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Fantastique/Merveilleux
Filipo : Dans la peau d'un autre - 2
 Publié le 27/05/08  -  6 commentaires  -  16913 caractères  -  22 lectures    Autres textes du même auteur

L'inexplicable transformation physique de Francis Pichon s'accompagne d'autres aberrations tout aussi étranges... La médecine peut-elle encore quelque chose pour lui ?


Dans la peau d'un autre - 2


Résumé de l’Épisode 1 :


La vie tranquille de Francis Pichon, comptable anonyme dans une grande société de distribution alimentaire, vient de prendre un tournant très étrange : il s’est réveillé un matin avec une autre tête et une autre voix que la sienne ! Cette brutale et inexplicable hallucination lui donne l’impression d’être devenu le sosie de l’acteur Pierre Richard. Affolé par ce qui lui arrive, Pichon se rue aux urgences de l’hôpital Sainte-Anne…


***


La salle d’attente du service des urgences psychiatriques était une petite pièce étonnamment chaleureuse et gaie, agrémentée de hautes fenêtres. Celles-ci donnaient sur un grand parc, aux allées de troènes entretenues avec une rigueur quasi militaire. Les chaises, bien rembourrées, s’alignaient tout autour de la pièce ; presque toutes étaient occupées.


Pichon trompait son ennui en observant ces personnes qui attendaient, comme lui, d’être métamorphosées en « patients ». Pas très loin, il y avait un couple âgé, accompagné d’un solide gaillard, certainement leur fils. Le vieux monsieur regardait dans le vide, totalement absent, tandis que sa femme essuyait, avec une discrétion dévouée et un petit mouchoir aux motifs fleuris, le filet de bave pendant à la commissure de ses lèvres.


- Monsieur Pichon ? Le docteur va bientôt vous recevoir…


Il grimaça un sourire à la secrétaire médicale, tout en massant son cou endolori. Avant que l’élite de la psychiatrie Française ne se penche sur son cas, Pichon décida d’aller se rafraîchir. Il se leva sans attendre et mit le cap d’un pas martial sur la fontaine à eau dans le couloir.


Prenant une timbale qu’il déposa à l’emplacement idoine, il enclencha le mécanisme d’une pression virile, le relâchant juste avant que le gobelet de plastique ne soit plein.


Cependant, l’écoulement de la fontaine ne s’arrêta pas pour autant… Le jet glacé, qui continuait de jaillir, fit rapidement déborder le récipient puis se répandit en une joyeuse cascade jusque sur ses chaussures.


- Bon dieu ! C’est bloqué ! constata-t-il, prosaïquement, en essayant de stopper sans succès le déversement incongru.


Les vingt-cinq litres de la bonbonne allaient y passer !

Francis Pichon prit alors une initiative, plutôt malheureuse, pour essayer d’interrompre l’écoulement intempestif : il voulut extraire le gros réservoir translucide, le ceinturant vaillamment et tirant d’un coup sec vers le haut. Rien à faire. « La vache, il résiste bien ! », pensa-t-il, en rassemblant alors toutes ses forces pour une seconde tentative. Cette fois, il arracha l’énorme bonbonne de son socle, avec un ahanement de bûcheron.


L’enchaînement précis des évènements qui suivirent échappa à sa mémoire, mais voici ce qu’il advint : il y eut un craquement sinistre au niveau de sa nuque, accompagné d’une douleur fulgurante. La bonbonne lui glissa des mains, coinçant on ne sait comment son goulot dans la ceinture de son pantalon, déversant tranquillement son flot d’eau minérale sur les guibolles chancelantes d’un Pichon tétanisé.


Soudain, il dérapa sur le carrelage glissant ; ses pieds décollèrent, faisant effectuer à son corps une figure gymnique qui aurait certainement impressionné le jury d’une compétition internationale. L’audacieux salto se termina par un contact brutal avec le béton, suivi de près par l’atterrissage de la lourde bonbonne sur son torse. Un ciel étoilé et rougeoyant remplit aussitôt son champ de vision, tandis qu’il tentait en vain de recouvrer sa respiration. Il sombra rapidement dans l’inconscience.


oooOOOooo


Ce fut la pulsation de douleur dans son cou qui le réveilla. Il était allongé sur un brancard, la tête immobilisée par une minerve. À quelques pas de là, une infirmière entre deux âges notait quelque chose sur un bloc. Voyant qu’il sortait de son inconscience, elle lui adressa un sourire rassurant :


- Eh bien, Monsieur Pichon, on dirait que votre ange gardien veillait sur vous, aujourd’hui !

