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Humour/Détente
dom1 : Les catacombes du désir…
 Publié le 28/04/23  -  8 commentaires  -  4306 caractères  -  83 lectures    Autres textes du même auteur

Bande !


Les catacombes du désir…


Il est là malgré tout, mais pas forcément à la bonne place, au bon endroit, dans la bonne cavité cérébrale. Il prend des allures de mendiant, de despote, diront certains. Le mien, pour ne rien cacher aux aficionados de la vérité, s'est quelque peu émoussé sur les roches rugueuses de la lucidité. Je l'avoue… Serait-ce l'âge ?


En effet, l'âge, le grand âge ne se cache pas derrière son petit doigt ankylosé. Il oblige à modestie, voire même, à certaines médiations érotiques solitaires, tant les complications arthritiques s'imposent aux fantasmes qui bougent encore.


Pourtant, j'ai réussi à relever la tête (et le reste) en tordant le cou à l'évidence qui voulait catacomber mes velléités non assouvies. Non pas qu'elles fussent inadéquates ou extravagantes, mais parce que l'idée chère à Romain Gary selon laquelle : « Après cette limite, le ticket n'est plus valable » faisait son nid de coucou dans mon cerveau interrogatif ; avec la formule suivante, certes plus modeste, mais tout aussi envahissante : « Est-ce encore de ton âge ? »


Bien sûr que oui, serait-on tenté de répondre au frêle jouisseur que j'étais en passe de devenir. Oui ! mon ami, on peut encore jouir de la vie sexuelle ! Oui, tu peux aussi en mourir ! Et alors ? Y a-t-il plus belle mort que celle-ci ? Molière n'a eu de cesse de démontrer le contraire et le bien-fondé mental de mourir sur scène, et tu nierais son génie ? Oui, tu as raison, ton corps n'est plus celui de tes vingt ans. Et alors ? Bouge ! Fais du sport ! Manie les haltères, les poids, les agrès, les pédales, les skis, ce que tu voudras, mais bouge ! Bouffe de la basket, du maillot, de la potion énergisante. Et que fais-tu des progrès de la médecine ? Oui, cette pilule-là est efficace :


Prends-la ! Prends-la, cette petite pilule bleue !


Qui t'en empêche ? Jésus ou le diable ? Les deux se cacheraient-ils dans la même oraison funèbre dont ton égo ferait l'éloge ?


Bande, mon vieux, bande ! Bande de toutes tes veines tendues comme des strings ! Ne lâche rien de ton désir ! Tu lui dois tant que tu ne peux le laisser choir dans le caniveau de l'oubli. Combien de fois t'a-t-il apporté plénitude, ce désir ? Ne compte pas, tu en aurais pour la nuit et bien plus encore. Non, profite plutôt de la nuit prochaine pour inviter cette femme, ta voisine, tu sais bien, celle qui t'a fait bander dès lors que as osé lui dire bonjour, et qu'elle t'a parlé, ex abrupto, de sa tondeuse qui refusait implacablement de démarrer ; avec cette voix suave qui est restée scotchée à tes synapses attentifs au moindre effet d'annonce :


– Je ne sais pas ce qu'elle a en ce moment, elle ne veut rien savoir. Ça doit être le gicleur…


Tu t'en souviens ? Comment oublier ces mots-là, cette invite-là, si ce n'est à être devenu l'ombre de ce que tu as été ? Ne te résigne pas : invite-la ! te dis-je, ami visiteur de catacombes, tu ne le regretteras pas ! Et quand bien même ce serait un bide, une gamelle, un râteau, une pince à vélo ; ainsi, mon ami, te reviendra la toute première fois où, boutonneux, la langue pendante, Amélie, Doriane, ou Isabelle (peu importe), t'a dit :


– T'es pas vraiment mon style mais ça fait rien, en ce moment je suis à sec avec les garçons, et puis, t'as une putain de mob. Comment t'as fait pour te payer ce truc-là ?


Et toi de répondre :


– Ben, c'est mon père qui me l'a offerte à mon anniversaire…

– Putain, trop la classe ! qu'elle a répondu.


