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Sentimental/Romanesque
Catlaine : Marguerite
 Publié le 24/06/20  -  8 commentaires  -  3284 caractères  -  95 lectures    Autres textes du même auteur

« La création a toujours besoin de hasard. » (Jacques Godbout, Les Têtes à Papineau, 1981)


Marguerite


Je l’aime… un peu, j’ai quinze ans lui seize, nous nous embrassons avec la langue, combien de fois doit-on la tourner ? Dans quel sens ? Ce flux de salive, c’est dégoûtant ! Ses mains maladroites glissent sous ma jupe, mes mains maladroites pensent caresser son dos. En quelques secondes je ne suis plus vierge et lui non plus d’ailleurs. Déçus, nous ne recommencerons plus… ensemble, mais comme nous nous aimons un peu, nous resterons amis.


Beaucoup, j’ai vingt-cinq ans, mes pieds prennent plaisir à fouler le sable humide de la plage de La Baule. Le vent glisse sous ma jupe en me chatouillant. Soudain, je l’aperçois, élégant dans son pantalon clair, chemise ouverte et flottant autour de lui. Nous nous rapprochons et je peux voir son regard pétillant, ses lèvres dessinées en un sourire discret, ses cheveux blonds décoiffés par le courant d’air… ou… Je frissonne… nous sommes enfin à la même hauteur… nos mains se frôlent et je sens le désir… nous continuons notre chemin séparément… la femme pendue à son bras a peut-être passé ses mains dans sa tignasse, j’entends son rire cristallin me narguer. Je soupire, je ne ferai jamais l’amour avec Daniel Craig ou son sosie… en plus jeune.


Passionnément, attablée à la terrasse d’un café, j’absorbe la chaleur du soleil antibois, j’attends mon espresso et mon verre d’eau. Le serveur se matérialise avec son plateau, je l’observe du coin de l’œil sous mes lunettes noires. Sa chemise blanche est à demi ouverte sur son torse imberbe, son pantalon noir le moule juste ce qu’il faut pour… je soupire… Il veut encaisser, je paye en lui laissant un généreux pourboire et un sourire. J’ai trente ans, fraîchement célibataire, je recherche… quoi au fait ? Je me mets à fantasmer sur son petit cul, son torse que j’embrasse… Une vieille dame au visage parcheminé me fait sursauter, elle me fixe de son regard bleu intense. « La vie est trop courte, ma belle ! » J’ouvre la bouche mais elle est déjà loin. Je me lève, ramasse mon sac, serrée dans un mini-short, sur mes talons de dix centimètres, je traverse la salle de restaurant en me dirigeant vers les toilettes. Je glisse un œil vers le comptoir, mon serveur est là, il me regarde et sourit, mon Dieu qu’il est beau, Wolverine ! Un peu plus jeune. Je soupire… encore ! Je rentre dans les toilettes, je ne l’ai pas vu, il ferme la porte à clef derrière lui et me pousse contre le mur… passionnément.


À la folie ! Je suis embrumée, allongée sur un lit, je tourne la tête à droite, à gauche. Groggy, j’entends des voix en sourdine. Un homme et une jeune femme vêtus de blanc me parlent, semblent vouloir me rassurer. Elle éponge mon front en sueur tandis que j’entends un cri, le cri d’un animal apeuré… Pourquoi pose-t-elle ce petit corps tout chaud entre mon ventre et ma poitrine… J’inspire profondément, elle m’a dit que c’est un petit garçon, MON petit garçon et je l’aime déjà à la folie !


Le hasard a rempli le vide de ma vie, de mon corps, de mon cœur.

Il n’aurait jamais dû travailler dans ce restaurant ce jour-là. Il n’y était pas la veille et n’y sera pas le lendemain ; juste un extra d’une journée. J’avais oublié ma pilule et malgré le peu de risque que cela représentait, ce fut une chance inouïe.


Nous l’avons appelé Thierry comme Thierry Hazard.


 
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   ANIMAL   
31/5/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Une nouvelle concise et explicite.

La demoiselle s'entiche facilement et a un coeur d'artichaut. Une femme libre de son corps et de ses amours. Et puis l'accident, l'oubli de la pilule et bébé est là. Alors elle s'aperçoit que l'amour d'une mère éclipse tous les autres et plus rien d'autre ne compte que le petit Thierry, l'enfant du Hazard.

La présentation en marguerite "Je t'aime, Un peu, Passionnément, A la folie"... est originale et donne un peu de piment au texte. On ne regrette pas l'absence du "Pas du tout" puisque tout se termine bien.

