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Réalisme/Historique
Flupke : Sandwich
 Publié le 09/09/10  -  17 commentaires  -  4122 caractères  -  122 lectures    Autres textes du même auteur

Certains connaissent déjà l'origine de cette vieille recette, mais est-ce une raison pour s'abstenir de broder sur un thème historique devenu un symbole de notre société souvent pressée par le temps ?


Sandwich


Londres, février 1772. Un club huppé de Needham Street.


Au premier étage du club, dans un salon spacieux, un feu crépite dans la cheminée. Un somptueux tapis persan dans les tons rouge et or recouvre une grande partie du sol. Les éclats cuivrés des chandeliers se mêlent au satiné des boiseries précieuses. Autour d'une table, à quelques pas de l'âtre, quatre compères, amis de longue date, échangent en toute confidence commérages et potins mondains. Le docteur Harry Ploughman vient juste de terminer un récit amusant, à propos d'un ermite professionnel louant ses services à un riche Londonien.


- Quelle idée de payer un être humain, pour lui demander de vivre dans un tel dénuement à l'intérieur de son propre jardin dans le seul dessein d'étonner ses visiteurs ! Il y a quelque chose de vain à se prétendre mécène du bizarre, conclut son ami, Robert Chitterling. Qu'en pensez-vous, M. Pickle ?

- Notre société se méfie toujours un peu des originaux, répondit M. Pickle. Ce qui, au début, peut fasciner, suscite parfois l'indifférence au fil du temps, car il est impératif de se conformer au moule du plus grand nombre. Laissons donc les années user le faux et polir le vrai. Mais, si vous me le permettez, j'ose espérer que notre célèbre explorateur tout auréolé de sa gloire australe va bien vouloir nous honorer d'une anecdote intéressante. Il m'a conté, avant-hier, une histoire assez révélatrice des trépidations et du cruel manque de temps dont nous semblons souffrir, dans notre monde moderne. N'est-il pas vrai, M. Cook ?


James Cook sourit, prit la bouteille de rhum et en versa dans les verres de ses amis. Puis, il commença son récit :


- Oui, en effet. Comme vous le savez, M. John Montagu, comte de Sandwich, quatrième du nom, réoccupe depuis l’année dernière le poste de premier Lord de l'Amirauté. J'ai trouvé en lui un allié solide, très en faveur de mes projets de voyage. Il va de soi qu'une reconnaissance détaillée du Pacifique Sud présenterait un intérêt particulier pour la Couronne. Le comte de Sandwich fait preuve d'une attitude très visionnaire à ce sujet. Les préparatifs pour ma deuxième expédition sont déjà bien avancés.
M. Montagu prend à cœur sa mission et il passe parfois de très longues journées sans sortir de son bureau. Il use d'une méthode ingénieuse afin de pouvoir travailler tout en se sustentant. Il se fait tout simplement apporter une tranche de bœuf salé insérée entre deux tranches de pain. De ce fait, il peut saisir l'entièreté de cet étrange assemblage dans sa main gauche et continuer à écrire à l'aide de sa main droite. Notez que de cette manière, ses doigts restent propres en permanence. Il me semble bien que cela lui soit devenu une habitude de se nourrir de la sorte, car après l'avoir vu agir ainsi deux fois de suite, la curiosité m'a poussé à essayer de faire coïncider mes visites en son office avec le milieu de la journée. Et l'on m'a rapporté une manière similaire de procéder lors de certaines parties de cartes auxquelles il s'adonne passionnément pendant de longues heures au « Cocoa Tree ».
Je dois confesser que j’ai expérimenté moi-même le procédé afin d'en vérifier la commodité, il y a une quinzaine de jours. J'ai écrit la première partie de la lettre destinée au comte de Sandwich, relatant en détail mon itinéraire projeté dans les mers du Sud, tout en me nourrissant d'un assemblage identique à l'aide de ma main gauche. Je dois admettre qu’aucune tache de graisse n'est venue souiller le papier. Si j'avais été dans la hâte, cela m'aurait économisé le temps d'un repas.

- Ce comte de Sandwich est un illuminé, s’exclama M. Chitterling sur un ton péremptoire. S'il essaie de répandre une mode aussi farfelue, j'ai bien peur qu'il ne se heurte à un mur de pierres. Nous ne sommes pas des sauvages. Notre civilisation ne progresse-t-elle pas naturellement vers le haut ? Nul besoin d'être prophète pour prédire que dans cinquante ou soixante ans, l'on continuera de se nourrir à l’aide de fourchettes et de cuillères. Comme pour la plupart des excentriques, son nom et ses lubies sombreront dans les oubliettes de l'histoire.


 
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   florilange   
24/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Hé hé! Comme quoi les plus brillants esprits peuvent se tromper...
Les inventeurs sont toujours incompris de leurs contemporains.
C'est court, bien écrit, cela dit vitement ce que cela doit dire.
Merci de nous avoir rappelé ce petit fait divers aux lourdes répercussions.

   jaimme   
27/8/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Mais c'est trop court! J'aurais aimé un petit florilège de ces anecdotes sur les inventions. Là je reste sur ma faim (et c'est un comble)!
J'aime beaucoup le style et la recherche derrière l'écriture.
Juste une chose: j'ai toujours perçu la société anglaise comme amoureuse de ces originaux, surtout dans la haute société. Cela comme un signe de noblesse, id-est comme une distanciation des roturiers. Dans ce cadre je pense que la réflexion sur ce sujet("Notre société se méfie toujours un peu des originaux, répondit M. Pickle) est à vérifier: est-elle d'actualité, n'est-elle pas erronée? Je me pose seulement la question.
Bref: très sympa, bien écrit et trop court!
Merci.
PS: Cook meurt aux îles Sandwich (indigestion, mauvaise recette?)

