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Réalisme/Historique
Ama : Ciel et Paix à Hiroshima
 Publié le 08/08/07  -  16 commentaires  -  7711 caractères  -  39 lectures    Autres textes du même auteur

Aurélie étudie le passé d'Hiroshima. Elle écoute sa vieille amie japonaise lui raconter un des évènements les plus bouleversants de l'humanité...


Ciel et Paix à Hiroshima


Chikako prit un croissant dans la corbeille et en porta une pointe à sa bouche.


- Quand on a découvert les croissants, au Japon, on n'avait pas de mot pour les désigner, alors on a essayé d'imiter celui qu'ils portaient en français...


Aurélie qui tournait la cuillère dans sa tasse de thé fumant la regarda.


- Et ça a donné quoi ?


La malice plissa le visage de la vieille femme.


- Korowassan... Pour nous, c'est des Korowassans....


Aurélie se mit à rire. C'était la première fois, depuis qu'elles s'étaient rencontrées au comptoir de la boulangerie "Ciel de Paris" d'Hiroshima que Chikako disait quelque chose de drôle. Il faisait trop chaud pour un mois de juin, et l'orage menaçait. La grand-mère souleva machinalement son bras droit pour tirer la manche de son kimono vers le haut. Aurélie aperçut alors les larges traces de brûlures, les marques sur la peau. Son sourire ne fut plus qu'un souvenir. Elle ne put retenir les mots qui se bousculaient sur ses lèvres....*


- Chikako ! Vous m'aviez promis de me raconter ce que vous avez vécu en 45...


Elle se tut, confuse. Elle ne savait pas vraiment si ce genre de choses se demandait mais elle était sûre de n'y avoir pas mis assez de tact. Son ton n'avait cependant pas l'ombre d'un reproche et la vieille femme s'en aperçut car elle hocha lentement la tête et dit en souriant :


- Jusqu'à maintenant, tu étais sans cesse occupée à courir dans tous les sens comme si Hiroshima était Paris. Si tu as du temps aujourd'hui...


Aurélie acquiesça. Elles finirent leur petit-déjeuner en silence puis Chikako se leva et elles quittèrent la boulangerie. Elles marchèrent quelque temps à travers la ville. Enfin, Chikako prit la parole, profitant de ce qu'un feu leur demandait d'attendre.


- Lorsque la bombe a éclaté, commença-t-elle, personne n'a rien compris à ce qui se passait. J'étais debout depuis 6 heures et je lisais. Quand les sirènes ont retenti à 7h, parce qu'un avion isolé avait été repéré, j'ai à peine levé les yeux de mon livre. Hiroshima avait été jusque-là épargnée par les avions américains.


Le feu passa au vert et elles traversèrent.


- À 8h15, je m'apprêtais tout juste à sortir.


Chikako planta son regard dans celui de la jeune fille.


- Il y a eu un éclair éblouissant, puis plus rien.


Dans la tête d'Aurélie, des chiffres et des leçons récentes filaient à toute vitesse : à un rayon d'1 kilomètre de l'explosion, tout est réduit en cendre, à 4 kilomètres, tout prend feu, à 8, brûlures au troisième degré. Elle revit les marques rouges sur la peau ridée de son amie. Comme si elle avait deviné ses pensées, Chikako releva légèrement une manche de son kimono, découvrant les larges traces.


- Mes habits ont pris feu, expliqua-t-elle.


Elle retira son bras et fit signe à Aurélie de monter dans le bus. Une fois assises, Chikako reprit :


- Ce qu'il y a eu de plus affreux, ce n'était pas le moment de l'explosion, c'était les moments qui suivirent.


Elle ajouta :


- C'est maintenant, encore.

- Qu'avez-vous fait, ensuite ? demanda Aurélie.

- J'ai aidé à soigner les blessés, répondit son amie.


Un long moment passa. Chikako regardait à travers la vitre sans rien dire. Aurélie se demandait si elle en saurait davantage. Elle se sentait à la fois émue et intéressée.


