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Science-fiction
Donaldo75 : Dernière mission
 Publié le 10/07/22  -  15 commentaires  -  6078 caractères  -  143 lectures    Autres textes du même auteur

Nous piétinerons éternellement aux frontières de l'Inconnu, cherchant à comprendre ce qui restera toujours incompréhensible. Et c'est précisément cela qui fait de nous des hommes.
(Isaac Asimov)


Dernière mission


L’aéronef entra dans l’atmosphère. Paul laissa l’intelligence artificielle gérer l’atterrissage. Il pensa à Sara. Sa femme s’inquiétait quand il partait aux confins de la galaxie, sur des mondes dangereux.


– C’est la routine. Je pars inspecter une planète désertique.

– Comment sais-tu qu’elle est inhabitée ?

– J’ai lu les relevés télémétriques réalisés par les sondes. Il n’y a pas de vie sur cet astre, malgré sa géologie active et ses conditions propices. Et puis, c’est ma dernière mission de terrain. Ensuite, c’est promis, je remise ma combinaison au placard.


Sara avait boudé. Paul comprenait ses inquiétudes. Ses missions l’envoyaient seul dans l’espace, uniquement assisté d’une intelligence artificielle, à des distances tellement lointaines qu’il fallait des jours à tout message pour atteindre une borne de secours. C’était son idée de l’aventure, prendre des risques dans un infini froid et inconnu, loin des certitudes et du confort. Sara l’avait épousé en connaissance de cause ; il ne lui avait pas menti sur ses aspirations et ses rêves. Seulement, après vingt-cinq ans de mariage, deux enfants et un tiers de son existence passée dans l’espace, il était temps pour lui de raccrocher, d’ancrer définitivement ses pieds sur la terre ferme.


***


De fines gouttes d’eau tombaient du ciel. Des volutes de vapeur soufrée sortaient des antres du volcan. Le paysage aride paraissait encore plus beau dans ce concert chimique. Paul pensa aux légendes d’antan, quand les déesses et les dieux manifestaient leur passion en choquant les éléments. Béa, l’intelligence artificielle, interrompit ses pensées.


– Les analyses sont bonnes, Paul. L’atmosphère est viable et la gravité conforme.

– Quelle est la fenêtre de tir pour la première sortie ?

– D’ici une heure et demie.

– Tu peux préparer mon matériel.


Paul ressentit la montée d’adrénaline de l’explorateur quand il se préparait à fouler un sol inconnu. Il adorait cette sensation. À cet instant, il regrettait sa décision de tout arrêter, de prendre un poste sédentaire au centre de commande mais Sara avait raison ; tout avait une fin, même l’aventure. Il lui resterait des images merveilleuses, celles de planètes fabuleuses, de mondes parfois aquatiques, parfois ensablés, noirs, blancs, bleus, rouges, plats, montagneux. Beaux.


***


La mission touchait à sa fin. Avec l’aide de Béa, Paul avait suivi toutes les étapes de la procédure d’exploration jusqu’à l’envoi des informations. Bien que sujette à un climat agité, la planète lui plaisait. Elle risquait même de figurer parmi ses meilleurs souvenirs. Il n’expliquait pas cet attrait pour un monde privé de toute vie biologique, assez hostile parfois. Il trouvait cette planète romantique. Il se souvint de sa récente discussion avec Béa.


– Tu dis que cette planète a connu la vie ?

– Oui, Paul.

– Pourtant, il n’existe nulle trace de ce passé, aucun fossile.

– C’est exact.

– N’est-ce pas surprenant ? Avec notre technologie, rien ne peut nous échapper.

– En théorie.

– Tu es bien mystérieuse.

– J’énonce des faits. La théorie est une croyance. La réalité peut s’avérer différente.

– En clair ?

– Je pense que la planète a dévoré ses enfants et digéré toute forme de vie.


Paul avait tressailli. Le plus étonnant n’était pas la thèse élaborée par Béa mais la façon dont elle l’avait formulée. Béa était une intelligence artificielle. À ce titre, elle raisonnait de manière logique, presque mathématique, sans user et abuser de symboles, même pour vulgariser des concepts trop compliqués pour le profane. Pourtant, elle avait utilisé cette fois-ci une image symbolique, proche des religions d’antan, quand un dieu cruel avalait ses enfants par crainte de se voir un jour détrôné.


