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Policier/Noir/Thriller
DADANDSON : Les dormeurs du bus
 Publié le 17/02/11  -  19 commentaires  -  2661 caractères  -  243 lectures    Autres textes du même auteur

Quelques instants dans la vie de gamins paumés.


Les dormeurs du bus


Assis dans le bus.

La Fouine se tenait le bas-côté droit d’une main, saignant.

Les sièges orange vif couverts de graffiti lui paraissaient lointains. Son regard se perdait sur une planète orange.

De petite taille, il ne dépassait que de peu le mètre soixante, on lui donnait quinze ans, pourtant il en avait cinq de plus.

Son training neuf du matin créait toujours en lui une impression de bonheur, de toute puissance.

Il le voulait et s’était essayé à la vente de drogue.


Finalement, il le portait et il en était fier.


Près de lui, dans le bus, Bob’s, diminutif de « bobards » paraissait lui aussi pris dans le jeu des couleurs qui miroitaient, mais il ne l’aurait sûrement pas dit.

Toujours en confiance, il racontait avec de grands gestes comment il était devenu ce qu’il était et se vantait d’être un ami intime de la grande faucheuse, car il lui avait envoyé déjà quelques clients.

Tout le monde connaissait ses histoires et tout le monde les savait vraies, mais ils continuaient à l’appeler Bob’s.

Ses cheveux bien coiffés, sa chemise propre sonnaient faux avec le nez enfoncé, la mâchoire asymétrique et les ecchymoses qui se résorbaient déjà.


De l’autre côté du bus.

Reposait Mitch, le seul à se faire surnommer « Le Saint » en raison de saint Michel qui avait terrassé le dragon, mais cette fois-ci le dragon l’emporta. Il était brisé par l’une des journées les plus dures qu’il lui ait été donné de connaître ces cinq dernières années.

Cette fois, l’accrochage avait vraiment été rude et La Fouine en avait pris pour son grade. Mais ça ne tracassait pas Le Saint qui regardait, la tête posée contre la vitre, défiler le paysage, lui aussi absorbé par le jeu des couleurs.


Ils se connaissaient assez pour savoir qu’ils tiendraient.

Rien ne les arrêterait maintenant que La Fouine avait déclaré qu’il ne sentait plus rien du coup de couteau.


Bob’s se mit soudain à rire et découvrit des dents bien blanches, décidément avec lui rien ne collait.

Quelques minutes passèrent sans que personne ne dise quoi que ce soit. Chacun pour soi pensaient-ils, chacun à son tour.

Les dégâts de l’excitation étaient costauds et ils savaient ce qu’ils risquaient s’ils étaient pris ensemble, la priorité était de se faire oublier.


Dehors on devinait l’apparition prochaine d’une éclaircie et quand la luminosité monta dans le bus, La Fouine remarqua que les sièges étaient plus foncés en réalité.

Il s’étrangla quand il comprit pourquoi. Son regard déjà voilé passa une fois ou deux de Bob’s à Mitch avant qu’il ne s’endorme.


Assis dans le bus envahi par une nuée de keufs, La Fouine se tenait le bas-côté droit avec la main, mort.


 
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   jaimme   
11/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un beau texte, où, en quelques mots, les personnages ont acquis le statut de réalité. Une réalité que j'appellerais, à défaut d'autre idée là, "plastique". Oui, une réalité où quelques éléments très bien trouvés, donne une forme individualisée (et non caricaturale) à quelques gamins qui n'ont pas eu les moyens de grandir. Et ont laissé la vraie vie au vestiaire de l'amour, qui leur est resté inaccessible.
On leur crache dessus et on les plaint.
Chapeau.
Un mot en trop: le dernier. Trop évident.

   Anonyme   
15/2/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un instantané entre nouvelle et prose poétique. Imagerie fulgurante et assez fugace, regard porté sur un quotidien gris et servi par une écriture sans détour ni fioriture.

Un ensemble assez intéressant.

