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USS-AMÉRION II : Continuation
Sebastien : USS-AMÉRION II : Continuation  -  Monter en haut
 Publié le 14/07/10  -  2 commentaires  -  9398 caractères  -  16 lectures    Autres publications du même auteur

Il est nécessaire de faire un petit rappel de la position de chacun. Une douzaine d’hommes se tient donc dans l’encadrement de la porte alors que Danet et Kroustibat viennent de se retourner pour leur faire face. Au même instant, Guignoletti dégaine son arme de poing, un Magueunome 44 modifié à impulsions cocycliques qui ont pour effet d’aveugler la cible, et les mécaniciens décident de leur côté d’utiliser la bouteille de croupinette comme projectile incendiaire. Goudd’Aug, quant à lui, passe en mode tactique et se juche sur ses pattes arrières, exécutant de complexes moulinets avec la partie supérieure de son squelette, tandis que Dugommier court s’emparer de la plus grosse louche qu’il trouve derrière le comptoir. Plaureur, lui, prend l’initiative d’aller récupérer quelques affaires dans le dortoir, car il sent que ça ne va pas tarder à pleuvoir de la mouscaille.


Guignoletti tira dans le tas, non sans aveugler au passage Goudd’Aug qui regretta instantanément d’avoir adopté la bipédie. Dugommier expédia un coup de louche dans l’entrejambe de l’ennemi le plus proche, tandis que Danet attrapait son prochain pour le faire voltiger au-dessus du comptoir. Un peu court, songea-t-il alors que son projectile s’encastrait dans une table à quelques mètres. Kroustibat distribua une tournée de coups de crosse, puis, d’un coup d’épaule, dégagea la sortie en braillant. Guignoletti se libéra de l’étreinte d’un grand roux, lui botta le cul pour l’expédier dans les tabourets puis suivit Kroustibat en intimant l’ordre à son équipage de le suivre. Ils sortirent en trombe de l’auberge, et Bss balança la bouteille de croupinette derrière eux, provoquant une explosion bleutée. Des tabourets firent voler les fenêtres en éclats. Le groupe emprunta une ruelle sombre en courant, la rendit, puis en prit une autre, toujours au pas de course.


- Vous avez fait quoi à cette bouteille, Bss ? haleta Dugommier.

- Ben… rien, répondirent en chœur les mécaniciens. On n’a même pas mis de mèche.

- La vache, couina Plaureur qui avait rejoint le groupe. Je suis sorti par la porte de derrière, mon capitaine. L’Amérion c’est… par-là. Suivez-moi !

- Et en p’tite foulée, fit Guignoletti à ses hommes. Je suis pas sûr qu’on soit encore les bienvenus dans ce trou boueux après ce qu’on a fait à l’auberge.

- Pfff… souffla Kroustibat. P’tite foulée, hein.


Ils circulèrent un moment en petite foulée, donc, puis arrivèrent devant un hangar avachi au fond d’une prairie où gambadaient gaiement quelques petilaviandus à oreilles duveteuses. Plaureur désigna l’entrée du hangar.


- On y est. C’est gardé, mais je crois qu’on peut faire le tour et entrer par derrière. Y a un trou pour les latrines.

- D’accord, fit Guignoletti. Wou, Bwa et Bss, allez-y, vous êtes les plus petits. Vous nous ouvrirez une fenêtre ou un truc du genre.


Les trois mécaniciens s’exécutèrent, tandis que Danet arrivait, soufflant et ahanant. Le capitaine compta les uns et les autres.


- Bon, nous sommes au complet, voyons voir… Oui c’est bon. Au fait Plaureur…

- Mon capitaine ? couina le navigateur.

- C’est quoi, des latrines ?


Quelques minutes plus tard, l’équipage au complet était rassemblé devant l’USS-Amérion, les poings sur les hanches. Les gardes à l’extérieur ne se doutaient de rien, ou alors l’équipage ne se doutait pas qu’ils se doutaient de quelque chose. Devant eux, le vaisseau avait fière allure avec ses chromes et ses néons.


