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Science-fiction
Angeline : Illusion
 Publié le 03/06/20  -  7 commentaires  -  11711 caractères  -  91 lectures    Autres textes du même auteur

Un monde consumériste dans lequel la technologie est le premier outil d'aliénation. Une adolescente qui cherche des lunettes la projetant dans un autre monde. Elle a horreur du réel.


Illusion


Les lunettes où sont mes lunettes ?!


– Mademoiselle ?

– QUOI ?


Le type en face de moi grimace. Pourquoi me fixe-t-il ? Pourquoi reste-t-il planté là ?


– Ça va ?


Pourquoi est-ce qu'il me parle ?


– Mes lunettes...


D'un geste vague j'indique mon visage. Il est rare de perdre ses lunettes... Non, en fait, ça ne s'est jamais produit, on ne perd pas ses lunettes elles sont comme ancrées en nous. Par un processus que je ne connais pas, les branches s'adaptent à la forme de votre crâne et s'y insèrent en quelque sorte. Pour les enlever, il faut les désactiver par un code. Mais quel homme sensé ferait cela ? Les lunettes, c'est toute notre vie !

Quand je relève les yeux, l'homme est toujours là à me fixer. Je décide finalement d'ignorer ce drôle de personnage sans lunettes et de contempler ce qui m'entoure.

Blanc.

Noir.

Détruit.

Je me mets à respirer un peu plus fort sans vraiment comprendre pourquoi.


– Mes lunettes... murmuré-je, où sont mes putains de lunettes !


L'homme s'approche tandis que je recule, il me fait peur. Il y a foule autour de moi, tous ont leurs lunettes. Mais pas moi. Mes pieds martèlent le macadam.

Je tourne à un angle. Je suis seule et complètement perdue. Je trébuche, je tombe. Je saigne.

Le sang est rouge.

Presque noir.

C'est la seule tache de couleur dans cette rue. La seule tache de couleur sur ma peau. J'ai troué mon jeans. J'ai envie de pleurer.


– Allez Angie, on se bouge, un peu, t'as dix-neuf ans t'es plus une enfant ! me dis-je en chuchotant.


Je me recroqueville sur le sol. Quelqu'un retrouvera mes lunettes. J'ai des amis dans Somnium, ils se rendront compte de mon absence et viendront me chercher.

Oui, c'est ça.

Attendons ici.

Rose. La beauté est aussi rose que le coucher de soleil qui baigne le quartier où je me tiens debout. Je suis seule et perdue, pourtant j'ai vécu seize ans dans ce quartier et je suis sûre de le connaître par cœur.

Orange. L'odeur flotte autour de moi.

Le vent bruisse dans les arbres, ce n'est pas un vent froid ni un vent chaud, le ciel n'est ni bleu ni gris, la température n'est ni chaude ni froide. C'est un entre-deux. Les arbres ne sont pas vert foncé, ni vert clair. La pelouse n'est pas sèche mais elle n'est pas très fraîche. Tout est parfait. Mais pas assez parfait pour qu'on puisse penser que c'est un monde irréel.

Ma meilleure amie fonce sur moi. Je la reconnaîtrais même de dos. Elle fuit. Le monde derrière elle s'écroule. Il n'y a aucun bruit. Seul son hurlement retentit, soudain.

À l'aide !

Mais je ne peux pas bouger et les bâtiments sombrent peu à peu dans un trou noir. Sarah tombe à son tour, je me jette en avant. Nos mains s’effleurent mais aucune de nous deux n'arrive à attraper l'autre.

Elle m'échappe.


– Mademoiselle ? Je m'appelle Mark Brown.


Je me réveille en sursaut, je bondis sur mes pieds et recule d'un pas en arrière. Mon rêve ressemble étrangement à mon ancienne réalité. Un monde parfait. C'est l'homme d'hier qui m'a réveillée.


– Angie...


On m'a toujours appris à être polie même lorsque j’ai envie de courir très loin.


– Je suis le PDG de l'entreprise Somnium.


J'ai bien entendu ? Il parle de Somnium là ?


– Mes lunettes !


Je lui saute au cou et m'accroche à lui comme on le ferait à une bouée de sauvetage.

Brown toussote.


– Vous avez mes lunettes ?

– Vous pouvez me lâcher ?

– Mes lunettes ! Où sont-elles ? Je ne peux plus vivre ! je n'ai pas à manger et tout le monde doit s'inquiéter pour moi ! c'est un cauchemar, on m'a projetée dans un monde parallèle et virtuel dont je ne peux plus sortir ! e ne vois plus comme il le faut ! je vais mourir !


