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L'éclipse (remerciements)
Expert Onirien
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15/11/2018 14:19
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Le poème, ici : L'éclipse

Je me demande ce qui me pousse à proposer ce genre de poèmes à Oniris, sachant pertinemment que les lecteurs - et ce n'est pas de leur faute ! - se sentiront dépassés par un foisonnement d'images sans doute déconcertant. Rien de pire que de ne pas avoir accès à ce qui présenté, n'est-ce pas ?


En effet, ça fait un peu désordre tout ça, beaucoup d'images s'entrechoquent, surprenantes souvent, déroutantes parfois, chacune exhumant un pan ou un autre de mon vécu, une sensation difficilement définissable, une inspiration de l’instant... Mais je n’ai pas su consciencieusement inviter le lecteur à me suivre sur mon chemin d’écriture et d’exploration, à l’éclairer suffisamment pour qu’une relation de confiance s’installe entre nous, propice à l’expérience poétique ! Trop étanche, imperméable, voire indéchiffrable, pour ne pas dire carrément saugrenu pour certains, ce poème s’est sans doute érigé comme un mur insurmontable au beau milieu d’une plage déserte. Un non-sens, donc. Je plaide coupable ! Je suis franc, oui, mais pas maçon : j’ai oublié la porte et les fenêtres. Quelle guigne !

socque (pas +) :
"Les doigts qui retiennent leurs sanglots" est une hypallage ici, car c’est bien, par glissement rhétorique, celui qui écrit qui retient ses sanglots. L’image de cette rétention/retenue me paraît très visuelle et ajoute à la force expressive (selon moi, bien sûr).

"Bon, et à propos de quoi convoque-t-on deux fois l'âme ronronnante et écartelée (elle a la santé !) ? À propos de l'acte d'écrire ? Ben dis donc ! Quelle audace de se saisir enfin de cette question cruciale et jamais abordée..."
Non ! Je n’ai pas quelque prétention que ce soit, surtout pas celle de "renouveler la poésie". J’entends et emploie le mot "âme" dans son sens premier, tout simplement (cf. https://fr.wiktionary.org/wiki/%C3%A2me). Les deux occurrences du mot "âme" sont volontaires, comme se répondant l’une à l’autre dans l’immersion progressive au cœur du désespoir : par une négation d’abord, une litote en quelque sorte (l’âme qui ne ronronne plus) puis vient l’image plus crue que voilait la première, mais celle-ci s’en trouve dépouillée de "poésie". Eh oui, "Délivrer du pal mon âme écartelée" est une image aussi "dégueulasse" que ce qu’elle veut exprimer. C’est que… la vie n’est pas toujours rose !

"Vous l'aurez compris, j'ai tendance à trouver le sujet casse-gueule pour l'auteur ou l'autrice, facilement casse-gonades pour le lecteur ou la lectrice. Avec en plus des images pour moi burlesques (et faut pas me lancer sur les blanches mains de l'hiver !), je regrette, c'est le rejet viscéral."
Je ne comprends pas véritablement ce qui vous a dérangée et heurtée à ce point, mais je peux toutefois comprendre la difficulté à investir le poème que voilà. Peut-être aussi, une différence de sensibilité !

"Pourtant, j'ai lu jusqu'au bout et je commente, pour ces trois vers où je crois sentir un frémissement d'expression sincère :
J’écris de noirs bleuets et des rêves mi-clos,
Déboutonne le ciel habillé de nuages
J’écris pour le satin des amours d’autrefois
Le soleil balafré aussi, je le trouve sympa, et j'apprécie le rythme des vers, qui me paraît fluide.
"
C’est déjà ça ! Merci pour le commentaire !


Mokhtar (passionnément +) :
"Superbe, de profondeur et de classicisme. De noirceur désespérée. De prostration morbide. D’horizons de solitude. Comme sous l’éclipse, sa vie se trouve sous éteignoir. Alors il écrit, pour se souvenir, pour tenir, pour résister, pour exister. Je reçois cette poésie comme un Fado. « solitude-mausolée » « vide-outrenoir », très classe. "
J’aime beaucoup les mots que vous employez, dont l’image de l’éteignoir, superbe, et puis, cette résistance, ce besoin d’écrire pour se sentir exister, car ce sont bien ces sensations de déshérence que j’ai tenté, bon gré mal gré, de rendre compte, de transmettre, dans ce poème bien sombre en apparence. Merci beaucoup donc pour cet éclairage (sans jeu de mots) et ravi que ce poème vous ait tant plu !


Lebarde (beaucoup) :
"Belle poésie dont les métaphores un peu alambiquées et précieuses me contrarient pourtant. La recherche, coute que coute de la poésie peut devenir artificielle. "
Ce que je peux dire, c’est que j’ai une façon bien à moi d’exprimer ce qui m’habite, avec une abondance d’images, d’une manière souvent détournée, contournée. C’est comme ça. Je ne cherche pas délibérément à faire "précieux", encore moins à tomber dans l’ "artificialité" (ce que l’on me reproche souvent !), j’écris comme je le ressens, en toute simplicité, je laisse les mots venir à moi.

