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Humour/Détente
carbona : La plume qui fait déborder le vase
 Publié le 13/11/15  -  16 commentaires  -  16741 caractères  -  197 lectures    Autres textes du même auteur

8 h 00 : Béa arrive au journal.


La plume qui fait déborder le vase


8 h 00 : Béa arrive au journal


En franchissant la porte, elle croise Babeth, la secrétaire du rédac’ chef, une boulotte fluorescente dont les chemisiers étriqués épousent des formes plus que généreuses. Babeth est courte sur pattes, les cheveux toujours relevés et épinglés dans un méli-mélo d’attaches qui lui donnent un air désinvolte et gai. Sa spécialité, ce sont les fleurs, des fleurs en tissu bariolé dont elle parsème allègrement son chignon fou. Babeth a l’allure d’un bonbon acidulé que les hommes du journal rêvent secrètement de croquer.


Mais aujourd’hui, ce ne sont pas des roses ou des orchidées qui ornent la coiffure de la sucrerie du cinquième étage mais une plume. Juste une. Babeth a fait soft ce matin mais toujours fantaisiste, elle ne se renie pas. Béa s’en amuse intérieurement. Les deux femmes échangent quelques mots, puis Babeth lui annonce qu’elle a préparé son fameux choco-cake aux fraises Tagada pour accompagner la réunion de seize heures. Au top, se réjouit Béa.



8 h 10 : Béa s’installe à son poste


Le fauteuil du bureau d’en face est vide. Josy est partie sur le terrain boucler son article sur le concours de pétanque de Porçalu. La jeune femme se met donc au travail sans tarder. Chargée de la rubrique « Internet en parle ! », elle se faufile sur la Toile à la recherche du buzz de la semaine.


Un léger tambourinement à la porte accompagne l’apparition de Norbert dans son bureau. Norbert, le rédac’ chef, fait partie de cette catégorie de personnes qui ont zappé le « avant » dans la formule « frapper avant d’entrer ». Combien de fois a-t-il déjà pu leur flanquer la trouille à elle et Josy. Mais dans le fond, Béa apprécie les manières un peu rustres du boss, ça donne du piment dans leur quotidien de gratte-papiers, une petite montée d’adrénaline. Quand Josy n’est pas là, le plaisir perd de sa saveur, les risques sont moindres mais quand même, ça rend vivant, ça fait du bien.


Norbert a déniché « le scoop de la semaine » : un chien qui jongle avec un ballon de foot.


– Voilà qui me paraît bien trouvé en cette période de Coupe du monde, se targue-t-il fièrement.


Béa acquiesce par politesse mais n’y croit pas une seconde. Norbert est vieille école. Il s’est résigné à ouvrir une rubrique internet pour rester dans l’ère du temps mais est complètement à côté de la plaque. Malheureusement Béa va devoir lui faire une petite place dans l’hebdo de demain à ce toutou ridicule si elle veut garder la sienne bien au chaud aux côtés de Josy. Elle étudie donc d’un regard faussement intéressé la photo que le boss lui a imprimée jusqu’à ce qu’elle l’entende tourner les talons. C’est à cet instant, en levant les yeux pour s’assurer de son départ, qu’elle voit une plume dans ses cheveux.

Ça fait tilt dans sa tête. Norbert, Babeth – Babeth, Norbert – Norbert, Babeth. Elle le tient le buzz de la semaine. Elle saute sur son portable colporter le potin à Josy.



10 h 00 : l’heure de la pause à la machine à café


Béa espère y trouver des oreilles pendues et des langues persifleuses. Elle n’en peut plus de contenir le ragot qui gonfle en elle, il va exploser. Josy, trop occupée à partager l’anisette matinale avec les rois du cochonnet, n’a toujours pas répondu au message.