Un joli conte moderne sur l'amour et la maternité.

   Anonyme   
24/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Catlaine,

Un soir Roger rencontra Joséphine... et, magie de l'amour, hasard de la rencontre, un petit Thierry naît.

Votre nouvelle est touchante, elle décrit si bien une vie amoureuse jusqu'au cap de la maternité... dommage qu'elle s'y arrête. Le lecteur lambda que je suis se demandait, à la lecture, de quoi serait fait le dernier pétale de la fleur, le 'pas du tout'...

Dugenou.

   Bossman   
24/6/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Votre histoire pétille d'une insupportable légèreté. Elle ne pose aucune question métaphysique ou existentielle. C'est peut-être là justement qu'elle est monstrueuse.
(Jorge Luis Borges a écrit quelque chose comme "la paternité, comme les miroirs, est monstrueuse car elle démultiplie le nombre des hommes"... paternité ou maternité ?

   Anonyme   
24/6/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Autant je me suis laissé facilement aller à suivre les péripéties de l'amoureuse au fil de sa vie, autant la précision ultime du choix du prénom a cassé le charme de ma lecture.
Et puis très franchement, préciser les conditions de cette heureuse saillie comme s'il s'agissait d'un exceptionnel alignement des planètes dans la vie de l'héroïne n'est-il pas un peu exagéré ? En tout cas je n'en mesure pas vraiment l'intérêt d'un point de vue littéraire. Franchement, le personnage de ce garçon de café faisant des "extras" dans un café d'Antibes ou d'ailleurs ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Dommage, vous écrivez bien cependant mais là c'est pour moi du papier gâché.

Bref, cette nouvelle me laisse vraiment décontenancé avec cette fin déconnectée du récit en terme d'atmosphère.

L'histoire ne dit pas s'ils sont allés danser le Jerk*, vraiment dommage !

*pour les très jeunes lecteurs, ceci est une allusion à la célèbre chanson de Thierry Hazard "Danser le Jerk" https://youtu.be/Xyzi28ckyU8

   plumette   
24/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien
ce texte m'a emporté facilement.

il y est plus question de pulsions sexuelles que d'amour, les entrées en relation se font souvent sur des critères d'attraction qui échappent à la conscience, avec de grandes secousses émotionnelles.

la structure narrative qui isole ces moments de façon chronologique monte en puissance avec l'effeuillage de la marguerite.
l'usage du présent pour chaque épisode donne de la vivacité au texte.

Thierry est donc un heureux concours de circonstances qui remplit un vide, doublement semble-t-il puisque l'histoire se termine avec un "nous".

lecture agréable, écriture de qualité sur un texte très court qui arrive à retenir l'attention.

   in-flight   
25/6/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Ah oui... Pour le coup la catégorie humour semblait plus idoine.

Sympathique graduation des étapes de la vie. Un exercice que vous avez dû avoir plaisir à réaliser, ça transparaît.

" Je rentre dans les toilettes, je ne l’ai pas vu, il ferme la porte à clef derrière lui et me pousse contre le mur… passionnément" --> C'est marrant, si ça n'avait pas été un wolverine à petit cul, ça finissait en #metoo".

   hersen   
25/6/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Ce texte manque pour moi de consistance. Sur du aussi court, il faut pouvoir véhiculer l'émotion en fulgurance.
Or, ici, je lis une romance un petit peu ennuyeuse, qui prend appui sur la marguerite qu'on effeuille, ce qui aurait pu être une bonne idée, mais alors, il fallait faire le tour de la fleur : un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout, à la folie.

Je ne connaissais pas Thierry Hazard... disons que cette nouvelle aura été l'occasion de l'écouter...

Une nouvelle qui manque de profondeur pour moi, qui reste trop en surface, et même si elle prend appui sur les 80's,( date de ce jerk, je suppose) rien de spécial ne s'en dégage.

   Alfin   
30/6/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Catlaine,
Voici une série de séquences tirées d’un film, ton style est très cinématographique et captivant. Les séquences s’enchainent efficacement et les références (acteurs, chanteur) y sont pour beaucoup. J’aime aussi le refrain, le jeu de décompte des pétales de Marguerite qui y laisse chaque fois quelque chose.
On entend souvent dire que le hasard n’existe pas (sauf Thierry et Eden :-D ), et effectivement les choses ont un sens, même s’il nous échappe parfois.

Merci pour cette histoire simple et vraie


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