Il se dégage de mon emprise en tirant sur sa veste de costume pour enlever je ne sais quel pli imaginaire. Il aurait bien besoin de lunettes.


– Je ne suis pas là pour vous rendre vos lunettes, le test a échoué.

– Quoi ? Pardon ? Comment ça, vous ne me rendez pas mes lunettes ?


Il a un rire fort mais pas ce rire d'homme qui peut donner envie de fuir, ce rire qui donne envie de l'entendre en boucle, comme une musique qu'on aime. Ses yeux, aussi sombres et froids que la nuit, s'accordent parfaitement avec cette façon de se mouvoir qui dévoile une impressionnante confiance en lui. Captivant.


– Le test que toute mon entreprise surveille depuis dix-huit ans a échoué.


Je cligne des yeux. Je n'y comprends franchement rien du tout. Il sourit de plus belle.


– Les lunettes devaient être vendues, à terme, au plus grand nombre, mais elles devaient d'abord, comme tout produit commercial, être testées sur des gens qui ne savaient rien du programme et qui étaient volontaires pour se faire... brouiller quelques souvenirs de leur vie antérieure. Ainsi le test aurait pu se révéler positif, mais malheureusement cela ne s'est pas passé comme on le voulait.


J'en reste bouche bée.


– Angie, vous êtes une personne sensée. Sûrement la plus sensée de Somnium. Les lunettes auraient pu être utilisées pour contrôler l'esprit de ceux qui résistent à la société. Je vous en fais part car... j'ai confiance en vous.


Il a ajouté cette phrase doucement, en me regardant un peu plus longuement qu'il ne l'aurait dû.


– Je sais que vous pourrez m'aider à sortir toutes les personnes du monde des illusions dans lequel on vous a plongée.

– Comment pouvez-vous me connaître ?

– Ne croyez pas que personne ne vous surveille. On est là. Tout autour. Toujours.


Étrangement ça me remplit d'une certaine joie qu'il m’ait remarquée.


***


Après le départ de Mark, j'ai cherché un endroit où me loger. Les maisons étaient les mêmes : moisies, sombres et froides. Mais j'ai fini par dénicher quelque chose de correct, où les robinets fonctionnaient assez bien pour que je puisse avoir au moins de l'eau potable.

Ma seule préoccupation était évidemment de chercher mes lunettes. Jusqu'ici mes recherches sont restées vaines. Pourtant il me semble que j'ai parcouru toute la ville. J'ai vu une dame d'un certain âge à l'intérieur d'une fontaine, elle pataugeait comme s'il y avait de l'eau... Mais il n'y en avait pas. C'était à mourir de rire. Mais moi ça m'a donné envie de mourir tout court. J'ai vu des gens tirer des chapeaux imaginaires en souriant dans le vide.

Et j'ai attendu Mark. Il n'est pas venu. Et je ne cesse de me demander si une seule de ses pensées est pour moi.

Quelqu'un frappe à la porte, interrompant le fil de mes réflexions. Je reste assise sur ma chaise, je n'ai aucune envie de savoir qui se trouve derrière la porte.


– C'est Mark, je sais que vous êtes là !


Je me lève si vite que ma chaise bascule en arrière mais je ne prends pas le temps de la remettre en place et j'atteins la porte en un quart de seconde.


– Je viens vous annoncer une grande nouvelle.


Il m'a trouvée et m'a certainement cherchée dans toute la ville ! Il m'a cherchée ! Je sens le rouge me monter aux joues alors qu'il me dévisage.


– Puis-je entrer ?


J'ouvre grand la porte, pour le laisser passer, en esquissant un sourire.


– Voulez-vous un verre d'eau ?


Mark hoche la tête. Je prends le seul verre intact qui reste et fais couler l'eau. Je regarde le liquide couler comme s'il pouvait me révéler un grand secret. L'eau est la seule chose qui soit restée telle que je la connaissais.


– Je désactive toutes les lunettes dans quelques jours.


Mon verre se brise et je pousse un petit cri de surprise. J'attends que le verre se reconstitue. Mais rien ne se passe. Il y a un bug, ou quoi ?


– Sarah...


C'est moi qui bugue, ma meilleure amie n'est pas là et je n'ai pas ces foutues lunettes qui auraient reconstitué le verre.


– Vous savez, Angie, je vois les efforts que vous faites, mais un jour il faudra sortir d'ici, fait Mark.

– Pour quoi faire ? Je n'ai rien dans ce monde...

– Non mais vous pourriez apprendre à le connaître, je pourrais vous le faire découvrir je suis persuadé que vous l’adoreriez. Tout est bien plus rayonnant que ce que vous pensez.