En sortant de son bureau, elle aperçoit Édouard au distributeur de capuccino, argh, on pourrait rêver mieux comme partenaire de cancan. Elle ronge son frein, tout vient à point pour qui ne se languit pas trop vite. Elle le salue distraitement, sans le regarder, presse le bouton « café sans sucre » puis attend plus ou moins patiemment son gobelet. Une fois le jus de chaussette totalement essoré, elle daigne enfin tourner le visage vers son collègue. Ce n’est pas parce qu’il est un peu coincé, qu’il faut aller jusqu’à lui manquer de respect. Non, Béa n’est pas de cette trempe-là.


Hallucination. Édouard porte une plume. Une plume comme celles de Norbert et de Babeth, posée à califourchon sur son oreille. Une vision salace du trio naît aussitôt dans son esprit. Hypothèse rejetée. Manque de plausibilité.


Saprisfoutre ! Et Josy qui n’est pas là.


Béa partage quelques banalités avec Gillette, c’est ainsi qu’elles le surnomment avec Josy, en référence à son côté légèrement rasoir. Mais là, elle est bien forcée d’admettre que le nouvel accessoire aviaire dont Édouard est fraîchement doté lui donne des allures de pisse-moins-froid.



10 h 15 : retour au poste


Béa croise Natacha, qui tente de se glisser en catimini entre les divers bureaux à l’abri du regard du chef. C’est sûr que se pointer à l’heure de la pause pour débuter la journée, on a vu mieux dans l’histoire de la ponctualité. Mais Natacha n’a pas trop de soucis à se faire, avec un boîtier comme le sien, un battement d’aiguilles et tout est oublié. Béa ne s’en offusque pas. Quand la nature a ainsi décidé de vous bichonner, vous n’allez tout de même pas cracher dans le bouillon. Ce qui l’interpelle à ce moment-là, c’est le terrible constat qui s’impose à elle. Natacha est plumée, elle aussi.


De retour devant son écran, Béa, consciencieuse, tape quelques mots sur Google : « chien qui jongle avec un ballon ». En attendant que le moteur de recherche fasse son travail, elle furète son portable à la recherche d’un signe de Josy. Rien.


Elle la rebipe encore une fois. Elle peut se le permettre. Josy et elle sont comme les deux barres chocolatées d’un Twix. Pas de chichi.


« Appelle-moi quand tu peux. Il se passe un truc bizarre ici. Une histoire de plumes… Comprends pas tout. »


Béa jette un œil sur les différentes vidéos de Zizou, le chien, mais son intérêt pour la plume l’empêche de savourer pleinement les exploits du canidé.



10 h 45 : elle décide d’aller voir Natacha


Elle frappe à sa porte et attend son autorisation pour entrer.


– Ça va Nat’ ? Une panne de réveil ce matin ?


Les yeux de Béa sont happés par la plume, glissée avec délicatesse dans la queue de cheval de la belle montre suisse.


– J’espère que Norbert n’a pas vu mon retard, s’inquiète la jeune femme.

– Mais non, ne t’en fais pas. Dis-moi, poursuit-elle, en désignant le haut de son crâne, c’est quoi ce truc de plumes ce matin ?

– J’espère vraiment qu’il ne m’a pas vue, insiste Natacha, ça fait deux fois cette semaine. C’est à cause de Kévin, poursuit-elle. Je le trouve bizarre en ce moment, je ne lui fais plus confiance, du coup je sors avec lui le soir pour le surveiller et on rentre à pas d’heure. J’ai l’impression qu’il fait exprès pour me dissuader de l’accompagner. Tu crois qu’il me trompe ? Que je ne lui conviens pas ? La différence d’âge peut-être ?


Et merde, c’est cuit, quand Natacha fait péter le fermoir, il y en a pour des heures. Béa essaie de s’en extirper tant bien que mal, plutôt mal à vrai dire. Elle la quitte en pleurs sur ses dossiers mais là, elle a d’autres matous à fouetter.



11 h 00 : retour au poste


Elle se réinstalle devant l’écran, les clips sur Zizou tournent encore. Il lui faut trouver un prétexte pour retourner voir le rédac’ chef et déplumer le mystère. Elle avisera sur place. Avant d’arriver au bureau de Norbert, elle croise Laetitia. Cette dernière lui adresse un grand sourire qui pique les yeux de son émail trop diamanté. Mais ce qui éblouit vraiment les yeux de Béa, c’est la plume dont est surmonté le couvre-chef de Laeti. Encore une. Béa l’arrête.