- Bon, assez donné dans l’affiche de film, déclara le capitaine. Vous avez les clefs, Dugommier ?


Dugommier, blanc comme un linge, se mit à bredouiller.


- Heu ben je… non, mon capitaine.

- Vous ne les avez tout de même pas laissées à l’auberge, sous-lieutenant ? fit Guignoletti en se contenant. Vous n’avez pas déconné à ce point ???

- Chef chef, fit Plaureur. Je les ai, moi, les clefs.


De fait. Le navigateur agitait un trousseau dont le porte-clefs était un modèle réduit de l’Amérion destiné à contenir un jeton de caddie, jeton paumé depuis longtemps. Plaureur appuya sur le porte-clefs, et l’Amérion émit un touip-touip cuivré. La passerelle descendit doucement à leur rencontre. Ils montèrent dans un silence religieux, et se dirigèrent immédiatement vers le poste de pilotage. Plus vite ils quitteraient cette planète… ben plus vite ils l’auraient quittée.


- Bon, voilà une bonne chose de faite, fit Guignoletti. Kroustibat, faites-moi votre rapport sur l’état de l’armement dès que possible. Plaureur, calculez les coordonnées pour le retour, et vous, Dugommier, contactez la Cellule, mais quand nous serons en vol orbital, pas avant. Bwa, Wou et Bss, allez prendre une douche, et faites-vous plaisir sur la savonnette, hein. Danet…

- Mouais ?

- Je vous dirais bien d’aller faire à manger, mais vous êtes capable de vous vexer.

- Non non, ça va, ça va… J’y vais, mon capitaine.


Guignoletti mit le contact, vérifia que l’Amérion était au point mort — il s’agissait de démarrer sans caler — puis alluma les moteurs à choupinos. Quelques coups de Sékobab bien placés éventrèrent le hangar sans difficulté, et l’USS-Amérion prit majestueusement son envol, non sans bouter le feu aux réserves de fourrage de la région. Kroustibat, juché dans la tourelle du Sékobab, vérifiait l’état général des armes du vaisseau. Apparemment, personne n’avait pénétré dans le vaisseau durant leur absence, faute de clefs, et l’Amérion n’avait subi aucun dommage.


Le capitaine enclencha les propulseurs hexadécimaux à conjoncture fissurée, projetant des gerbes de choupinos sur les déflecteurs arrière. Le paysage défila sous la coque du vaisseau, retransmis sur les écrans de contrôle, et bientôt l’Amérion fut assez véloce pour s’extraire du champ gravitationnel de Fafl. Des sangles apparurent de part et d’autres des sièges tandis que la gravité à bord s’estompait. Quelques objets flottaient dans le poste de pilotage. Une voix, enfin trois voix grésillèrent dans l’intercom.


- C’est pénible ces changements de gravité ! Y en a qui prennent leur douche, hein !

- Vous prenez votre douche ensemble ? ricana Kroustibat depuis la tourelle du Sékobab. Oah les mecs, quoi !

- Kshhh mon capitaine, parés à établir la communication avec l’état-major.

- Allez-y, fit sombrement Guignoletti en évitant une godasse qui flottait en apesanteur. Quant à vous, Kroustibat, évitez d’utiliser le canal principal pour ce genre de commentaires.


L’image de l’amiral Tipek apparut sur l’écran principal de la passerelle de commandement. Guignoletti se leva et salua.


- Repos, Guignoletti, repos. Alors comme ça on se fait dégrader, hm ?

- Justement, mon amiral. Nous avons récupéré l’USS-Amérion, aussi je demande respectueusement l’honneur que nous soyons réintégrés aux forces armées de la Cellule, mon amiral.

- Verdo Guignoletti, fit calmement l’amiral en croisant les doigts sur son bureau. Savez-vous sur quelle planète vous étiez ?

- Euh… Sur AW-471, aussi appelée Fafl, mon amiral.

- Voilà. Et savez-vous à quoi cette planète est utilisée, d’où elle vient ?