Rappelle-toi : quinze jours après, tu l'embrassais sur la bouche tandis que ta poche se gonflait comme une baudruche d'un objet qui n'avait pas encore servi en dehors de tes mains…

Et ne viens pas dire que les femmes de ton âge sont moches ou toute autre chose du même acabit ! Toi non plus, mon ami, avoue que tu n'es plus Brad Pitt, si tant est que tu le fusses un jour. C'était il y a longtemps ? Je me doute, mon ami, je me doute…


Ami, le désir n'a pas frontière, ni limites. Et si tu bandes sur la pointe des pieds, c'est quand même le signe que tu marches encore…

Mon frère, les catacombes du désir sont dans ta tête, allume la lumière, sinon l'obscurité prendra une place de choix, celle du dernier soir, celle de la dernière heure.

N'oublie pas : l'obscurité se nourrit de renoncements. C'est sa raison d'être…


Alors bande, mon frère : bande !


 
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   Asrya   
28/4/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Le texte se veut aborder une thématique qui est probablement trop souvent laissé de côté, et je salue l'intention de redonner cet élan de noblesse à ce membre dont la vieillesse amène à l'impuissance.

Vieillesse ou non, car il n'y a pas d'âge pour avoir du mal à "bander". Contexte psychologique, social, traumatisme, baisse de libido pour différentes raisons, malgré la volonté d'avoir une excitation, certaines personnes ne peuvent s'y résoudre et pour cause, cela ne se "contrôle" pas.

Le développement du sujet me paraît trop incertain et manque de détails pour que l'on s'y plonge réellement et que l'on compatisse avec ceux qui souffrent de cette apathie de la verge.

Un grand merci à toutes les Amélie, Doriane, Isabelle, qui ont participé à ces afflux sanguins, malheureusement, un nom, un corps ne suffise pas toujours à ouvrir les vannes.

Le sujet me paraît effleuré, et bien que le texte soit court, il s'embourbe dans des directions mal dirigées au fil de la narration (va-t-il finir par la prendre cette petite pilule bleue ? N'a-t-il pas de problème cardiaque qui l'en empêcherait ? Se sent-il pétri de honte ? Mâle alpha en déchéance de virilité ? Il manque la dimension intime et personnelle du personnage pour pleinement accéder à la lecture).

Bref, l'ensemble me paraît sous pesé, il y a manière et matière à développer davantage.

"Et si tu bandes sur la pointe des pieds, c'est quand même le signe que tu marches encore" --> j'ai bien aimé l'image ; le reste me paraît assez léger.

Merci pour le partage, au plaisir.

Lu et commenté en espace de lecture

Édit : après relecture j’ai trouvé mon évaluation très dure, j’ai rehaussé

   jeanphi   
28/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Bonjour,

Une nouvelle présentant fort peu d'intérêt dans l'esprit d'un jeune trentenaire. Même transposé à ma génération, un tel sujet sous un tel angle d'approche m'eut sans doute rebuté.
L'auteur a-t-il fourni un effort de contenu et de longueur suffisamment rigoureux à l'obtention d'un résultat littéraire ? Je ne sais pas si la réponse me plairait ...
Plus sérieusement, la recherche d'image, le ton dynamique et la concision en font sans doute un petit speech à présenter à la tranche sexa/octogénaire afin de recueillir des avis plus fiables quant au fond.
À bon entendeur, ...

   plumette   
11/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
bof, pour le respect du thème.
il ne suffit pas de mettre les mots ombres et lumières dans un texte pour que celui-ci soit respecté !
Quant au sujet, je le trouve digne d'intérêt car la vie sexuelle du senior bien avancé reste trop souvent un sujet tabou;

mais ici, je trouve le traitement très basique et sans grande surprise. La forme d'adresse à soi-même pour s'encourager est opportune car sans doute est-il est rare de partager ce genre de pensées et difficultés avec ses meilleurs potes.

un bon point pour la brièveté!

je crois vraiment qu'avec un tel sujet on pouvait faire plus subtile.

