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Science-fiction
Jean-Claude : Nouvelle chance [concours]
 Publié le 12/09/17  -  17 commentaires  -  22100 caractères  -  145 lectures    Autres textes du même auteur

Elle se réveille, seule, dans une chambre. Est-elle schizophrène ou est-elle le jouet d'un démiurge ?


Nouvelle chance [concours]


Ce texte est une participation au concours n°22 : Inversons-nous !

(informations sur ce concours).



— Putain de contraction !


Personne ne répond à mon cri. Encore une ! Vague qui déchire le ventre et se termine en coup de poignard en bas du dos. C’est tout le problème de porter sur les reins. Je serre les dents. Pas question de geindre comme un mec au moindre bobo. Je lève le bras. Le drap qui me recouvre glisse. Au frisson de l’air sur ma peau, je sens que je suis nue. Je porte la main à mon ventre. Il est plat et ferme.


Comment ça plat et ferme ? Je me redresse d’un bond et j’ouvre les yeux. Est-ce que je dormais ? J’explore mon abdomen, plat. Pourtant, je suis enceinte jusqu’aux yeux. Non, j’ai déjà accouché. Non, je n’ai jamais eu d’enfant. Et on dirait que j’ai des tablettes de chocolat. Pourtant, je ne suis jamais allée en salle. Mais si, je suis une athlète de haut niveau. Holà ! Je nage en pleine confusion. Que m’arrive-t-il ? Il faut que je me calme, que je rassemble mes idées.


Je m’assois sur le bord du lit. Où suis-je ? Tout est blanc. Les draps sont blancs, le meuble de chevet est blanc, la table et la chaise sont blanches, les murs sont blancs, le carrelage du sol est blanc. Serais-je en clinique ? Je ne me souviens pas d’avoir été hospitalisée. Cependant, je me rappelle une terrible brûlure. Il y a eu ce feu dans le ciel. Oui, le feu dans le ciel. C’est cela, le feu dans le ciel. Puis plus rien. Plus rien. Non, plus rien.


Je détaille la peau de mon bras gauche. Je m’étonne du fin duvet blond roux sur la peau un peu pâle mais, surtout, de l’absence de cicatrice. J’observe tout ce que je peux voir. Ni mon autre bras, ni mes jambes, ni mon ventre ne portent le moindre stigmate. Ni mes seins d’ailleurs. Ces seins ! Je les palpe. Ce sont des vrais. Autant pour mon sobriquet de planche à pain (merci les mecs). Finis ces gants de toilette que j’abhorre. Mais ils n’étaient pas si mal mes seins. Je détestais ces méduses avachies. Pourtant, je n’ai jamais consulté de chirurgien esthétique. Je perds pied.


Et s’il n’y avait que ça ! Je ne reconnais pas ces longues jambes musclées. D’ailleurs, je m’attendais à avoir un poil pubien brun. Non, je m’épile. Non, je suis afro ma peau devrait être plus foncée. Je me prends la tête entre les mains. Ça se bouscule là-dedans. Tiens ! J’ai des cheveux courts. Et raides. Mes doigts découvrent mon visage, ses pommettes hautes ce menton un peu carré. Ses contours me sont étrangers.


Stop ! On va commencer par le plus simple. Qui suis-je ? Euh… Il y a ma fiche de suivi au pied du lit. Je me lève. Aucune température, aucune autre mesure ni aucun commentaire n’ont été écrits sur le carton. Juste un nom. Un prénom plutôt : « Ève ».


Ève ? Ce prénom ne m’évoque rien. Non, rien. Vraiment rien. Et où suis-je ? Bonne question. Cette chambre ressemble à toutes les chambres d’hôpital, sauf que… Il manque ces tuyaux qui amènent, entre autre, l’oxygène. Je ne suis pas monitorée et je ne suis pas sous perfusion. D’ailleurs, hormis le lit, le chevet, une chaise et une table comme en voit dans toutes les chambres de ce type, cette pièce est vide.


Je compte deux portes. La première, plus large et sans poignée, doit donner sur le couloir, la seconde mène probablement au cabinet de toilette. Au fait ! Il n’y a pas de fenêtre. Serais-je en psychiatrie ? Sans poignée, je ne peux pas ouvrir la porte vers l’extérieur. Pourtant, les murs ne semblent pas capitonnés. Je vais tâter le plus proche. Il est dur et froid, non, tiède, mais il n’est pas recouvert d’un truc mou.


Quelque chose cloche mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Je sens une infime vibration sous mes pieds mais ce n’est pas ce qui me perturbe. Ça y est, je sais. Je n’entends rien. Enfin, si, j’entends le bruit que je fais mais, en dehors de moi, aucun son ne me parvient. Tiens, c’est curieux. J’entends des bruits de pas maintenant.