"Comme je fonds toujours devant le classique, je me laisse faire mais j'aurais aimé plus de simplicité. "
Je comprends tout à fait, je replaide coupable ! Néanmoins, ce que j’ai voulu exprimer dans ce poème n’est pas "simple", les images, nombreuses, semblent déborder du poème tant elles peinent à dire le trouble contenu ; elles traduisent, je pense, l’urgence de dire. Merci beaucoup pour le commentaire, Lebarde.


Myo (beaucoup +) :
"Beaucoup d'émotion à la lecture de ces quatrains. Pour la forme, tout me semble en place. Pour le fond, le thème de la solitude, de la nostalgie des amours passés est traité avec beaucoup de pudeur et de justesse. Déjà le 1er vers est une merveille. Mais le reste me touche beaucoup, comme ce dernier quatrain aux allures fatalistes. "
Si tu as ressenti pudeur et justesse, je ne puis que me sentir enchanté. Enchanté, donc, que ce poème t’ait apportée autant d’émotion. Merci beaucoup !


fugace (beaucoup) :
"Plein de mélancolie, de tristesse, ce poème sonne juste et l'on y retrouve des états d'âme que l'on a parfois ressentis. (…)Merci de nous avoir fait partagé de façon aussi limpide ces moments où l'âme se laisse imbiber par le mal être. "
Oui, "juste" et "limpide", voilà deux mots qui me ré-confortent ! Et puis, je m’arrête avec plaisir sur ces autres jolis mots, cette "âme [qui] se laisse imbiber par le mal être." Elle me plaît beaucoup, cette image. Merci pour votre sympathique commentaire.


papipoete (beaucoup +) :
"je pourrais écrire des bluettes où tout est beau, le ciel et les princes-charmants. non, mon inspiration du jour chasse les mots " chatouille " (…) l'auteur a l'âme aussi grise que la brume du matin (…) De fort belles lignes comme ce 3e vers, et le 5e, et dans son entier la 3e strophe ! la pensée donnée à la rose au final, est bien amère."
Merci beaucoup pour votre commentaire et votre "fidélité", les roses ne sont pas toutes de couleur claire, roses ou blanches, vous savez, certaines revêtent le manteau du deuil de la naissance à leur mort. C’est ainsi. Et que dire des épines ? Le noir et le blanc font, l’un comme l’autre, partie intégrante de l’existence !


Corto (Pas) :
"S'il ne s'agissait pas d'une poésie classique qui s'arrêterait sur ce texte ?

Dès les deux premiers vers je décroche.
La seconde strophe est outrancière dans ses expressions et va jusqu'aux "enfantillages".
"Délivrer du pal mon âme écartelée", non vraiment c'est trop.
Le troisième vers de la troisième strophe n'est pas recevable.
Pour finir la "rose" qui "ne croit plus en la vie éternelle…", j'abandonne !

Désolé, je ne suis réceptif ni aux évocations ni à la forme.
"

Faut pas s’énerver Corto, hein ! Je n’exagère pas ce que j’exprime/j'expose, jamais (ou rarement), surtout pas dans ce poème, mais je comprends tout à fait qu’on le ressente ainsi ! De toute façon, je le reconnais, c’est moi qui n’ai pas su adroitement communiquer, transmettre, ce que j’avais à cœur d’exprimer ici ! Une prochaine fois, j’espère ! Et merci du passage.


emilia (Bien +) :
"L’exergue traduit bien l’état d’âme du narrateur écrivant, une âme « écartelée » entre solitude et néant… ; les « sanglots « de l’automne que ses doigts retiennent » jettent un voile noir de découragement et le poussent à « fuir » la nostalgie des « enfantillages » et des « amours d’autrefois » évoqués par un « soleil balafré », quand la fonction de l’écriture permet de le « délivrer » de cette torture vécue comme un supplice du « pal », de cette solitude vécue comme une mort, en « exhum(ant) le vide » ressenti et « l’outrenoir », tandis que la rose elle-même a perdu la foi « en la vie éternelle… » le temps d’une triste éclipse…"
Beaucoup de choses sont dites, comme une réécriture de mon poème à la lumière de votre compréhension. Vos mots voient juste, très juste, sinon que l’écartèlement, je me le représentais se peindre entre l’amour et la haine, le blanc et le noir, l’été et l’hiver, comme un tiraillement des opposés. Merci tout plein emilia !


Bellini (Un peu) :
"Bon, décidément j’ai un peu de mal avec vos textes. Je persiste à les commenter parce que j’y vois une vraie sensibilité poétique, mais qui trop souvent galvaude son élégance par des contorsions stylistiques un peu affectées."
Oui, je vous rejoins là-dessus, d’autant plus que l’on me reproche souvent un certain maniérisme, et j’admets que ces "contorsions stylistiques un peu affectées" soient un peu ma marque de fabrique. Mais paradoxalement, c’est pour moi tout à fait "naturel" d’écrire de cette manière, d’enjoliver, d’imager, de "lyriser" en somme, je ne le fais pas dans l’optique de plaire ou d’impressionner, mais plutôt dans le souci d’être vrai avec moi-même. Enfin, je crois !