– Excuse-moi Laeti, tu pourrais me dire pourquoi tout le monde porte une plume ce matin ?

– Babeth a préparé son chocolat cake aux fraises Tagada, vivement le débriefing de cet aprèm, répond-elle tout excitée, dans un clin d’œil avant de s’évaporer.


Béa s’en fout. Ça fait plus de trois heures qu’elle le sait que Babeth a apporté son choco-fraise cake. Elle lui en foutrait bien dans la tronche, tiens. Ce qu’elle veut savoir, c’est pourquoi tout le monde porte une plume.


Déterminée, elle entre dans le bureau de Norbert. Frappe avant bien sûr. Norbert discute avec Phil de la couv’ du lendemain. Ils sont hyper concentrés, hyper sérieux, sauf que Phil a lui aussi une plume accrochée à ses cheveux à l’aide d’une barrette qu’il a dû piquer à sa femme. Et là, franchement, il a l’air hyper con. Béa réprime son éclat de rire, à moitié seulement, c’est si bon quand ça sort.


– Qu’est-ce que vous foutez tous avec une plume ?


Elle se surprend de son ton familier. Devant Phil ça passe mais avec Norbert c’est limite.


Norbert reste de marbre et lui soumet le titre de la une de la semaine :


« Une finale haute en couleurs ».


Phil lui fait voir les différentes illustrations possibles.


Béa s’en tape. Du football. Du titre. Des photos. Du journal. De Norbert. De Phil. La seule chose qui compte pour elle désormais c’est de savoir pourquoi tout le monde a une plume et surtout pourquoi elle, elle n’en a pas.


Elle fait demi-tour, retourne dans son box et prend place sur le fauteuil de Josy. Elle lui manque là, maintenant. Si au moins, elle arrivait à la joindre, elle trouverait les mots pour la calmer. Est-ce qu’elle porte une plume elle aussi aujourd’hui ?


Elle file sur Internet pour chercher des infos, mais pas sur Zizou cette fois. Elle tente « journée de la plume ». Le temps que les résultats s’affichent, elle imagine un évènement type Sidaction, téléthon ou autre… Sans succès. Cette histoire commence à lui monter à la tête. Elle ne pense plus qu’à ça.



12 h 00 : l’heure du déjeuner


Laeti lui propose de manger sur le pouce au bistroquet d’en face. Béa refuse poliment, elle a d’autres projets. Elle fonce droit chez Claire’s acheter une plume, une belle rouge avec un grelot doré qui tintille. Elle l’a pas volée celle-là. Elle la plante dans ses cheveux et se sent super bien. Vraiment, une plume c’est ce qui lui manquait.



13 h 00 : retour au pays des plumes


Béa progresse fièrement dans l’allée centrale qui sépare les deux rangées de boxes de la rédaction du périodique « À la belle semaine », son petit duvet rouge rehaussant toute sa splendeur. Elle se dirige déterminée vers l’engin à caféine, se poste fière comme un paon feignant de ne voir la présence des collègues et appuie délicatement et sensuellement sur l’encoche « déca sucré ». Franchement là, elle peut se le permettre, elle est tellement contente, ça se fête. Laetitia et Norbert l’observent. Laetitia l’interroge :


– Pourquoi tu portes une plume dans tes cheveux ?


Béa est prise de court. Elle se paye sa tronche la grande dinde-là.


– Ben… parce que… pour… pour être comme vous quoi.

– OK, c’est bon maintenant Laetitia ? On peut retirer nos poils de coq ? intervient Norbert.

– Oui, c’est tout bon, merci, répond la jeune femme.


Béa a envie de leur foutre sur la gueule. Ils paradent toute la matinée avec leurs morceaux de volaille sur la tête et quand elle s’y met, ils arrêtent.


