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Humour/Détente
Cox : De la mécanique des fluides mais pas que
 Publié le 19/11/24  -  10 commentaires  -  11940 caractères  -  101 lectures    Autres textes du même auteur

Pour un résumé en bonne et due forme, voir figure 32.


De la mécanique des fluides mais pas que


Monsieur Jacques de Mesnilles

Gentilhomme

52, rue Blaise Pascal

96422 DUTROU-LES-BAINS


Je vous écris suite à l’intervention Je vous écris suite à l’intervention Je vous écris suite à l’interventionaaaaagénéralgénéralPrésident Directeur Général

Je vous écris suite à l’intervention Je vous écris suite à l’intervention Je vous écris suite à l’interventionaaaagénéralgénéral..Monsieur Alain Dutilleul

Je vous écris suite à l’intervention Je vous écris suite à l’intervention Je vous écris suite à l’interventionaaaaagénéralgénéralEntreprise Les Bons Tuyaux

Je vous écris suite à l’intervention Je vous écris suite à l’intervention Je vous écris suite à l’interventionaaaaagénéralgénéral31, rue Daniel Bernoulli

Je vous écris suite à l’intervention Je vous écris suite à l’intervention Je vous écris suite à l’interventionaaaaagénéralgénéral96422 DUTROU-LES-BAINS


Cher Monsieur Dutilleul,


Je vous écris suite à l’intervention du 3 décembre dernier pour réparation de la fuite sournoise qui affligeait ma douche et mon voisin du dessous. Vous savez, Monsieur Dutilleul, tout le respect que j’avais pour votre père (Dieu ait son âme), et l’estime que m’inspire une belle entreprise familiale comme la vôtre. Aussi ne me viendrait-il certainement pas à l’idée de me plaindre de vos services. Il y a cependant quelques points relatifs à cette réparation que j’aimerais soumettre à votre bienveillante attention.


Je dois admettre pour commencer que j’ai été pris d’une impression bien étrange en voyant arriver votre nouvel employé. Je crains de vous paraître étroit d’esprit en vous confessant que la vue de ce petit homme en redingote rose et haut-de-forme, appuyé sur le pommeau de sa canne, et lançant les salutations les plus exubérantes sous sa moustache frisée, m’a troublé.

Trouble qui ne m’a pas quitté lorsque ce monsieur a fervemment insisté pour qu’on lui garantît la solitude la plus absolue pendant tout le temps de son ouvrage. Bien sûr, il eût été bien mesquin de ma part de m’arrêter à pareils détails, et je ne pouvais qu’accéder à cette pudeur de l’artisan qui pousse l’amour de son métier jusqu’au besoin d’intimité. Je n’ai pu m’empêcher cependant de dresser une oreille intriguée pendant qu’il travaillait, car on pouvait entendre, Monsieur Dutilleul, les bruits les plus étranges. Je ne crois pas avoir les mots pour bien vous faire comprendre la nature troublante de ce raffut qui m’évoquait des sortes de bricalinbregages mêlés de vagues vibrissournicots. Mon chien, d’ailleurs, n’a eu de cesse de gémir que le bonhomme ne soit sorti.

Mais qu’importe ! Car je vous le dis en toute franchise et sans la moindre flatterie, l’affaire fut menée avec un brio époustouflant. C’est à peine si j’ai su reconnaître ma douche à la fin de l’ouvrage : elle arborait une allure d’hermétisme absolument irréfutable qui ne laissait aucune place au moindre soupçon de fuite. Toute la plomberie me paraissait plus rutilante que dans ses premiers jours et, en ouvrant le robinet pour le tester, j’aurais juré qu’il s’en échappait une odeur de myrtille sauvage. J’ai payé le brave homme de mille mercis et presque autant d’euros, tout penaud encore de l’avoir mal jugé.

C’est après que les choses se sont gâtées.