- Que… que s’est-il passé ? la questionna-t-il d’une voix faible.

- Vous avez bien failli vous fracasser le crâne.

- Je ne me rappelle de rien…

- C’est un vrai miracle que vous vous en sortiez indemne ! lui déclara-t-elle, en faisant un petit signe de croix discret.

- Je suppose que c’était mon jour de chance, alors ! répondit-il, avec une amère ironie.


Et si ce coup sur la tête lui avait remis les idées en place ? Pichon tâta son visage, tripota ses cheveux… Non, rien n’avait changé ! Son hallucination morpho-psychologique était toujours bien là, aussi collante qu’un vieux chewing-gum sous une godasse ! Avec un soupir de pneu qui se dégonfle, Pichon demanda à consulter en urgence un psychiatre.


L’infirmière, inquiète de l’atonie soudaine de cet étrange patient, partit alors en courant chercher la cavalerie. Elle revint quelques minutes après, suivie d’un type ventripotent habillé en tennisman. Son souffle court et les larges auréoles qui agrémentaient les aisselles de son polo Lacoste indiquaient qu’il avait dû trottiner sur les cent derniers mètres.


- Quel homme admirable, il a couru pour être plus vite auprès de moi ! pensa Pichon, empli de gratitude.


Le tennisman obèse avança une chaise près de la civière, s’installant au chevet de son patient avec la circonspection d’un curé venu administrer les derniers sacrements à un mécréant en plein repentir. Il se présenta comme étant l’aliéniste de garde.


- Je vous écoute, mon brave. Que vous arrive-t-il donc de si soucieux que l’on vienne m’interrompre en plein match ?

- J’ai perdu la tête ! s’écria Pichon.

- Guère original en ces lieux, répliqua le tennisman.


Se tournant vers l’infirmière, il s’exclama d’un air accusateur :


- Et c’est pour ça qu’on me dérange ?


Celle-ci fit mine de se perdre dans la contemplation du bout de ses chaussures.


- Non, attendez, je vous explique ! C’est ma tête de tous les jours que j’ai perdue… Celle-ci appartient à quelqu’un d’autre ! tenta Pichon, dans un effort méritoire pour éveiller l’attention du médecin.


En entendant ces propos sans queue ni tête, l’obèse secoua la sienne avec vigueur ; il sentait un agacement moutardé lui monter aux narines !


Le comptable et l’infirmière avaient eux aussi droit à leur part d’émanations ; celles, âcres et poivrées, qu’exhalait le système sudatoire du psychiatre. L’odeur du soignant peu soigné incommodait Pichon qui reprit ses explications afin de ne pas prolonger de trop cette consultation ubuesque :


- Voilà, ce matin, quand je me suis réveillé, eh bien… tout avait changé : mon visage, mes cheveux, et même ma voix ! expliqua-t-il, atterré.

- Vous avez eu une hallucination passagère, je suppose.

- Non ! Ça ne passe pas ! Et c’est tellement réel que c’en est effrayant, protesta Pichon.

- Ce genre de trouble n’est jamais durable. Ce que vous me dites est médicalement impossible ! répondit doctement le tennisman, avec un geste méprisant de la main.


Il lui vint une idée pour confronter ce patient un peu trop affirmatif à ses affabulations :


- Est-ce que vous avez une photo d’identité sur vous ? J’aimerais la voir.

- Heu… oui, je crois. Dans mon portefeuille, indiqua Pichon, en cherchant des yeux sa parka beige.


L’infirmière lui apporta sa gabardine ; Pichon sortit un permis de conduire de son portefeuille, et le tendit à l’obèse. Celui-ci le déplia, regarda la photo, regarda Pichon, puis lui mit sous le nez le rabat rose et plastifié, comme on mettrait sous la truffe d’un jeune chiot la crotte qu’il vient de mouler en douce dans le salon.


- Alors, et ça, c’est pas vous peut-être ! lui dit-il, triomphant.


Un simple coup d’œil à la photo un peu passée de son justificatif préfectoral permit à Pichon de se rendre compte que ce phénomène hallucinatoire s’étendait de façon concrète et inexplicable. Sur la vignette en noir et blanc, ce n’était plus lui qu’on voyait, mais le sosie adolescent d’un certain comédien un peu trop envahissant !