- Non mon amiral, fit Guignoletti qui sentait confusément que quelque chose lui échappait.

- Fafl est utilisée comme destination principale pour l’entraînement des recrues du GRONK, le Groupement Régional d’Opérations au Napalm du Konklühr. C’est une planète artificielle, et les gens que vous avez rencontrés sont des biodrones. Mais ça n’est pas le plus intéressant, poursuivit Tipek avec un sourire mauvais. Votre vaisseau, l’USS-Amérion, savez-vous pourquoi il était dans ce hangar ?

- Ben… fit Guignoletti du tac au tac.

- Je vais vous le dire, je vais vous le dire. Ce vaisseau est la propriété de la Cellule, capitaine, aussi lorsque mon homologue du Konklühr a annoncé qu’un de nos vaisseaux avait été perdu au jeu sur une planète fictive, violant au passage une bonne dizaine de lois, je vous laisse imaginer les commentaires en salle du conseil galactique. Heureusement, le vice-empereur du Konklühr est un ami, et il a accepté de nous remettre l’Amérion.

- Ah oui donc…

- Voilààà, vous saisissez. Vous avez botté le cul aux forces armées du Konklühr, avec qui nous sommes en paix depuis deux siècles et des brouettes, et vous avez volé un bâtiment milit…


La communication fut brusquement coupée. Dugommier se tenait là, un câble à la main.


- J’ai coupé, mon capitaine. J’espère qu’ils n'ont pas eu le temps de nous localiser.

- Pensez donc ! railla celui-ci. On vient de foutre une pagaille monstre sur une planète où tout est réglé au micron ! Je ne vois vraiment pas comment on pourrait être localisés ! Et puis c’est pas comme si on avait toute la Cellule au derche !


Le navigateur fit irruption sur la passerelle. Moz tenait son Naillepad à la main.


- Mon capitaine, nous venons de recevoir l’annulation de tous nos accès en zones contrôlées, la mise à zéro de nos crédits, et l’écrasement des codes d’accès aux systèmes de données galactiques sensibles. Je voudrais pas la ramener, mais j’aimerais bien savoir de quoi il s’agit.


Guignoletti passa l’intercom du vaisseau en diffusion générale, puis annonça d’une voix lasse :


- Messieurs, je vous annonce qu’à partir de maintenant, nous sommes recherchés par la Cellule pour acte de haute trahison, terrorisme caractérisé et vol de la propriété de la Cellule.


L’intercom grésilla, et la voix de Danet retentit dans tout le vaisseau.


- C’est cuit. Le repas, je veux dire.


 
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   Anonyme   
26/2/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Ici nos amis se débarrassent des "assaillants", avant de retourner à l'Amérion. Ils décollent rapidement de la planète et entrent en communication avec l'Amiral qui leur apprend que Fafl (la planète en question), est, je cite, "utilisée comme destination principale pour l’entraînement des recrues du GRONK, le Groupement Régional d’Opérations au Napalm du Konklühr. C’est une planète artificielle." L'Amérion est la propriété de la Cellule, amis avec les GRONK, et nos amis ont violé "x" lois et "bottés le cul" à l'armée avec laquelle la Cellule est en paix depuis des siècles...

   Donaldo75   
17/12/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Les bras cassés croyaient avoir réglé leur problème mais loin de là, ils se sont enfoncés encore plus profondément dans le gouffre de la lose. Je trouve que l'histoire gagne à se concentrer sur cette propension des protagonistes à empirer la situation avec la bonne intention de résoudre leurs propres merdes, ce accompagné de scènes d'action ubuesques où le style décalé tape bien. Je n'ai pas ri parce que je suis habitué à ce délire de mots, de références, de saillies qui feraient passer "les zinzins de l'espace" pour une adaptation des œuvres de Marcel Proust par Bernard-Henri Lévy mais ce chapitre tient la route, ne pèse pas sur le ventre et reste dans la narration sans s'égarer plus qu'il n'en faut de la trame.


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