Nous oublions souvent que nos sens ne sont que des filtres serrés, dont la fonction première est de nous préserver de la brutale immensité du Vrai de l'Univers.

Ce que nous en voyons n'est qu'une infime part de ce qu'il nous présente ; nous n'entendons que quelques instruments - façon flûte et triangle - des symphonies assourdissantes qu'il chante à chaque instant.

C'est ce tout petit peu qui tant nous émerveille, tant nous laisse ébahis de notre Grand Savoir que nous en sommes certains de trôner au sommet du top-de-l'élite-de-la-crème de ce qui se fait de mieux en matière de conscience, que nous croyons que tout nous est soumis de droit, donnant au chant d'Amour permanent du Vivant le sens qui nous arrange.

Arrogance futile et vite pardonnée du bambin qui engueule le chien depuis les bras du père...

Ne nous retirons rien de ce qui est en nous, mais gardons au futur de nous faire grandir quand le moment viendra.

C'est commencer d'être sage qu'éviter d'allumer un feu qu'on ne sait pas éteindre. Combien, parmi nous, se brûleront les mains de n'avoir près d'eux ni frère ni ami pour les en dissuader ?

Et combien seront brûlés, qui n'ont pourtant rien allumé ?

La rencontre de l'Autre peut changer nos regards si l'autre est différent sans trop être étranger, s'il peut nous aider et s'il est bienveillant.

Mais cela nécessite un langage en commun, et des vues compatibles sur la valeur des choses.

Et un peu d'optimisme. Et pas trop d'illusions : combien de fois dans une vie un contact devient-il une rencontre ?