   Perle-Hingaud   
15/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Des personnages esquissés, mais qui sonnent juste à mon oreille. Inutile d'en dire plus. La dernière phrase, en ce sens, me semble trop explicite, à effacer. Le titre: pourquoi "les dormeurs" et non "le dormeur" ?

   Pascal31   
17/2/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un instantané d'une troublante âpreté. Les personnages, à peine esquissés, n'en sont pas moins attachants par la vision à la fois superficielle et noire qu'ils ont de leur avenir.
Une faiblesse, cependant : la fin est téléphonée, on se doute de l'issue dramatique dès la deuxième phrase.
Pourtant, ce court récit garde un impact fort.

   Lunar-K   
17/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je félicite l'auteur pour être parvenu, en si peu de mots, à conférer tant de consistances à ses personnages.
L'ambition présentée dans le titre est gigantesque. Présenter quelque chose comme un "Dormeur du val" du XXIème siècle. La fin est hélas trop attendue pour y parvenir. Quelques mots seulement, mince tentative pour nous faire croire que la Fouine s'en sortira, mais ils ne prennent jamais vraiment. Néanmoins, même sans surprendre, la chute est présentée d'une bien belle manière. Sur ce point, je rejoindrai Perle pour mettre en doute la nécessité de la toute dernière phrase, ce qui permettrait au moins de laisser planer l’ambiguïté.
Sinon, l'ensemble est très agréable, la lecture fluide : un bon moment.

   Anonyme   
17/2/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau texte. Court, mais qui vise là où il faut.
Un seule détail d'une phrase se tenait le bas coté droit d'une main : écrit comme ça, on comprend que c'est le bas coté droit (?) de sa main qu'il tient.
Même en relisant, j'ai pas compris de quoi il s'agissait avant que tu n'utilises en fin de texte une expression plus correcte.
"se tenait le bas du coté droit d'une main"?

   widjet   
18/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Pas mal du tout.

En peu de temps et de mots, l'auteur s'offre le luxe de dépeindre un tableau assez sombre d'une jeunesse désoeuvrée avec ce qu'il faut pour décrire un minimum (j'aime l'opposition noir - et toutes les références inhérentes à cette couleur, notamment la mort qui se profile - & couleurs plus vives).

Belle performance aussi de donner un peu de corps aux personnages, tout ça encore une fois en un minimum de lignes. J'aime le phrasé, lent - chouette positionnement de la ponctuation - qui donne l'impression que la scène se joue au ralenti, j'aime aussi la phrase du début qui cloture le texte avec la progression sur l'état de santé de La Fouine.

Deux trois chipouilles stylistiques (comme ce "l’une des journées les plus dures qu’il lui ait été donné de connaître ces cinq dernières années" peu clair et un peu lourd) et pour ma part, le terme "flics" aurait mieux convenu que "keufs" car 99% du texte est plutôt en langage sinon soutenu guère argotique (ce qui donne aussi un contraste intéressant avec le côté "caillera" de cette bande de loulous)

Nouvelle preuve qu'avec peu on peut faire beaucoup.

Essai concluant.

W

   aldenor   
18/2/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le projet de la nouvelle est intéressant ; cet instantané dans un lieu confiné. Les personnages sont bien tracés, avec des particularités, des petits détails, qui les rendent crédibles. On ressent la tension, l’excitation.
Mais je trouve que l’écriture est très améliorable et la ponctuation souvent défaillante.
Comme Gavroche « le bas-côté droit d’une main » me dérange, sans compter « saignant » qui tombe drôlement en fin de phrase.
« Son training neuf du matin créait toujours en lui une impression de bonheur… [] Finalement, il le portait… »
Dans la première portion de phrase « toujours » laisse penser qu’il porte son training depuis un certain temps ; « finalement » au contraire signifie qu’il le porte récemment.
« Près de lui, dans le bus, Bob’s… ». On est dans le bus, c’est dit d’entrée, la précision est superflue, donc lourde.
« Reposait Mitch, le seul à se faire surnommer « Le Saint » ». Pourquoi donc « le seul » ?
« Les dégâts de l’excitation étaient costauds » : on dirait que c’est l’excitation elle-même qui a causé des dégâts.
La fin est trop directe, trop explicite. Et puis, peu avant il est dit qu’il s’endort, ensuite il est mort…

   alpy   
19/2/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte court -peut-être trop-, fort et efficace.
Le noir se mélange à d'autres couleurs mais il reste noir.
L'écriture est correcte et la lecture fluide.
Bonne continuation,
Alpy