***


Paul avançait bien dans ses travaux de clôture. Il terminait de vérifier les balises au sol conçues pour continuer les mesures d’ici la prochaine mission. Elle serait plus longue, avec un équipage conséquent. Les analyses des relevés avaient donné leur verdict : la planète était viable et disposait de nombreuses ressources naturelles faciles à exploiter. Le centre de commande allait probablement mandater un programme de mise en conformité, avec pour but ultime la colonisation de ce monde désertique. Ce scénario était peu fréquent dans la vie d’un explorateur, aussi Paul ressentait une certaine fierté à terminer sa carrière sur une telle perspective. La voix de Béa résonna soudain dans son implant auditif.


– Le manteau planétaire se reconfigure. Il faut vite revenir à l’aéronef, Paul.

– Peux-tu préciser ?

– La convection des plaques tectoniques s’accélère. Une tempête se lève. La pression au sol est en train d’augmenter. La probabilité d’un séisme local se précise.

– Est-ce normal, en cette saison et à cette latitude ?

– Les relevés précédents ne permettent pas de répondre avec certitude mais c’est une option à ne pas négliger. Appliquons le principe de précaution.

– J’avais presque fini de toute façon. Je rentre maintenant.


Paul rangea ses instruments de mesure dans son sac à dos puis prit le chemin du retour. Il sentit une première secousse, presque imperceptible, venue du sol, une sorte de frisson. La neige tomba plus dru. Les fumées volcaniques se teintèrent de pourpre. De longues stries parcoururent le sol gelé. Paul pensa à Sara, à sa moue boudeuse quand il lui avait annoncé cette dernière mission.


La terre trembla de nouveau. Le ciel se chargea en électricité. La température se mit à baisser. Le vent s’amplifia, rendant la marche difficile. Paul ne paniqua pas ; il regarda l’aéronef au loin et évalua ses chances d’arriver dans les temps. Béa ne lui envoyait plus de message. Il l’imagina en train de mesurer les constantes, évaluer les risques, calculer des options et préparer le départ. Cette pensée le fit sourire. « Peut-être que ma dernière compagne sera synthétique et immatérielle », se dit-il. La planète hoqueta une dernière fois, avala l’explorateur, l’aéronef et tout le paysage alentour puis établit le silence.


 
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   Anonyme   
21/6/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Et puis, c’est ma dernière mission de terrain.
La dernière mission, il est notoirement exceptionnel que l'aventurier en revienne ; je m'attendais donc à une catastrophe, et l'indication de Béa, qui en tant qu'intelligence artificielle ne doit en effet guère être portée à la métaphore, m'a même permis d'anticiper le mode d'anéantissement. Effet de surprise à peu près inexistant donc en ce qui me concerne, je trouve la fin des plus téléphonées.

Cela dit, j'ai aussi trouvé l'écriture alerte, enlevée et visuelle et ai au final bien aimé la balade sur cette traîtresse de planète. L'anticipation peut faire partie du plaisir, même si en l'occurrence elle n'a guère permis à l'émotion de monter. L'ensemble du récit a pour moi un petit ton sardonique, aigrelet, de par l'évidence criante de la trajectoire narrative. C'est plaisant, proche de la parodie me semble-t-il, sans en faire des tonnes.

   Anonyme   
10/7/2022
Hello Don,

Je trouve ce texte... sans surprise, malheureusement.

Ok, en SF, tu as tes petites manies, mais la recette 'astronef - arrivée sur une planète inconnue - soutien d'une intelligence artificielle' devient redondante à force d'être exploitée. Attention, je ne dis pas que c'est une mauvaise recette, plutôt fertile, facilement déclinable, mais ces déclinaisons finissent par toutes se ressembler, du coup, aucune nouvelle mouture ne paraît originale pour le lecteur... sauf pour celui qui découvre ton oeuvre.

Je peux te suggérer quelque chose ? La prochaine fois, remplace l'IA par un perroquet Jaco. Ça rajoutera une touche exotique à l'ensemble.

   senglar   
10/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Donaldo75,


Ben oui ! Il aurait dû lui trouver un autre prénom que Béa, à son opératrice artificielle, Paul. Cela ne pouvait que se terminer par une descente aux Enfers. Dantesque !

