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1 Utilisateur(s) anonymes
le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte |
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25/12/2006 10:45 De Tournai, Belgiques
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Il est une erreur de la part des lecteurs de poème (ou de nouvelles, d'ailleurs, il n'y a pas de raison) sur laquelle je souhaiterai proposer une discusssion:
la capacité d'un auteur à exprimer les sentiments d'un autre ou d'une socièté est particulièrement répandue. le poète concentre alors en lui et en ses mots tout ce qu'il a perçu de la situation, du sentiment. Pour autant, il ne le vit pas lui même si j'écris "j'ai mal de cette Espagne au coeur saignant" à propos de la période post franquiste. il va de soit que je ne suis pas impliqué émotionnellement moi-même: je tente de dire avec mes mots la situation telle que je l'ai perçue. un auteur de roman n'a pas vraiment vécu tout ce qu'il décrit dans son écrit. Mais il peut arriver que l'auteur d'un poême ou d'un roman parle à la première personne. nous avons vu ici et sur d'autres sites que parfois les lecteurs croient vraiment que les auteurs ont vécu ce qu'ils racontent. je tiens à dire qu'Oniris ne placera pas " Cette histoire est imaginaire, toute relation avec des faits ou des personnes existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence" au bas de chaque texte. Il est donc inutile de pleurer avec un auteur qui relate un drame: le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte Cela s'appelle l'empathie
Contribution du : 10/04/2007 05:40
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Re: le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte |
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Organiris Animodérateur
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22/05/2007 22:42 De mon hamac
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Je trouve ça très bien de le souligner, comme ça, je n'aurais plus besoin d'expliquer que :
- je ne suis pas cannibale - je ne suis pas un serial killer - je ne suis pas une petite fille - je ne suis pas un fan de corrida - etc... L'empathie, c'est une des choses que j'apprécie le plus dans l'écriture, elle demande de l'observation et de la sensibilité ainsi qu'une bonne part d'objectivité. Quelquefois, on ne connait pas le vocabulaire utilisé par un tueur à gages par exemple (ou un prêtre, peu importe), on prends un bouquin sur le sujet, on regarde des films, on s'en imprègne et on essaye de penser comme lui, c'est génial l'empathie ! C'est quelque chose qui se travaille mais qui est payant au niveau de l'écriture
Contribution du : 09/06/2007 16:09
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Re: le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte |
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Chevalier d'Oniris
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Quant à moi, je ne pense pas que cette question soit si facilement résolue. La question de savoir si l'auteur est l'homme, si l'homme est son personnage, si le personnage est l'auteur n'est pas évidente.
Il est bien évident que je peux écrire "j'ai mal de cette Espagne au coeur saignant" sans jamais n'avoir été en Espagne, ni à l'époque où je place mon personnage. Je peux écrire "je suis Dieu, je suis la plus belle" sans pour autant que ça se rapporte à moi, sans que cela soit vrai. C'est le propre même de la fiction et la puissance de l'être conscient. Toutefois, un artiste, quel qu'il soit, est profondément lié à sa création. Je pense d'abord qu'on ne peut écrire bien que sur ce que l'on connait bien. Traiter un sujet, une époque, un personnage, que l'on n'a pas vécu est trop (et non très) difficile et on n'y parvient que dans une certaine limite, en s'investissant dans un très gros travail de recherche. C'est un sentiment de nostalgie romantique qui nous anime lorsque nous volons conter le monde de Balzac, de Jane Austen, ou de Rabelais! Mais nous pensons rarement au fait que les auteurs de ces romans étaient à leur époque. Le meilleur que nous pouvons faire, si nous pouvons y trouver du plaisir, c'est d'être à notre époque et de rester dans ce qui nous est proche. Ou alors de vivre ce qui justement est loin mais nous intéresse à ce point. Quoiqu'il arrive, l'artiste est toujours autant profondément lié à sa création. La création, c'est un peu la traduction de sentiments dans un jeux conscient d'inconscient. Quelque soit le sujet, le style, les sentiments, l'implication consciente de l'auteur, ce qui en ressort, c'est une grosse part de soi-même, autant dans l'écriture que dans la lecture. Après, c'est à nous de prêter ou non notre attention