   Donaldo75   
14/4/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je dois avouer que ce texte m’a fait marrer. Dès le titre, il tape fort sur un sujet pas forcément toujours mis en avant. Et il aborde le thème avec des retours en arrière pas piqués des vers sans tomber dans le zim boum boum - ou crac boum hu pour les plus vieux, la génération Dutronc - potache des adolescents attardés. Certes, pour celles et ceux qui aiment lire des traités de sociologie déguisés en nouvelle, ce texte ne va pas rester dans les mémoires. D’aucuns pourraient invoquer un manque de profondeur. Eh bien, moi j’aime le côté rock’n roll décalé de cette narration. Elle me balance à la tronche de bons vieux gros clichés à la Motul qui en réalité ne sont pas convenus parce que mine de rien c’est comme ça que ça se passe, du moins dans mon imagination, quand le gicleur ne veut plus fonctionner ou que le démarreur est en rade ou que sais-je encore de pas franchement mécanique quantique mais complètement humain dans le sens d’homo sapiens qui ne sait pas encore tout.

Et puis, ça me change des petits textes bien « square » plus proches du bal musette ou de la sonate façon Richard Clayderman que de la bonne vieille composition binaire des Cramps (cherchez le jeu de mots, il y aura un stock de pilules bleues pour les personnes l’ayant déniché).

Bravo !

   Disciplus   
28/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Le style se veut enjoué, un brin ironique, mais donne une impression d'éparpillement.
Le désir, si c'est le thème du sujet, me semble peu mis en exergue. Si c'est la sexualité des seniors, sujet délicat à traiter même en Humour-Détente, il eut fallu forcer le trait pour que le lecteur sourit. (Si c'est un éloge de la pilule bleue, il nous manque les résultats,)
Dialogues non probants dont la nécessité me paraît anecdotique..
Prudence : "Catacomber" (Néologisme) mes velléités non assouvies = phrase quelque peu "capillotractée".
Mon conseil( si je puis me permettre) : "Alors écris, mon frère : écris !"

   Malitorne   
30/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
J’ai l’impression d’une tempête dans un verre d’eau. Beaucoup de rodomontades pour pas grand-chose à la fin. J’aurais aimé que le narrateur culbute la voisine au gicleur comme la vieille garde napoléonienne enfonçait les lignes ennemies, sabre au clair !
C’est amusant mais inabouti, vous avez gardé le frein à main alors que pourtant vous étiez parti dans de l’osé. Quand on ne cesse de clamer « bande » il faut aller jusqu’au bout de sa verve, sinon ça fait un malheureux pschiiit.
Le style est plaisant, sans plus. En espérant vous voir aussi du côté des commentateurs de nouvelles.

   Anonyme   
30/4/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
"Le sexe de l'homme est la chose la plus légère au monde : une pensée suffit à le soulever."
(Frédéric Dard, cité de mémoire)

Après avoir lu votre nouvelle, je me suis demandé pourquoi elle m'attristait malgré son ton volontariste, voire allègre, plutôt bien rendu à mon avis, son côté "ode au plaisir" et l'autodérision qu'y manifeste le narrateur. Après avoir laissé reposer dans ma tête, j'en arrive à la conclusion que c'est l'appel à la performance que je crois y lire qui me dérange ; il n'est pas tant question de plaisir, me semble-t-il, que de se prouver qu'on "peut" encore, qu'on n'est pas impuissant, pas encore, que le lion rugit encore dans la savane. Et c'est cela qui m'attriste, parce que cette résistance, ces derniers feux, constituent à mes yeux un combat d'arrière-garde. Quand il sera définitivement perdu, que sera le désespoir du narrateur ? Il me fait penser à une femme luttant pied à pied contre l'outrage des ans en recourant aveuglément à tout un arsenal, crèmes, produits astringents, finalement le botox et le bistouri, qui persiste à prendre des mines d'adolescente. Je me dis que chaque âge apporte son lot et qu'on l'appréciera mieux en l'embrassant dans sa complexité et ses contraintes.

Alors je ne puis dire que j'aime un texte écrit a priori pour me détendre et qui me plombe l'humeur !

   JohanSchneider   
1/5/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Comme c'est difficile, n'est-ce pas, de manier la distanciation et le second degré ?

Ce qui vous sauve d'un jugement plus sévère, c'est que vous avez eu l'habileté de ne pas trop en faire.

Méritoire car comme le chantait Brassens "La bandaison papa ça ne se commande pas", l'excès de confiance en ses moyens aussi, parfois.

Bravo pour avoir su éviter cet écueil.


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