Sara, Paul, Béa, de l'Ancien au Nouveau Testament la science-fiction rejoint la théologie. Etonnant non !

La nouvelle est bien construite, le récit est routinier et sécurisant, la catastrophe était possible mais improbable. Je me dis que c'est pareil quand je prends ma voiture (à mon insignifiante échelle bien sûr)...

Il y a un sens du Beau, le Beau conduit ici à la mort, la Terre est belle et l'homme la conduit au tombeau. C'est le parallèle que j'ai lu ici. Et cet astre-là après avoir été peuplé semble se venger préventivement.

J'ai lu ceci sans m'ennuyer. Avec beaucoup de sympathie pour Paul et même pour Béa. Je pense que je m'aime aussi. Tiens je rendrais bien visite à Sara.

   Anonyme   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Don,

La SF est plutôt rare sur Oniris et tu as le mérite d’en proposer. Même si je ne suis pas une grande connaisseuse en la matière, j’ai aimé ton récit. D’une part parce qu’il y a une réflexion sur les relations de couple qui ne doit pas être si courante que ça dans le style. Qu’ils se déroulent à des années lumières de la Terre ou dans un taudis du 93, les problématiques restent les mêmes. C’est très bien rythmé et on aimerait en savoir davantage sur cette planète-ogre. La fin est très abrupte, expéditive, et on se doute un peu dès le début que ça va partir en saucisse. Elle pourrait laisser sur sa faim mais j’imagine que c’est un choix assumé et qui fait peut-être l’intérêt de cette nouvelle, finalement, on ne s’ennuie pas une seconde !

Merci pour l’évasion.
Anna

   virevolte   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien aimé la vivacité de l'écriture. Un texte réjouissant plein de légèreté que j'avoue avoir lu au second degré. Rien à dire sur l'intrigue sauf qu'elle est bien menée.
Je ne suis pas du tout spécialiste de SF c'est pourquoi je n'en dis pas plus

Merci

   Anonyme   
11/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Je n'avais rien à faire et je me suis dit : pourquoi pas un commentaire sur un texte de mon nouvel ami Donald ?

Globalement, c'est facile, et pointless, comme dit la langue anglaise. C'est un peu comme une blague à chute. Sauf à comparer les diverses variations sur le même thème évoquées plus haut, mais c'est le problème d'Oniris que de compartimenter les textes : l'intertextualité est rendue impossible par la structure du site.

L'ensemble est cohérent, la chute, seul événement par quoi le récit a de l'intérêt, est annoncée par un jalon à la fois explicite et sujet à étonnement de la part du héros. Le souci est correctement souligné. Cela fait un nœud à l'intrigue... j'allais dire un seul, mais nœud tout de même.

J'ai dit un seul nœud. Vous pensez peut-être dire beaucoup en parlant de vingt-cinq ans de mariage en comptant sur le lecteur pour imaginer ce que ça veut dire, au moyen d'images issues de l'expérience personnelle ou du cinéma d'Hollywood - mais ces vingt-cinq années sont transparentes pour moi, lisses en sans encombres.

Et puis cette Sara tombe des nues plus encore que la chute : "Comment sais-tu que la planète est inhabitée ?" ; ça, c'est une question pour le deuxième rendez-vous galant, pas pour les 25 ans de mariage. Pareil pour le voyage loin des certitudes et du confort : où est le manque de confort dans votre texte ? Et la certitude, est-ce seulement qu'on avait sous-évalué la dangerosité de la planète ? Sérier les autres missions serait plus à même de nourrir le récit. Sur la première planète il est arrivé ceci, la deuxième, une fois encore... et la dernière est bien la dernière (comme l'indique le jeu de mots du titre).


Je parle de récit... je devrais plutôt parler de tranche de récit, d'un récit qui n'est pas développé, c'est une évocation de récit, un synopsis avec des zones de développement.

Cette chute si radicale appelle un texte très long, très fourni, qui aboutit vers une erreur de calcul de la part du héros, lui qui par exemple si pointilleux sur le paramètre sécurité des missions soudain s'oublie pour la dernière mission. Pourquoi ? Trop de certitudes justement ou de confiance en soi.

