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Sentimental/Romanesque
Flupke : Gifle ultime
 Publié le 22/10/08  -  13 commentaires  -  13979 caractères  -  40 lectures    Autres textes du même auteur

Lettre d'amour ou graphothérapie ?


Gifle ultime


Ô mon amour, serais-tu encore en colère si nous nous revoyions ?


Je me languis tellement de toi... J'ai toujours beaucoup de mal à supporter ton absence. Je pense à toi tous les jours, plusieurs fois par jour depuis notre dernier argument philosophique. J'aimerais tellement pouvoir te serrer dans mes bras, mais je ne sais si ce souhait serait réciproque ou si tu ressens encore de la colère à mon encontre. Alors, mets-toi un peu à ma place et comprends qu'il me soit difficile de tourner complètement la page de notre amour et de toutes ces années de bonheur, pour une simple divergence de points de vue. J'ai toujours mal digéré le fait que nous nous soyons quittés sur une si mauvaise note.


Tu étais si entière dans tes jugements quand tu étais émoustillée. Et je t'ai souvent fait la réflexion que cette inflexibilité cachait probablement un manque de confiance en toi. Peut-être attachais-tu trop d'importance à l'image que tu voulais donner de toi. Ne pas changer d'avis, ne pas reconnaître tes torts, c'était comme un bouclier pour toi. Une armure qui te protégeait sans doute un peu de tes embarras. En étant si carrée, tu te rassurais toi-même dans ta griserie. Quant à moi, je remets fréquemment en question mes hypothèses et mes idéaux. Je me garde bien des affirmations péremptoires. Je fais mon mea culpa pour me fustiger et mieux mémoriser mes imperfections. Aussi suis-je prompt à reconnaître mon erreur : ce soir-là, en rentrant de l'anniversaire de Maïté, je n'aurais pas dû entrer dans ton jeu et philosopher avec toi sur les problèmes de la pauvreté en Inde. Le repas avait été bien arrosé et j'aurais dû anticiper une certaine agressivité verbale de ta part, comme cela arrivait parfois quand tu avais quelques verres dans le nez. Quand nous sommes rentrés chez nous, au lieu d'argumenter, j'aurais dû faire comme d'habitude dans ce cas-là : sortir, me promener, prendre l'air et revenir après ta toilette, me glisser dans notre lit, te serrer dans mes bras et attendre que la nuit dissémine nos dissensions.


Ô mon amour, serais-tu encore en colère si nous nous revoyions ?


Vois-tu, par rapport à notre dernière dispute, je n'ai pas vraiment changé d'avis. À l'époque, 5.000 Indiens décédaient quotidiennement de malnutrition. As-tu jamais agi pour contrer efficacement cette calamité ? Non ? Pourtant, tu souhaitais ardemment que je partage ta mauvaise conscience. Déjà lors de notre voyage de noces au Rajasthan, tu critiquais mon opinion à ce propos et l'expression « achat de conscience » t'irritait. Mais nous ne pouvons pas avoir le même avis sur tout. Cela serait source d'ennui. Dans certains cas, j'ai besoin de règles pour guider mes propres actes : soit j'offre une pièce à tous les mendiants que je croise, soit à aucun. Tout simplement. Pourtant, je n'ai pas tenté de t'imposer ma vision. Toi, tu donnais parfois à l'un et pas à l'autre et dans mon for intérieur, je trouvais cela injuste. Bien sûr, je comprends que tu souhaites agir en fonction des impulsions de ton cœur ou de ton humeur, mais moi, je me serais senti coupable d'une telle partialité. C'est un peu comme de décider qui a le droit ou pas de manger.


Qui suis-je pour prendre de telles décisions ? Je ne critique pas ta manière de faire l'aumône, c'est toujours mieux que rien, mathématiquement parlant. Mais tu sais bien que de mon point de vue subjectif, je préfère offrir mes largesses par le biais d'organisations caritatives. N'ai-je pas le droit d'opter pour une certaine sécurité, une certaine efficacité pour mes dons ? Après tout, c'est mon argent. Et en Europe, tu connais ma politique de ne jamais donner à ceux qui demandent l'obole dans la rue. Cette femme quémandant avec son enfant dans les bras appartient peut-être à une mafia de la mendicité organisée. Le soir, quelqu'un fera la tournée en camionnette et ramassera toutes les mendiantes de la famille. Quel sera le sort de celles qui ramènent le moins d'argent ? Il y a des questions que je ne puis m'empêcher de me poser. Si je donne, n'est-il pas légitime de vouloir savoir si cela sera utilisé pour de la nourriture, plutôt que pour de l'alcool, par exemple ? Alors, seuls quelques indigents ne tendant pas la main oisivement bénéficient de mes largesses. Ceux qui fouillent les poubelles afin de trouver quelque pitance. Au moins ai-je l'impression qu'ils ont vraiment une sacrée fringale et que mon don ne sera pas futilement dilapidé. N'ai-je pas le droit d'appliquer mon propre système, pour me rassurer sur la finalité de ma charité ?