Norbert, de sa voix bien forte de chefaillon, donne la bonne nouvelle aux autres :


– C’est bon, vous pouvez retirer les plumes.


Béa, médusée, observe tous ses collègues s’exécuter, visiblement satisfaits de se débarrasser de leur ornement sauf Babeth qui, elle, l’a adopté. Laetitia attrape Béa par le bras et l’entraîne dans son bureau.


– Viens, je vais t’expliquer.


Laetitia est chargée de la rubrique pseudo psycho du magazine. Elle explique que pour changer des tests qu’elle propose habituellement, elle a choisi d’écrire un papier sur le comportement de l’individu en société, le phénomène de groupe, l’apparence…


Il n’en faut pas plus pour décomposer Béa qui tient cependant à sortir de ce piège la tête haute. Elle tente de garder la face en suggérant à sa collègue de faire passer l’épreuve à d’autres personnes afin de donner plus de crédibilité à son projet. Laetitia lui explique que c’est fait, qu’elle était la dernière personne à passer le test sur un échantillon de dix.


– Pour donner plus de valeur à mes statistiques, je devrais travailler sur un plus gros quota, ajoute-t-elle, mais j’ai pas le temps et puis pour une revue comme la nôtre, je pense que les lecteurs s’en contenteront. C’est un coup d’essai, ajoute-t-elle, je croise les doigts.


Oh la pétasse. Béa voit rouge.


– Et alors qu’ont donné les autres résultats ? se maîtrise Béa qui commence à mesurer l’ampleur de l’humiliation. On est beaucoup à avoir réagi de la même manière ?


Laetitia, hyper pro, regarde ses données et confronte les différents résultats.


– Non, attends je vais te dire ça… nombre de personnes à s’être dotées d’une plume… Ah si, il y en a une autre.


Brise de soulagement pour Béa. Laeti poursuit.


– Un gamin dans un centre de loisirs, c’était vraiment mignon, t’aurais dû le voir chercher partout un moyen de se procurer une plume. Il a passé l’après-midi à essayer d’en chaparder, lui dit-elle amusée.


Béa lui rend son sourire, amère. Elle n’a plus qu’une envie à l’heure qu’il est, c’est de se farcir Laeti. Elle tient bon pour lui poser sa dernière question.


– Et comment se fait-il que j’ai eu l’honneur d’être sélectionnée ?

– J’ai fait le choix d’un panel bien varié : parité, tranches d’âges, statuts professionnels. Et donc pour remplir la catégorie cadres, j’ai trouvé ça sympa de le faire ici. Il me fallait une femme, j’ai tiré au sort entre Babeth, Josy, Natacha et toi.

– Et c’est tombé sur moi, conclut Béa.

– Et non, la corrige Laeti, sur Josy, mais comme elle était à Porçalu…

– OK, ben je suis contente d’avoir pu t’aider, ment Béa. Bon courage pour rédiger ton papier.



14 h 00 : de retour dans son bureau


Béa regarde son portable. Josy a tenté de la joindre plusieurs fois et lui a même envoyé quelques SMS. Elle éteint son téléphone.



16 h 00 : la réunion


Ils sont tous installés en cercle autour de la table. Norbert préside, normal. Cette pétasse de Laeti est installée à côté de lui vers la porte. Au centre, le choco-fraise Tagada de Babeth trône et nargue tous les ventres affamés.


À tour de rôle, ils exposent leurs publications pour le lendemain. Béa, dans l’urgence, a opté pour Zizou, ça fait plaisir à Norbert qui dresse fièrement un petit topo sur la bête et ça permet à Béa de s’économiser en paroles, la plume étant restée coincée dans le gosier. Vient le tour de Laetitia, Norbert lui demande si le sujet des moutons de Panurge est prêt pour la parution. Tout le monde a l’air de s’en foutre. Normal, ils n’attendent qu’une chose : se bâfrer du goûter qui, avec la chaleur du mois de juin, commence un peu à transpirer. Et ça, ça devient préoccupant. Cette inquiétude-là, on peut la lire sur tous les visages. Le front plissé d’Édouard, la bouche crispée de Babeth, la respiration épaisse de Phil, les jetées de regard de Norbert et les grincements de dents de Natacha. Béa est même sûre que de là où elle est, Josy est en train de faire les cent pas, mains croisées dans le dos.