Eh ! Je ne vais pas les recevoir à poil ! Je m’en fous, je fais du naturisme. Ah non, je tiens à ma pudeur. Je balaie la pièce du regard. Rien ! Pas l’ombre d’un vêtement. Le drap est trop grand. Et s’il y avait une serviette de bain dans le cabinet de toilette ? Riche idée. Merci. Pardon ? J’ai l’impression de ne pas être toute seule dans ma tête.


Le choc ! Au-dessus du lavabo, dans le miroir, ce visage et ce corps… Je ne les reconnais pas. Il y a bien ces yeux presque noirs mais… Ce ne sont pas mes yeux verts, non bleus. Pas mal du tout mais ce n’est pas moi. Grave canon mais pas moi. Belle brunette mais pas moi. Et c’est quoi cette tronche d’ahurie ? Je pouffe. Moins ahurie déjà. Un sourire à faire peur, à ne pas présenter à mon homme. Mais c’est moi. Oui. Non. Peut-être. Je ne sais plus.


J’ai besoin de me rafraîchir les idées, de me rafraîchir tout court. J’ouvre le robinet. Rien ne coule. Une coupure d’eau, c’est bien ma veine. Ah si, voilà de l’eau, tiède. Je m’asperge le visage. Ça va mieux. Enfin, j’ai toujours les idées en vrac. Par contre, cela m’a ouvert l’appétit. J’ai une de ces dalles. Je me taperais volontiers un maxi-burger. Non, je suis vegan. Une petite salade suffirait. Des frites. De toute façon, je risque de me taper une soupe de céleri et du jambon de poulet suintant. C’est un hôpital, ou ça y ressemble.


J’entends du bruit dans la chambre. J’attrape la serviette de bain, blanche évidemment, et m’enroule dedans. Un vrai rouleau de printemps. Je sors du cabinet mais ne trouve personne. Cependant, quelqu’un est passé si je considère le plateau sur la table : un maxi-burger, des frites, une salade, une tranche fine suintante et très pâle, certainement du poulet, un bol de soupe que je soupçonne être de céleri, un sandwich apparemment végétalien. Qu’est-ce que c’est que ce délire ? Dans quel genre d’hosto suis-je tombée ? Tiens. Ils n’ont pas apporté de boisson. J’aurais dû penser à un petit châteauneuf-du-pape blanc. On ne sait jamais. Du thé à la bergamote. Un Coca. Pas grave, il y a de l’eau au robinet.


La vache ! Je suis étonnée d’avoir tout bouffé. Bâfré, devrais-je dire. Je devais en avoir besoin. Que m’ont-ils fait ?


— Ohé ! Y a-t-il un docteur dans cet hôpital ?


Je n’ai pas pu m’en empêcher. De toute façon, sans bouton pour sonner les infirmières, je ne peux appeler personne. Je n’ai ni téléphone ni télévision mais, ce dernier point, je m’en moque. Je préfère le trekking ou un bon bouquin. Comment vais-je suivre ma série préférée ? Il me faut du haut débit pour jouer. Qu’a publié Cindy sur Neckbook ? Je secoue la tête. Difficile de ne pas être agacée. Je fouille mon chevet. Vide.


La porte du couloir s’ouvre. Entrent un homme en blouse blanche avec un stéthoscope autour du cou et une femme en blouse bleu ciel qui pousse un charriot où je devine des flacons, des pansements et des seringues. Un médecin et une infirmière. Le cliché ! Encore que j’ai moi-même donné dans le cliché en imaginant un toubib masculin et une infirmière féminine.


Je fixe donc le médecin. Celui-ci garde un visage de marbre. Trop marbre. Je n’arrive pas à lui donner un âge. Il n’a l’air ni sympathique ni antipathique. Il n’a l’air de rien. Aussi glamour qu’un robot. Du coup, je détaille l’infirmière. C’est bien une femme mais c’est tout ce que je peux en dire. Elle a été taillée dans le même marbre. Pas très engageants les deux zozos.


— Comment vous sentez-vous mademoiselle ?


Atone de chez impersonnel, la voix du toubib. Mademoiselle ? Je suis mariée. Veuve. Concubine. Célibataire.


— Je me sens parfaitement bien.


Hou ! La menteuse. J’aurais sans doute dû préciser « physiquement ». Parce que la caboche…


— Peut-être ressentez-vous des troubles intellectuels ?


Je ne l’aurais pas mieux dit. Je choisis de rester prudente.


— Peut-être.

— Des souvenirs confus qui se superposent et s’entremêlent ?


J’hésite. Cette macédoine mentale confirme l’hypothèse de la psychiatrie.


— Non, mademoiselle, vous n’êtes pas en psychiatrie.