Et d'ailleurs dans ma nouvelle vie sur un autre continent, j'ai choisi d'œuvrer dans le domaine humanitaire. Vois-tu, dans quelques semaines, je vais partir dans un endroit reculé du tiers monde, peu importe où, mais ce sera là où il y a encore des mines antipersonnel et des membres amputés. Osmose inversée : reconstruire à l'aide de prothèses des vies gâchées, me permettra-t-il de reconstruire ma propre existence amputée de ta présence ? Peut-être ne suis-je pas aussi égoïste que tu l'avais pensé ce fameux soir. Je rêve d'un quotidien difficile, d'une mission trépidante, éprouvante et stressante, de me coucher au crépuscule, épuisé, de m'endormir instantanément. Être tellement absorbé que je n'aurais plus le loisir de me morfondre dans mes regrets. Passer une première journée sans songer à toi, à nous. Mon prochain message sera-t-il un télégramme ? Querelles politiques STOP ergotages de pouvoir STOP innocentes victimes trinquent STOP plus le temps de penser à toi STOP bons baisers d'Afrique, d'Asie ou d'ailleurs FIN. Tournerai-je enfin la page ? Gagnerai-je ma rédemption en vivant pour les autres, puisqu'exister juste pour moi, loin de ta présence, s'avère beaucoup plus pénible que je ne l'aurais imaginé ?


Donc pour en revenir à notre dernière joute oratoire – sept ans déjà !!! –, sache que je ne partage toujours pas ton sentiment de contrition vis-à-vis de ces milliers d'Indiens qui meurent chaque jour. JE NE SUIS PAS RESPONSABLE DE LEUR SORT. Peut-être te sens-tu encore coupable à l'égard de ce drame mondial ? Moi, non. Je ne puis, ni ne dois porter sur mon dos le péché du monde. Tu m'avais traité de « monstrueux égoïste » et, gifle ultime, tu avais rajouté « Jamais je ne pourrais souhaiter que mes enfants aient pour père un tel monstre d'égoïsme ».


Oh mon amour, quelle blessure as-tu infligée à mon âme ! Nous étions d'accord pour fonder une famille. Nous nous imaginions un couple stable, sérieux et harmonieux. Beaucoup de qualités à offrir à des enfants pour les éduquer sainement, avec dévouement. Nous avions arrêté la contraception. Nous commencions à tirer à balles réelles, « un vrai stand de tir » lançais-tu en riant à tes amies. Nous feuilletions des livres sur la psychologie des nouveau-nés.


Sans doute ne pensais-tu pas vraiment ce que tu m'as craché au visage ce soir-là, mais tu ne peux concevoir la douleur que j'ai ressentie dans mon cœur. Rétrospectivement, je me suis dit que si tu avais bu raisonnablement, tu ne m'aurais jamais jeté une telle phrase assassine. D'ailleurs, tu ne m'aurais pas agressé verbalement, tu es normalement si douce, et donc, nous ne nous serions pas livrés à ces ergotages philosophiques. Pourtant, je t'ai pardonné cette blessure incicatrisable, car je suis convaincu que ce n'est pas la compagne que j'aime qui a ainsi vitriolé mon âme, mais c'était juste une autre femme. Ce n'était pas toi. Peut-être, éprouves-tu toi aussi des regrets vis-à-vis de ta conduite ? Je le répète : sache que je ne t'en tiens plus rigueur. Je serais même prêt à te chuchoter comme avant « Viens, viens dans mes bras, tu y trouveras chaleur, amour et réconfort ».


Ô mon amour, serais-tu encore en colère si nous nous revoyions ?