- Il y avait beaucoup de blessés..., murmura-t-elle.


Mais lorsque la vieille dame tourna à nouveau son regard vers elle, Aurélie vit dans son visage une expression de reproche.


- Ce que j'aimerais te faire comprendre, dit-elle, c'est que l'important n'était pas le drame, l'important était de s'en sortir.


Elle soupira.


- Je suis une Hibakusha, littéralement une "personne ayant subi le bombardement". À cette époque, j'avais une trentaine d'années. Je me suis mariée en 49, j'ai eu deux enfants qui sont maintenant mariés à leur tour... Tu comprends ? Cela veut dire que l'on ne doit pas considérer les victimes de la plus grande bêtise humaine uniquement comme des atomisés, comme des témoignages vivants pleins d'imprécations contre la bombe et utiles à la lutte antinucléaire.


Elles descendirent du bus. L'air était écrasant, on attendait l'orage avec impatience, comme on préfère l'éclatement d'une dispute aux tensions qui la précèdent. Aurélie, qui réfléchissait aux dernières paroles de son amie, prit la parole :


- Ma grand-mère souffrait beaucoup de ce qu'elle avait vécu en 14.


Chikako acquiesça.


- Elle n'était pas la seule à souffrir. Comme je ne suis pas la seule. C'est pour cela que je ne te raconte pas plus. Je préfère t'amener ici.


Aurélie regarda autour d'elle. Elles étaient à l'entrée d'un vaste parc bordé par un fleuve.


- Le Parc de la Paix, dit Chikako. Et un bras du fleuve Ota : Motoyasu.


Aurélie ne connaissait que de nom le parc comme elle n'avait fait qu'entrevoir, du hublot de l'avion qui la déposait au Japon, les sept branches du fleuve. Le parc lui apparut silencieux et apaisant. Il est vrai qu'il n'était pas encore midi. Aurélie sentait une atmosphère de calme qui flottait en opposition au temps orageux et aux stridulations des cigales. Les deux femmes longeaient le fleuve. Sur la rive, des saules pleureurs penchaient leurs branches courbes au-delà du rebord, comme s'ils tentaient vainement d'atteindre l'eau.


Elles passèrent devant un bâtiment à moitié détruit, immeuble de pierre en ruine : le dôme de la bombe A, lui indiqua son amie, dernier vestige du ravage atomique. Aurélie sentit son cœur se serrer. Il y avait dans ce monument un mélange de paix, la fierté de rester seul, debout, et de haine, la destruction à demi achevée, jusqu’aux voûtes de la coupole disparue, mince filet minutieusement épargné


Des gouttes d'abord espacées puis de plus en plus nombreuses et rapides vinrent troubler l'eau du fleuve. La vieille femme sortit un parapluie de son sac. Elles prirent le pont Motoyasu et s'arrêtèrent enfin là où Chikako semblait considérer le but de leur sortie. Ce n'était pas le Musée commémoratif de la paix comme Aurélie l'avait supposé. C'était le cénotaphe pour les victimes de la bombe A. L'averse cessa soudainement pour laisser place à un ciel gris pleuviotant. Chikako s'avança sans un mot et sembla se recueillir. Aurélie s'avança à son tour. La forme du mémorial rappelait celle des anciennes maisons japonaises en argile dont la jeune fille revoyait les dessins dans sa tête. Il contenait la liste des noms de toutes les victimes. Au devant était ajouté : "Que toutes les âmes reposent ici en paix, nous ne ferons plus le mal". Pour la première fois, Aurélie se sentit concernée. Ce "nous" qui représentait tous les êtres humains l'affubla d'une responsabilité nouvelle à l'égard de l'humanité. Elle recula de quelques pas et aperçut une femme qu'elle n'avait pas vue en arrivant. Plus encore que les images de la bombe et de ses suites, l'image de cette femme trempée et découverte la troubla profondément : elle avait un regard fixe et effrayant au fond duquel brillait une insondable détresse. Il y avait là en reflet sur ses pupilles, une tristesse et une douleur innommables.