Là, je crois que j’ai retrouvé ma tête d’ahurie. Le toubib lirait-il dans mes pensées ? On ne voit ça qu’au cinéma. Comment s’appelle le chauve télépathe en fauteuil roulant ? Je ne me souviens plus. Professeur Xavier ! Ce nom ne me dit rien. Ressaisis-toi ma fille ! Reviens à l’essentiel !


— Où suis-je ? balbutié-je.

— À bord d’un vaisseau Arche.

— Voilà qui ne m’avance pas ! repartis-je, agacée mais angoissée.

— Nous vous devons des explications.

— Je vous en prie.


Je n’aime pas cette voix qui déraille dans les aigus. Je ne suis plus une gamine. J’ai peur. Sois forte. Écoutons ce que cet olibrius a à dire. Qu’est-ce qu’un vaisseau Arche ?


— Un astronef du grand renouveau, répond le médecin qui manifestement lit les pensées. Sa fonction est de réensemencer des mondes dépourvus de vie intelligente avec des espèces intelligentes disparues.

— Je suis une espèce disparue ? crié-je sans m’en rendre compte.

— Oui mademoiselle. Vous avez sans doute eu des souvenirs rémanents. Votre soleil a explosé et ravagé votre planète ainsi que votre système solaire. Ce n’était pas un processus naturel de supernova, cette explosion était artificielle, vraisemblablement suite à une guerre. L’origine accidentelle n’est pas exclue mais elle soulèverait des questions quant à l’intelligence de votre espèce.


Heureusement que personne n’a de smartphone. Mon portrait décomposé ferait sûrement le buzz. Feu dans le ciel. Ce feu dans le ciel. Cette brûlure, si forte, si brève. Le noir. Le vide. Je t’en foutrais des souvenirs rémanents. Oui, j’ai ces souvenirs rémanents. Oh merde ! Comment j’ai survécu ?


— Aucun humain n’a survécu.

— Merci. Je suis rassurée. Je suis quoi, moi ? Une zombie ?

— Vous êtes une femme recomposée.

— Quoi ?


J’ai hurlé. Je vacille. Je n’ose pas ouvrir la bouche car je sens que je vais bafouiller. Qu’est-ce qu’il raconte ? Que je suis une sorte de bricolage ?


— Le terme est inapproprié. Nous avons collecté des fragments d’ADN éparpillés et des fractions de souvenirs. La mémoire s’imprime partiellement dans l’organique qui l’environne, nous avons dû la stimuler. Ce travail a été très long mais vous avez été recomposée. Vous êtes la synthèse de milliards d’individus disparus.


Je ne me réjouis pas vraiment d’être un melting-pot. Je regarde ma peau. Si je me fie aux souvenirs que j’ai de la répartition démographique, elle devrait être plus foncée et ma pilosité plus sombre. Ce bon docteur pratiquerait-il l’eugénisme ? Je parie qu’il va me répondre.


— Nous ne pratiquons aucune discrimination. Certaines zones de votre planète ont été plus irradiées que d’autres.


Et voilà ! Doc a réponse à tout. Ce qui est étonnant, c’est que je gobe tout ça sans sourciller, ou presque. Je ne peux pas contester cette impression bizarre de souvenirs disparates. Pourtant, je me sens bien une et entière. Je suis peut-être complètement folle. Je délire et je ne m’en rends pas compte. Qu’a-t-il dit ? Ah oui ! Qu’ils allaient réensemencer. Justement !


— Au fait, docteur. Je ne peux pas faire de bébé toute seule. Vous comptez me féconder artificiellement ?

— Non, la nature doit reprendre ses droits.

— Si vous le dites.

— Nous avons recomposé un homme.

— Un seul ?


Je ne peux m’empêcher de rire. Nerveusement, je le concède. Gourmande, va ! Si ce mec est rasoir, ça ne va pas le faire. Je ne vais pas me coltiner un mec. Ce pourrait être une belle histoire d’amour. Je ne suis pas une poule pondeuse, moi ! Je hais les gosses ! J’aime les enfants. Stop !


— Dites. Je connais l’histoire. Croissez, multipliez. Je n’ai pas envie de passer ma vie à porter des enfants. Et même comme ça, je suis sceptique quant au résultat.

— Après la période d’adaptation et d’évaluation, nous procéderons à des clonages pour constituer un corps social minimal mais suffisant.

— Des clones ? Mais les clones sont stériles.

— Pas selon notre méthodologie.


Je réfléchis très vite. L’adaptation à la planète, je comprends. Mais cette période d’évaluation m’intrigue. Est-ce un test ? Serions-nous jetable ? Il faut déjà voir avec qui je vais vivre cette planète-réalité.


— Docteur. Puis-je rencontrer Adam ?