"Je ne comprends pas la conjonction « mais » dans les vers :
« Découragés, mes doigts retiennent leurs sanglots
Mais ils n’entendent plus mon âme qui ronronne. »
"
Ben, ils retiennent les sanglots pour ne pas faire de bruit, mais malgré tout, n'entendent plus l’âme ronronner. Il me semble bien y avoir un paradoxe. Qu’avez-vous compris ?


"les saisons basculent bizarrement de l’été/automne du premier quatrain à l’hiver de celui-ci pour revenir en novembre au dernier quatrain, qui selon le calendrier qu’on m’a vendu se situe toujours en automne…"
C’est vrai, mais le narrateur avoue fuir "l’hiver aux blanches mains" et le poème ne suit pas, ici, une logique temporelle, il y a plutôt une concrétion du temps dans l’acte d’écrire, voire, peut-être, une évaporation du temps. Le temps, ici, est psychologique, ou psychique, et non chronologique.

"Car aujourd’hui, la rose, au long du promenoir
‒ Je le sais ‒, ne croit plus en la vie éternelle… »
"
La rose est une personnification du narrateur dans le promenoir qu’est sa vie, ni plus ni moins ; eh oui, elle y a cru un jour, en la vie éternelle. Bien sûr qu’elle y a cru !

"Le narrateur écrit depuis son mausolée de solitude.
« J’écris pour exhumer le vide et l’outrenoir, »

mais je ne sais pas exactement à quoi rattacher le second vers :
« Le seuil froid de novembre, à nu, sous la tonnelle »

La logique grammaticale voudrait que le seuil froid de Novembre soit lui aussi exhumé à nu, ce qui ne voudrait pas dire grand-chose
"
Je comprends, mais c’est pourtant mon idée, il n’y a pas d’ellipse. J’avoue que l’image est assez déraisonnable, farfelue même, mais l’état d’esprit du narrateur, pris dans l’étau d’une douleur insensée, autorise, pour moi, l’extravagance de cette image, de cette folle espérance qui confine à l’absurde. C’est aussi ça que je (re)cherche dans la poésie : la déraison. Cela dit, le vers pourrait également s’entendre ainsi : "[J’écris] le seuil froid de novembre, à nu, sous la tonnelle" (avec donc, l’élision du sujet et du verbe).

"L’outrenoir, même si je le trouve un peu too-much dans son emprunt, me paraît intéressant dans l’idée de renaissance, puisque l’outrenoir de Soulages a cette particularité que « la lumière frappe la surface du noir du tableau et revient vers le spectateur, portant toutes les couleurs du spectre. »"
Oui, l’outrenoir me faisait penser à la fois au noir le plus noir (un lieu que la lumière ne peut atteindre, ne peut toucher, mais où, pourtant, elle se réfracte) et à ce qu’il y a derrière le noir, par-delà le noir, un espoir de voir poindre un rayon de lumière, peut-être…

Merci beaucoup pour ce commentaire si pointilleux, comme à votre habitude !


Angieblue (Bien) :
"pour que ça transporte dans l'ailleurs de la poésie, il ne faut pas que ce soit too much, trop forcé. "les mots chatouille", par exemple, c'est too much, ça manque de hauteur, même si ça renvoie à "enfantillages"."
Too much, yes, I understand, Angieblue, but n’est-ce pas un peu subjectif, ce feeling de "too much ?" Pour moi, cette image est très parlante, elle renvoie aux mots caressants (dans le sens du poil, métaphore filée féline, hihihi), à ceux qui se veulent rassurants, ceux qui veulent éloigner, voire ignorer, la rage des tempêtes, ceux qui nous font fermer les yeux sur une réalité que nous ne voulons pas affronter, que nous craignons d’affronter, tout comme ces enfantillages, qui n’ont rien à voir avec l’enfance, mais qui déclarent, dans le poème, une attitude enfantine, irresponsable, voire infantilisante, celle-là même qui se plaint de ses balafres et de ses petits bobos, prisonnière de son monde d’apparats, d’apparences, de ce qu’elle donne à voir au monde… Un monde d'insignifiances...

""J'écris de noirs bleuets", ça, non plus, ça ne me touche pas. L'image est forcée. "
Forcée ? Une question de goût, sans doute. C’est subjectif aussi.

""Déboutonne le ciel habillé de nuages" c'est joli, mais un peu enfantin. "
Oui, il y a bien quelques images aux traits enfantins, notamment dans la deuxième strophe. Les mots s’acharnent à enjoliver, à recouvrir de leur musique et de leur lyrisme, une douleur qui perce la cuirasse du subconscient. Il faut faire face, mais pour ça, il ne faut pas oublier la puissance et la lumière de la poésie, dans toute sa fraîcheur et sa spontanéité, sa portée symbolique et sa charge thérapeutique.

""mon âme écartelée", ça n'est pas très gracieux comme image, et c'est un peu usé. "
Ah ben oui, c’est clair ! C’est pas gracieux du tout même. "Usé", je ne sais pas, mais en tout cas, je trouve l’image évocatrice du mal être.