L'ancrage par l'amour de Sara est insuffisant pour que le lecteur pense à celle-ci à la fin. Pour dire la chose autrement, le prélude me semble bâcle. Il faudrait au moins une anecdote dont la signification serait ce que vous vous contentez de nommer "elle boude". Elle l'a supplié de renoncer, il a promis d'en parler en réunion, mais il a été obligé d'accepter, il a offert un bijou à Sara... bon et puis dans le futur les femmes ne sont pas des épouses éplorées :-) On comprend, bien sûr, le texte est très clair... mais il *décrit* ce qui aurait pu être écrit.

Mais la complexité des relations humaines est bien plus difficile à rendre dans une histoire que les paramètres techniques, volontiers concis.

   Pepito   
11/7/2022
Salut Donaldo,

Des trucs marrants :
"d’ancrer définitivement ses pieds sur la terre ferme"... excellent dans le contexte
"La probabilité d’un séisme local se précise.
– Est-ce normal, en cette saison et à cette latitude ?" ... haa, sur certaines planètes la saison des séismes est terrrrrible.
"Il sentit une première secousse, ... venue du sol"... ben d'où veux tu qu'elle vienne, sinon ? ;-)
"La planète hoqueta ... puis établit le silence."... style malheureux pour une dernière phrase.
Sinon c'est pas mal, pas très original (une vidéo de DUST, avec un maori comme héros, y ressemble au plus haut point) mais on ne s'ennuie pas, c'est le principal.

   Malitorne   
12/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Trop simple, trop prévisible, trop vite expédié, l'impression que tu ne t’es pas beaucoup foulé sur ce récit. Déjà un astronaute qui part seul aux confins de la galaxie ça ne se voit que dans Star Wars ou en bande dessinée. En toute logique une mission de ce type requerrait davantage d’hommes et de matériel. Ensuite une tectonique des plaques qui se déroule en quelques minutes faut quand même pas pousser ! Je veux bien que la SF autorise tous les scénarios mais elle est meilleure quand elle s’appuie sur des bases plausibles.
Enfin cette phrase est un contresens : « La théorie est une croyance ».
La théorie se démarque justement de la croyance en tant qu’ensemble de règles et de principes qui fonde la connaissance rationnelle. On croit en Dieu par pure conviction, on croit au théorème de Pythagore par démonstration mathématique.
Reste une écriture alerte et agréable à parcourir.

   Stephane   
12/7/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Donald,

Etant fan de science-fiction, j'ai particulièrement apprécié cette histoire de planète dévorante. On se doute bien de ce qu'il va se passer à la fin, ce qui n'enlève rien à l'intrigue.

J'aime ces histoires où l'homme se retrouve face à l'inconnu, surtout lorsque l'on pense qu'une planète ne présente pas de danger particulier pour l'être humain et peut être habitable, donc colonisée... pour se rendre compte finalement que les apparences étaient trompeuses et qu'il ne faut pas y mettre les pieds, bien que cela soit trop tard.

Je me suis vraiment régalé en dévorant cette nouvelle.

Bravo !

Stéphane

   Donaldo75   
17/7/2022

   Ombhre   
18/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Donaldo,

j'ai bien aimé cette - très - courte nouvelle, qui, si elle ne révolutionne pas le genre, est bien écrite, agréable à lire et pleine d'humour. Alors oui, la dernière mission... On se doute qu'elle se terminera mal. L'information de Béa selon laquelle la planète a avalé et digéré toute forme de vie laisse présager de la fin. Et la reconfiguration de la planète nous prépare à une disparition annoncée.
Bref, un agréable moment de dépaysement et de lecture, sans avoir besoin de se référer à la théorie de la tectonique des plaques pour l'apprécier. Le rythme est enlevé, et on ne s'ennuie pas une seconde.

Je suis cependant souvent frustré de textes aussi courts, jugeant qu'ils mériteraient davantage de développement. Et j'ai trouvé la fin un peu brutale à mon goût. Mais les goûts et les couleurs...

Merci pour cet agréable moment de lecture.

Ombhre.

