Qui s'avancent au seuil de leur jour ténébreux ?
Des ombres effrayantes, fantômes ombrageux,
Ou lutins guillerets dansant le rigodon ?
De la farce bien sûr nous serons le dindon

De la farce bien sûr nous serons le dindon
Crucifié comme aux quatre éléments terre
Nos quatre vérités, cardinales, parviendront
Des cygnes pliées en quatre venus pour nous distraire

JeanPhi, dans le règlement d'Oniris il est dit que le créateur du fil est responsable de sa bonne tenue et aussi de son alimentation, donc je vais te répondre mais j'ai pas compris je vais faire ce que je peux. Je comprends pas "l'absence physique" de Hugo, je n'ai lu aucun roman ( de Hugo pour le coup mais aussi de quiconque ) et si j'ai lu l'intégralité de sa production poétique, ça ne m'évoque rien ; J'ai si peu de connaissances théoriques, peut-être sauras-tu m'aiguiller ?

J'ai envie de parler de ça c'est dans le thème : tout ce que je peux supposer sur l'absence chez le poète, c'est qu'après avoir gobé les poisons pendant des années comme des Tic-Tac, le Céleste peut descendre mettre le feu à l'encre quelques minutes ; l'âme modelée - saccagée -, le poète est alors dépossédé de sa présence, est torrent de rage ( il serait encore à l'état de chien, mais un chien enragé ayant l'espace d'un instant une verve de Lion ) ; en résulte ce que d'aucun appellerait "l'inconnu". C'est une théorie comme une autre sur ce thème précis de l'absence physique.

Pour l'innocence, j'ai du mal à savoir à quel moment un poète devient un grand poète, pas grâce au volume de vente je pense, mais bref : le poète est un enfant, c'est incontestable, il ne pense pas aux conséquences de ses actes, mais, au besoin, son intelligence disons "diabolique" le rend par ailleurs très capable dans le calcul : alors est-ce qu'on peut vraiment parler d'innocence ? Hugo pesait son poids sur la politique de son époque pas vrai ? un animal. Moi je dirais plus qu'il est d'une spontanéité à nul autre pareil, naïf par moments, quand c'est le coeur qui s'exprime. Il y a plusieurs races de poètes, mais le lange est le même, pour toi, pour moi, quelle que soit l'époque ou l'école pratiquée ; des gosses à encre en fusion, exilés quelque part sur un inconfortable satellite. Une enfance baignée d'amour, et un point de scission décisif qui le fait rester en enfance, ou l'y fera à loisir retourner. C'est tout ce que je peux te dire pour rebondir. Ton avis m'intéresse.

Pour finir, sur son lit de mort, Rimbaud demanda à sa soeur "Et toi, tu y crois ?". C'est là la parole d'un innocent !


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Des cygnes pliées en quatre venus pour nous distraire
En glotteries des plus moqueuses ! Déplumons-
Nous, de notre conscience au for ! puis extrayons
D'la force le trait, ô malheurs, ô lumière !

Merci Vadim pour votre réponse très complète.
Vous n'avez jamais lu Hugo, je vous le conseille. Vous constaterez alors que l'auteur n'est pas à côté de vous durant votre lecture, voici simplement ce que j'entendais par absence. C'est très pragmatique ...
Cette image se veut illustrer la transcendance de l'encrage dans la réalité par un auteur très lu (même au-delà du trépas), alors que l'innocence évoque une idée très vague dont l'interprétation me paraît effectivement inutile.
C'est donc le génie et l'absence du grand auteur qui s'invitent dans l'imaginaire du lecteur, selon le quatrain en question.
Bien aimable de votre part de tirer ça au claire avec moi.
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D'la force le trait, oh malheurs, oh lumière !
Les sentiments croches me sont trop à portée,
Et la vie me décoche l'amour des chimères,
Par Cupidon benêt qui s'est encore trompé.

Par Cupidon benêt qui s'est encore trompé
Les flèches, zigzagant,n’ont pas atteint la cible
Pour ce couple déçu cette fois c’est râpé
L’amour parfait, ma foi, est bien inaccessible

L’amour parfait, ma foi, est bien inaccessible,
se déclinant toujours au futur antérieur.
De quelque esprit malin je crois qu’il est la cible,
en vain nous l’avons cru d’ivresse pourvoyeur.

en vain nous l’avons cru d’ivresse pourvoyeur
mais ce n’était qu’un beau miroir aux alouettes
adroit comme personne à chavirer les cœurs
et nous faire souffrir à en perdre la tête

... et nous faire souffrir à en perdre la tête
Réprimant tant d'emois coagulés en haine,
... n'est pas à mon programme car c'est jour de fête
Le sapin est sorti de l'avent au carême !

Le sapin est sorti de l'avent au carême !
Pour honorer Noël qui va le décorer ?
De guirlandes brillantes il faudrait le parer
Les enfants le feront avec plaisir extrême