Mais il me faut encore reconnaître qu’en prenant ma douche ce soir-là, j’ai été tout d’abord séduit : l’eau s’écoulait, cristalline ; son clapotis imitait le chant de quelque ara sous des soleils lointains. Je croyais presque sentir autour de moi l’odeur de frondaisons virginales sous une pluie d’été, et la cascade enveloppait mon corps, tantôt d’une fraîcheur revigorante, tantôt d’une chaleur presque maternelle. En un mot, cette expérience a été incroyable et je n’aurais pas hésité à prendre la plume, Monsieur Dutilleul, simplement pour vous faire part de mon émerveillement.

J’ai cependant fini par remarquer, à la base de la poignée, un petit bouton, que nous nommerons bouton 1 (voir figure 1). Je serais prêt à en jurer : il n’y avait de mémoire d’homme jamais eu le moindre bouton à la position indiquée. Intrigué, j’ai bien sûr pressé le mécanisme incriminé et, à ma surprise, les buses d’où jaillissait l’eau se mirent à reculer et avancer en un rythme régulier. Le jet qui en résultait me massait le corps avec un grand doigté puisqu’il semblait s’adapter aux parties du corps vers lesquelles je le dirigeais ; voilà qu’il redoublait de pression sur mes épaules tendues, et voici qu’il se faisait plus délicat sur la peau de mon ventre.

Pour cela, Monsieur Dutilleul, je vous salue bien bas. Car c’est une chose que d’avoir le génie pour concevoir de pareilles merveilles, mais c’en est une autre que de les installer gratuitement chez vos clients en manière de généreuse surprise. Et des initiatives pareilles font la grandeur, non seulement de la France, mais encore – je n’hésite pas à le dire – celle de Dutrou-les-Bains. Qu’on se le dise.

J’en étais sans doute à ce point de mes réflexions lorsque j’ai découvert qu’il y avait du jeu dans le manche du pommeau : celui-ci semblait pouvoir pivoter sur son axe. Voir figure 2. Brûlant de curiosité malgré l’humidité ambiante, j’ai imprimé à la chose un quart de tour qui s’est conclu par un claquement fort satisfaisant – dont je vous félicite également. Le croirez-vous, Monsieur Dutilleul ? Semblant s’élever des canalisations vers la moite quiétude de ma douche, un adagio d’Albinoni s’est lentement imposé, avec toute la gravité et la solennité que peut permettre l’acoustique d’une salle de bain. Le récital était accompagné de petits effets de fontaine absolument poignants qui ont manqué de me noyer sur chaque accord de septième diminuée.

J’avoue avoir été plus dubitatif quant à la pertinence de cet ajout en particulier, et d’Albinoni en général. Cependant je n’ai pas eu le loisir d’approfondir la question puisque c’est à ce moment que, figure 4.b., mon doigt a glissé sur une petite gâchette que nous nommerons G8, révélée suite à la rotation du manche. Le pommeau s’est alors mis à souffler une myriade de petites bulles qui revêtaient un miroitement tout à fait particulier : en me penchant sur l’une d’elles, il m’a semblé apercevoir le reflet fuyant de mes rêves les plus chers (figure 37.5 ou dans ces eaux-là).

Mais les choses se sont un peu emballées lorsque j’ai voulu prendre de la distance sur la situation et l’engin suspect, puisque j’ai par mégarde déclenché une dalle montée sur ressort que nous appellerons Rosaline. Figurez-vous, figure ¾, qu’elle servait à actionner trois tuyaux qui ont jailli du mur pour se saisir de moi avec la grossièreté propre aux objets sans âme qui n’ont aucune notion des égards dus aux gens bien nés. Avant de pouvoir comprendre mon infortune, je me suis retrouvé suspendu à un revêche enchevêtrement de câbles et de tuyaux. Voyez-vous, Monsieur Dutilleul, c’est dans cette position délicate que je me suis mis à penser qu’une lettre à votre endroit s’imposerait sans doute.