à des détails, à des réactions, à des sensations, qui nous révèleraient certaines choses. Savoir si l'écrivain n'est pas la même personne que l'homme qui se cache derrière est une question que d'autres auteurs se sont posée avant nous. Pour ne citer que l'exemple le plus célèbre : Sainte-Beuve, critique de "l'ancienne-nouvelle critique" comme l'appelle G.Genette (on peut plus simplement le considérer comme un des fondateurs de la critique actuelle), trouvait tout l'intérêt de la critique dans les éléments biographiques de l'auteur. Proust l'a contesté et ses notes ont été rassemblées et éditées en posthume sous le titre de Contre Sainte-Beuve. Pour lui, ce n'est pas l'homme qui dirige la plume de l'écrivain mais l'écrivain qui s'empare de l'homme. En gros. Voilà, j'ai seulement étalé un peu ce que je savais pour justifier mon doute sur la question.
Contribution du : 09/06/2007 17:04
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Re: le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte |
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Organiris Animodérateur
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22/05/2007 22:42 De mon hamac
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Sans n'avoir jamais été non ? ![]()
Contribution du : 09/06/2007 17:08
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Re: le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte |
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Chevalier d'Oniris
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02/06/2007 00:23 Groupe :
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sûrement ^^
Euh, une petite précision : en ce qui concerne l'empathie, vous avez complètement raison. Les sentiments de doute auxquels je faisais appel n'y ressemblent pas. Il ne s'agit pas de se dire "le pauvre, son coeur saigne pour l'espagne, je vais lui écrire quelques mots de condoléance"!
Contribution du : 09/06/2007 17:08
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sapeupa nonplu réucir atou lécou, défoi sa réuci bien oubien alore secsa foir défoi safoir sécome tou défoi sava pa ipouce rien du tou, fopa pleuré poursa |
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Re: le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte |
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Maître Onirien
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Hmmmm je suis pas certain qu'on ne puisse donner le meilleur de soi -même que sur ce qu'on connaît réellement. Tout dépend de ce que tu veux raconter, ou traduire.
C'est clair qu'écrire un bouquin sur la guerre de sécession, sans jamais avoir un jour foutu les pieds aux Etats-Unis ni lu le moindre livre sur la question est un peu risqué. Mais si ce que l'auteur cherche à faire passer n'est qu'un message détaché de tout contexte historique, quelle importance ? Si ce que tu dis est vrai (je m'interroge, hein, je n'y ai jamais réfléchi) aucun livre de SF, d'Epouvante, ou de Fantasy ne peut rivaliser avec un bouquin "réaliste" ? Qu'en est il de l'anticipation ? Quand K Dick écrit le Maitre du Haut Chateau, dans lequel l'Axe a gagné la seconde guerre mondiale, aurait il mieux valu qu'il colle à la réalite pour faire passer son histoire ? J'ai été de nombreuses années en Provence, je connais parfaitement Manosque, et je n'aurai pas été foutu d'écrire 3 pages du Hussard sur le toit de monsieur Giono avec la même passion et la même fougue que j'écris mes petites nouvelles de SF. Je pense que chacun se projette dans un contexte qu'il aime et qui lui est cher pour faire passer son message, ses émotions et tout ce qu'il a envie de partager avec ses lecteurs. Je doute que Lovecraft aurait pu être aussi effrayant en ne laissant pas ses histoires quitter le cadre de la réalité. Ce qui me gène dans la question que tu as soulevée (et dont j'ai très bien saisi les tenants et aboutissements) c'est qu'on écrit pas forcément pour donner le meilleur de soi même stylistiquement parlant. J'aime la SF, j'ai envie d'en raconter, et je prends un réel plaisir à le faire. Parler de mon quotidien, de mon entourage, de ma réalité m'emmerderait à mourir. Et pourtant je m'en inspire à chaque instant. On appelle ça la transposition je crois (ou l'intertextualisation, si je ne m'abuse, merci Pat). Est-ce que cela a moins de valeur pour autant ? Ah et pour en revenir au sujet initial, je ne suis pas du tout d'accord avec Philippe. Je suis réellement un pilote de la Confédération. Les putains de xenops sont réellement à nos portes. Je passe tous mes étés sur Dantoïne et je couche avec toutes les nanas qui me sauvent la vie. D'ailleurs je... Eh ? Qui êtes vous ? Mais laissez moi ! LAISSEEEEEEEEEEEZ MOIIIIIIIIIIIII !!!
