La sonnerie de son portable la réveilla.

- oui ? bredouilla-t-elle.
- C'est Rado. Y a eu un problème. Vince est mort.
- Quoi !?
- Vince est mort, je te dis. Cet enfoiré lui a collé une balle en pleine tête ! Isa, tu m'écoutes ?... Isa ?

La jeune femme ne répondit pas. Pour la première fois, elle eut vraiment peur.

— Rado, il a pris l’enveloppe. Tu sais ce que ça signifie ?
— Merde, Isa, mais qu’est-ce-que t’as fichu ? Il n’a pas les codes, au moins ?
— Non, ça, c’est pas possible.
— Ok. J’appelle Sarajevo. On ne change rien, pour l’instant.

Isa entendit Rado soupirer avant de raccrocher. Ce qu’elle avait fichu ? Pauvre folle, elle avait aimé, rien de moins.

- Alors, qu'est-ce qu'on fait ?

Les yeux perdus dans le vague, Rado semblait ne pas entendre. Zlotan insista :

- Rado, qu'est-ce qu'on fait pour Isa ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? Il a les codes ou pas ?

Rado sursauta.

- Elle dit que non, soupira-t-il.
- Et tu la crois ?

Nouveau silence. Rado secoua la tête avant de lâcher :

- Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? On n'a pas le choix. J'appelle Sarajevo et toi, tu t'occupes d'elle.
- Tu veux dire que...?

Zlotan n'osait pas finir sa phrase. Rado se tourna vers lui et plongea son regard dans le sien :

- On l'élimine, Zlotan, tu sais bien qu'il n'y a pas d'autre solution. Mais je peux demander à Bahadir si tu le sens pas.

Zlotan se leva.

- Non, non, c'est bon, Rado, je... je m'en occupe.

Rado le regarda partir d'un air songeur. Il avait la désagréable impression que tout lui échappait...

Il partit sans se retourner pour un repos éternel bien mal mérité.
Elle s'empara sans se gêner de tous les biens qu'il avait escroqués.
Quand on a du bien, on n'est pas dans la gêne, se dit-elle.

HANTUSEL22 : trois lignes, un fait qui pourrait être divers, une formule pour anti-morale... Bravo :)

Qu'il est beau sur cette photo. Il parade d'un large sourire et de petites rides d'expressions aux coins des yeux, donnant aux hommes dans la force de l'âge tout leur charme.
Gravé dans le marbre, juste en dessous, son épitaphe.

Bravo les p'tits nouveaux, vous êtes bluffants !

Veni, vidi, vici.
- Quoi, c'est pompé ?
- Non, c'est César.

Nous sommes tous des voyageurs à la surface de notre vaisseau spatial. Même si nous croyons n'avoir jamais bougé de notre maison.
Elle n'est jamais au même endroit dans notre galaxie.