Je ne saurais dire si c’était par bonheur ou par malheur que Mathilde, ma femme de ménage, avait prolongé son service et s’est trouvée attirée par les glapissements de surprise que j’ai pu laisser échapper, en toute dignité, cela va de soi. Toujours est-il que, poussée par un instinct secourable, elle a pénétré dans la salle de bain sans vouloir perdre un temps précieux pour frapper à la porte. Je regrette de ne pas pouvoir vous peindre le tableau frappant de ce visage, d’abord figé dans l’effort héroïque, puis lentement liquéfié vers un curieux mélange d’horreur et d’hilarité. La pauvrette a eu un mouvement de recul qui l’a à moitié assommée contre le chambranle et l’a soudain ramenée à ses intentions salvatrices – remarquable phénomène psychologique dont j’aurais mieux apprécié l’observation avec un pantalon. Alors, la tête dans les mains et la dignité dans les chaussettes, elle m’a demandé si j’avais besoin d’aide. J’avais besoin d’aide. Après une grande inspiration, la brave femme a trouvé le courage de se lancer à tâtons vers ma délivrance. J’admire encore la dextérité dont elle a su faire preuve à l'aveugle : quoiqu’elle n’agrippât pas toujours les bons tuyaux, je sentais l’étreinte de la plomberie se relâcher insensiblement de seconde en seconde.

Hélas, il était inévitable qu’elle ne finisse par trouver, au cours de ses explorations, le redoutable bouton 36c. Je n’ose vous dire, Monsieur Dutilleul, la fonction qu’il servait (NE PAS voir figure 68). Sachez simplement qu’elle impliquait conjointement (trop conjointement) le tubulaire 64a et l’orifice 2a., ce qu’un homme élevé dans la crainte de Dieu et des suppositoires ne saurait apprécier, je vous le dis tout net. À noter que Mathilde, trompée par quelques détails anatomiques et néanmoins fortuits, a pu imaginer le contraire (c’est du moins ce qu’il m’a semblé comprendre des hurlements qu’elle a laissé échapper dans sa fuite).


Vous en conviendrez, Monsieur Dutilleul, ma situation semblait désespérée à présent que je n’étais plus livré qu'à moi-même et au tuyau 64a. Je me voyais déjà finir mes jours en tant que raccord de plomberie lorsqu’une voix caverneuse s’est élevée dans la pièce pour me saluer fort aimablement. Quoiqu’étonné par ce respect de l’étiquette vu la situation, je me suis répandu en grâces à Dieu pour cette nouvelle intervention miraculeuse, en cherchant des yeux mon sauveur. Mais de sauveur, point. Je me suis rapidement rendu compte que la voix, robotique, provenait du pommeau de douche et semblait moins décidée à me délivrer qu’à m’informer de l’activation du protocole Colère Divine.

L’esprit humain est bien fascinant. Je m’émerveille encore aujourd’hui à l’idée que, parmi toutes les questions qui devaient me déchirer l’esprit et un peu le corps, celle que j’ai décidé de formuler ait été : « Bonjour à vous également, bien cher Monsieur, auriez-vous l’amabilité de m’expliquer ce qu’est le Protocole Colère Divine ? ».

Ce à quoi il m’a été répondu que le PCD me donnait un contrôle complet sur un arsenal de 132 missiles intercontinentaux à têtes nucléaires, qui bouillaient d’impatience et n’attendaient que mon aval pour détruire la moitié de la Terre. C’est là, voyez-vous Monsieur Dutilleul, que votre entreprise a poussé l’innovation et le tuyau 64a un peu plus loin qu’il n’était nécessaire – soit dit sans vous froisser. En tout cas, j’ai gardé mon aval pour moi, ce qui a paru énormément décevoir mon pommeau de douche, désespéré par mon manque d’ambition pour la domination mondiale. J’ai eu beau lui expliquer que toute mon ambition du moment se résumait à me rincer puis me coucher, le robot ne voulait pas démordre de la nécessité du feu nucléaire « pour que ça ait un peu de gueule ». Les négociations furent âpres. Après une douloureuse demi-heure, je finis par être pénétré, entre autres, par un sentiment de pitié pour cette machine si humaine qui mettait tant de cœur à l’ouvrage meurtrier. Nous nous accordâmes finalement sur la destruction de l’Alaska. Ce manque de panache laissa ma douche au bord des larmes et elle finit par me relâcher, plus par dépit que par bonté. Je vous avouerai que je n’ai pas osé depuis allumer ma radio pour m’enquérir des nouvelles de l’Alaska.