Je me suis procuré, voici quelques jours, deux timbres en vue d'affranchir cette lettre. Ils représentent le tableau « Le baiser » de Gustav Klimt. Ta référence ultime en matière de peinture. Nous avions pu l'admirer au musée de Vienne, il y a huit ans de cela, lors de nos pérégrinations en Europe centrale. Depuis des lustres, tu rêvais de voir ce tableau « en chair et en os ». Nous avions quitté Bratislava tôt le matin afin d'arriver dans la capitale autrichienne avant l'ouverture du musée. Nous avions foncé dans la salle où trônait « ton » chef-d’œuvre. Nous avions essayé de mémoriser les positions exactes des deux protagonistes pour pouvoir les reproduire dès la sortie. Et ce baiser échangé dehors, sous la bruine, nous l'avions baptisé « le baiser du baiser ». T'en souviens-tu ? La poste en rendant hommage à Klimt a précisément choisi « Le baiser ». Je ne suis plus très au courant des tarifs actuels, mais je veux que ce message parte aujourd'hui, et avec deux timbres au moins, je serai sûr qu'il arrivera bien à Libourne, en Gironde.


Ce serait dommage qu'il me soit retourné pour cause d'affranchissement insuffisant.


En fait, c'est mon mentor et ami, le docteur Robston, qui a eu l'idée de cette lettre. Il pense que c'est très important pour mon futur. Prendre le temps de bien choisir mes mots. Essayer d'être aussi convaincant que possible. Décrire exactement ce que je ressens.


C'est lui qui m'a orienté vers cette nouvelle carrière. Il m'a guidé vers cette ONG qui semble très intéressée par mon expérience dans le domaine paramédical et logistique. Mon ami m'a expliqué le principe de cette adresse au centre de tri de Libourne. C'est là qu'atterrissent les lettres destinées au Père Noël. Ou celles dont l'adresse est illisible ou erronée (c'est le seul endroit où les postiers ont le droit d'ouvrir une enveloppe). Quand on veut s'adresser à quelqu'un, mais qu'on n'ose pas, il suffit d'écrire le message et de l'envoyer nominalement C/O le centre de tri de Libourne. Bien sûr, le centre n'achemine jamais la lettre au récipiendaire réel. Mais cela permet à la personne qui se défoule de vider son sac sans blesser le destinataire, car il est parfois inapproprié de remuer le couteau dans la plaie.


En mettant de la sorte tous ses sentiments par écrit, on arrive à soulager sa conscience, à se libérer d'un poids, à tout définir très clairement, bref à mieux voir en soi. C'est un très bon exercice d'introspection, je trouve. Ainsi, au moment où j'écris ces lignes, je me rends compte que parmi toutes les questions que je pourrais me poser, il n'y en a vraiment qu'une seule qui aurait la priorité absolue et dont je souhaiterais vivement obtenir la réponse :


Ô mon amour, serais-tu encore en colère si nous nous revoyions ?


Le docteur Robston a souligné l'importance de cette démarche personnelle au préalable. Dans quelques jours, j'espère partir le cœur léger et je partage son point de vue. Je pense que le moment est propice pour effectuer un retour en arrière avant d'essayer de tourner la page. Un bon récapitulatif avant de poster cette lettre. Que de souvenirs dans ma tête !


Je me souviens de notre rencontre en Ouzbékistan, à Samarkand. Tu te trouvais à Registan Square et tu cherchais un touriste compatissant pour te prendre en photo, devant ces monuments merveilleux. « Can you euh taïkeuh ouaneuh pitshureu of mi plizeuh ? ». C'était la première fois que j'entendais une voyageuse parler anglais avec un accent aussi méridional. Je n'avais pu m'empêcher de sourire. Tu m'avais tendu ton appareil photo, tu m'avais tendu ton sourire. Il semblait contenir mille soleils, mille espoirs, mille promesses. Après t'avoir immortalisée avec ton Olympus, je te l'ai rendu et j'ai sorti le mien. Modèle absolument identique. Sourires, rires. Je ne réalisais pas très bien ce qui m'arrivait. Je voulais essayer de capturer ces mille soleils ou pour le moins, ton attention. Je ne savais pas comment m'y prendre. Chaque fois que j'appuyais sur le déclencheur, j'avais espoir que tu restes quelques secondes de plus. Je craignais que tu ne disparaisses de ce lieu magique. Plus je te prenais en photo et plus tu riais. Finalement, tu m'avais secouru en évoquant les splendeurs de l'architecture islamique et j'avais commencé à sentir la chaleur de ces soleils envahir mon cœur.