Le papier de Laetitia n’est pas terminé, il paraîtra au prochain numéro. Elle a en réserve pour le lendemain un psycho-test : « Aimez-vous faire l’amour devant la télé ? ». Approbation générale. La réunion est bouclée. On peut passer à l’orgie gustative. Il revient à Babeth la mission délicate de partager le gâteau, en divisant équitablement le nombre de fraises Tagada. Chacun se voit servir une petite assiette cartonnée contenant une immense part du Tagada-choc.


Béa profite du temps de la distribution pour aller aux toilettes. Quand les autres l’entendent revenir, elle porte toujours sa plume à grelot sur le haut du crâne ; tous les regards se lèvent en direction du couloir, impatients. Ils l’attendent pour attaquer les réjouissances. Elle pousse alors délicatement la porte comme pour ne pas perturber un cérémonial qui a débuté sans elle, s’approche lentement de Laetitia et lui écrase violemment la gueule dans l’assiette en carton. Babeth et Natacha poussent un cri qu’elles tentent néanmoins d’étouffer devant l’absence de réaction des garçons. Béa en profite pour réitérer son geste, deux à trois fois avant que Norbert l’arrête.



Un mois plus tard



Laetitia, suite à une hospitalisation et un stress post-traumatique plus ou moins traité, reprend le chemin du travail. On lui retire la rubrique « psycho ». Son manque de professionnalisme dans ses choix, notamment ses difficultés à évaluer les répercussions de certaines de ses démarches, a été déterminant. Elle reprend la rubrique « Internet en parle ! », la place étant restée vacante.


Béa est placée en hôpital psychiatrique. On lui parle de burn-out, de dépression professionnelle, une maladie très fréquente visiblement. On lui propose une mise au vert dans un centre fermier du Périgord. Elle s’en réjouit. Elle pourra y apprendre l’art de dépecer la volaille.


 
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   AlexC   
23/10/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Tout d’abord, joli titre. Belle trouvaille.

J’ai bien aimé cette histoire de plume. De cette exclusion qui tourne à l’obsession et au petage de câble. La montée de la pression est bien orchestrée, il n’y a pas un phrase de trop et l’on est impatient de savoir pourquoi cette mode plumée sévit à la rédaction. La réponse est si logique et si surprenante, qu’elle me laisse un peu déçu (car je m’attendais à quelque chose de loufoque) mais je suis aussi complètement conquis par l’idée du test psychologique grandeur nature. La fin est un tantinet exagérée, mais il faut au moins cela pour conclure cette histoire qui mérite sans nul doute sa place sur la page des faits divers !

L'écriture pourrait être un peu plus étincelante et l'humour peut-être plus tranchant, mais la nouvelle se lit de bout en bout sans vraiment tiquer. Donc, ça passe bien comme ça.

Originale, amusante et agréable à lire, voici une bonne nouvelle.

Merci.

   in-flight   
27/10/2015
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Une vengeance féminine (sur une femme) sur fond d'enquête sociologique bancale... Bon, j'ai eu le vague sentiment de lire le synopsis d'un épisode de "caméra café" (série que j'aimais beaucoup). Mais un épisode raté.
L'écriture ne m'a pas embarqué, les personnages sont caricaturaux et la chute est disproportionnée. Désolé: sans moi.

Quelques remarques:

Au top, se réjouit Béa --> "Au top !" pour plus de clarté.

Saprisfoutre !--> à tes souhaits!

"... appuie délicatement et sensuellement sur l’encoche « déca sucré ». Franchement là, elle peut se le permettre, elle est tellement contente, ça se fête. --> oh là là mais quelle fougue cette Béa!

on peut la lire sur les tous les visages. --> sur tous les visages

On peut passer à l’orgie gustative --> pour un choco cake?