En conclusion, Monsieur Dutilleul, je vous fais l’humble demande de bien vouloir m’envoyer un autre de vos vaillants ouvriers, en évitant si possible ce sympathique monsieur rose. Je vous serais infiniment reconnaissant de bien vouloir retourner ma douche à son état initial, avec ou sans fuite, ce n’est finalement pas si important.

En vous souhaitant de bonnes fêtes de fin d’année,

Bien cordialement,


Jacques de Mesnilles


P.S. : Si ce n’est pas abuser de votre bonté, j’aimerais vous demander de laisser le bouton 36.c. qui, à la réflexion, peut avoir ses vertus.


 
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   Catelena   
3/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quel texte !
Quelle lecture désopilante !

Le thème loufoque laisse la bride sur le cou à une imagination totalement foldingue qui éclabousse aux quatre coins sa joie communicative.

Le ton suranné manié à la perfection, ajoute tout son sel à cette histoire de fuite dans une douche qui ne manque pas d'incongru. Je cherche encore mes mots...

Je ne peux pas relever tous les bons moments, tout l'humour qui jaillit de se texte, car il en regorge tant et plus. Un seul conseil : lisez cette lettre, parfaite du début à la fin, elle déride mieux qu'une crème de salle de bains.

Merci à l'auteur pour ce super bon moment passé à vous lire. Je suis entièrement persuadée que votre nouvelle va être publiée. D'ailleurs je me réserve le droit d'y revenir à ce moment-là afin d'étayer davantage mon propos. Sauf, bien entendu, si l'Alaska porte plainte d'ici là. Je reste à l'affût de la radio...

Bien à vous.


Cat en E.L.

   Dameer   
19/11/2024
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Une histoire de plomberie loufoque, prétexte à une scène pas vraiment scabreuse avec la femme de ménage. Malheureusement on se perd dans les méandres et les détails incongrus de la tuyauterie de la douche, et au bout d’un moment j’ai eu plus envie de bailler que de rire. A moins que ce soit d’aller me laver les mains… (à l'anglaise.)

Difficile de tenir le lecteur en haleine avec un tel sujet, ou alors il faudrait posséder le talent d’un Francis Ponge.
Présenté sous la forme d’une lettre de réclamation à un fournisseur "Entreprise les bons tuyaux" à "Dutrou-les-Bains" : un humour décidément primaire.

   Roxanne   
19/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est distrayant, très bien écrit et délicieusement absurde.

J'avoue avoir recherché les illustrations sur le site mais n'y parvenant pas, j'ai entrepris d'écrire à Monsieur de Mesnilles afin qu'il m'en transmette une copie.

Bien cordialement,

Roxanne

   Provencao   
20/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Cox,

Très original cet écrit et belle intuition qui relève d'une idée de l'absurde, sans raisonnement ou justification d'une étrangeté saugrenue devant cette mécanique des fluides...

J'ai bien aimé cette tonalité caractéristique.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Yakamoz   
20/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une histoire loufoque et absurde, menée tambour battant, où le narrateur se trouve aux prises avec une douche devenue infernale, à la suite de l’intervention d’un étrange artisan. Ça commence gentiment avec des massages et de la musique, puis les tuyaux deviennent agressifs, jusqu’à ce que la femme de ménage actionne le fameux bouton 36c. On entre alors dans une autre dimension qui se termine par le feu nucléaire !

L’écriture est recherchée et précise, la lecture fluide et agréable.

Un texte original sous format lettre, savoureux de l’en-tête au post-scriptum !

   Vincente   
20/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
J'ai adoré la mécanique du fluide de l'écriture, inspirée, insolite, très rigolote, pleine de ressorts et de puissance littérairement humoristique, jusqu'à ce que je bute sur la fin juste après un de mes passages préférés :
" Sachez simplement qu’elle impliquait conjointement (trop conjointement) le tubulaire 64a et l’orifice 2a., ce qu’un homme élevé dans la crainte de Dieu et des suppositoires ne saurait apprécier, je vous le dis tout net. À noter que Mathilde, trompée par quelques détails anatomiques et néanmoins fortuits, a pu imaginer le contraire (c’est du moins ce qu’il m’a semblé comprendre des hurlements qu’elle a laissé échapper dans sa fuite).".