   Anonyme   
24/2/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé ce texte, plein de poésie, et qui sonne un peu comme un conte moderne. Un instantané où n'est dit que l'essentiel, les courtes descriptions des protagonistes étant suffisamment parlantes. Certain passages m'ont fait supposer que ces jeunes étaient sous l'emprise de stupéfiants : "planète orange", "pris dans le jeu des couleurs qui miroitaient". Ou est-ce seulement l'effet de la montée d'adrénaline ? Mais ce n'est pas nécessaire de le préciser, à mon avis.
J'ai relevé tout de même quelques maladresses :
"La Fouine se tenait le bas-côté droit d’une main, saignant." J'ai cru que c'était la main qui saignait...
"le seul à se faire surnommer « Le Saint » " Pourquoi préciser le seul ?
"l’une des journées les plus dures qu’il lui ait été donné de connaître" Je trouve la formulation un peu lourde, c'est un cliché d'écriture dont le texte n'avait pas besoin.
"Les dégâts de l’excitation étaient costauds" Costauds ne me semble pas très approprié.
Mais ce sont de petites choses.
Je répète que j'aime beaucoup la place donnée à la lumière et aux couleurs : c'est ce qui donne au récit cette dimension poétique.
Enfin, j'ai senti une réelle compassion pour ces gamins paumés, et cet angle de vue m'a beaucoup émue.
Merci pour cette lecture très agréable.

joceline

   Selenim   
9/3/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le problème avec un texte aussi court, c'est qu'il doit être irréprochable. Il est évident qu'un auteur ne peut esquisser l'ombre d'une intrigue en si peu de caractère. Il faut donc jouer à fond sur le style et l'ambiance.

A mon avis, c'est une demi réussite. L'ambiance me semble trop morcelée car elle s'appuie intégralement sur les trois zozos de l'histoire. On saute de l'un à l'autre sans réelle cohérence et ça fissure l'atmosphère. Il manque à mon gout un liant.

Pour l'écriture, elle a sa touche, c'est indéniable. Personnelle et pétillante avec une larmiche de mélancolie. Ça me plait. Par contre, comme évoqué en guise d'intro, il faut être irréprochable. Mais j'ai relevé quand même pas mal de boulettes.



La Fouine se tenait le bas-côté droit d’une main, saignant.

Même si le saignant placé à la fin e la phrase est là pour appuyer l'effet de la chute, il sonne mal.

il ne dépassait que de peu le mètre soixante
Pourquoi alourdir autant la phrase. Il dépassait de peu le mètre soixante aurait peut-être suffit.

comment il était devenu ce qu’il était Peut-être remplacer était par est ?

sa chemise propre sonnaient faux avec le nez enfoncé.
C'est la chemise qui a le nez enfoncé ?

La Fouine remarqua que les sièges étaient plus foncés en réalité.
En réalité me parait mal placé dans la phrase voire inutile.

Des détails, oui, mais qui nuisent à la qualité général du texte. Et sur un microrécit, ça pèse lourd.

Selenim

   Coline-Dé   
17/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un drôle de texte que j'ai ressenti comme ces peintures chinoises où en trois coups de pinceau, l'artiste fait vivre un poisson qu'on voit presque frétiller...
C'est plein de trous, c'est en pointillé...
Vraiment une écriture personnelle et qui n'a pas besoin de nous tartiner des descriptions de trois pages pour qu'on y soit. Très fort.
J'ai juste tiqué sur "le bas-côté de la main". Bas-côté, ça fait route, non ?