Béa est placée en hôpital psychiatrique. --> ah quand même! C'était le cake de la discorde.

   Anonyme   
13/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Le genre humour/détente n’est pas le plus facile à aborder en écriture. Il faut, c’est certain, beaucoup d’aisance.

Vous vous en sortez pas mal.

Si je me suis un peu paumée essayant de coller les prénoms avec les fonctions de chacune, je me suis laissée facilement embarquer dans l’intrigue. Vous avez su créer et tenir le suspens, allant crescendo, et l’ambiance d’une salle de rédac’ doit drôlement ressembler à la vôtre.

Super idée que l’analyse des mœurs menée grâce à la plume. J’ai mordu à l’hameçon bien appâté et me suis délectée des rebondissements.

Cependant vous avez forcé le trait de la chute, qui, sans être désagréable me fait penser à l’humour qui s’emballe et pète un câble dans certaines séries américaines déjantées. Mais pourquoi pas, après tout nous sommes là pour rire. ^^

Merci pour la lecture et à de prochaines aventures.

   Pepito   
13/11/2015
Bonjour Carbona,

Forme : écriture plaisante, avec quelques petites saillies genre "allures de pisse-moins-froid".

Fond : je me répète, mais la catégorie "Humour" est à fuir comme la peste. Cela fait penser au quidam qui débarque en beuglant "J'en ai une bien bonne !"... rien de mieux pour faire un bide.
Idem pour la catégorie "Horreur/épouvante".

Peut-être ai-je trop reconnu la futilité des discussions de ma propre machine à café pour apprécier pleinement.
J'ai souri au "gamin qui cherchait une plume (lui aussi)" et j'ai lu tout le reste sans rien sauter.

Merci pour la lecture.

Pepito

   alvinabec   
13/11/2015
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour carbona,

J'ai trouvé qu'on démarrait bien, qu'il y avait un rythme certain dans une écriture saccadée raccord avec la vie d'un journal.
L'épisode de la plume me semble très long et l'intrigue que vous en tirez bien mince à mon sens.
Forcer la sémantique à servir à tout prix un ton drôle peut à la longue , d'une part lasser votre lecteur, d'autre part avoir un effet boomerang sur le récit qui en pâtit.
La chute m'apparaît en rupture complète...dommage que la journaliste n'ait pas eu un brin d'humour...de là à finir à l'H.P., euh oui, oui entre des fraises et des plumes.
A vous lire...

   Vincendix   
14/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle histoire !
En lisant ce récit épique, j’ai retrouvé des lieux communs, le décor, l’ambiance, les personnages, tout est criant de vérité !
Le concours de pétanque de Porçalu, je connais…celui de Munster aussi…
Ce parfum d’authenticité me laisse supposer que cet écrit est l’œuvre d’un « homme de plume ».
L’intrigue est originale et pas si éloignée de ce qui pourrait se produire dans le microcosme d’un hebdo ou d’un quotidien, les idées farfelues fleurissent, surtout après un anniversaire ou autre évènement un peu trop arrosé.
Un texte humoristique certes mais avec des gouttes de vinaigre, je devine en filigrane les rivalités entre collègues, soupçon confirmé par le dernier paragraphe.

   Donaldo75   
14/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Carbona,

J'ai beaucoup aimé cette histoire et le rythme progressif du pétage de plombs.

L'écriture est adaptée, à la limite du communiqué tel qu'on en lit dans les agences de presse, avec cette ponctuation temporelle qui donne encore plus un côté "actualités" au texte. Du coup, le déroulé de l'histoire résonne comme du direct. C'est ce que je trouve fort dans ce choix stylistique parce que justement, au risque de se voir critiquer pour une écriture a priori trop sèche ou pas assez riche, tu as réussi à créer une ambiance journalistique, sachant que les protagonistes sont avant tout des journalistes. C'est culotté, à mon goût et j'aime ça.

