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Laboniris
Concours : Un somme nie [concours]
 Publié le 25/10/24  -  11 commentaires  -  1614 caractères  -  132 lectures    Autres textes du même auteur

Plus poème en prose que nouvelle, voici ma participation au concours d'Oniris.


Un somme nie [concours]


Ce texte est une participation au concours n° 36 : Des courts littéraires atypiques

(informations sur ce concours).



ALORS


Qu'il est difficile de dormir !


Dormir.

L'enquête a des ratés.

La rate est au taquet, vibrisses frémissantes et ventre servile, oui mais…

Lulu la lune blonde veille et sévit. Point de fouet ni de trique, non, juste du lait d'amende amère, un burn-out cosmique, une queue de rat comique. Dans ma nuit-bière capitonnée de satin blanc et de lin, seule, je prends le deuil.

Moi qui voulais petit-mourir…


LA NUIT


Mourir.

L'éther, c'est l'enfer.

Gouffre d'effroi et de réglisse, la nuit bouffie d'ennui lisse les draps de marbre froissé. Je me hérisse, ensevelie vivante dans l'ombre qui s'en vient et ma vue qui s'en va.

Pour qui sont ces vermines qui valsent dans le vide ? Et ces larves hideuses qui voudraient rassembler les vices de ma vie ? Le jour ne connaît pas les ténèbres qui l'enfantent.

Parasites pensées qui m'aspirent quand il faudrait dormir…


JOUE


Dormir.

À quand les flots parfaits des effrois liquéfiés ? Les fantômes au front pâle fuyant le vent soporifique ? L'invisible dérive ?

Je glisse mes consignes à l'aube qui s'esquisse :

« Surtout pas de prémices ! Juste rien ! Je te donne carte noire ! J'ai bien vu ce qu'a fait le quotidien tassé, hier me distillant au goutte-à-goutte son regard d'ébène. »

Hypnotiques fumerolles qu'un soufflet effarouche et qu'on regarde mourir…


LE JE


N'est pas vraiment facile de mourir…


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   wancyrs   
11/10/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Salut,

Comme il est dit dans l'exergue, c'est plus un poème en prose qu'une nouvelle, mais bon... Il y a ces quelques jeux de mots qui montre bien la démarche littéraire, mais l'ensemble ne m'emballe pas vraiment. Certains comptent les moutons au plafond quand ils n'arrivent pas à dormir, d'autres jouent avec les mots : est-ce là l'idée de ce texte ?
comme je le disais un peu plus haut, l'ensemble ne m'emballe pas vraiment, désolé !

   Geigei   
15/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
"Moi qui voulais petit-mourir" pourrait bien se traduire par "moi qui voulais avoir un orgasme". Ou plusieurs...

La nuit. L'alcool et la mort en pensée.
Ces ingrédients donnent un texte mélancolique et pessimiste. Le lexique "amère", "seule", "effroi", ensevelie", "hideuse" participent à le rendre plombant.

"Je te donne carte noire!" ^^

   Catelena   
25/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Enfin, un vrai laboniris ! (le deuxième du concours, jusqu'à ce jour, selon moi)

Qu'on se le dise, ce fruit d'entre-deux, ni tout à fait poème, et surtout pas nouvelle, mérite haut-la-main, par sa non mesure, sa place dans la catégorie.

Les affres des nuits blanches, ou noires, c'est selon, se mâtinent d'humour à la pelle, de jeux de mots gouleyants pour un tout qui m'enchante plus qu'il ne m'effraye vraiment.

Miam, « le gouffre d'effroi et de réglisse » !
J'aime bien aussi le passage sur « Lulu la lune blonde veille et sévit... », « la nuit-bière... », « le petit-mourir » et le ton décalé qui distille la malice agacée un peu partout.


Cat

   Robot   
25/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Un texte qui rentre bien dans l'innovation préconisée par le thème du concours:
"Explorer de nouvelles techniques d'écriture ou modes d'expression, et/ou de style."
Là, nous sommes dans l'originalité de l'écriture, de la construction, dans l'expression d'une nouvelle qui questionne tout en introduisant une poétique particulière..
Trés aboutie pour l'originalité.
J'aime bien pour le plaisir de lecture

   BlaseSaintLuc   
25/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Ce texte est une exploration poétique intense et troublante de l'insomnie et utilisant un langage riche et évocateur pour capturer l'état de détresse mentale et émotionnelle du narrateur.
Il est tout à fait conforme au style du Laborinis..
Il y a de belles trouvailles...