— Adam ? relève le médecin avec, pour la première fois, une inflexion.

— L’homme ne s’appelle pas Adam ?

— Non. Il s’appelle Clark.

— Et moi c’est Ève, pas Loïs.


Le médecin se fige comme s’il ne comprenait pas. Tiens ! Le toubib n’est pas omniscient. Il ne comprend pas mes références, ou pas toutes, ou pas encore s’il est branché sur mon cerveau.


— L’homme est vindicatif, finit-il par dire. Il a agressé physiquement le personnel soignant. Il est sorti de sa chambre et a couru dans le couloir. Nous avons dû le mettre sous sédatif.


C’est bien un mec. Foncer dans le tas et réfléchir après, alors qu’on ne sait pas vraiment où on est. Si, en plus, je dois me farcir un cerveau près du bonnet, ça ne va pas être joyeux. La testostérone je veux bien, mais au plumard. Enfin, il va falloir faire avec.


— Je ne peux pas le voir, alors ?

— Nous pouvons inverser la sédation.

— S’il vous plaît.


Je minaude mais je ne suis pas convaincue que ça marche.


— Il arrive.

— Merci.


Je réagis bizarrement. Je suis émue, troublée, émoustillée aussi. N’importe quoi. Ce n’est pas le moment. Rassurée ? Non, ce n’est pas ça. Le sentiment de ne plus être seule. Je fais ma fière mais la solitude me fait peur. Mais non, je suis très bien seule, c’est mieux que d’être mal accompagnée. On va savoir. La porte s’ouvre.


Clark s’est fait une jupe avec une serviette de bain. Il me fixe. Je le détaille. Il est… Non ! Ce n’est pas le moment de mater. Il me sourit et me regarde dans les yeux. Bon point. Enfin, maintenant, parce qu’avant… Il n’a pas l’air si près du bonnet que ça.


— Bonjour, dit-il avec une belle voix mais mal assurée.

— Bonjour, réponds-je avec une voix à peine plus maîtrisée.


Le mâle reprend le dessus en lui. Il désigne le toubib d’un geste hargneux.


— Il t’a expliqué pour nous ?


Merde ! Nous ne nous sommes même pas présentés et il me tutoie déjà. Attention ! Je ne vais pas me laisser mener par un macho à la con.


— Oui, fais-je très sèchement. Et alors ?


Clark me regarde d’un air dubitatif. Son expression se détend un peu. Il a compris le message. Du moins, j’espère. Il se tourne vers le toubib.


— Pouvez-vous lui montrer où vous voulez nous emmener ?


Clark a su prendre un ton ferme mais calme. Sans que le médecin fasse un quelconque geste une fenêtre se creuse dans la paroi opposée à la porte pour dévoiler une nuit sidérale ponctuée d’étoiles estompées par une naine jaune. Je cligne des yeux. Un voile protecteur s’abaisse, rendant la luminosité supportable. L’image zoome sur une première planète, assez proche de l’astre, elle se déplace rapidement vers une deuxième planète puis s’éloigne et se focalise sur une troisième, en orbite plus lointaine. Une sphère bleue marbrée de traînées blanches, des nuages probablement. Je la contemple, ébahie. Néanmoins, le doute s’impose à mon esprit. Sans détacher mes yeux du spectacle, je pose la question qui me brûle les lèvres.


— Est-elle recomposée ?

— Non, répond le médecin, le grand renouveau ne concerne que les êtres intelligents. Cette planète est vierge. Elle est parfaite pour vous.

— Mouais, lâche Clark, mais ce n’est pas vraiment facile d’être recomposé. J’ai l’impression de ne pas habiter tout seul dans mon crâne.


Lui aussi. C’était évident. J’aurais dû y penser. Quelque chose me tracasse. Ce n’est certainement pas une vraie fenêtre et les images sont donc, au mieux, indirectes. Comment savoir ? Nous sommes peut-être piégés dans une réalité virtuelle.


— Non, commente le médecin. Vous êtes réels. La planète est réelle. Le vaisseau Arche est un environnement extra-adaptatif.

— Là, coupe Clark, malgré la multiplicité de mes fragments de mémoire, j’entrave que dalle.

— Il s’agit d’un processus d’auto-adaptabilité inversé. C’est le milieu qui s’adapte à l’organisme, pas l’organisme qui s’adapte au milieu.

— Ravie d’apprendre que je suis un organisme, dis-je d’un ton pincé.

— Moi de même, surenchérit Clark.

— Comment le milieu s’adapte-t-il à nous ?

— Tout n’est qu’illusion, repartit Clark.

— Qu’est-ce que tu dis ?


Finalement, je le tutoie aussi. Le toubib se tait, comme indifférent. Clark, lui, paraît tout à coup surexcité. Trop à mon goût.