   Vilmon   
26/7/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Donaldo75,
Et c'est peut-être le piège. Croire jusqu'à la fin que le héros va s'en sortir. Un gars d'expérience, qui ne cède pas à la panique, bien accompagné d'une intelligence artificielle super efficace. Le lecteur a un doute lorsque Paul remarque la non-conformité dans l'analyse de Béa, alors que le héros l'explique facilement. Il reste une incertitude chez le lecteur qui plus tard réagit en se disant "je le savais, pauvre idiot, pourquoi t'a pas répliqué aussitôt pour partir ?" C'est peut-être une histoire simple, mais il introduit une belle relation avec le lecteur en le mettant en confiance au départ, lui insuffle le doute, encourage le héros à déguerpir, maintient la croyance que ça va réussir et puis la chute, non, c'est la mort. Une autre fin aurait démontré que la planète n'est pas efficace pour éradiquer toute trace de vie alors que c'est la conclusion indiscutable de Béa. J'ai bien aimé. Parfois, ça prend des histoires simples, bien construites, pas besoin d'être à fond mon Léon, le champignon au tapis, pour que le récit soit réussi.

   jaimme   
26/7/2022
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Donaldo75,
Il y a plusieurs choses qui me chiffonnent dans cette aventure. Avant tout le vocabulaire SF choisi. Il me paraît très daté et plus proche de Poul Anderson que de Peter F. Hamilton. Le terme "aéronef", très générique, par exemple; "aux confins de la galaxie, sur les mondes dangereux": je pense que tous les mondes à explorer présentent des dangers inhérents à leur éloignement et à leur altérité. "Borne de secours" aussi (relais quantique? trou de ver pour les communications supra-luminiques? station automatisée, pour faire moins geek?). Le vocabulaire SF est tellement riche que la technicité actuelle lui permet plus de crédibilité.
"Quelle est la fenêtre de tir pour la première sortie?". L'I.A. donne une réponse mais ne se justifie pas. Pourquoi devoir attendre une heure et demie? Et quel est l'intérêt pour le récit? L'I.A. veut-elle la mort de son passager et lui dit alors de sortir au pire moment?
De plus le terme "fenêtre de tir" me fait bien plus penser à la capacité de décollage qu'à d'une sortie extra-véhiculaire.
"Je pense que la planète a dévoré ses enfants et digéré toute forme de vie.": pourquoi le personnage ne lui pose-t-il pas au moins une question?
Je pense que cette nouvelle mériterait un traitement plus romanesque et pourtant plus technique. Le héros devrait être plus étoffé pour que sa fin tragique soit ressentie plus dramatiquement par le lecteur.
Enfin, ce n'est que mon ressenti.
Merci pour le voyage.

   matcauth   
29/8/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est drôle, mais, en regardant le catalogue très prolifique, vraiment, de vos écrits, j'ai sélectionné un texte, à son titre, et je me suis aperçu... que je l'avais déjà lu, et commenté. Le titre était le même qu'un ancien texte sur une âme enfermée sur disque dur et attendant la fin des temps, cette dernière décrite avec brio.

Mais cette Dernière Mission est dotée de nombreux intérêts. C'est une sorte de condensé, très condensé, même, des intrigues de science fiction.

C'est ce qui rend cette Nouvelle intéressante et frustrante.

Avec un regard négatif, je dirais : c'est trop court et le contexte n'est pas assez posé. On aimerait entrer et vivre davanatge dans ce Monde que vous créez.

Et pourtant, on en a pour son argent. En si peu de caractères, on a tout le sel de la science fiction, avec une histoire d'amour en bonus ! c'est assez fort.

Mais ma vraie réflexion est que vous avez tout pour faire une histoire grand format, car vous savez faire ressentir au lecteur l'ambiance, la vie, l'effroi et le désarroi peut-être, bref, l'immensité de l'Espace. Vous en parlez avec un regard scientifique, un regard réaliste sur le cosmos. ça me fait penser aux livres de Poul Anderson.

En résumé, beaucoup d'intérêt dans ce texte, principalement par la capacité de l'auteur à nous faire vivre l'Espace comme si on y était. Un vrai talent.

   cherbiacuespe   
20/9/2022
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le problème de cette petite histoire, Donaldo75, est qu'en écrivant "Je pense que la planète a dévoré ses enfants et digéré toute forme de vie", vous annoncez aussi sa conclusion. Plus de suspense, électrocardiogramme à plat. Ou alors il eut fallu trouver une crise subsidiaire remplaçant discrètement l'originale. Mais peut-être la volonté de faire une mini vous a-t-elle forcé à prendre un tel risque.

Écriture réussie, les introspections, problèmes de couples et autre amour pour l'aventure sont pourtant bien construits pour n'être pas longs et insipides.


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