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Brèves littéraires
Dimou : Adieu éternité
 Publié le 20/04/25  -  9 commentaires  -  1633 caractères  -  95 lectures    Autres textes du même auteur

L'éternité n'est guère plus longue que la vie.


Adieu éternité


La lune meurtrit la houle, la brutalisant de son zénith, le ciel a des allures de germe et la mer une pâleur de marécages. L'astre morflu s’apprête déjà à son sursaut au large. Ce n'est que liqueur d’ombres, je ne prends pas sa suite, je laisse l’assise à la prochaine mue. Cheminer ! Cheminer je me disais, ouvrir ce chapitre, non vers un autre monde, mais dans cette idée continuée d'horizon, volatile de départ, mais lourde d’arrivée. Je suis hagarde du haut de mes 19 printemps. Amour, moi qui aurais tant voulu réinventer le monde et te connaître, berce-moi transporte-moi ! me suis-je ainsi longtemps évadée. Mais les oreilles ont des murs ici-bas y a rien à faire. Un millier de cerveaux vapeur et voilà. Le cœur fossilisé je rends la nature, le sel, l'amer, le ciel et la lune, une lune à la sublimité d'étoile, mordante de chaleur. J’en peux plus de croquer sur le quartz. Je vais monter au lever de lune et c'est pas si mal. Tout m’est égal. Cette soirée n'en assiégera pas une autre, pas un bal de plus, de ceux déjà chargés du tumulte prochain. Feu de camp, mon artifice de chambrée, mon ultime compagnon, je souffle sur notre déclin par ces quelques mots, et j'arme le chien :


2114. Belle année pour en terminer.


Les champignons auront fait leur ouvrage, les cratères sont de pénombre et de cendres, puis un enfer en vaut bien un autre non ? La Terre pour moi seule, c’est trop, trop pour que mon cœur s'y tente.


Je referme le grimoire de l'humanité.


Le chien est armé. Comme promis.


Adieu éternité.


_________________________________________

Ce texte a été publié avec un mot protégé par PTS.


 
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   Gouelan   
31/3/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Une atmosphère de fin du monde, sinistre à souhait. Comme une ombre projetée sur un ciel marécageux et ce "sel l'amer". On y trempe, ça colle, c'est gluant.

Quand la vie se fait éternité, oui, autant en finir avec l'humanité. L'éternité n'est pas humaine.

Je ne sais pas si j'ai saisi toutes les images dessinées par l'auteur, mais j'ai aimé l'ombre dessinée dans ma tête, ce tumulte bercé, cette vapeur fantomatique, cette lune croquée.

Merci pour cette berceuse meurtrie.

   Donaldo75   
7/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
La force de ce texte réside dans sa tonalité. Le format court de la brève littéraire permet d'aller à l'essentiel; il ne reste plus alors - mais c'est là que se trouve la difficulté du genre - qu'à habiller l'ensemble par le style, le ton, le mode narratif, de manière à percuter la lecture et à laisser au lecteur une réelle impression. C'est le cas ici, tout est réussi que ce soit dans l'usage d'images poétiques pour assoir la tonalité, le découpage qui met en avant ce qui est important. La fin par exemple est détachée visuellement du pavé de départ, ce qui amplifie l'impression de désespoir, d'isolement. Bref, il y a de la matière pour un long commentaire composé voire une analyse discussion sur le thème lui même et je suppose que d'autres se lanceront à l'assaut de cette colline.

Bravo !

   Myndie   
20/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
_Bonjour Dimou,

Je dis bravo moi aussi ; tu as relevé avec brio le défi de la Brève littéraire, exercice d'écriture plus difficile qu'il n'y paraît à première vue.
Tout y est, la brièveté du récit, son originaité, sa force, la violence contenue dans les quatre courtes phrases de la chute, sans oublier la poésie qui se dégage de belles trouvailles et d'expressions finement imagées :
«la mer une pâleur de marécages »
«une lune à la sublimité d'étoile, mordante de chaleur. »  
« Je referme le grimoire de l'humanité. »
Il me plaît aussi beaucoup de trouver une sorte de sororité avec le personnage de mon « Moesko Island » ; à situation différente, même découragement désespéré, même état d'esprit.

Merci pour cette dystopie (prémonitoire qui sait?)

   Provencao   
21/4/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Dimou,

" Je referme le grimoire de l'humanité " L’éternité de vie est-elle là ? elle paraît transgressive des sursauts au large que l’éternité avec cette idée du coeur fossilisé en son absolu.

Belle expression de l'adieu éternité.
Belle version poétique.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   papipoete   
21/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Dimou
Du haut de mes 19 ans, j'ai déjà fait le tour de ma vie, où rien ne m'a souri
J'aurais aimé aimer ; j'aurais aimé être aimée ; mais rien de tout cela
j'aurais voulu refaire le Monde...d'autres le démolissent le Monde, ces êtres immondes
Y parait que jadis, ce devait être en 2024/2025, d'un revers de stylo, un grand blond y parvenait à la perfection...
90 ans plus tard la Terre rend son dernier souffle ; je referme mon histoire
NB est-ce la première, ou la millionnième mort de notre planète ? mais bien que toute neuve, si elle vient à renaître, il se trouvera toujours des tsars avides ; des cowboys assassins de sioux ; et d'honnêtes citoyens opprimés, qu'un Mauser ou Colt apaisera pour l'éternité.
" l'astre morflu s'apprête à son sursaut au large... " belle image
un texte que l'on pourrait montrer du doigt " bouhhhh, le pessimiste ! " ben non, le réaliste ! "
et pourtant, de mon bureau, je regarde les pâquerettes du pré, et le coq du clocher qui s'en fout

   Dimou   
24/4/2025

   Cyrill   
26/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J’ai lu et relu cette brève, Vadim, et ne sais encore comment exprimer l’impression qu’elle me fait. C’est peu dire que je la trouve poignante. Elle m’échappe lorsque je crois toucher du doigt ce qu’elle transmet de désespérance.
Les métaphores dépassent l’entendement, la poésie trône en maître-mot dans ces lignes, l’imaginaire est sans barrière et s’il y a une contrainte c’est celle de la beauté. C’est aussi sublime que sans espoir… Vivement qu’on y soit, « un enfer en vaut bien un autre ».
Pas un bémol, ni de virgule à regretter.
Merci !

   Eskisse   
26/4/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Dimou,

C'est je crois, la tonalité de désespérance qui me restera après avoir clos cette lecture mais aussi les images toutes plus personnelles et inédites que les autres.
Ce qui me frappe aussi c'est que le lecteur est placé devant un paysage d'immensité mais qu'on n'est pas sûrs que la narratrice soit devant. Je veux dire qu'il n'y a pas de précision quant au lieu qu'elle choisit pour sa fin. Elle a déjà quitté les lieux.

   Vilmon   
30/4/2025
Bonjour,
Désolé, contrairement aux autres commentaires, pour moi c’est illisible. Et là vous serez offensés, insultés et indignés que je critique ainsi une « Grande Littérature » qui est honorée de tant de plumes.
Je lis les mots et leur assemblage est un chaos qui n’a pas de sens. Je n’en retire aucun plaisir à lire ou à me casser la tête pour trouver une signification. Alors, de mon point de vue, l’auteur n’a pas réussi à transmettre le récit qu’il veut partager aux lecteurs, c’est une communication confuse.
Afin de limiter votre mépris pour ce commentaire, puisque je suis un « casseur de party », je ne mets pas de note d’appréciation.
Vilmon


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