""La nuit, je meurs, la nuit, je meurs du bout des doigts,
La solitude, ô temps, devient mon mausolée !"
ça c'est un peu trop lyrique et suranné. On entend: "ô temps suspends ton vol!" Sinon, il y en a qui mentent la nuit...clin d’œil à Bashung.
"
Bashung est libre de mentir la nuit s’il le veut, je ne juge pas !…

Je n’avais pas songé à ce vers de Lamartine en dessinant l’ô de majesté devant le temps qui vole nos amours...


""outrenoir", c'est quand même un peu là pour la rime et l'originalité... "
Ben… le mot "outrenoir" me parle aussi, il a un sens, mais il est vrai que j’ai beaucoup aimé la rime "outrenoir"/"promenoir" faisant entendre deux fois le "noir" en fin de vers.

Et puis, le mot "promenoir" me rappelle toujours le poème Le Promenoir des deux amants de Tristan L’Hermite, publié en 1633, et magnifiquement mis en musique par Debussy :

"L'ombre de cette fleur vermeille
Et celle de ces joncs pendants
Paraissent être là dedans
Les songes de l'eau qui sommeille
"

C’est beau, n’est-ce pas ?


""la rose...ne croit plus en la vie éternelle."
Pourquoi y aurait-elle cru un jour?
"
Yes, my dear ! Tu liras ma réponse à Bellini, qui s’interroge comme toi, je crois que je lui donne un supplément d’information.

""Enfin voilà, une belle intention, mais je n'ai pas été totalement transcendée en raison de quelques lourdeurs de style. J'aime quand c'est plus éthéré..."
Ok ! Merci beaucoup de m’avoir donné aussi précisément ton ressenti, c’est le most important pour moi. Et puis, je comprends tes réserves. Bye !


Pouet (Beaucoup) :
"Une tonalité désespérée qui, finalement, porte assez bien l'emphase, avec presque un côté "enfantin" dans le bon sens du terme. Je pense avoir été touché par l'écriture qui m'a semblé jouer sur plusieurs registres pour parvenir à dire, une espèce de fuite, de coulée d'encre dans le sablier... Voilà mon ressenti un peu brouillon, mais bon."
Je m’en fous que ce soit brouillon ou pas, l’important pour moi, c’est que tu aies dit ce que tu voulais dire et que je l’aie compris. Sinon, je suis heureux que tu aies apprécié le mélange "emphase"/"côté enfantin" et que tu y ajoutes une "coulée d'encre dans le sablier". Belle image et beau mélange, aussi ! Merci beaucoup pour ton passage sur mes mots.


Eclaircie (Beaucoup +) :
"Il est plus facile de commenter en EL (techniquement), car on a en même temps, le titre, la catégorie, l'exergue et le texte."
Comprends pas ! Une fois publié aussi, tu as "le titre, la catégorie, l’exergue et le texte." Quatre en un. Dash et sa lessive "deux en un" peut aller se rhabiller dans sa friperie à côté de ce qu’on fait sur Oniris, du sur mesure je vous dis, du sur mesure ! Soupçonnes-tu les membres du comité éditorial de voler, parfois, en catimini, le titre ou l’exergue de certains poèmes ??? Ce serait rigolo, tiens donc !


"Alors, comme je connais l'auteur, je vais applaudir des deux mains. L'auteur qui réussit en toute catégorie du chapitre poésie (non, pas tout à fait, restent le laboniris, la prose et le récit poétique)."
Si le terme "réussite" est laissé à la libre appréciation de chacun (c’est tellement subjectif, je trouve), tu as raison de préciser que je ne me suis jamais lancé dans la prose et le récit poétique, tout comme le laboniris. Peut-être un jour, qui sait ? Quoique le récit poétique, j’ai déjà fait, ma nouvelle Et ce parfum de lavande est en réalité un récit poétique, mais cette catégorie n’existait pas encore, à l’époque de la publication.


""délivré du pal", on crie au génie ou au scandale, selon. J'opte pour génie.
Merci, c’est gentil ! Mais bon, faut peut-être pas exagérer non plus, hein ?! D’ailleurs, j’y pense, pour ceux qui n’auraient pas compris le jeu d’esprit (qui vaut ce qu’il vaut !), le mot "pal ", telle une hyperbole, une surenchère du pathos, se substitue au mot "mal", car, la coutume veut que l’on délivre quelqu’un du mal !

"Un très bel équilibre entre l'expression liée au genre en son époque de gloire, et le langage actuel, la formulation XXI ème siècle. De bien belles rimes, un bien beau thème (…) Sinon, pour dire j'ai particulièrement aimé, je ne peux citer un vers plus que l'autre : le premier ? oui, mais le second aussi... etc. Jusqu'au dernier à la "césure pas à l'hémistiche"."
Si si, la césure du dernier vers se situe bien à l’hémistiche, malgré l’incise, dans un rythme en 3/3//3/3 :

"‒ Je le sais ‒, ne croit plus // en la vie éternelle…"

En tout cas, merci beaucoup pour ton commentaire et ta belle appréciation !