   Anonyme   
17/3/2011
J'ai trouvé le style trop saccadé, et l'argument un peu facile ; des malfrats dans un bus, on ne sait pas pourquoi, ils ne font rien, oh finalement La Fouine est mort !
Le manque d'histoire, de tenants et aboutissants, explique pourquoi les personnages sont présentés à la file, comme balancés dans la figure du lecteur sans vraiment être mis en relation les uns avec les autres... Si en revanche il y avait une histoire, cette manière de faire gênerait, à mon avis, car passer dans une galerie de portraits ne permet guère de se faire une idée de l'environnement et de l'action en cours.

   Charivari   
17/3/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
D'un côté, j'ai trouvé que le style était très bon, les personnages, saisis sur le vif, croqués en deux ou trois phrases avec talent.

Par contre, je ne suis pas très convaincu par "l'archange Saint Michel", qui pour moi dénote beaucoup dans l'ambiance, et d'un autre côté, certaines tournures m'ont un peu gêné :
Il le voulait et s’était essayé à la vente de drogue. Finalement, il le portait et il en était fier. -> je ne suis pas bien sûr d'avoir compris à quoi se réfère "le"
en raison de saint Michel qui avait terrassé le dragon, mais cette fois-ci le dragon l’emporta -> je n'arriva pas bien à voir ce qui motive ici un passé simple
sa chemise sonnait faux avec le nez défoncé -> une chemise sonne ? Une chemise avec un nez ?
la luminosité monta dans le bus -> je la trouve vraiment bizarre cette tournure

Enfin, je m'interroge sur la finalité de ce texte : pas d'histoire, juste une galerie de personnages. On se demande quelle est l'intention de l'auteur

Pour toutes ces raisons, je n'ai pas vraiment réussi à entrer dans ce texte.

   Anonyme   
28/3/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
l'ambiance est parfaitement décrite en peu de mots; noire, avec les personnages qui vont avec, le tout dans un silence pesant...

un seul regret, ne pas voir les personnages évoluer dans un texte plus long.
sinon c'est réussi;
bravo.

   Bidis   
13/4/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pour moi, c'est un bon texte, écrit de façon juste du point de vue des images même si l'écriture est perfectible. C'est en tout cas plaisant à lire.
Ce serait un bon passage dans un roman, mais pour une nouvelle, il manque quelque chose, par exemple la scène qui précède, où le personnage reçoit le coup de couteau, alors ce serait vraiment très bien.

   victhis0   
13/4/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
un vrai texte d'auteur avec une vraie plume ; une ambiance très présente et une intrigue en creux suffisemment induite pour qu'on se rejoue la scène avec crédiblité. Je suis d'accord avec mes petits camarades sur qqs pétouilles déjà évoquées (mort comme dernier mot, le côté droit d'une main, saignant.
Mais je ne vais pas bouder mon plaisir de lecteur pour ce texte compact et épais; noir et glauque sans emphase

   Menvussa   
2/7/2011
 a aimé ce texte 
Un peu
C’est très court. Ça n’est pas pour me déranger mais quand on fait court, il faut aller à l’essentiel. Le monde orange, la taille… Je pense que ça n’apporte rien.

La fin est téléphonée, pas forcément important si l’on veut principalement souligner une ambiance mais là, je n’accroche pas trop.

Il y a de l’idée ; le lieu, un bus, juste après un coup foireux, je trouve cela original.


« La Fouine se tenait le bas-côté droit d’une main, saignant. » Ça fait un peu steak, non ?

   carbona   
5/8/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai aimé la chute qui en était véritablement une pour moi. Je n'avais pas du tout saisi que les personnages étaient dans un fourgon de police.

J'ai eu du mal à accrocher avec les descriptions des personnages. Un peu trop d'implicites à mon goût, j'aurais aimé, sur un court texte comme celui-ci, des descriptions plus franches dans un langage plus direct, qui me parle davantage.

A vous relire !


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