Quelle proposition alléchante ! Mark pour me guider. Il continue sur sa lancée :


– Il y a un problème... D’après ma base de données, l'arrêt des lunettes pourrait être un facteur déclenchant des crises de panique chez certains individus, et nous ne voudrions pas que quelque chose de malencontreux se produise dans cette cité. C'est pour cela que j’ai tant besoin de vous.


Je le regarde droit dans les yeux. Ses beaux yeux noirs. Il a besoin de moi. Il fait un pas et pose ses mains sur mes épaules.


– Si nous déconnectons vos amis en premier, pourriez-vous les conduire jusqu'à moi ? Je vous dirai au fur et à mesure qui m'amener, il faudra que vous les rassuriez... En seriez-vous capable ?


Il me donne l'impression de parler à une gamine. J'opine malgré tout. Qu'est-ce que cela peut me coûter ?


***


J'ai tenu parole. Je lui ai amené chaque personne qu'il a déconnectée. Certaines résistaient et cherchaient leurs lunettes. D'autres étaient totalement fascinées par la découverte d'un nouveau monde. Je lui ai plusieurs fois demandé quand il comptait déconnecter mes proches. Il m'a répondu qu'il n'y parvenait pas. Pas pour l'instant. Aujourd'hui, je suis allé retrouver Mark plus tôt.

La porte est entrouverte, j'entends une voix d'homme que je ne connais pas. Je reste plantée sur le palier, essayant de contrôler ma respiration et de ne faire aucun mouvement, pour mieux entendre la conversation des deux hommes. Je n'arrive pas à voir le visage de l'inconnu.


– Elle a du caractère... si elle ne le fait pas cela nous prendra un temps fou... je ne suis pas psy, Josh.


C'est Mark. Je parie qu'il parle de moi.


– Oui mais si elle comprend que tu te sers d'elle pour envoyer tous ces gens à l'abattoir...


Le dénommé Josh a une voix rauque, qui me fait peur, à vrai dire.


– Ce n'est pas l'abattoir, c'est la guerre, le coupe Mark.


Je me suis contrainte à rester là où je suis, à ne pas me précipiter dans la pièce pour demander des explications, de toute façon je n'en aurais sans doute pas eu. Mark continue, je sens le sourire dans sa voix :


– Elle me pense sincère. Crois-moi, elle fera ce que je dirai.


Ils les envoient à la « guerre ». Pour quoi faire ? Et c'est de ma faute, c'est moi qui les mène jusqu’à cette maison. Et Mark... Si hypocrite !... Je ne le crois pas, il ne peut pas faire ça. Ce n'est pas possible. Je recule, petit à petit sans faire de bruit. Et puis une fois que je suis suffisamment loin, je cours. Mes longs cheveux me brouillent la vue à cause du vent. Mes mains se balancent de part et d’autre de mon corps comme pour aller plus vite, plus loin.

Mon cœur menace de rompre ma poitrine, mais je n'ai aucune envie de m’arrêter. D’instinct, je cherche mes lunettes. C'est idiot, n'est-ce pas ? Mais je ne veux pas éprouver davantage de noirceur. Je veux juste un monde beau, parfait, sans rature. Je déteste ce monde griffonné et barbouillé.

Ce n'est pas mon monde.

J’aperçois soudain la maison dans laquelle je dors certains jours, et je rentre à toute vitesse en poussant la porte rouge décrépite. Je soulève chaque bibelot de la pièce. Je balance la table et les chaises. Je parcours la cuisine. Je sors par la porte arrière de la bicoque et me dirige droit vers la niche à oiseaux. Un éclair de lucidité. J'ai vu Mark toucher cette niche la première fois qu’il est venu... et comme il n'y a aucun oiseau, c’est sûrement là qu’il a caché... Mes lunettes.

J'essuie avec douceur le verre contre mon tee-shirt sale. Je ne sais pas pourquoi il les a mises si près de moi. Peut-être est-ce un piège, mais même si c'est le cas, je ne veux rien en savoir.

Je déteste la vérité.

Les lunettes glissent sur mon nez.

Je préfère les mensonges.


 
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   ANIMAL   
17/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Excellent texte futuriste, qui décrit un futur peut-être pas si lointain.

Des lunettes qui permettent d'embellir la réalité pour vivre un rêve permanent dans un monde ravagé... il est quasi certain que la plupart des gens les essayant ne voudraient plus s'en passer. C'est un piège démoniaque.

L'écriture est alerte, les personnages bien étudiés, la progression sans à-coup jusqu'à la révélation du mensonge. L'héroïne n'est qu'un appât destiné à gruger les autres "éveillés" car il semble que lunettes du bonheur et guerre ne font pas bon ménage. Logique. Un être heureux n'a pas envie de se battre.