Provencao (Beaucoup +) :
"J'aime cette fuite qui fait toucher le fond même du vide et de l'ennui, cet espace où toute cause extérieure ou singulière de l'outrenoir s'efface devant ces sanglots que sont pour tout un chacun...cette difficulté de coïncider avec soi même et avec" ce ciel habillé de nuages" sans distances ni contraintes, dans "ce long promenoir....""
Tout à fait ! Dans "ce long promenoir", qui n’est autre qu’une métaphore du chemin de la vie, il y a des fuites qui nous éloignent de nous-mêmes et des fuites qui nous sauvent et nous rendent à nous-mêmes. En fait, dans ce poème, la fuite est une fuite des illusions, loin de ces "blancs chemins" tout lisses et tout tracés, de ses "blanches mains", candides et insouciantes, qui ne savent plus étreindre. Le promenoir devient labyrinthe et la rose ne voit plus d’horizons, seulement des murs sans porte ni fenêtres… Merci beaucoup pour ce commentaire avisé.


Vincente (Beaucoup -) :
""L'éclipse" solitaire de l'esprit plongeant dans la dépressive période hivernale attire le poète dans des entrelacs émotionnels. L'hiver temporel, l'hiver "sensitif", l'hiver spirituel même ("la rose… / … ne crois plus en la vie éternelle") vont comme l'exfiltrer de la candide réjouissance de l'été, qui dans ses fantasques traits s'amusait même à "balafrer le soleil de mes (ses) enfantillages"."
Bien belle image que cette "éclipse solitaire" augurant la période hivernale.

"J'ai apprécié cette authenticité qui pourtant s'affiche en des termes peut-être trop s'écoutant, trop se considérant, mais ce genre d'état est bien souvent peu discernant, comme se complaisant dans son trouble, comme auto-alimenté par son propre malaise dans un cercle autonome et néfaste."
Malgré les doutes et les peurs qui gorgent l’expression, la main fébrile qui patine sur la feuille, ce poème expose une démarche intentionnelle et réfléchie de la part du narrateur, et cette immersion dans l’encre noire de l’affliction est toute délibérée, du moins, celle-ci se veut active, et non subie. L’action, c’est surtout d’écrire. Mourir, oui, mais y consentir. Mourir, oui, mais pour revivre. En somme, ce poème est beaucoup moins noir que ce qu’il laisse entendre.

"J'ai été ému par ce malaise qui se porte à l'écrit dans une tourmente si imagée qu'elle en devient presque exagérée… à hauteur de vue du lecteur non initié, du lecteur pris au dépourvu en quelque sorte devant tant de débordement. J'y ai vu pourtant une tentative de reprendre de l'air, comme la personne tombée à l'eau et qui manquerait de s'y noyer si, du fond de sa panique soudaine, elle ne retrouvait la surface et l'air qu'elle absorbait à plein poumon ; il y a du trop mais il est une réponse totale à l'angoisse envahissante. Le souffle est ici cette plume, elle va envahir l'évocation."
Très juste ! Ta comparaison est très parlante ! L’écriture devient un moyen d’endiguer "cette angoisse envahissante", mais non pas de l’étouffer pour la faire taire, simplement de la contenir pour pouvoir l’absorber tout entière et supporter cette lente et lourde ingestion. De fait, on comprend que le poème tout entier, telle une mise en abyme, devient le lieu alchimique où les vannes cèdent et où la marée des vers submerge le calme du littoral. Comme tu l’exprimes si justement, ce poème-déversoir submerge également le "lecteur pris au dépourvu (…) devant tant de débordement", et c’est en cela que sa lecture se fait délicate et escarpée. Dois-je en être désolé ? Sans doute un peu, oui !


"Le paradoxe qu'avoue le vers "Le soleil balafré de mes enfantillages !", bien qu'il montre l'opposition conflictuelle entre les saisons, enfance radieuse/printemps-été et adulte conscient-déprimant / automne-hiver, me semble assez outrancier à cause du terme "balafré". Les enfants ne "balafrent" pas le soleil, ils le griment, le chahute, le redessinent ; un mot comme "bariolé" par exemple me serait paru plus approprié."
Je comprends, mais comme je l’ai expliqué à Angieblue, le mot "enfantillages" appelle à notre ignorance et à notre inconscience d’adulte. Je désirais opposer, et mettre en perspective, en quelque sorte, la "balafre" (une entaille sur un visage, généralement) au "pal" et à "l’âme écartelée" : qu’est-ce qu’une balafre face au supplice du pal et de l’écartèlement ?

"Je ne reprendrai pas chaque image pour y retracer le cheminement qu'elles entendent évoquer, ni celui que j'y ai perçu, elles me semblent d'une constante inspiration et richesse, dont celle quantitative peut-être débordante. J'ai surtout aimé sentir cette force dans la volonté de dire, au-delà de la littéralité situationnelle et émotionnelle originelle."
Merci beaucoup pour ton commentaire avisé Vincente, comme d’habitude !


Lulu (Bien +) :
"Très jolis ces mots de François Hertel sur la solitude..."
Tout à fait d’accord !

"L'"âme qui ronronne", bof... J'ai moins aimé, tant pour l'image que pour la sonorité avec les deux R. Mais le vers suivant, au second quatrain, efface déjà cette impression par une belle image : "Je fuis, à pas de chat, l'hiver aux blanches mains""
Le mot "ronronne" m’est apparu comme très figuratif/figuraliste : en raison des voyelles nasales et des sons [r], le mot donne l’impression de ronronner lui-même/soi-même lorsqu’on le prononce. Tu ne trouves pas ?