Je me souviens de notre mariage harmonieux, cinq années de sérénité et d'épanouissement, de nos interminables parties de Trivial Pursuit, de nos voyages hors des sentiers battus, de notre dernier repas en commun pour l'anniversaire de Maïté, notre voisine. Champagne, Pomerol, Nuits-Saint-Georges. J'avais pensé montrer l'exemple en refusant le digestif, mais tu en avais pris quand même. Et Xavier, le compagnon de Maïté. On le voyait rarement, on se demandait toujours de quoi il vivait pour se payer de telles voitures. On avait compris quand, en remplacement de l'armagnac que j'avais décliné, il m'avait proposé de renifler ma première ligne de cocaïne.


Ce fut ensuite notre retour à l'appartement et l'évocation de notre dernier voyage en Inde. Notre dispute philosophique, ta phrase assassine relative à mon supposé « égoïsme monstrueux ». La première gifle que je t'aie jamais donnée, mais c'était juste pour t'aider à reprendre tes esprits, car tu me semblais vraiment te comporter comme une hystérique. Certainement pas pour te faire perdre l'équilibre. Et cette maudite table basse que ton joli visage a heurtée. Avec quelle énergie n'ai-je pas essayé de détruire à coups de hache, ce satané meuble en bois, en attendant l'ambulance ?


Et puis ton coma. Ton départ de cette planète que tu avais tant aimée, tant explorée. Sept longues années de prison.


Officiellement j'ai presque fini d'expier, mais ma vraie rémission, ma libération effective – ton fantôme hors de ma conscience 24 heures d'affilée – j'espère l'atteindre à travers une nouvelle existence qui va bientôt commencer. En terminant ce paragraphe, je me rends compte qu'un grand soupir de soulagement s'échappe de ma poitrine. Voilà, j'ai écrit, j'ai vu, j'ai compris. Le docteur Robston a raison, cela m'a délivré de tout coucher sur le papier.


Ô mon amour, serais-tu encore en colère si nous nous revoyions ?



 
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   Anonyme   
22/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai vraiment beaucoup aimé! Cette lettre est pleine d'émotion et comme d'habitude la chute qui donne une autre dimension à l'ensemble du texte. Les sentiments de l'auteur sont très bien décrit, si bien qu'on se laisse porté par le fil des mots sans effort.

   widjet   
22/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien
En dépit d'un titre pas très bien choisi, l'auteur réussi à écrire et décrire une histoire riche, surprenante dans son final (on se refait pas hein, Flupke ?) qui la rend très touchante et très vraie en évitant soigneusement toute sensiblerie.
Je me suis fait avoir. Au milieu du récit, je me suis dit que ça serait pas mal d'avoir une lettre de retour comme un droit de réponse du destinataire...avant que l'auteur, en une seule phrase, ne me cueille (une bonne idée de ne pas en faire des tonnes sur ce dénouement).

En plus c'est vraiment bien écrit.

Flupke ne déçoit pas et fait désormais partie des valeurs sûre dans le registre de la nouvelle...Bravo à lui.

Widjet

   studyvox   
22/10/2008
J'ai trouvé cette nouvelle en forme de lettre "très bien".
Il y a du rêve et la réalité apparaît progressivement, par petites touches, sans en dévoiler la chute.
L'auteur arrive à tenir son lecteur en haleine, avec un seul personnage qui écrit une lettre avec ses souvenirs, sans que l'intérêt de la lecture disparaisse, et même mieux, avec un intérêt grandissant.
Bravo, c'est réussi.

   victhis0   
22/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Peu amateur des tournures épistolaires que je trouve souvent lourdes, je dois saluer celle-ci : que de poésie et d'émotion dans ce très joli texte (que j'aurais moi mis dans la catégorie "réflexions dissertations"), magnifiquement rythmé par cette très joile phrase qui, allez savoir pourquoi, me fait penser à François Villon. Mais on s'en fiche. Bref : c'est une très jolie nouvelle, sincère et profonde.

   belaid63   
23/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
j'ai aimé cette lecture, la chute est très belle, du bel ouvrage
bravo

   Anonyme   
23/10/2008
J'ai eu un peu peur au début... le style, les mots choisis, une certaine lourdeur au démarrage... j'ai craint de m'ennuyer et ai failli abandonner ma lecture. Et puis la phrase "tu étais si entière dans tes jugements quand tu étais émoustillée" m'a attrapée au vol, et j'ai poursuivi mon chemin à travers cette lettre, avec l'envie d'aller voir un peu plus loin, un peu plus profond.

A un moment j'ai cru à une histoire qui allait finir en chute humoristique (la dispute "philosophique", la séparation à cause d'une discussion sur la pauvreté en Inde ... à priori un peu ridicule, bref, quelques éléments qui me mettaient sur une fausse piste). Mais la catégorie ne laissait pas présager cela. Intriguée, j'ai continué.

