille standard et unisexe, qui essaimèrent dans le monde entier avant de disparaître très vite en raison d’un vice de fabrication dû à la précipitation des fabricants, qui furent sévèrement punis pour avoir voulu s'en mettre plein les poches en négligeant l'intérêt général des populations humaine. Peu après, les derniers nids de courant électriques se volatilisèrent et on relégua les fameuses imprimantes 3D dans les arrière-cours et les entrepôts poussiéreux.
Le pagne duplicable reste dans nos mémoires comme un îlot culturel témoin de l'époque où l’humanité, encore une fois, a dérapé. Aujourd’hui, nous allons nus comme des vers et ne nous plaignons pas. Alors rappelons-nous, je vous en supplie, et transmettons à nos enfants ce fait historique indéniable : les pagnes duplicables de nos ancêtres n’étaient pas tissés !
Contribution du : 21/02/2014 18:09
|
|
_________________
"Nous oublions ordinairement qu'en somme c'est toujours la première personne qui parle." H.D. Thoreau |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Maître Onirien
![]() ![]() Inscrit:
22/02/2010 10:47 De Luxembourg
Groupe :
Évaluateurs Groupe de Lecture Auteurs Membres Oniris Primé concours Post(s):
11817
![]() |
Palimpseste Pas de chance pour cet escarpin, une vie pas très réjouissante. Bien narré je trouve.
Costic merci de commenter, grâce à toi je m'y remets également ! J'ai dû relire pour bien m'y retrouver dans le texte, assez dense mine de rien, j'aime bien l'humour des vieux. Martin c'est marrant, mais j'arrive à trouver un sens à « déraper dans le duplicable dans un ilôt soyeux ». C'est botter en touche en tout cas, et je n'ai pas vu la vie du vêtement ? Acratopège texte presque encyclopédique, j'aime beaucoup ! * Contrainte de la semaine : Les mots oubliés Thème : Vous retrouvez une lettre de votre grand-père qui révèle un secret familial. Il en profite pour faire quelques spéculations sur la manière dont on vit en l'an 2000. Style : utilisez le maximum de tournures désuètes.
Contribution du : 23/02/2014 14:33
|
|
_________________
Mon blog, mis à jour toutes les semaines. |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Expert Onirien
![]() ![]() Inscrit:
24/12/2008 15:36 Groupe :
Auteurs Évaluateurs Membres Oniris Primé concours Groupe de Lecture Post(s):
6032
![]() |
Mon cher George,
Je viens de recevoir, ton aimable babille, et suis heureux que tu aies pu avoir une petite permission pour connaitre ton douzième enfant. Nous aurons ainsi l’occasion d’écluser un gorgeon chez ce fieffé de Maurice. Ne t’inquiète pas pour Blanche, peu lui chaut de nous avoir surpris en plein déduit. Alors que je ramais des gencives pour trouver une aimable justification, elle m’a rassuré en affirmant que je pouvais aller au diable vauvert ou à Tombouctou, courir la gueuse ou le gueux, que l’essentiel reste de garder sang-froid et garde-manger rempli. Ce genre de réaction, pour étonnante qu’elle soit, n’est en somme que le commencement d’une ère nouvelle qui, j’en suis de plus en plus certain, nous ouvrira le chemin vers des libertés totales de mouvements et d’actions. Demain, l’équilibre personnel consacrera l’union véritable de l’amour et des sens. Nous voici à l’aurore des temps nouveaux que n’éclabousseront plus les critiques impitoyables, prêcheuses de morales impératives et douloureuses. Reçois, mon cher ami, l’expression de ma plus grande affection et les meilleurs souhaits de bonheur que puisse former un compagnon qui t’aime, père de tes enfants, digne frère de lait, et à jamais compagnon fidèle et dévoué. Henri
Contribution du : 26/02/2014 17:26
|
|
_________________
Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant. V Hugo |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Chevalier d'Oniris
![]() ![]() Inscrit:
18/10/2012 17:29 De Montmagny, Québec.