— J’ai apparemment été moins calme que toi.

— Sans doute parce que les nanas utilisent d’abord leur cerveau.

— J’ai expérimenté les hologrammes solides.

— Sérieux, Clark. Si c’est solide, ce n’est pas un hologramme.

— Je vais te montrer. Docteur ? Pouvez-vous prendre le pouls de…

— Ève.

— Euh… Ève.


Sans répondre, le médecin se déplace et m’attrape le poignet. Il place ses doigts avec méthode et je ressens mes propres pulsations, ce qui est désagréable. Au même moment, je réalise que l’infirmière n’a pas bougé d’un poil depuis son entrée dans la chambre. Clark aurait-il raison ? Soudain, Clark lance son poing vers le visage du toubib. Ce dernier ne bouge pas et la main de Clark traverse sa tête. Un hologramme ! Le médecin s’écarte comme s’il ne s’était rien passé.


— Soixante pulsations par minutes.


Tiens ! Il connaît les minutes. Ce n’est sûrement pas son unité temporelle. Au fait ! Si ce sont des hologrammes, pourquoi ont-ils endormi Clark ? Pour le calmer ou pour l’empêcher d’aller plus loin ?


— Attends, intervient Clark, je n’ai pas fini. Assieds-toi sur le lit.


Je m’exécute et l’unique représentant masculin de mon espèce s’empare du chevet pour l’abattre comme une masse d’arme sur… moi. J’ai le réflexe tardif de croiser les bras devant le visage et de le traiter mentalement de sale con. Le chevet me traverse, traverse le lit et disparaît dans le sol. Pour parachever sa démonstration, Clark donne un grand coup de pied dans le lit sur lequel je suis assise. Son pied ne rencontre aucune résistance. Je suis estomaquée.


L’infirmière s’anime. Elle a une seringue à la main. Je me lève à toute vitesse et m’interpose.


— Non non non, non non.

— La violence implique une sédation, annonce-t-elle.

— Ce n’est pas la peine, Clark ne sera plus violent. Hein Clark ?

— Oui oui, fait-il en toussotant.


L’infirmière s’immobilise. Est-elle convaincue ? L’avenir le dira. Le toubib reste figé de son côté. Quant à Clark, s’il emploie « oui » à la place de « non », il est moins intelligent qu’il en a l’air. Ce n’est pas le moment de se préoccuper de sémantique. Tique, tique… Informatique ? Des souvenirs prennent forme. Je scrute le visage du médecin. Pas l’ombre d’un frémissement.


— Docteur, êtes-vous une intelligence artificielle ?

— Le vaisseau Arche est une intelligence autonome.


La réponse est pour le moins ambigüe. Quoique. Tout ceci n’est peut-être que la multiplicité des manifestations d’une seule et unique intelligence. C’est même certain. Je suis étonnée que le vaisseau télépathe ne confirme pas mon raisonnement, à moins qu’il sache que je n’en ai pas besoin.


— Arche ! Y a-t-il un poste de commandement où des êtres intelligents pourraient piloter le vaisseau en mode manuel ?

— Qu’est-ce que tu lui demandes ? s’enquiert Clark.


Je ne suis pas persuadée qu’Arche ait mieux compris que mon compagnon d’infortune.


— Non, rétorque le médecin. Le vaisseau est lui-même une entité à part entière.


Eh bien, si. Il a compris. Je dis « il ». Ce pourrait être « elle ». Non, c’est « il ». Il est trop casse-pied. Il a manifestement l’intention de nous balancer sur cette planète, nus pour faire bonne mesure, histoire qu’on réapprenne le silex. Avec un peu de chance, il jouera au Prométhée et nous offrira du feu. Non ! Je fais la grève de la recréation. Mais comment nous sortir de ce pétrin ? Et si… Pourquoi pas ?


— Archinounet chéri, j’ai des souvenirs techniques et scientifiques qui remontent à la surface…

— Moi aussi, coupe Clark.


Je le fusille du regard, genre « je ne t’ai pas sonné », et reprends mon fil.


— Je n’aurais jamais imaginé un vaisseau Arche. Je suis fascinée. Avant notre débarquement, j’aimerais en comprendre le fonctionnement ou, du moins, essayer. Je suis donc curieuse de tout ce que vous pourrez me montrer.


Clark, un sourcil relevé, me jauge avec un sourire en coin. Le toubib disparaît. Un cube noir apparaît et flotte vers moi. Une télévision ? Un écran multidimensionnel ? L’infirmière bouge.


— Ce cube va entourer votre tête pour établir une interface directe avec votre cerveau. Vous aurez ainsi accès à toutes les informations que vous souhaitez.