"je m'interroge sur le titre : "L'éclipse. Il a gardé son mystère, car je ne l'ai pas saisi au coeur du poème."
Les commentaires de Mokhtar (1) d’abord, et Vincente (2) ensuite, répondront sans doute mieux que moi à ta question ; je recopie ci-après les passages coïncidents :

(1) "Superbe, de profondeur et de classicisme. De noirceur désespérée. De prostration morbide. D’horizons de solitude. Comme sous l’éclipse, sa vie se trouve sous éteignoir."

(2) ""L'éclipse" solitaire de l'esprit plongeant dans la dépressive période hivernale attire le poète dans des entrelacs émotionnels. L'hiver temporel, l'hiver "sensitif", l'hiver spirituel même ("la rose… / … ne crois plus en la vie éternelle") vont comme l'exfiltrer de la candide réjouissance de l'été, qui dans ses fantasques traits s'amusait même à "balafrer le soleil de mes (ses) enfantillages"."

"J'ai beaucoup aimé le ton de ce poème. Il m'a semblé être un chant. (…) J'aime particulièrement la dernière strophe, notamment avec ce mot "outrenoir", inattendu et beau ! Un très beau poème..."
Merci beaucoup pour ton commentaire, Lulu !


Enfin, merci beaucoup au CE pour la publication de ce poème et à tous ceux qui travaillent dans l’ombre pour la maintenance et la permanence de ce superbe site de partages littéraires et poétiques ! Ciao ciao !


Contribution du : 25/11/2020 07:06
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Re : L'éclipse (remerciements)
Visiteur 
@ David,
Quand tu lis un poème paru, tu cliques sur son titre et une fenêtre s'ouvre avec tout ce qu’il faut : titre, exergue, date de parution. etc.
Et un petit onglet sous le texte "mettre un commentaire" .
En cliquant sur cet onglet apparait une nouvelle fenêtre qui ne te montre plus que le corps du texte, exit l'exergue et la catégorie.

En El en revanche tu peux rédiger ton com, en voyant tous les éléments sur la page où tu rédiges.

(je sais, je suis chiante et compliquée, mais je me fatigue moi-même et moi, je me supporte 24h/24)


Avec tout mon humour pourave de 7h47

Contribution du : 25/11/2020 07:46
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Re : L'éclipse (remerciements)
Visiteur 
Citation :
Davide : "Je ne comprends pas la conjonction « mais » dans les vers :
« Découragés, mes doigts retiennent leurs sanglots
Mais ils n’entendent plus mon âme qui ronronne. »"

Ben, ils retiennent les sanglots pour ne pas faire de bruit, mais malgré tout, n'entendent plus l’âme ronronner. Il me semble bien y avoir un paradoxe. Qu’avez-vous compris ?


J’ai compris :
« Découragés, mes doigts retiennent leurs sanglots
CAR ils n’entendent plus mon âme qui ronronne. »"

Qui me semblerait aussi tout à fait logique dans le contexte.

Si un jour je dois défendre ma poésie devant les tribunaux, c’est sûr, je vous prends comme avocat. Vous avez le talent de bien le faire et cela permet d’essayer de comprendre le fil conducteur de votre style et donc de votre poésie. Pour le reste tout est affaire de sensibilité, et heureusement, personne n’a le même catalogue de sentiments, ni la même façon de dire je t’aime. J’avais lu ce texte en EL et j’avais tout de suite pensé à vous, et pas seulement parce que vous êtes le champion de l’hypallage :)

J’ai quand même été injuste de ne pas citer les vers qui m’ont beaucoup plu, et qui comme par hasard sont ceux qui disent le plus simplement les émotions du narrateur :

« J’écris de noirs bleuets et des rêves mi-clos, »
malgré le petit hiatus un peu dissonant « bleuets et ». A la récitation il serait bienvenu de faire une légère pose entre les deux :)

« J’écris pour le satin des amours d’autrefois »
Si l’image n’est pas remarquable dans l’idée, elle traduit bien ce que le narrateur a perdu.

« La nuit, je meurs, la nuit, je meurs du bout des doigts, »
En plus du martellement des mêmes mots, la cadence 2/2/2/6 est une belle trouvaille, elle amplifie le passage de l’enfermement étriqué (La nuit, je meurs, la nuit,) à la libération de et par l’écriture dans une parfaite harmonie imitative (je meurs du bout des doigts). Bravo.
Je dois dire que je suis particulièrement sensible à l’harmonie imitative d’un vers (la forme en phase avec le fond). La rime, les coupes, le rythme, le mètre, autant d’éléments qui concourent à cette harmonie imitative. Et c’est pourquoi j’aime tant la poésie classique et particulièrement l’alexandrin, parce que sa longueur permet tout ce jeu de nuances. Je m’y retrouve beaucoup moins dans la poésie libre et j’y éprouve donc beaucoup moins de plaisir, coupé que je suis la plupart du temps de cette harmonie imitative, qui est sans doute présente aussi, mais que j’ai plus de mal à capter.