Groupe :
Membres Oniris Évaluateurs Auteurs Post(s):
2205
![]() |
Pas évident comme contrainte. Surtout que c'est juste le grand-père, alors les expressions utilisées ne sont pas si lointaines. C'est pas comme si c'était le début du siècle. Voilà :
Un papier jauni, froissé, qui sent le vieux coffre de fer où je l'ai repêché. Stigmatisé d'une encre bleue, la feuille supporte une calligraphie peu sûre d'elle-même, aux fioritures ratées. Le temps en a peu à peu effacé certains passages, et c'est avec difficulté que j'ai pu la décrypter pour vous en faire part aujourd'hui. Voilà donc ce que le vieux Pamphile écrivit à notre mère, il y a longtemps déjà : "Ma chère Marguerite. Tu sais, je n'ai jamais eu ben d'la jasette. J'ai toujours eu de la misère à jacasser de ce qui me trottait dans tête. Ma vieille me le disait tout le temps. Je sais que j'aurais dû. Mais j'étais pas capable. Tu sais, chez-nous, fallait avoir la couenne dure pis se fermer la trappe, un point c'est toute. Parce que le paternel, il jasait pas, il fessait. Pis ça, ça t'enlève le goût de pinailler avec. Moi, j'ai pas voulu le singer. Lui, il avait une trâlée de flos à s'occuper. Moi, j'avais juste toi pis tes trois frères. Ça fait que je me la fermais le plus souvent, parce que j'avais pas appris la parlotte ben, ben. Mais j'ai appris à écrire, par exemple. Pour ça, je suis d'adon. Le journal syndical, les lettres aux ministères, c'est moi qui les écrivait à la mitaine. Fait que je t'écris ce que j'ai jamais osé te dire, Marguerite. Tu te rappelles que tu t'accordais pas beaucoup avec tes frères dans le temps. Tu as toujours été un peu spéciale, différente. Tes frères pis leurs portes de grange. Tu les as tellement pinés là-dessus. Faut dire qu'ils avaient de qui retenir. Leur mère et moi, mettons qu'on avait les oreilles plutôt en choux-fleurs tous les deux. Les gars y ont pas échappé. Mais toi, toi, toute belle, parfaite, des yeux de biche, une face parfaite pis des oreilles toutes menues. On nous demandait de qui tu tenais ça. Faut que je te le dise, astheure. Surtout que quand tu vas lire ça, on devrait être proche de l'an 2000, pis j'imagine que ça va être normal, avec votre amour libre, pis tous vos niaisages de fleurs dans les cheveux. J'imagine que vos petits robots vont faire l'ouvrage pour vous-autres pis qu'il vous restera rienque à flânasser. Attache ta tuque avec de la broche ma fille. J'ai jamais osé te le dire, mais un jour, faut que le chat sorte du sac. Pis là je vais casser ma pipe betôt. C'est le docteur qui me l'a dit. Tiens-toi ben : tu n'es pas ma fille, Marguerite. Tu es la fille de ta mère, mais je suis pas ton père. Ta mère, quand je l'ai courtisée, elle sortait steady avec…" C'est tout. Ça s'arrête là. Le reste de la page est déchiré. Je n'ai rien trouvé d'autre. Je vais ranger ça bien à l'abri. Inutile d'en parler à maman. On fait comme si on savait rien, OK ?
Contribution du : 27/02/2014 20:01
|
|
_________________
Le vent, c'est la vie, et je respire... ![]() |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Maître Onirien
![]() ![]() Inscrit:
22/02/2010 10:47 De Luxembourg
Groupe :
Évaluateurs Groupe de Lecture Auteurs Membres Oniris Primé concours Post(s):
11817
![]() |
costic bravo pour les expressions ! Le milieu du texte m'a fait penser à des discours politiques, un peu vagues et vaguement optimistes ;)
dowvid Les propositions de contraintes, c'est comme les textes : je ne sais jamais vraiment lesquelles vont marcher. Bien aimé tout ce qui va autour du texte : la mise en contexte, pourquoi il sait écrire, etc… :)
Contribution du : 27/02/2014 22:57
|
|
_________________
Mon blog, mis à jour toutes les semaines. |
||
![]() |
Re : Contraintes contrastes |
||
---|---|---|
Maître Onirien
![]() ![]() Inscrit:
22/02/2010 10:47 De Luxembourg
Groupe :
Évaluateurs Groupe de Lecture Auteurs Membres Oniris Primé concours Post(s):
11817
![]() |
Hello,
J'ai loupê deux contraintes. Je suis parti en vacances du jour au lendemain et ce n'est pas facile d'accéder à internet ici. Je reviens dimanche ! Bonne fin de semaine à tous.
Contribution du : 12/03/2014 09:16
|
|
_________________
Mon blog, mis à jour toutes les semaines. |
||
![]() |