Arche est bien un mec. Un peu de flatterie féminine, et hop ! Clark, pensif, observe le cube puis moi. Je fais non de la tête. Il vaut mieux qu’il reste libre, si libre a un sens ici. Le cube arrive. Il m’enveloppe. Waouh !


C’est un vertige fou. Je vois tout mais je n’ai pas de mot pour le décrire. Arche est une intelligence artificielle mais les lignes de codes n’existent plus, les composants ont évolué comme des cellules, ou de l’ADN. La motorisation interstellaire et la source d’énergie, que je n’identifie pas, sont des organes. Ce n’est pas une machine dont on peut prendre le contrôle. Pourtant…


L’interface stimule mon esprit. Mes pensées me semblent plus homogènes. Tous les fragments de mémoire s’articulent et je me retrouve avec la puissance de milliers de cerveaux, de millions de cerveaux, de milliards. Je perçois Clark. Il n’a pas tenu compte de mon avertissement visuel mais, après tout, il a peut-être eu une bonne idée. Un cube noir enveloppe aussi sa tête. Je sens qu’il m’approuve. Il joint ses forces aux miennes. Ensemble, nous allons imposer notre volonté au vaisseau Arche.


« Espèce trop dangereuse. Abandon du projet renouveau. »


Je n’entends pas ce message. Il est dans ma tête. Il se répand partout dans le vaisseau. Clark l’a capté. Il me jette un regard effaré. Je le vois ! Le vaisseau se volatilise. Nous nous retrouvons tous les deux nus dans le vide spatial. Froid, si froid. La planète bleue est si belle. Et merde !


 
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   Marite   
28/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle histoire ! Parfaitement bien adaptée à notre époque je trouve. Alors qu'à certains moments je pensais que la fin était proche, un rebondissement se produit pour nous amener dans une direction nouvelle différente de la précédente. Ainsi, sans effort, nous pouvons suivre l'évolution de cette "Nouvelle chance". Aucun ennui ou désagrément à la lecture et peut-être aurons-nous une suite aux aventures d'Eve et de Clark.
Cela dit je ne sais pas si cette nouvelle répond aux critères du concours ...

   Donaldo75   
28/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
(Lu et commenté en EL)

Bonjour,

L'histoire est prenante, même si ça frôle parfois la confusion. Dans le respect du thème, le personnage d'Eve montre bien sa différence avec l'homme Clark, ce qui appuie son propre genre. C'est bien vu; ainsi, le lecteur, obnubilé par les règles du concours, comprend qu'il a affaire à quelqu'un qui respecte lesdites règles.

Sinon, la chute est correcte, ne sent pas trop le prétexte pour terminer l'histoire. On est dans de la science-fiction un peu décalée, assez sage tout de même pour ne pas bousculer les conventions, moyennement philosophique, ce qui n'est pas un mal, un peu vacharde par endroits.

C'est divertissant, même si les quelques pistes ouvertes pour aller plus loin ne sont pas exploitées.

   wancyrs   
1/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Salut,

La re-création de l'espèce humaine, ou juste le délire d'un femme schizophrène... chouette ! La catégorie demande une belle imagination, et vous en avez. C'est vrai qu'entre schizophrénie et science-fi la barrière est mince. Ce que j'aime de votre histoire c'est son homogénéité. Elle est bien ficelée et se raconte avec fluidité. Seul bémol la scène de Clark qui agresse le personnel soignant ; ça pue le Wolverine à plein nez.
Ce que je n'aime pas de votre texte reside dans cette manie de prendre le lecteur par la main pour le guider dans vos émotions, pourtant un ajustement de style peut permettre de deviner ce que vous ressentez ou éprouvez. par exemple ici :

"La vache ! Je suis étonnée d’avoir tout bouffé. Bâfré, devrais-je dire..."

Vous n'avez pas besoin de nous spécifier que vous êtes étonnée, on pouvait le déviner si vous aviez juste dit :

"La vache ! J'ai tout bouffé. Bâfré, devrais-je dire..."

Malheureusement votre texte est plein de ces maladresses. Néanmoins l'histoire est belle à mon goût.

Merci et Bonne continuation !

   Tadiou   
2/8/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Désolé, je n'ai pas apprécié cette histoire touffue, abracadabrantesque, dans laquelle je me suis perdu, ne voyant aucun fil conducteur.

J'ai tout de même lu jusqu'au bout, "en faisant un effort".

Les allusions à la masculinité et à la féminité me semblent caricaturales.

D'autres apprécieront peut-être.

   Bidis   
3/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voilà qui se lit d'une traite, bravo pour l'inventivité ! Pour l'écriture, je serai plus circonspecte bien qu'il me soit difficile de préciser ma pensée. C'est pourtant vif et spontané, donc plaisant mais j'ai l'impression d'un texte écrit d'une traite sans beaucoup de relecture. Quoiqu'il en soit, j'ai passé un bon moment dans cette science fiction délirante.