L'intrigue est bien menée et je me suis retrouvé dans la curiosité exacerbée de Béa. D'ailleurs, la question qu'on peut se poser, en tant que lecteur, est la suivante: aurais-je mis une plume dans de telles conditions ? L'explication donnée par Laetitia tient la route, souligne le côté superficiel de ce journal - déjà mis en avant par la proposition de Norbert - et ajoute un côté "dîner de cons" à l'histoire. Béa est le dindon de la farce, même s'il n'y avait pas forcément d'envie de faire mal, de la part de Laetitia.

Bref, c'est millimétré, avec des remarques savoureuses sur le monde du journalisme, des vacheries bien senties et un fin sans morale, qui ne prend pas position ni pour Béa ni pour Laétitia.

Bravo pour la précision dans la déconnade.

Merci pour la lecture,

Donald

   Blacksad   
15/11/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Idée plutôt originale et c'est ça c'est un très bon point =)

L'écriture est bonne même si par certains côtés trop "explicite", comme si le lecteur était un enfant, je prends un exemple : "OK, ben je suis contente d’avoir pu t’aider, ment Béa" -> on a bien compris qu'elle ment... le souligner est inutile.
Personnages caricaturaux mais bon, vu la rubrique, je ne pense pas qu'on puisse considérer ça comme un défaut.

Le fond ne m'a pas parlé : ces querelles de bureau, cette description des mesquineries et futilités d'une rédaction, de la vie au travail... et la chute brutale ne colle pas avec la rubrique. A moins que ce soit de l'humour noir, en ce cas il n'est pas assez grinçant à mon goût.
La thématique sur "les moutons de Panurge" est intéressante mais mériterait d'être traitée autrement, plus "sérieusement" peut-être ;-)

Texte sympathique au global mais j'avoue l'avoir trouvé longuet et avoir forcé ma lecture pour arriver à la chute...

   Janam   
15/11/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une écriture alerte, plutôt "girlie", qui convient bien à cette histoire que j'ai lue avec beaucoup de plaisir.

Non, je en crois pas que cela soit une caricature, mais plutôt l'évocation d'une réalité pas forcément triste : on a bien le droit de se comporter légèrement et d'ailleurs certains ne devraient pas en manquer une seule occasion !

La "pression de conformité du groupe", mais c'est un véritable tyrannie qu'elle exerce sur nous, et sur moi-même d'ailleurs quand je rédige ce commentaire (!), et ce texte nous l'évoque délicieusement.

Un petit bémol pour la fin que je trouve un peu expédiée et moins inspirée, et où l'on sort vraiment la grosse artillerie pour conclure rapidement.
Il n'en reste pas moins que je me suis régalé.

Et merci !

   hersen   
15/11/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonsoir Carbona.

Je ne m'y retrouve pas trop dans cette histoire un peu...rose bonbon.
Mais comme je ne suis pas une spécialiste des ambiances de bureau, je ne peux comparer avec la réalité. Sans doute êtes-vous dans le vrai ( mais un gâteau chocolat-Tagada, je ne savais même pas que ça existait !

Que les femmes se mettent toutes une plume dans les cheveux, d'accord, mais les hommes, là, je trouve que c'est beaucoup et que ça rend la " capitulation " de Béa irrationnelle car la situation est trop grotesque.
Le thème du mouton de Panurge est une bonne idée et le fait que dans le panel seul un gamin ait marché la rend encore meilleure.
Seulement voilà, il aurait fallu s'arrêter là pour qu'ainsi nous restions sur une note légère...comme une plume.
Personnellement, la " gueule " dans une tarte à la crème, le burn out et les HP, ça ne me fait pas trop rire.

Bien entendu, c'est écrit correctement, peut-être quelques petites anicroches comme les prénoms du début ( Béa et Babeth ) un peu trop semblables.

Merci pour cette lecture

   Anonyme   
16/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Dans votre nouvelle, on sent bien l'atmosphère de salle de rédaction de journaliste. C'est très précis, très réaliste. Peut-être êtes vous journaliste.