Aurélie réalisa. Elle mesura avec effroi combien, alors que les âmes des victimes étaient abritées du vent et de la pluie par les pierres du cénotaphe construit à cet effet, les personnes ayant survécu, elles, étaient fragiles et exposées. À voir son amie et cette femme pétrifiée, elle comprit le combat de l'une et de l'autre. Elle comprit que l'une combattait pour conserver ce que l'autre semblait avoir perdu : la dignité humaine.



*[L'incipit en italique est d'un auteur dont je ne me souviens plus du nom, qui servait alors sa plume pour le concours de nouvelles des Étonnants Voyageurs]



 
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   Lariviere   
8/8/2007
Ca aurait été bien que cette nouvelle soit publiée deux jours avant...
En hommage, oui, disons le mot...
Je suis ravi d'être le premier lecteur de ce texte.
En plus, je n'avais jamais lu auparavant Ama, disons dans un contexte... littéraire.
Je vois que tu doses "morale et artistique" avec bonne intelligence.
Cette nouvelle est très bien écrite, toujours touchante, jamais impudique et malgré le sujet traité, elle reste légère comme des particules de césium 134 (oui, je sais, celle là était de trop... qu'est ce que tu veux, quand on est une cornegidouille, on le reste.)
Sérieusement j'aime beaucoup la façon dont ton écriture est à la fois réaliste et atmosphériquement sensitive. Je sais que ce n'est pas une notion très claire. Tu arrive à maitriser aussi bien la singularité des descriptions que de la psychologie des personnages, avec une très grande finesse, à mon avis.
En conclusion, c'est un texte très bien fait, traité avec le sérieux et la profondeur nécessaire à la réalité historique. Un vent de légèreté souffle sur la tragédie existentielle, ça rend le récit très touchant et agréable à lire, en n'enlevant rien aux émotions...
Bravo aussi pour l'univers japonisant. Tu y a vécu ?
Au plaisir de te re-lire...

   Tchollos   
8/8/2007
C'est magnifique. Je lisais en écoutant de la musique, heureux hasard, heureux mariage. J'ai été emporté. Je ne lisais pas seulement le texte, je voyais la ville, submergé soudain par toutes ces images noir et blanc qui m'ont souvent hantées, par ce fascinant champignon d'enfer. Ama, ce texte devrait être lu dans les écoles, il est si pudique mais si "vrai". Tous les détails, le cheminement, la simplicité...C'est d'une grande délicatesse. Je sais que tu as fais un boulot énorme de documentation par exemple, cela contribue à notre immersion mais cela s'efface totalement derrière l'émotion subtilement distillée. Ce n'est pas évident de "raconter" un événement comme celui là sans sombrer dans les poncifs ou la facilité. Tu as trouvé ton angle personnel plein de tendresse. C'est très réussi.

   Ninjavert   
8/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ca faisait un moment que j'attendais ce texte, ne serait-ce que parceque tu en avais parlé sur les forums, et que c'est un sujet qui ne me laisse pas indifférent (s'il y a des gens que ça laisse indifférents...)

Ma première remarque a été que c'est écrit très différemment du café, et j'ai été rassuré, si besoin était, de voir que tu pouvais écrire en suivant une structure plus classique, avec un vrai narrateur, et tout, et tout.

On sent que tu maîtrises parfaitement ta plume, et cette aisance rend la lecture fluide, agréable, et nous permet de nous concentrer intégralement sur l'histoire. J'ai beaucoup aimé le déroulement, notamment dans les sentiments d'Aurélie, tour à tour impatiente, maladroite, et finalement si sincèrement touchée par le calme et la sérénité de Chikako qu'on se laisse envahir par cette sorte de langueur paisible qui s'insinue en nous au fil de la lecture.

Jusqu'à la chute. Car comme tu le soulignes très habilement à la fin, sans lourdeur aucune, d'Hiroshima on retient généralement un grand boum, beaucoup de morts, et éventuellement une ville qui a pu malgré tout se reconstruire. Mais on en oublie trop souvent ce qu'il y a eu entre les deux, ce cauchemard que tu suggères à peine et qui n'a pourtant fait que commencer, ce triste jour, pour les Hibakusha et -dans une certaine mesure- pour l'ensemble du peuple japonais.