   Anonyme   
7/8/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est vrai que je me disais que la fin ne s'annonçait pas favorable pour l'espèce humaine (ce qu'il en restait), mais vous avez tout de même réussi à me cueillir à froid ! Le déroulement paraissait logique, j'étais en plein dans l'action, et puis hop, redescente brutale, emballé c'est pesé, plus rien à voir. Une très bonne trajectoire à la fin, pour moi.

J'ai beaucoup aimé aussi la manière dont s'articulent les pensées confuses de la narratrice, la logique interne de l'histoire. Un peu agaçante pour moi, cette confusion vaguement railleuse, à force, mais tout cela est bien cohérent. Au final, une vraiment bonne histoire de science-fiction comme j'aime en lire. Mon bémol : une légère baisse de rythme à mon sens vers la moitié du texte, quand la situation est exposée mais avant que Clark se pointe.

   Anonyme   
7/8/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Je n'apprécie pas beaucoup votre style qui sort souvent du contexte pour se perdre dans des remarques ou des parallèles maladroits : "Encore que j’ai moi-même donné dans le cliché en imaginant un toubib masculin et une infirmières féminine / Je m’en fous, je fais du naturisme / Hou ! La menteuse." Je trouve que vous vous égarez trop et perdez en route le fil conducteur. Il faudrait resserrer vos idées. Les plaisanteries que vous distillez ici et là me semblent aussi totalement inappropriées.
Difficile pour moi dans ces conditions de suivre l'histoire qui me semble complètement farfelue, un peu à l'image de votre style d'ailleurs. Je vous conseillerai de revenir à plus de rigueur et de sérieux dans votre façon d'écrire.
Du coup le thème du concours est traité de façon brouillonne et sans intérêt pour ma part.

   hersen   
12/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Mon reproche principal est un manque de concision provenant d'une insistance sur l'inversion de sexe.
Sinon, une SF qui se lit, mais je lui trouve néanmoins un petit goût de déjà vu, je veux dire, les derniers humains, le repeuplement etc.

dans ce genre d'histoire, tout est à prendre pour argent comptant et une innovation peut surgir à chaque coin de phrase. Nul besoin de la rendre crédible, parce que SF. Et cela rend quelquefois le récit trop à rebondissements sans fin et je me lasse un peu.

ce n'est pas un genre que j'affectionne. néanmoins, j'évalue en écartant ce point personnel pour rester le plus impartiale possible.

Des répétitions un peu trop appuyées quelquefois, l'écriture gagnerait à être allégée.

Merci de cette lecture.

   Acratopege   
12/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bien aimé l'idée, moins la réalisation. Ce remake de la création et de l'arche de Noé mélangées tient la route. De la fantaisie, de l'humour, de jolies remarques sur la masculinité et la féminité.
Quant au style, il m'a rendu la lecture difficile. Le récit se présente comme un "discours intérieur" sans en posséder les caractéristiques. Ou alors à peine ébauchées.
La chute m'a plu, même si elle ressemble un peu à "heureusement, ce n'était qu'un rêve". On se sent petit dans les mains du créateur!
Merci pour cette lecture.

   vb   
12/9/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,
j'ai trouvé ce texte très ennuyeux. Au début, je m'étais cru dans un remake de La piel que habito d'Almodovar, mais non, ici, les personnages d'Eve et Clark n'ont aucune personnalités propres. Ce sont des personnes clonées sans individualité. Le médecin et l'infirmière n'ont d'alleurs pas beaucoup plus de volume. Comme le style basé sur les dialogues est lui aussi très atone, j'ai trouvé le texte très très long et eu difficile à le lire jusqu'au bout. Ce ne sont pas les touches d'humour sur l'érection de clark qui auront pu me dérider.

   SQUEEN   
13/9/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Les premières lignes m'ont surprise, un auteur qui s'attaque à décrire un accouchement du point de vue de l'accouchée : génial! Et puis non, juste évoqué et oui ça fait mal et on passe à autre chose... Bon, remise de cette légère déception, j’ai lu votre texte avec plaisir, je l’ai trouvé un peu long, un peu stéréotypé : tout le passage sur l’apparence physique, la chirurgie esthétique, les seins, ces préoccupations me semblent d’une importance démesurée ; En tout cas dans cette situation cela me semble un peu réducteur. L’idée que vous vous faites d’une femme qui représente toutes les femmes puisque composée d’une grande quantité de « fractions de souvenirs » et « de fragments d’ADN ». Des stéréotypes il y en a aussi pour les hommes "Pas question de geindre comme un mec au moindre bobo" ou « C’est bien un mec. Foncer dans le tas et réfléchir après, alors qu’on ne sait pas vraiment où on est. » Ça ne me fait pas trop plaisir que la dernière femme (recomposée) ai des idées aussi arrêtées, certes c’est de l’humour, mais quand même…Et puis c’est l’air du temps. C’est léger, pas désagréable, la chute est bonne, rapide et efficace. Et puis malgré tout là, je me dis que c’est gâcher, avec l’idée de cette femme recomposée de plein d’autres femmes vous auriez pu faire un texte incroyable, décrire de la complexité, des questionnements… mais bon vous avez choisi le consensuel, je le déplore un peu. Bref vous l’aurez compris, je suis partagée.