Quand à la petite mise en scène sur l'étude des comportement mimétique, c'est très sympa.

La chute est excellente très courte, concise, et efficace.

   carbona   
18/11/2015

   aldenor   
18/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Une histoire simple, sur une idée amusante.
L’écriture est directe et légère, dans le style Pancol me semble-t-il.
La répétition de la même situation avec la plume est cependant un peu lassante et je trouve la fin assez outrée.

   Anthyme   
18/11/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un « Bien » car le texte est aéré, léger à lire, ce qui soutient le dynamisme chronologique de la « non-action » décrite.

Un « ↑ » car satisfait par la chute que l’on pressent/attend en abordant « du carbona ».

Je ne peux malheureusement aller au-delà de ce « Bien ↑ », à cause de cette fameuse « non-action » si peu conforme à mon tempérament, passivité objective qui m’empêche d’intégrer la narration :
Impossible en effet de m’imaginer comme étant un des « complices » emplumés ; impossible également de m’approprier le personnage de Béa, avec ses quatre heures de non-réactivité.

Pour illustrer :

À 8 heure je vois la première plume.
À 8 heure 02, j’ai réalisé que tout le monde en a une.
À 8 heure 08, je ne doute plus que mes collègues me cachent un truc initiatique.
À 8 heure 09, je décide de ne pas les faire parler sous la torture.

… et à 8 heure 12, bisque-bisque rage … … … … hé hé hé … insoutenable suspens … … … …

À 8 heure 12, je fais mon boulot habituel, coiffé d’une gigantesque cocotte en papier pliée dans le planning de la semaine.
À eux alors de me questionner !

C’est moins « gore » … mais plus « moi ».

… … … …

Au plaisir d’encore scruter l’entrebâillement de votre porte, chère Céline.

… … … …

Aller hop !
« Bien ↑ » pour m’avoir suggéré ce commentaire !

   Blitz   
2/12/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Désolé Carbona, je n’ai pas accroché. J’ai trouvé l’histoire ‘tirée par les cheveux’ et pas convaincante. J’ai eu du mal à aller jusqu’au bout et j’aurais peut-être dû m’arrêter car j’ai aussi été déçu par la chute, pas trop crédible.
C’est par contre bien écrit, même si le style est quelquefois un tantinet trop léger. J’ai bien aimé quelques clins d’œil savoureux comme « le bonbon acidulé que les hommes rêvent de croquer », « avec un boitier comme le sien », « Natacha fait péter le fermoir », « l’art de dépecer la volaille »…
Dans le quatrième paragraphe, à propos de Josy, on s’attend à des choses plus « graveleuses » lorsqu’est suggéré que les « risques sont moindres ».
Comme le remarque fort justement un autre commentaire, publier dans la rubrique « humour » semble bien ‘casse-gueule’ et à moins de s’appeler Raymond Devos, je ne vois pas trop ce qu’on peut proposer d’intéressant. Mais vous avez essayé un truc et c’est ça le plus important et ce que j’aime chez Oniris ! Il faut que je tente aussi le coup un jour..

   Bidis   
11/12/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Cette histoire est écrite de façon naturelle et pétillante et elle intrigue, ce qui offre un bon moment de lecture. J’en déplore seulement le début et la fin.
Le début parce qu’il comprend une longue description, extrêmement vivante et colorée, d’un des personnages, et que cela déséquilibre l’ensemble, puisque aucun autre personnage n’est décrit par la suite.
La fin parce qu’elle est excessive. Ce test de la plume (qui m'a rappelé des expériences du même ordre vues sur Internet) est vraiment trop anodin que pour conduire quelqu’un à la dépression. Encore s’il s’agissait de l’expérience de Milgram ou d’une autre du même acabit où la vie même des sujets est (ou semble être) mise en jeu ! Mais ici, pour un sujet piégé, il y a vraiment matière à rire et non à perdre les pédales, surtout quand ce sujet paraît parfaitement équilibré, normal, comme la narratrice de l'histoire.


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