« Le seuil froid de novembre, à nu, sous la tonnelle »
Pourtant, les tonnelles, faut vraiment que je les digère. Mais ce seuil froid de novembre renverse le poncif en lui apportant un contraste bienvenu.

Voilà les compléments que je pouvais apporter, mais qui auraient fait un trop long commentaire :)
Cette fois j’arrête, promis.

Cordialement
Bellini

Contribution du : 25/11/2020 10:22
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Re : L'éclipse (remerciements)
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cher poète
je suis impressionné par la matière foisonnante de vos remerciements ! vous pourriez presque présenter ce long récit en EL ?
quand je songe que, voici des années il ne me venait pas à l'esprit, de remercier...
oui, bravo pour le " tourné " de ce que je viens de lire !
bonne journée à Vous

Contribution du : 25/11/2020 10:26
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Re : L'éclipse (remerciements)
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Queribus (bien) :
"Quant au fonds, s'il ne manque pas de belles images poétiques à la lecture, je trouve qu'il se heurte trop souvent à l'éternel défaut des classiques: grandiloquence et préciosité"
Tout à fait, mais est-ce vraiment un défaut ? J'ai déjà expliqué plus haut ma posture d'auteur.

"Le tout, cependant, de par ses qualités prosodiques, m'a laissé une impression très favorable."
Merci beaucoup pour votre commentaire, et "l'impression très favorable" restée après lecture du poème !


Eclaircie : L'humour de 7h47 n'est jamais terrible ! Mais c'est bon, j'ai compris ce que tu voulais dire !


Bellini : Oui, j'admets que le "car" s'entend tout aussi bien, sans en changer le sens, même si le "mais" appuie bien davantage la sensation de manque et de détresse.

"Si un jour je dois défendre ma poésie devant les tribunaux, c’est sûr, je vous prends comme avocat. Vous avez le talent de bien le faire et cela permet d’essayer de comprendre le fil conducteur de votre style et donc de votre poésie. Pour le reste tout est affaire de sensibilité, et heureusement, personne n’a le même catalogue de sentiments, ni la même façon de dire je t’aime."
Il ne manquerait plus que ça, d'avoir à défendre sa poésie devant un tribunal ! Cela dit, je vous rejoins : je défends ma poésie, mais il n'est pas question d'une "vérité universelle" ici, s'ayant sur des faits. J'explique mon cheminement de pensée pour mieux appréhender moi-même mon poème, car je dois faire un effort d'intellectualisation, et pour que les lecteurs puissent comprendre la démarche qui est la mienne. Deux précisions s'imposent : le fait de "penser mon écriture" avec rigueur ne fait la qualité d'un poème, si tant est que l'on puisse parler de "qualité". Et je ne m'attends pas à ce que l'on soit "d'accord" avec moi sur ce que j'exprime. Toutes les réserves que vous avez formulées dans votre commentaire, figurez-vous, m'ont fait très plaisir !


Dans le vers suivant, pour moi, la pause s'impose à l'hémistiche de façon tout à fait naturelle :
"J’écris de noirs bleuets // et des rêves mi-clos"

"La nuit, je meurs, la nuit, je meurs du bout des doigts"
Ce que vous appelez harmonie imitative, je l'appelle figuralisme (mais, j'ai vu que ce terme était réservé à la musique !) Et donc, j'apprécie beaucoup la lecture que vous faites de ce vers, car, à l'écriture, s'est imposé le rythme 2/2/2 de l'halètement, voire de l'essoufflement, puis de l'étirement de la douleur jusque dans les doigts, comme un accouchement mortifère, dans la douleur.
Sans blaguer, j'ai parfois un rapport très "charnel" avec la poésie !


Merci, en tout cas, pour ces apports d'informations !

papipoete :

Citation :
je suis impressionné par la matière foisonnante de vos remerciements ! vous pourriez presque présenter ce long récit en EL ? quand je songe que, voici des années il ne me venait pas à l'esprit, de remercier... oui, bravo pour le " tourné " de ce que je viens de lire !

Merci beaucoup, ça fait plaisir ! Moi pareil, au début, je n'avais pas remercié les commentateurs de mes deux premiers poèmes publiés ici ; il faut dire que j'étais très intimidé/impressionné en arrivant sur ce site, je n'ai pas l'habitude des forums (et du virtuel en général) ! Présenter ce long récit ? Je doute qu'il ait un quelconque intérêt poétique !

Contribution du : 25/11/2020 15:35
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Re : L'éclipse (remerciements)
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Hello,

Thank you pour ta réponse à mon commentaire!

Oui, tu as tout à fait raison, mon commentaire est subjectif et ne reflète que mes goûts. Il est vrai que j'aime la poésie plus sombre et moins lyrique.
ça ne remet aucunement en question tes compétences.

Je reviens quand même sur "j'écris de noirs bleuets". Pour moi comme un bleuet est une fleur, c'est comme si tu avais écrit:
"J'écris des roses noires" ou "j'écris des coquelicots noirs". En fait, je ne comprends pas l'image, je ne visualise pas...