- Non, c’est pas moi ! Vous voyez bien, on dirait Pierre Richard… en jeune.

- Qui ça ?

- Pierre Richard, l’acteur comique.

- Je vois pas du tout. Connais pas !

- Mais si ! Vous avez forcément vu un de ses films : « Le grand blond avec une chaussure noire », « Le coup du parapluie », « La chèvre » ??? glapit Pichon, désarçonné.


Comment pouvait-on ne pas connaître le célèbre humoriste ? Le psychiatre se foutait sûrement de sa gueule… Celui-ci se tourna vers l’infirmière :


- Josiane, vous connaissez ce… ce Pierre Richard ?

- Non, jamais entendu parler de cet acteur.

- En tout cas, votre client semble plus atteint qu’il n’y paraît. Vous voudrez bien vous occuper de la prise de sang, pour la recherche des substances stupéfiantes ?

- Oui Docteur, ce sera fait.

- En plein délire, le gars ! S’il n’est pas « chargé » à mort, je pencherais pour un cas de schizophrénie. Des antécédents psychiatriques ?

- Je ne crois pas. En tout cas, on n’a pas de dossier à son nom, j’ai déjà vérifié.

- Hmm… on pourrait démarrer par une bonne cure d’attaque à la rispéridine. Avec quelques séances d’électrochocs, si nécessaire, déclara l’obèse, en flattant une barbiche fantôme sur la protubérance qui lui tenait lieu de menton, au sommet de son goitre.


Ils ne s’occupaient plus de Pichon, discutant de ce nouveau « cas » à quelques mètres à peine de celui qui était devenu simple objet de soin. Au bout d’un instant, le conciliabule se termina. Quand ils se tournèrent à nouveau vers le brancard, celui-ci était vide… Le patient se serait-il impatienté ?


oooOOOooo


Francis Pichon en avait assez entendu comme ça. Il ne voulait pas finir camisolé de force. Rester dans les parages ne lui apporterait qu’une seule réponse, et elle serait chimique. Il décida alors de faire comme son illustre modèle, se carapater ! Ces deux zouaves lui tournaient le dos, c’était le moment de prendre le large, ce qu’il fit sans hésitation.


Une pensée le turlupinait. Qui donc pouvait être d’une inculture cinématographique assez titanesque pour ignorer qui était Pierre Richard ? Il fallait qu’il trouve quelqu’un capable de dire si oui ou non son visage s’était mis à ressembler à celui de l’acteur. Pour cela, il attendit d’être assez éloigné de Sainte-Anne… il n’avait pas envie de s’y faire reconduire de force !


Au bout du dixième passant interrogé, Pichon dut se rendre à l’évidence. Absolument personne ne semblait connaître Pierre Richard, ni aucun de ses films d’ailleurs ! Et, a fortiori, personne n’était capable de lui dire s’il avait quelque chose en commun avec ce célèbre inconnu. Il y avait quelque chose de très troublant – voire même d’inquiétant – là-dessous…


Pichon avisa un cybercafé au coin d’une ruelle. Il n’avait jamais mis les pieds dans ce genre d’établissement, mais il avait une question brûlante à trancher… pourquoi ne pas lancer le plus grand sondage d’opinion possible : une recherche sur Internet !


Le tenancier de l’endroit - un type très pâle aux long cheveux noirs, habillé de sombre à la mode fin 19ème, le toisa d’un air peu aimable, l’air de se demander si ce type en parka beige qui s’avançait vers lui ne s’était pas trompé de crèmerie. Francis Pichon, un peu intimidé, lui confirma néanmoins qu’il avait bien l’intention de s’installer derrière une de ses précieuses machines. Le jeune gothique pointa d’un doigt, à l’ongle soigneusement vernis d’anthracite, un PC libre au fond de la salle.


Pichon s’aventura alors entre les rangées d’ordinateurs où quelques glandeurs, attablés de-ci de-là, fixaient leurs écrans, violemment animés, avec des yeux de junkies en plein trip.


Tout en défouraillant à tout va à coups de touches clavier et de souris, les ados se lançaient de loin en loin des invectives dans un jargon proprement incompréhensible pour un comptable de quarante-sept ans.


- Et, espèce de noob, tu snipes vraiment n’importe comment ! criait une sorte de punk à la crête verdâtre.


Le blondinet émacié à qui il s’adressait haussa les épaules avec un sourire dédaigneux. Il était affligé d’une acné purulente à faire fuir n’importe quel dermatologue, même des plus aguerris.