Tu nous tires de cette torpeur où la sérénité du texte nous a plongé avec une sorte de violence, qui nous ouvre les yeux sur cette dure réalité, et ne peut, il me semble, laisser personne indifférent.

Un texte très intelligent, sensible et parfaitement écrit.

Ma seule déception ira au fait que malgré l'énorme travail de documentation que tu as fait (de mémoire tu n'as pas été au Japon) on aurait presque aimé que tu nous en fasses voir un peu plus. Que tu nous laisses nous promener un peu plus longuement dans cette Hiroshima reconstruite. Le voyage est aussi beau qu'éphémère, et ce sera mon seul regret :)

Merci encore mam'zelle !

Ninj'

   Leo   
8/8/2007
Très beau texte, avec beaucoup de pudeur sur un sujet difficile, délicat. Mais tellement de pudeur que j'en arrive à regretter de ne pas avoir ressenti pleinement l'émotion qui devrait ressortir d'un texte comme celui-ci. Techniquement, une ponctuation parfois imprécise, parfois trop académique, enlève une part du souffle, de la respiration des phrases. Mais surtout, le non-dit est insuffisamment suggéré, surtout dans la chute : en quoi cette femme a-t-elle perdu toute dignité ? Le vide du regard, dans un lieu tellement chargé d'histoire et d'âme, n'explique pas tout.

   ganymede   
9/8/2007
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle. Je ne précise pas plus car les remarques précédentes, complètes et pertinantes, ont tout dit.

   Cyberalx   
13/7/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
En lisant "le café", qui sans être académique avait néanmoins des effluves scolaires : Je m'étais demandé si tu étais capable de raconter une histoire, de faire ressentir au lecteur autre chose que des impressions.

Ici, j'ai ma réponse, tu sais effectivement raconter une histoire, et une belle histoire, en plus.

Comme Ninj' (Il faudra pourtant bien un jour que Timon puisse vivre sans pumba), j'ai regretté ce coté court : La forme d'écriture, les descriptions sont si intéressante qu'on aurait effectivement envie de se balader dans ce Japon encore un peu.

On sent toute l'application qu'on te connait au travers de certaines de tes critiques et interventions sur le forum, ainsi qu'une sensibilité qui ne transparait pas forcement dans ces mêmes interventions.

J'adhère bien entendu à tous les compliments qui ont été faits et y ajoute une couche de laque sans hésiter.

Bon, j'ai eu beau y réfléchir toute la nuit pour ne pas mettre un commentaire "Coup-de-tête", mais c'est très bien, je préfère largement ce texte à "le café" et si tu n'es pas contente, c'est pareil.

   guanaco   
9/8/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Hiroshima nous concerne tous et encore aujourd'hui. Si nous vivons encore sur cette Terre c 'est grâce aux leçons des 6 et 9/08/1945.
Le sujet abordé ici est très intéressant: l'après et le syndrôme du survivant, le vivre avec.
Une nouvelle qui annonce un parcours initiatique qui n'arrive pas, ou en tout cas il me semble qu'il est incomplet ou trop rapide.
Les descriptions sont délicieuses, le parc propice à la réflexion, à l'évasion et à la rêverie...mais pourquoi la pluie? C'est terrible comme les clichés s'accrochent comme des tiques: la pluie induit de fait la mélancolie, la tristesse:qui a dit ça? LOL ^^
En tout cas, un joli style très agréable à lire. J'ai passé un bon moment.
Ah HiroshAMA mon amour ! :p

   Anonyme   
12/8/2007
Très beau. J'ai apprécié de lire ce texte, beaucoup.

   Pat   
14/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un beau texte, sensible et émouvant. Malgré le thème... Le portrait de la vieille dame tout en mystère dont on sent tous les non-dits tellement lourds et finalement "entendables" est très bien rendu... Finalement les vieux textes (enfin pas si vieux !) peuvent être pas mal.... Ressors-nous en de temps en temps...