   Provencao   
25/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

J'ai beaucoup aimé l'ironie tout le long de cet écrit où vous avez fort bien mis au jour l'absurdité de la singularité en "un somme nie".

Belle créativité en vos mots, fort bien personnalisée.

Mon préféré :

"Je glisse mes consignes à l'aube qui s'esquisse :

Surtout pas de prémices ! Juste rien ! Je te donne carte noire ! J'ai bien vu ce qu'a fait le quotidien tassé, hier me distillant au goutte-à-goutte son regard d'ébène. »

   Luz   
25/10/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonsoir,

J’ai bien aimé, c’est travaillé, avec des jeux de mots à chaque coin de ligne, de bonnes trouvailles en chapelet. On reconnaît « Nights in white satin »…
Ni une poésie ni une nouvelle, on est bien dans le thème du court atypique.
Carte noire pour la suite.

   hersen   
25/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Entre Lulu la lune et le petit café de la finn, voilà bien un texte où l'on ne s'ennuie pas, au coeur de la nuit dont le jour ne sait rien !
Très beau texte, avec ce petit air détaché qui lui donne, en plus, un je-ne-sais-quoi de pas sérieux.
Top !

   Cyrill   
26/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Comme « La NUIT JOUE LE JE » en vertical, l'auteure/narratrice joue le sien à l’horizontal en traversant les terreurs de sa nuit, se gaussant de la sémantique et des effets sonores.
Je mène l’enquête de sens, tout en sachant qu’il va m’échapper à tout moment.
Que de visions dans ce difficile endormissement !
« Lulu la lune blonde », ah mais quelle incursion de l’enfance que voilà, avec le lait d’amande amère qui me fait penser aux potions qu’on donnait aux petits pour les aider à dormir. Et je ne parle même pas du fouet.

Les allitérations en S, F et V qui entament la partie « MOURIR », mais déjà présentes au début, confèrent à l’ensemble du texte un effet glissando qui ressemble à la glissade ratée dans le sommeil, celle qui nous laisse éveillé quand on croyait s’enmourir, je veux dire s’endormir.
Là on arrive dans le sérieux de l’enfer, plus de lune qui tienne. Mais on garde tout de même un petit bout d’enfance avec la réglisse.
Et de vermines en larves, la recherche du sommeil entre les pensées parasites s’étire jusqu’à l’aube : « Je glisse mes consignes à l'aube qui s'esquisse ». Avec le café s’il vous plaît !

Je ris seul devant cette écriture pleine de fantaisies, drôle et délectable, à se relire absolument. Je laisse tomber ma tentative d’analyse pour conclure en applaudissant.
Merci pour la lecture et bonne chance pour le concours !

   Dameer   
26/10/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Hello Jane Doe,

Je ne crois pas prendre de risque en pensant qu’il s’agit d’une plume féminine.
Dormir ou mourir il faut choisir !
Au cours de cette nuit blanche involontaire, on est emmené et bercé par la poésie, les phrases qui riment, et puis des jeux sur les mots et les expressions :
- alors la nuit joue le je (le jeu)
- du lait d'amende amère : rappelle le lait d’amande douce, mais ici amende = punition
- Je te donne carte noire : je te donne carte blanche, mais il y aussi la référence au café !
- L'éther, c'est l'enfer : L’enfer c’est les autres de Sartre
- Pour qui sont ces vermines qui valsent dans le vide ? : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? de Racine
- Dans ma nuit-bière capitonnée de satin blanc et de lin, seule, je prends le deuil.
Moi qui voulais petit-mourir… : image complexe qui évoque le mort dans son cercueil mais aussi le regret de l’orgasme (petite mort)

Texte subtil, brillant, qui installe une connivence d’esprit entre l’auteure et le lecteur, texte à se souvenir en cas d’insomnie !

   papipoete   
26/10/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour concurrente
" La nuit je mens, je prends des trains..."
chantait Bashung
le nuit de l'héroïne se joue en mots, en jeux de mots, pour lesquels la vivacité d'esprit est requise.
" moi, qui voulais petit-mourir... "
NB je ne saisis pas tout des subtilités de cette prose " nouvelliste ", et reste interrogatif ( est-on dans un mausolée ? ) aux " draps de marbre froissé "
des phrases jolies pourtant
" à l'aube je donne carte noire ; pas de prémices, rien "
oui, un texte que put chanter Alain Bashung


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