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Re : Détournement de rimes
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ROLLINAT : Le goût des larmes

L’Énigme désormais n’a plus rien à me taire,
J’étreins le vent qui passe et le reflet qui fuit,
Et j’entends chuchoter aux lèvres de la Nuit
La révélation du gouffre et du mystère.

Je promène partout où le sort me conduit
Le savoureux tourment de mon art volontaire ;
Mon âme d’autrefois qui rampait sur la terre
Convoite l’outre-tombe et s’envole aujourd’hui.

Mais en vain je suis mort à la tourbe des êtres :
Mon oreille et mes yeux sont encor des fenêtres
Ouvertes sur leur plainte et leur convulsion ;

Et dans l’affreux ravin des deuils et des alarmes,
Mon esprit résigné, plein de compassion,
Flotte au gré du malheur sur des ruisseaux de larmes.

---------------------------------------------

Souffres-tu donc aussi quelquefois de te taire ?
Je sais le grand secret du Temps qui n'a pas fui
Où ma lampe, malgré les brumes de la Nuit,
Brûle éternellement dans le feu du mystère.

J'accepte volontiers où le sort me conduit
Mais je sais éviter la chute volontaire
Par quoi notre âme pèche et, se liant à la terre,
Troque l'éternité pour le vague aujourd'hui.

En vérité j'ai fui la nuit pauvre des êtres,
Mon cœur est un jardin bien clos et sans fenêtres
Loin des maelströms affreux en leur convulsion.

Mais de mon paradis sans deuils et sans alarmes,
Je viens toujours en aide, avec compassion,
A mes frères baignés d'angoisses et de larmes.

Contribution du : 19/10/2018 22:24
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Re : Détournement de rimes
Expert Onirien
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Voici un pastiche respectueux d'un poème célèbre que j’adore ; le dixième vers donnera la clef de l’énigme à ceux qui n’auraient pas trouvé avant. Et comme dirait Brassens : j’espère : « que le bon Maître me le pardonne ». Rimes agrémentées d’une majuscule, « déférence gardée » au grand Poète.

Ma campagne

J’ai toujours apprécié la vie à la Campagne
Où bientôt tout joyeux, une retraite m’ Attend.
Je la préfère c’est sûr à la haute Montagne
Et on peut bien le dire : cela depuis Longtemps.

La campagne vers qui tendent mes plus belles Pensées
Loin de la foule dense, et aussi loin du Bruit.
À la tombée du soir quand je ferme les Croisées
Me voilà enfin prêt, pour contempler la Nuit

Je souhaite qu’un jour on y mette ma Tombe,
Car je ne veux pas être enterré à Harfleur.
Et s’il arrive parfois que de la sueur Tombe,
C’est parce que l’on s’acharne à y planter des Fleurs.

Contribution du : 18/05/2019 10:48
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Re : Détournement de rimes
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Rancunes
poldutor

Un jour je reviendrai dans mon pays natal,
Pour punir les affronts subits de femmes hautaines,
Maintenant que je suis parmi les capitaines
Je pourrai leur montrer que je suis un brutal.

Elles connaîtront enfin la rudesse du métal
Qui armera ma main pour punir les lointaines,
Insultes proférées sur toutes les antennes
Émettrices des radios du bord occidental.

Et ce sera, pour moi une jouissance épique
De leur faire regretter mon retour des tropiques
Là où je vivais seul un long exil doré ;

Dès lors  j’affréterai une des caravelles
Car il est humiliant d’être trop ignoré
Elles pourront ainsi avoir de mes nouvelles.

Attention, notez bien : je ne suis que le narrateur !




Les conquérants
José Maria de Heredia

Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal,
Fatigués de porter leurs misères hautaines,
De Palos, de Moguer, routiers et capitaines
Partaient, ivres d’un rêve héroïque et brutal.

Ils allaient conquérir le fabuleux métal
Que Cipango mûrit dans ses mines lointaines,
Et les vents alizés inclinaient leurs antennes
Aux bords mystérieux du monde occidental.

Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L’azur phosphorescent de la mer des Tropiques
Enchantait leur sommeil d’un mirage doré ;

Où, penchés à l’avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles.

Contribution du : 14/07/2019 19:56
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Re : Détournement de rimes
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Le vase brisé

Le vase où meurt cette verveine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut l'effleurer à peine,
Aucun bruit ne l'a révélé.
Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.
Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute,
N'y touchez pas, il est brisé.
Souvent aussi la main qu'on aime
Effleurant le cœur, le meurtrit ;
Puis le cœur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;
Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde :
Il est brisé, n'y touchez pas.

Sully Prudhomme

Le bol fêlé

Si le soir je bois ma verveine
C’est toujours dans un bol fêlé ;
M’en séparer me ferait peine,
Bon goût par lui m’est révélé.

Malgré sa fine meurtrissure,
Il est près de moi dès le jour,
Et me servira j’en suis sûre
Café-crème ou thé tour à tour.

Je n’en perds jamais une goutte,
Surtout si je suis épuisé ;
Parfois pénètre en moi le doute
Je crains de le trouver brisé.

Ô bol fragile, toi que j’aime
Cette seule idée me meurtrit ;
Je te garderai tout de même
Si ton corps ébréché périt ;

Par la glu la meilleure au monde,
Je collerai de haut en bas
Tes fissures les plus profondes :
Je ne t’abandonnerai pas.

embellie

Contribution du : 14/07/2019 22:19
_________________
Il faut, avec les mots de tout le monde, écrire comme personne.
Colette
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Re : Détournement de rimes
Expert Onirien
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Chapeau embellie !
Cordialement.
poldutor

Contribution du : 15/07/2019 09:09
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Re : Détournement de rimes
Maître Onirien
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27/04/2018 09:19
De FRANCE,La Rochelle 17
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Post(s): 10157
Hors Ligne
La pomme à enfoncer les cœurs .
La pomme à défoncer les trêves
La pomme à enterrer le parchemin des heures
La pomme à presser l’acide.
confiture au creux de nos malheurs .


détournement de "vie toxique de nos provinces" Max Jacob

Contribution du : 28/02/2020 21:43
_________________
"Fou n'y puis, sain n'y daigne, névrosé je suis."

Roland Barthes.
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