EDIT: Règlement: "Vous devrez indiquer en incipit la proposition retenue (qui ne sera pas le titre de la nouvelle)." je n'ai pas retrouvé la proposition, mais peut-être ais-je mal chercher?

   Anonyme   
12/9/2017
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
J'attendais le commentaire qui me mettrait sur la voie d'un ressenti que je ne m'expliquais pas. Merci SQUEEN. Les premières lignes sont assez extraordinaires dans le sens que oui, cette femme est quand même à la base persuadée avoir été enceinte et paf elle ne l'est plus ou ne l'a jamais été et tout ce qui la tracasse c'est la couleur de sa peau, de ses poils, la forme de son visage et la couleur de ses yeux ? A partir de là, pour moi le texte est raté, vu que le thème du concours était de tenter de se mettre à la place de l'autre sexe mais là... c'est plus du ressort de la caricature qu'autre chose. Peut-être que ça aurait fonctionné si vous n'aviez pas démarré sur cette grossesse avérée ou pas.

   plumette   
12/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Puisqu'il s'agit du concours, je m'interroge sur le thème retenu par l'auteur ( un homme, nécessairement puisqu'on a un je féminin)
Sans doute le thème "renouvellement" puisqu'il s'agit de renouveler et recomposer l'espèce humaine.

j'ai bien aimé le début, même si ce dialogue de la narratrice avec elle-même ne m'a pas toujours convaincue dans la forme.

Mais j'ai trouvé l'idée du texte, cette recomposition expliquée ainsi " Nous avons collecté des fragments d’ADN éparpillés et des fractions de souvenirs. La mémoire s’imprime partiellement dans l’organique qui l’environne, nous avons dû la stimuler. Ce travail a été très long mais vous avez été recomposée. Vous êtes la synthèse de milliards d’individus disparus." intéressante et plutôt bien exploitée au début, jusqu'à ce qu' Eve soit informée du procédé.

j'ai bien aimé aussi certains traits d'humour,le prénom, le plateau repas, d'une façon générale le ton du récit. Et puis, sans que je comprenne bien pourquoi, mon intérêt s'est émoussé et carrément envolé à partir du moment où Clark est entré en scène-en fait juste après les présentations-

il y a comme un soufflé qui retombe, la bonne idée de départ n'est pas vraiment exploitée, vous nous faites partir ailleurs avec hologramme et tutti quanti auxquels je n'ai pas été pas sensible.

Dommage! mais pour une bonne moitié de texte, mon appréciation sera plutôt positive.

Plumette

   Thimul   
14/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une bonne réussite que cette nouvelle.
L'idée de cette mémoire mélangée, des sentiments et réactions contradictoires donne dans la première partie un rythme intéressant et plaisant.
Ça retombe un peu avec l'arrivée de Clark trop caricatural à mon goût. Un peu balourd de service et bas de plafond.
La fin remonte le tout par son côté fin de l'humanité qui convient parfaitement à ma misanthropie.
Au total un bon moment de lecture sur une idée assez originale et un traitement décalé.
Merci pour cette découverte.

   placebo   
15/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Je me souviens avoir lu ce texte en EL, je pensais l'avoir commenté, maintenant je me rappelle avoir eu du mal à donner mon avis.

J'ai tout lu avec intérêt, c'est déjà un bon point. Un côté un peu pulp/clichés dans ces personnages, et plusieurs idées intéressantes qui viennent relancer l'intrigue. La fin est très rapide je trouve.

Bonne continuation,
placebo

   Alcirion   
16/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bien aimé ce texte bien pensé. C'est sa force, le scénario est cohérent, les développements biens amenés. Les détails enrichissent le propos et font glisser le texte vers l'effet recherché.
Bien aimé pour ma part.

   aldenor   
30/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien
L’idée centrale d’êtres recomposés, « synthèse de milliards d’individus disparus », est riche et surprenante. Mais j’ai eu de la peine à assimiler les multiples développements. L’écriture en phrases courtes et dialogues succincts, est peut-être trop vive, trop bondissante, pour le propos.


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