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Réalisme/Historique
enigmus : Seule
 Publié le 04/11/07  -  8 commentaires  -  2686 caractères  -  18 lectures    Autres textes du même auteur

Une femme dans un hôpital, seule face à elle-même.


Seule


Une minuscule chambre d’hôpital. Elle est seule. Désespérément. Il n’est pas venu. Elle le savait. Il l’avait avertie. Elle lui en veut. Elle est en colère. Elle se sent vide. Elle a honte. Autour d’elle tout est blanc. Elle se trouve sale. L’opération s’est bien passée. Elle souffre toujours. La douleur n’est plus la même mais elle fait plus mal encore. Les médecins l’ont prévenue : la guérison sera longue. Elle éprouve des remords. Elle se sent coupable. En sacrifiant cette vie dans son ventre, c’est une partie de la sienne qui s’est éteinte.


Elle n’avait pas le choix. Plusieurs fois, l’idée de garder l’enfant lui a traversé l’esprit. Elle s’imaginait enceinte. Elle se trouvait belle avec son ventre rond. Pour une fois les gens lui laissaient la place dans le métro et le bus. On la regardait ; on lui souriait ; on la respectait. On la traitait en princesse. Elle était fière. Elle était heureuse. Elle devenait celle qu’elle avait toujours rêvée d’être. Elle devenait maman.


Malheureusement il y a la réalité, triste, cruelle, injuste. Elle la connaît. Elle s’y est soumise. Garder le bébé aurait été une erreur. Elle n’a pas fini ses études. Elle vit encore chez ses parents. Son petit ami l’a quittée en apprenant la nouvelle. Elle n’a pas le permis. Elle est trop jeune. Elle voudrait penser le contraire, mais au fond elle le sait bien : elle n’est pas prête à être mère. Elle en a toutes les qualités mais elle n’a pas les armes nécessaires. Elle veut pouvoir élever ses enfants dans les meilleures conditions ; leur offrir le plus sûr des avenirs ; leur faire intégrer les plus grandes écoles ; qu’ils aient un vrai père, un homme sérieux et attentionné ; non un lâche égoïste et immature qui préfère fuir ses responsabilités plutôt que les affronter en face, avec elle.


À cet instant elle maudit tous les hommes. Ils sont tous pareils. Tous des salauds. Elle se reprend. Elle veut garder l’espoir qu’il y en a des biens. Qu’un jour elle trouvera le sien. L’homme de sa vie. Mais pas maintenant. Pour l’instant elle a besoin d’être seule. De prendre son temps pour se retrouver. Se reconstruire. Elle ne veut plus y penser. Ni à eux, ni à rien d’autre. Elle voudrait oublier. Que rien de tout cela ne soit arrivé.


Dans quelques heures elle sera sortie. Elle devra à nouveau affronter le monde. Se montrer la plus forte. Faire comme si de rien n’était. Cacher son secret. À sa famille. À ses parents, qui ne se doutent de rien. À tous les autres qui la connaissent. Ils ne doivent pas savoir. Ils ne peuvent pas comprendre. Elle veut être tranquille. Elle a peur. De leurs questions. De leur jugement. De leur pitié. Elle ferme les yeux. Elle pleure.



 
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   nico84   
4/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L'avortement est un droit, c'est aussi une souffrance, tu l'a bien retranscrit.

Je ne suis pas naïf et malheureusement, beaucoup de femmes avortent par la pression de pére, ou conjoint qui n'assume pas la responsabilité et la paternité ...

   Anonyme   
5/11/2007
 a aimé ce texte 
Un peu
Assez bien écrit, ce texte me semble trop court.

Il retranscrit mal, les variations de l'âme face à la question majeure, pourtant posée ici: "Garder l'enfant" ou non.

Bref, je le trouve très conventionnel, sans risque, sans vraie question.
Voila quant au fond.

   Bidis   
5/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
C'est un thème extrêmement fort qui est traité, je trouve, de façon froide, impersonnelle, aseptisée.
C'est peut-être voulu...
Mais j'ai regretté de n'avoir absolument pas été touchée.

   Anonyme   
5/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
L'écriture se veut avec des effets "sporadiques", "tranchés". C'est plutôt fluide. Je ne jugerai ni le fond, ni la question.

Une tranche de vie qui soulève bien d'autres effets arrières et à traiter d'urgence EGNIMUS !

   guanaco   
6/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien
Bidis parle de texte "aseptisé, froid et impersonnel", mais je pense vraiment que cette situation n'admet aucun embarras pour en parler. Ce n'est pas la peine de broder autour du problème: une femme, je pense, avorte parce qu'elle n'a pas le choix, je doute qu'elle le fasse par lubie.
le thème est dur, il faut en parler durment: pourquoi pas de manière aussi épuré? C'est un choix de l'auteur que je respecte.
par contre, il m'a semblé qu'il y avait une incohérence: la narratrice aimait son ventre rond, les gens lui laissaient la place dans le métro; plus loin, elle dit que ses parents ou ses amis ne remarqueront rien...elle avait le ventre bien rond ou pas? Pourquoi c'était visible pour les gens du bus et pas pour son entourage?
Enfin je suis d'accord sur le fait que ce texte est un peu court. (pas étonnant: classé en histoire courte dans ton site)
Merci pour ce texte. ^^
Guanaco.

   aldenor   
6/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce que j’aime ici c’est le rythme. Ces phrases courtes, terriblement courtes, qui s’étirent par instant puis reviennent de plus en plus rapprochées. Haletant.
Les explications me dérangent : le permis, elle vit chez les parents, s’offrir un avenir, ils sont tous salauds etc… Ca prend parfois trop des allures de confession.
Essayes donc un sujet d’espoir sur des rythmes de ce genre…

   Anonyme   
7/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
IVG comme disent les médecins. Beaucoup de choses à affronter. Le refus des responsabilité des uns le quand dira t-on des autres, les fausses compassions, un désir auquel on renonce pour un temps, un sentiment de culpabilité. Et l'on est souvent seul pour y faire face. Seule comme le dit si bien le titre. J'aime l'écriture souvent des petites phrases qui donne du rytme au texte.Un texte trop court pour un thème comme celui-ci où il y a beaucoup à dire

   Anonyme   
23/12/2009
 a aimé ce texte 
Pas ↓
le thème est fort, mais rebattu, et assez mal exploré là, je trouve. Les réactions de la jeune femme semblent tout droit sorties d'un feuilleton télé de l'après-midi, aucune profondeur, aucune épaisseur, tout reste très plat et superficiel.
De plus, un vrai souci de crédibilité : elle avorte, dans les temps légaux j'imagine, mais elle a déjà un ventre rond qu'elle promène avec fierté, qui impose le respect dans le bus et lui permet d'obtenir une place assise ? Y'a comme un blème là, je dirais, qui s'accroit quand la jeune femme nous informe qu'elle va reprendre sa vie comme si de rien n'était, car personne n'a rien deviné...
Elle prend l'eau de toutes parts cette histoire...


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