Et puis ce passage sur Libourne, et le texte prend déjà une autre dimension. On manque d'éléments encore pour bien se représenter dans quoi s'inscrit cette démarche épistolaire (une thérapie après TS ?), mais tout ce qu'on a lu auparavant s'éclaire différemment.

Et puis arrive cette chute, terrible, à laquelle je ne m'attendais absolument pas. J'avais perdu le titre de vue, et puis de toute manière, je n'en aurais pas imaginé les conséquences.
Donc, en ce qui me concerne l'effet est réussi : j'ai été bluffée jusqu'au bout, et j'ai apprécié cette lecture. C'était un pari osé, parce qu'effectivement, le style épistolaire, dense et moins lisible, pouvait à priori risquer d'en rebuter plus d'un.

Bravo.

   Anonyme   
28/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai commencé cette lecture avec une certaine réticence. J'avais apprécié l'humour de Flupke, notamment dans l'histoire de Rachid, et je me demandais quel mouche le piquait de se lancer dans le romanesque.
Je m'attendais au pire. J'ai découvert le meilleur.

Il y a bien quelques longueurs. J'avoue avoir survolé certains passages, surtout dans la seconde partie.

Mais la fin m'a réveillé.

Bravo Flupke.

   leon   
13/11/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'attendais un peu la chûte mais celle-ci reste bonne néanmoins.
Sinon, la lecture est fluide et c'est la vraie peine d'un homme qui a perdu son amour, assez sobrement décrite.

... et la longueur me convient parfaitement : je crois que c'est à peu près le format web.

   marogne   
27/11/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un seul regret, on comprend beaucoup trop tôt la fin, et ce dès la première partie, c’est dommage.

Mais l’ensemble est très réussi, à la fois sur la forme et le fond. Sur le fond d’abord, j’ai vraiment apprécié la première partie, peut être parce que je me sens un peu en phase avec le narrateur, et parce ce que de retour de Bombay, j’ai voulu écrire un texte sur les horreurs qu’ont y voit…..

Sur la forme, et à part mon premier commentaire, la forme épistolaire me parait tout à fait adaptée, elle nous rapproche du narrateur, elle nous fait partager son raisonnement, et ses remords. Et puis cette répétition du questionnement sur la colère, qui rythme le texte, et qui en même temps le scande, est une belle trouvaille (même si c’est ça sans doute qui fait que dès quelques lignes on a compris la fin…).

Marier le fond et le plaisir de cette façon est du grand art.

   jensairien   
18/12/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
super bien écrit, formidable chute, et plein d'humour. Il y a de la cervelle dans le flupke.
Ah oui le titre, c'est vrai, il est vraiment pas terrible.

   Anonyme   
5/2/2009
J'ai lu cette nouvelle il y a deux jours mais je n'ai pas osé poster de comm. Ce matin, je l'ai relue et j'ose.
Et pour la commenter je crois qu'il faut se mettre à la place de la femme qui la recevrait si elle était encore de ce monde. Et voici ce que je ressentirai : une profonde ironie et cachée dessous, une colère latente, le plaisir diffus de pouvoir dire à la fin, tu peux t'en aller, je me suis trompé sur ton compte et je suis guéri alors que toi et ta "fausse" générosité, tu es morte. C'est une lettre vengeresse, pas de doute et par conséquent, pour l'auteur, libératrice. C'est en tout cas ce que je ressentirai si je la recevais.
Pour le reste, je me pose les mêmes questions quand je vois des femmes à genoux sur le trottoir les yeux baissés, avec ou sans enfant, avec ou sans chien, chat, lapin ou autre. Et il m'est arrivé de voir un homme fouiller dans une poubelle, d'entrer dans une boulangerie et d'en ressortir avec deux pains au chocolat que je lui ai donné. Là je suis satisfaite, parce que je sais que ces pains au chocolat, c'est sûr, c'est lui qui va les manger.
Au plaisir de te lire.

   liryc   
13/4/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Flupke,

Encore une nouvelle avec une chute totalement inattendue et un rebondissement qui mène droit à la première ligne pour relecture.
Certains passages pourraient être écourtés sans enlever sa substance à l'ensemble.

Amicalement
liryc

   Mistinguette   
9/2/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une histoire beaucoup moins drôle que les deux lues précédemment du même auteur. Mais décidemment quelque soit le registre, les nouvelles de Flupke sont toujours aussi savoureuses…


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