- Frime pas comme ça, Death-Killer ! J’vais t’niquer à la kalach’, tu vas ramasser ! lui répondit-il.


Le punk se contenta de tendre en l’air un majeur méprisant, cerclé d’une grosse chevalière en fer. La bague du jeune « tueur de mort », ornée d’un crâne hilare sur fond d’éclairs, collait à la perfection à son style « no future ». Il reprit précipitamment la souris en main pour éviter une vicieuse salve de roquettes, décochées entre-temps par son adversaire.


Pichon rentra le ventre, pour mieux se glisser derrière la chaise de Monsieur « Death-Killer » sans trop le perturber. Peine perdue.


- Et, vieux, fais gaffe ! C’est une zone de combat, ici ! lui jeta le jeune rebelle stéréotypé.


Il le dévisagea d’un air mauvais, semblant trouver la présence du comptable en son antre aussi incongrue que celle d’un pasteur baptiste dans un sex-shop.


- Désolé… Vous dérangez surtout pas pour moi, répondit Pichon.


Il poursuivit sa route vers l’emplacement lui ayant été imparti, s’assit sur le siège de plastique craquelé et se lança, via le navigateur, à la poursuite de son célèbre double.


Une recherche rapide sur le nom de l’acteur ne lui rapporta qu’une poignée de pages. On y parlait d’un certain Pierre Richard Feray, ethno-historien spécialiste de l'Asie du Sud-est. Plusieurs résultats plus loin, il était aussi fait mention d’un autre Pierre Richard, très exactement Pierre Richard Maurice Charles Léopold Defays, industriel influent ayant repris la suite d’une affaire familiale dans les années soixante-dix.


Il n’eut pas plus de succès en lançant des recherches sur les différents titres de films dont il se rappelait…


Pichon se retint de projeter rageusement son « mulot » sur l’écran plat sans réponse qui le narguait obstinément. Se répandre dans le giron de ses voisins immédiats, pour leur clamer son désarroi, n’était pas une idée plus brillante, quels que soient les effets libérateurs qu’il pût tirer de cette manœuvre ; aussi s’abstint-il… D’autant qu’il n’avait pas envie de provoquer un esclandre avec le prince des zonards !


Pourtant, il aurait bien aimé trouver quelqu’un capable de lui expliquer le pourquoi de cette double énigme : son étrange métamorphose faciale et le fait que l’acteur comique à qui il s’était mis à ressembler avait inopinément disparu de la mémoire collective ! Il lui vint une fulgurante inspiration : et si ces deux avatars, à l’évidence concomitants, étaient liés ?


Mais comment expliquer cette aberration soudaine du réel ? Il reprit tout à la fois son calme et le dispositif de pointage en main. Durant près de dix minutes, il cliqua fébrilement sur tous les liens pouvant lui apporter un début d’éclaircissement.


Francis Pichon n’était pas un habitué des sciences dures, mais il lui sembla que sa meilleure chance de ne pas tomber dans une profonde folie était de trouver une explication « rationnelle » au phénomène qui l’accablait depuis son réveil.


Il trouva enfin un site web abordant très sérieusement une théorie qui lui avait toujours paru assez loufoque, celle des univers parallèles. Il apprit avec étonnement qu’un physicien américain, un certain Hugh Everett, avait émis une hypothèse très rigoureuse sur la possibilité d’existence de mondes multiples. Cette théorie l’avait même rendu célèbre…


Est-ce qu’il vivait un phénomène semblable ? Le basculement dans un autre univers pouvait-il expliquer cette distorsion dans sa réalité de tous les jours ? Pichon se prit la tête entre les mains. Tout cela le dépassait, mais une chose au moins était certaine. Ce qui lui arrivait était bien réel. Et il était visiblement le seul être humain sur terre à s’en rendre compte.


Et si, dans une autre dimension, une espèce d’inversion avait eu lieu entre son propre physique et celui de l’acteur ? Le vrai Pierre Richard se trouvait peut-être avoir hérité de sa tronche à lui... Alors ça, ça pouvait très bien expliquer qu’il n’ait jamais pu percer dans le métier !


Francis Pichon regardait pensivement les ados qui continuaient à se canarder de façon débridée et jouissive. À leur manière, eux aussi étaient passés dans un autre univers où ils n’étaient plus eux-mêmes. Mais contrairement à lui, ils y étaient entrés de leur plein gré. Sans compter qu’il leur était loisible de reprendre - à tout moment - le cheminement sans surprise de leurs vies tranquilles de gringalets dopés aux hormones.