L'auteur nous présente là avec talent un monde de manipulation absolu. Pour que tout soit parfait, j'aurais aimé savoir s'il y a des réfractaires aux lunettes et ce qu'on en fait.

Mais ce serait dévier de l'histoire d'Angie.

en EL

   Anonyme   
23/5/2020
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Lecture arrêté au terme de quelques lignes : problème flagrant de ponctuation, de typographie, cela dès le début.
Tournures de phrases impossibles au niveau orthographe :
"Mark continu, je sens le sourire dans sa voix ..."

"je bondis sur mes pieds et recule d'un pas en arrière."...(Peut-on reculer d'un pas en avant? )

Jean's...Pourquoi cette orthographe anglaise ou américaine? En France...Jeans

texte à représenter une fois expurgé de ses coquilles...

Le thème me semble quelque peu vu et revu voire galvaudé depuis Johnny Mnemonic...

   Donaldo75   
24/5/2020
 a aimé ce texte 
Pas
L'écriture n'est pas des plus sophistiquées, la narration non plus. Le sujet mérite mieux qu'un embryon de récit où les dialogues font simplement office de trame narrative. Personnellement, je ne suis jamais entré dans cette histoire parce que la manière de la raconter ne m'a pas embarqué; en plus, les scories d'écriture qu'aurait pu éviter une relecture attentive ne m'ont pas donné envie de m'impliquer davantage. C'est dommage et probablement peu charitable de ma part mais le respect du lecteur passe également par la forme qu'on lui soumet: plus elle est soignée, plus il se sent respecté. C'est un théorème simple à suivre, toujours vérifié et sain finalement.

   Anonyme   
3/6/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Angeline,

Bon, au delà des nombreuses erreurs d'orthographe, le texte se laisse lire, a de forts relents cyberpunk à la William Gibson, et évoque plus l'anticipation que la SF (on n'est plus dans les années 80 tout de même).

Bémol : l'intrigue n'est qu'une ébauche. Vous pouvez faire mieux, j'en suis persuadé !

Dugenou.

Edit : en y réflechissant, j'ai retrouvé dans ce texte un peu de la série Black Mirror, l'excellence en moins.

   Corto   
5/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai pris un certain plaisir à lire cette nouvelle alerte, tonique, mais j'en vois aussi les limites.

Puisque ces lunettes sont programmées expérimentalement pour une manipulation de masse, il aurait été logique de décrire les acteurs de ce programme, leur organisation, leurs motivations etc. Autrement dit complexifier le schéma de ce texte où la répétition excessive de "où sont mes lunettes ! " sert un peu trop d'alibi à une absence d'autres ressorts.

De même l'épisode "Mais je ne peux pas bouger et les bâtiments sombrent peu à peu dans un trou noir" aurait mérité un développement permettant d'augmenter la tension ressentie par le lecteur.

Je trouve donc qu'il y a quelques occasions manquées.

Malgré tout l'idée de départ est intéressante et le plaisir de lecture est au rendez-vous.

Merci à l'auteur.

   Diplow   
8/7/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonne nouvelle de science-fiction.

J'ai apprécié la thématique et la forme de la narration. On se sent proche du personnage principal et de son ressenti.

La fin est la force de ce texte à mon avis, même si elle arrive de façon un peu trop brusque. Son côté cynique, sombre et surprenant m'a particulièrement plu.

Je regrette de ne pas avoir pu explorer un peu plus cet univers. J'aurais aimé avoir plus d'informations et de descriptions sur l'univers virtuel des lunettes et sur l'entreprise. Dommage, une autre fois peut-être !

Merci pour ce texte

   ferrandeix   
3/12/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très bon texte à mon avis. L'intrigue est élaborée, crédible psychologiquement et bien menée. Elle traduit l'artificialité du monde de la virtualité dont nous sommes de plus en plus dépendants, qu'il s'agisse des lunettes de réalité virtuelle augmentée ou des jeux vidéos. Et l'addiction va jusqu'à préférer ce monde virtuel, pourvu qu'il soit beau, au monde réel. Mais pourquoi ne pas avoir précisé à la fin qu'il s'agit de lunettes de réalité virtuelle augmentée (ce que je présume). Par ailleurs, l'aspect inquiétant des personnages est bien évoqué.

je regrette quelques désinvoltures ou vulgarité dans le texte qui n'ajoutent rien et déprécient le texte "mes putains de lunettes". J'aurai également évité certaines expressions: "Je me rends compte" qui ne veut rien dire alors qu'on peut écrire plus simplement "je m'aperçois".


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