   Togna   
15/8/2007
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Rappeler sans cesse ce que l’humanité a fait de pire pour aider les survivants à surmonter leur solitude, pour aider à croire que rien n’est perdu ; pour, pierre par pierre, contribuer à l’évolution de l’être humain en lui rappelant ce qu’il ne doit plus commettre. Je sais, c’est naïf, mais que faire si l’on n’y croit pas ?
Hier soir, à la télé, un survivant d’Oradour-sur-Glane a parlé de l’horreur qu’il vécut. Il disait pourquoi il avait fini par sortir de son silence au bout de nombreuses années. Il se trouve que j’ai lu ta nouvelle quelques heures après, et je crois maintenant qu’il y avait dans le regard de cet homme la même lueur que dans celui de Chikako.
Je suis d’accord avec les commentateurs en ce qui concerne la forme et le fond de ta nouvelle. Elle mérite une bonne note, et j’y ajoute quelques points pour la bonne émotion qu’elle m’a apportée mais aussi et surtout pour son message.

   Maëlle   
12/9/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Texte trés calme, plein de retenu. Il se trouve que dans ce cas précis j'avais des images (plusieurs manga évoquent ce parc). Et, d'une certaine maniére, j'ai par référence trouvé la fin trop "démonstratice". L'impression de comprendre trop.

   xuanvincent   
20/7/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Différents commentaires ont déjà écrit sur ce récit, que j'ai apprécié de lire.

J'ai trouvé que le sujet, par le biais des croissants, était bien amené.

La suite de la narration, sans pathos inutile, m'a intéressée.

   widjet   
2/8/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Widjet s'en va déterrer des cadavres....et certains comme celui ci sont particulièrement "exquis". Une jolie écriture mais surtout un personnage d'une grande sagesse et d'une belle dignité. Et puis forcément ça fait cogiter.

Merci Anna (qu'est devenue l'auteur ?).

Widjet

   Anonyme   
23/11/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très beau et texte, très touchant.
Le dialogue est bien réussi ( bien qu'à présent, je suis plutôt une adepte d'en mettre moins dans les nouvelles)
J'aurais passé le texte au présent, personnellement, pour le rendre encore plus contemporain, le fixer dans notre "temps".
ce n'est qu'un avis, je trouve le présent bien plus adapté pour les nouvelles qui s'attaquent à ce genre de sujet.

   David   
12/3/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Ama,

J'ai du mal à ressentir le contraste entre les deux visages de la fins du récit, entre la compagne de la narratrice et une autre visiteuse de ce parc. Cette autre ressemblerait plutôt à un fantôme de la première, à l'époque des faits, ici sous la pluie comme jadis sous la brûlures, soumise aux éléments. C'est très crédible comme impressions de rencontre, surtout dans un lieu de mémoire, ça resterait quand même fantasmatique à mon sens.

j'aime bien comme la japonaise décrit la narratrice et ses intentions qu'elle semble deviner, qui me semble se rapporter au texte également :

"Cela veut dire que l'on ne doit pas considérer les victimes de la plus grande bêtise humaine uniquement comme des atomisés, comme des témoignages vivants pleins d'imprécations contre la bombe et utiles à la lutte antinucléaire."

C'est pourtant bien ce que fait le récit j'ai trouvé, sans que ce soit critiquable en soi, avec la rencontre fortuite du dernier personnage : il "fabrique" une victime, ou son souvenir.

   carbona   
19/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour, un bon texte intéressant et qui interpelle. J'ai trouvé l'incipit particulièrement bien écrit et j'ai du coup senti une baisse de qualité par la suite mais ça reste tout à fait correct. J'ai trouvé étonnant que la grand mère livre son récit dans ce contexte là en marchant, c'est peut-être plus facile ainsi.

J'ai été surprise par la longueur su texte, je n'avais pas l'impression que c'était terminé.

Merci


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