Contribution du : 09/06/2007 17:57
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Re: le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte |
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Organiris Animodérateur
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Pour ce qui est de raconter un récit sur la guerre de sécession, je pense qu'il est plus facile de rendre un récit vivant si on a une expérience de la guerre, de la mort ou plus simplement militaire.
L'expérience supplante tous les savoirs à mon avis.
Contribution du : 09/06/2007 18:47
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Re: le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte |
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Chevalier d'Oniris
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08/04/2007 20:20 De Belgique/Liège
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Je suis assez d'accord avec Ama (encore). Je crois que c'est difficile de séparer l'auteur de son livre, quelque soit le genre. Je pense même que les meilleurs bouquins sont ceux où l'auteur et son thème fusionne.
K. Dick ou Lovecraft, ceux que tu as cité, mettaient en scène leurs obsessions, leur vécus, leurs inconscients. Il me semble, mais c'est juste une idée d'amateur, que pour bien écrire il faut mélanger un peu de son âme avec l'encre (même sans s'en rendre compte). Si demain, je décide d'écrire un western (rigolez pas, j'y pense vraiment) ou mieux, un bouquin policier se passant dans la Rome antique à la Steven Saylor, c'est sûrement faisable. Je vais étudier ça, potasser, interroger les livres et les professeurs, je finirais bien par en savoir assez pour construire un truc passable voir réaliste. Après, même si je raconte les tribulations d'un mec en toge habitant Subure, je suis sûr que vont se mettre en place un tas d'obsessions personnelles, de thèmes liés à mon vécu, à mes observations, à mes fantasmes, etc. Quand Mc Eily fracasse à tout va les crânes d'affreux Xenops, je parie qu'il traduit aussi une rage de l'auteur... Ah transposition, quand tu nous tiens, comme tu l'as dis.
Contribution du : 09/06/2007 18:49
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Re: le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte |
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Ce forum commence sérieusement à sentir le racisme anti-Xenops...
Moi aussi je suis sur un Western, Tchollos (ne ris pas non plus !) je suis d'accord pour l'âme, mais il faut savoir faire la part des choses : Ninjavert est énervé : il tue des xenops dans son bouquin, mais dans la vie, même pour son futal en peau de serpent, c'est pas lui qui a tué la bête. Oh, j'ai balancé ![]()
Contribution du : 09/06/2007 18:54
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Re: le texte n'est pas l'auteur et l'auteur n'est pas le texte |
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Chevalier d'Oniris
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"Chirac aurait il du nous envoyer en Irak ? Mon bouquin en aurait il été meilleur ?" > si t'as encore l'occasion d'écrire...
En fait, mon idée était plus : on écrit sur ce qu'on veut, mais on ne le fait jamais aussi bien que lorsqu'on écrit sur quelque chose qu'on connait vraiment. C'est comme un passionné des petits pois, ben il parlera beaucoup plus si la discussion tourne autour des petits pois, il saura ce qui est bon, ce qu'il faut dire, comment l'exprimer, parce qu'il aura vécu ces petits pois, en quelque sorte.
Contribution du : 10/06/2007 05:43
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