@ Tankipass : bel exercice mais un peu trop "premier degré" à mon goût
@ Misumena : plus c'est court, plus j'aime ça (si si), j'adore donc les haïkus et même si celui-ci n'est pas un (académiquement), belle trouvaille !

Pour ma part, quelques lignes suivant mon inspiration du moment et sans forme particulière (oui, vous pouvez même dire que ça ne ressemble à rien =) )


Assieds-toi, c'est presque l'heure
Je te parie que je sais qui sera le premier
Voilà, ça sonne... Tout renaît
Tiens, j'ai gagné, c'est encore lui
Déjà dehors avant que la cloche n'aie fini de résonner

Ecoute leurs cris. La vie à l'état de diamant brut
Chaque rire est un colliers de perles
La moindre larme est un sombre tsunami
Pas d'hier, pas d'après, tout est entier
Ils sont le présent, ils sont immortels

Entre eux et nous, il n'y a qu'une fenêtre
Et mille univers qui nous séparent

Dehors des enfants pleurent ou rient et c'est beau.

Pepito

@ Tankipasse: j'aime bien, mais j'aurai aimé un texte moins sombre, plus en contre jour.

@ Misumena: vraiment sympa, j'aurai bien pris par contre 2 ou 3 faux haïkus en plus, comme une sorte de micro recueil.

@ Blacksad: cool un joli texte j'aime !

@ Pepito: mdr comme disent les jeunes que je fréquente..

Bon je mets ici mon "machin", c'est une sorte de simili chanson, mais je vous demande tout plein d'indulgence !

Dehors sous le ciel bleu
Y’a des oiseaux, des cris, des jeux,
C’est la rue en bas
C’est la vie qui est là.

Dedans c’est le noir
Y’a plus que mon désespoir
C’est le cancer
C’est la solitude, un désert.

Dehors les enfants rien et pleurent
Dedans moi je meure
Dehors c’est la joie
Dedans c’est moi tout froid.

Dehors une marelle, des genoux écorchés
Y’a des rires, des baisers
C’est le square
C’est l’espoir

Dedans c’est mon poumon
Y’a à peine une respiration
C’est la vie qui fuit
C’est ainsi…tant pis.



Dehors les enfants rien et pleurent
Dedans moi je meure
Dehors c’est la joie
Dedans c’est moi tout froid.

@ Pepito : mdr (bis)

@ Monsieur F : J'aime bien la forme en chanson. Sur le fond, c'est tout à fait l'idée d'opposition que je voulais instiller dans mon petit texte (j'étais parti sur la vieillesse, pas sur la maladie) mais si je puis me permettre, je trouve le vôtre pour le coup un peu trop... "manichéen". Et surtout un peu trop... je ne trouve pas le mot. Disons que je vois immédiatement l'opposition tranchée s'installer et que je sais là où vous voulez en venir. J'aurais préféré quelque chose de plus "enrobé", plus "mystérieux" (je ne trouve décidemment pas mes mots).

Si si je vois Blacksad, c'est même pourquoi j'ai proposé ce texte: je n'arrive pas à faire mieux que ce "machin" très blanc/noir, vivant/mort, et je me demande comment mettre un poil de subtilité dans le bidule...

Ben déjà, j'éviterais les mots "cancer" (pas par fausse pudeur) et "espoir", là on est vraiment dans l'opposition caricaturale.

Et puis, je mettrais une touche trouble dans ce blanc/noir. Genre le cancéreux qui se demande si l'un de ses enfants ne porte pas déjà en lui les prémices de sa maladie ou quelquechose du genre ou un enfant qui trouve marrant ce bonhomme sans cheveux qui les regarde (oui oui, ce genre d'idées peut naître dans ma tête)

Du genre :

Dehors un minot qui s'étonne
y'a plus un cheveu sur mon caillou
Il se fend la poire, déconne
Je lui montre mon chancre mou.

(oui oui dans la mienne aussi)

C'est un bon exemple. Mais là, ça change un peu la tonalité de la chanson !

(Mon Dieu, comme ce monde onirien est peuplé de gens étranges)

@monsieurF

Oui j'aurais peut être dû faire une opposition entre les gosses enfermés et ceux qui rient ou pleurent. C'est ce que je voulais faire mais finalement mon sonnet s'est fini avant que j'ai pu y mettre quelque chose de plus "lumineux" pour faire le contre jour. Je suis parti dans ce thème car récemment un ami a bossé deux semaines pour un atelier d'écriture de rap dans une prison pour mineurs, et il était pas mal choqué (alors qu'il a l'habitude des gamins en difficulté), donc le sujet m'a fait penser à ça...

Mais je ne suis pas sûr que mon texte soit plus sombre que le votre (oui je vouvoie, c'es le "Monsieur" je pense) qui fini tout de même par "dedans c'est moi tout froid"...

Quand je dis "ces sales établissements" il y a une certaine révolte, et la révolte n'est pas sombre.

En tout cas le plus lumineux et le poème de blacksad, et dans l'actualité en plus; et oui c'est la rentrée, il fallait y penser.

La nuit est profonde depuis que la fée Electricité est partie à tire-d’aile loin de ces contrées. Comme l’eau, les transports et tout ce qui est pratique aux humains.... Il ne reste plus à ceux-ci que la vie dans les caves, avec de la poussière et de l'effroi qui collent à la peau du matin jusqu’au soir, et du soir jusqu’à la mort…

Cette nuit encore, des champignons dont les lumières violentes éclosent par dizaine coloreront la ville d’oranges fantasques, de rouges brûlants et de blancs phosphoreux…

Dans les oubliettes, chacun se prépare à survivre.

Dedans, les adultes s’apeurent ou prient… Dehors, les enfants pleurent ou rient… nerveusement tous.

Dans un tonnerre que n’eût pas renié Zeus, tombent les immeubles et les bombes…


Il y a tout ce que nous savons d’Alep. Ne nous en lavons surtout pas les mains…