Oui en tombant sur l'outrance narrative de la dérive nucléaire finale, j'ai senti le récit perdre pied de façon fort inutile, inappropriée je dirais même. Étonnement à ce moment, j'ai pris conscience que le loufoque du propos était paradoxalement "crédible" et que d'un coup, le geste nucléaire le rendait complètement improbable, troublante sensation…
À moins que l'auteur ait compté sur ce coup de trop pour faire exploser son affaire qui de fil en aiguille semblait lui échapper et ne plus pouvoir s'arrêter, gargarisé en quelque sorte par la réaction en chaîne qui peut survenir dans quelque mauvais accident nucléaire ?

   Geigei   
20/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
C'est un texte amusant. Un délire façon Quentin Dupieux, celui de "Fumer fait tousser".

L'écriture est cohérente, puisque Jacques est un Gentilhomme.
La référence à Bernoulli dans l'adresse du plombier m'a réjoui.
Un détail planqué au fond de la planche, comme les gags de la coccinelle de Gotlib...

Et le P.S. m'a ravi aussi^^

   Malitorne   
21/11/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un texte jubilatoire où vous avez lâché les chevaux on dirait. On pense évidemment à tous les maîtres de l’absurde (Devos, Desproges, Popeck…), dont les sktechs finement léchés délivraient des montagnes d’absurdités dites sur un air très sérieux. Votre histoire pourrait d’ailleurs être racontée sur scène sans problème.
J’imagine bien le pauvre homme, gentleman jusqu’au bout, écartelé dans sa salle de bain en se demandant ce qui lui arrive… jusqu’au paroxysme qui frise l’indécence. Bonne Mère ! (accent marseillais)
Vous êtes peut-être allé un peu loin dans la démesure mais il n’est jamais évident de trouver le juste milieu dans l’humour. Équilibre subtil dont vous vous êtes plutôt bien tiré.

   in-flight   
22/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
J'avais bien la scène en tête, j'ai rigolé donc pour moi c'est réussi.

Le "Protocole Colère Divine" est sans doute excessif mais quand on est sur l'autoroute, on ne regarde plus le compteur parfois. Et petit détail qui compte (car placé dès le début), le nom du bled est un peu "cliché".

Sinon, bravo !

J'ignore s'il a été cité dans les commentaires, mais j'ai pensé aux "Cronopes et fameux" de Julio Cortazar: une synthèse. Je pense que cela vous plaira si vous ne connaissez pas déjà.

   Cleamolettre   
23/11/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonsoir,

Merci pour cette lecture jubilatoire qui m'a, en crescendo, fait sourire puis éclater de rire.

Tout est soigné, jusqu'aux détails des adresses de l'en-tête de la lettre, du nom des rues au nom de la ville. Mais on est alors encore dans un humour de jeux de mots et d'allusions assez classique, c'est plus tard que le texte prend son envol vers l'absurde et n'hésite pas à en fouiller chaque recoin, jusqu'à tout exploiter sans jamais céder à la facilité, quitte à impliquer conjointement un orifice 2a avec un tubulaire dont j'ai oublié le nom mais pas la fonction hilarante (avec une chute surprise en PS).

Le style est parfait, fourmillant de petites trouvailles, de figures de style avec notamment un zeugme dès le début, mais surtout délicieux de pince sans rire et de politesse outrée.

Le fond n'est pas sans rappeler "les temps modernes" non pas dans le traitement, moins poétique, mais dans le cocasse de situation d'une machine qui s'emballe et dont l'homme est victime. Mais ici c'est poussé au bout jusqu'au feu nucléaire (j'ai vérifié, ouf, l'Alaska n'est pas, encore, touchée). C'est peut-être mon bémol, il me semble qu'on passe un peu trop vite au protocole Colère Divine, peut-être qu'un petit palier avant aurait été bénéfique, mais c'est pour chipoter uniquement !


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