Ok pour la "rose qui ne croit plus en la vie éternelle", tu parles, en fait, de Dieu, du fait qu'elle ait perdu la foi...Mais pourquoi le narrateur se compare-t-il à une rose? Je trouve ça bizarre...Mais bon, pourquoi pas...

Allez, j'arrête avec mes questions chiantes...

Bye bye

Contribution du : 25/11/2020 19:29
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Re : L'éclipse (remerciements)
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Angieblue : Merci pour ce retour ! Ne t'inquiète pas, de nous deux, c'est moi le plus chiant, et de loin, à t'avoir répété "c'est subjectif !" à chaque fois que tu as émis une réserve ! Je ne suis pas très fin !


Oui, "j'écris de noirs bleuets", mais Baudelaire n'a-t-il pas écrit Les fleurs du mal ? (blague de 1re L)


Vois-tu, dans l'écriture, dans l'acte d'écrire, il y a création, germination, désir de faire naître et fleurir quelque chose. De fait, écrire de "noirs bleuets" traduit ce sentiment de déréliction, de mélancolie profonde, qui fait que le narrateur accouche de noirceurs : son écriture est pâle et fanée (référence au vers 2), elle a perdu ses couleurs (ses mains ne sont plus blanches), ne reste que le noir ; peu à peu, les rêves d'été se replient sur eux-mêmes, se ferment, comme des yeux épuisés ou une fleur vieillissante se mourant.

Pour ce qui est de la "rose qui ne croit plus en la vie éternelle", il n'y a pas de référence religieuse derrière, elle est juste là pour imager le brusque changement d'un état d'être. Le narrateur ne se compare pas à une rose, il se projette en la rose, il projette sa propre conscience en la fleur personnifiée (voire allégorisée, si l'on veut). En fait, c'est hyper simple ! J'espère ne pas t'avoir égarée en chemin...

Contribution du : 25/11/2020 21:36
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Re : L'éclipse (remerciements)
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Arsinor (bien) :
"Essentiellement une série de poncifs sur l'arrivée de l'hiver au blanc manteau, aux blanches mains, au blanc bonnet ; bien agencés cependant. Il y a un rythme, lancinant. J'aime bien le choix de quatrains d'ailleurs je ne sais pas pourquoi les poètes veulent absolument faire des sonnets. L'attitude maussade est bien rendue par le vocabulaire. Un beau poème, mais qui ne se démarque pas d'autres sur le même thème."
Oui oui, enfin, ce poème ne parle pas que de l'arrivée de l'hiver. Son ambition est plus grande que ça, n'est-ce pas ? Sinon, merci d'avoir évoqué ce "rythme lancinant" et cette "attitude maussade bien rendue". Désolé toutefois que ce poème ne t'ait pas réjoui davantage ! Une prochaine fois, peut-être. Merci beaucoup pour le commentaire !

Contribution du : 25/11/2020 21:45
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Re : L'éclipse (remerciements)
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Miguel (beaucoup) :
"Un poème éthéré, vaporeux, et qui pourtant ne manque pas de consistance. Ce beau lyrisme mélancolique, tout à fait à sa place dans l'évocation de la saison, cette écriture qui apparaît comme un sanglot, et cette solitude, ont un charme auquel le coeur cède volontiers."
Vos mots délicats révèlent que vous avez été sensible à cette poésie. Et je m'en réjouis ! Merci beaucoup Miguel pour ce commentaire !

Contribution du : 26/11/2020 17:46
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Re : L'éclipse (remerciements)
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Merci pour ce retour sur commentaires, Davide et ces remerciements que l'on saisit au vol, tout en chant...

J'ai bien aimé les commentaires de Mokhtar et Vincente qui m'éclairent, d'une certaine façon, tu as raison, sur le titre qui n'avait d'abord fait sens pour moi, comme s'il avait été indépendant du poème ou trop éloigné.

Je viens bien sûr de relire ce beau poème classique et trouve, au fond, que le titre garde encore un peu de son mystère, un peu comme si la lectrice que je suis s'était appropriée ce poème en sachant ce que tu y as mis, mais un peu aussi avec ce que j'avais d'abord lu.

Ne sommes-nous pas, lorsque nous sommes juste lecteurs/lectrices, dans tout plein de représentations possibles proches du texte et des intentions des auteurs ?



Ce qui est chouette sur le site, c'est que nous puissions échanger et je suis ravie que ce poème ne soit qu'une éclipse, un temps, un moment en somme, qui sera vite dépassé sur le plan du ressenti. En cela, je trouve, quelque part, que le titre est porteur d'espoir. Ce qui est dur dans le vécu ne dure qu'un temps aussi.

En relecture, et avec tes éclaircissements, tout comme ceux des autres commentateurs, j'ai trouvé ce texte bien plus riche, tout de même. Je remonte donc mon appréciation qui n'est objectivement / subjectivement plus tout à fait la même...

J'adore ces retours sur commentaires qui donnent à relire, souvent, les textes publiés, que les auteurs fassent le choix d'expliciter ou pas. Chacun est libre de faire comme il lui plait.

Merci Davide, et au plaisir de te relire !


Contribution du : 28/11/2020 14:26
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