Pichon, réellement déboussolé, ne savait plus que faire. Faute de mieux, il finit par reprendre la direction de son domicile, l’esprit embrumé de questions sur sa nouvelle identité.


À suivre…



 
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   Anonyme   
27/5/2008
Bon, ben j'attends la suite...

"Pierre Richard" va-t-il devenir zinzin?

L'écriture est plaisante et je suis curieux de l'explication que l'auteur a trouvé à ce changement de bobine...

   Anonyme   
27/5/2008
Eh bien ... comme Notrac, j'attends aussi :-)

A part cela, pas grand-chose de constructif à dire, à part que, comme d'habitude, j'aime bien et je suis accrochée.

Donc ... ne nous fais pas languir trop longtemps, hein !

   Bidis   
30/5/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Cet épisode où personne ne connaît Pierre Richard fait un peu penser au film « Jean-Philippe » où Luchini se retrouve dans un monde dans lequel Johnny Hallyday est toujours un Smet anonyme, mais l'histoire est très différente donc originale, le suspense toujours bien là, et l’on a irrésistiblement envie de connaître la suite.
De plus, je suis personnellement très agréablement surprise de me trouver projetée vers Google avec une piste qui me fait me frotter les mains : sus aux théories fascinantes de Hugh Everett !!! J’aime beaucoup qu’un texte m’ouvre ainsi des horizons nouveaux et passionnants… C'est pourquoi, je maintiens un "très bien" malgré une écriture - toujours agréable certes, vivante et imagée - mais que j'ai trouvée moins soignée que dans l’épisode précédent. Ce sont de petites choses, mais elles m'ont gênée :
- « de ne pas prolonger de trop » : c'est correct mais je trouve que "ne pas trop prolonger" eût été plus léger, plus joli
- « Est-ce que vous avez... » : on attendrait plus « avez-vous » dans la bouche d'un médecin
- « Le psychiatre se foutait sûrement de sa gueule… » : je trouve cette expression trop vulgaire pour un texte très policé jusqu’ici
- « coinçant on ne sait comment son goulot dans la ceinture de son pantalon » : petite confusion des adjectifs possessif, l’action est menée par un sujet (la bonbonne) qui n’a pas de pantalon. Puisqu’on parle de Pinchon tout de suite après, on pourrait écrire : coinçant on ne sait comment son goulot dans la ceinture du pantalon de notre héros, ou du malheureux, …
- « le toisa d’un air peu aimable, l’air de se demander… » : répétition du mot « air »
- « Il le dévisagea d’un air mauvais, » : à ce moment, les deux sujets, Pichon et le punk, sont présents ensemble dans l’esprit du lecteur qui doit réfléchir un instant pour attribuer les pronons « il » et « le ». Même si cet instant est bref, il nuit à la lecture.

   strega   
29/5/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Oui, vraiment c'est bien écrit, les enchaînements de gaffes sont parfaitement décrit, et j'ai pu me sentir pour ce Pichon, le pauvre.

Mais c'est vrai que la ressemblance avec "Jean-Philippe" est vraiment énorme. Même si pour le coup, c'est un peu inversé, puisque c'est le personnage lui-même qui a changé.

Bref, bon épisode encore. A suivre avec plaisir...

   Filipo   
30/5/2008
Hum... je ne nie pas une certaine source d'inspiration dans le film 'Jean-Philippe' (univers parallèles, célébrité devenue inconnue...) mais il s'agit plus ici d'une trame de fond à l'histoire qu'un plagiat maquillé, qui n'aurait guère de sens...

Le thème de ce récit est plus en rapport avec la découverte brutale d'une "tare" inexplicable chez le héros, et la façon dont cela interagit avec son environnement social et son psychisme... tout ça sur un ton parodique que j'espère amusant pour vous, lecteurs. (avec, au-delà du "2nd degré", une modeste tentative de réflexion sur le regard de l'autre et le regard sur soi)

   Anonyme   
16/1/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne suis pas déçue.
L'histoire va vers quelque chose - les univers parallèles - sujet qui m'a toujours passionnée.
Y'a pas grand chose de constructif à dire, hormis les petites erreurs soulignées par Bidis, que je n'ai pour ma part pas "senties" à la lecture tant l'histoire m'a portée vers la découverte en maintenant toujours mon attention.
Merci pour cette histoire, je continue.


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