   Anonyme   
4/9/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Texte bien écrit en correspondance avec l'époque.
Belle ironie sur ce qui perdurera ou non dans les siècles suivants ...
Un peu trop de personnages peut être pour un texte aussi court, sachant que certains portent plusieurs noms en plus...
Je trouve un peu dommage de ne pas avoir approfondi le sujet sur le besoin d'aller vite ...toujours plus vite ...On est resté que sur : est ce une mode qui va passer ou non ?

Bonne continuation

   Anonyme   
6/9/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↓
Histoire archi connue du moins je trouve. Je ne vois donc pas l'intêret d'en faire un texte qui n'est même pas une vraie nouvelle. A la rigueur une chronique de presse ou un article de wikipédia. Le style un peu plat, n'est pas mauvais cependant.
Bref, non je n'aime pas.

   Anonyme   
9/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Salut Flupke ! Intéressant sur le plan historique mais un peu court c'est vrai ! Une écriture toujours aussi plaisante et précise, du bon Flupke en quelque sorte... J'avais oublié à qui ces îles devaient leur nom. Amicalement. Alex

   alifanfaron   
9/9/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↑
L'écriture est simple, polie je dirais. En respect avec le contexte de l'époque. Donc, hop, un bon point. Mais l'histoire, si tant est qu'il y en ait une, me semble trop légère... Il y a, selon moi, qu'une information mise en situation. Et de manière somme toute conventionnelle. Et du coup, ça ne marche pas trop. Tant pis.

   Marite   
9/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Flukpe, j'avais préparé le commentaire ci-dessous pour l'espace lecture mais la nouvelle avait disparue quand j'ai voulu le mettre. C'était il y a deux ou trois jours je crois...
***
Cette nouvelle relatant l'origine du sandwich m'a intéressée car je n'en avais aucune idée, ou plutôt je ne m'étais jamais posée la question. Mais, j'ai eu le sentiment qu'il manque quelque chose à la fin. La dernière phrase de M Chitterling n'est pas suffisante pour conclure ce récit je trouve. Ce serait mieux si le dernier paragraphe nous éloignait peu à peu du lieu et des personnages devisant un donnant un point de vue général sur les réticences des sociétés à accepter et à absorber les nouveautés de comportement qui finissent souvent par s'imposer malgré tout.

   shanne   
9/9/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Je ris en lisant cette nouvelle, qui d'ailleurs n'a pas besoin d'être longue: le temps d'avaler un sandwich. Cela me fait penser à certaines réunions de travail où les cadres suppriment l'heure du repas en nous faisant remarquer que le sandwich n'est pas défendu( le cadre de cette réunion n'est pas aussi majestueux , zut, alors)
Le comte de sandwich ne se heurte pas à un mur de pierres. Notre civilisation ne progresse-elle naturellement vers le haut ? sourire, c'est quoi le haut ?
C'est bon de rire donc merci à vous

   blanchette   
10/9/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
C'est alléchant car l'athmosphère so british est posée dès le début mais cela tourne rapidement court et la fin est vraiment brutale : en définitive je trouve que l'ensemble manque un peu de fantaisie et est un peu trop informatif ("je vais vous raconter l'histoire du sandwish et voilà j'ai fini"). Dommage ! peut-être aurait-il fallu rallonger avec la conquête du monde par la sandwich ?

   Jedediah   
11/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je me souviens avoir lu il y a longtemps une autre version de cette nouvelle, dans l'ex-catégorie "Apprentissage".
Le texte a dû être amélioré entre-temps, et me fait toujours sourire, au vu de la popularité actuelle des sandwiches.

C'est très bien écrit, le langage utilisé sonne très "vieux jeu".

C'est court mais ça se raconte comme une histoire drôle : les plus courtes sont souvent les meilleures.

   doianM   
11/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ces lignes m'ont chatouillé les narines avec des anciens "flavors": .M. Pickwick, mais aussi le détective du 2218 Baker Street et, pourquoi pas, les deux excentriques inventés par Twain et leur bancnote d'un million.

Je me demande si le facétieux auteur n'a pas inventé ce nom, "Pickle" qui tombe à pic avec le sandwich. Ou c'est une référence historique ?.

Enfin, ne cherchons pas trop, amusons-nous, moi en tout cas j'ai apprécié.

   xuanvincent   
13/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Il s'agit là me semble-t-il de la réécriture d'un texte de l'auteur que j'avais déjà lu il y a quelques temps de cela.

J'ai apprécié (re-)lire cette histoire narrant - avec une plume que j'ai comme pour les textes précédents, trouvée assez réussie - la découverte par le comte de Sandwich de l'invention culinaire qui a porté son nom.

Dommage simplement que cette nouvelle soit si courte !

Bonne continuation à l'auteur.

   wancyrs   
18/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Une anecdote qui tient la route, et si le but était de faire sourire, alors pari tenu.

J'ai beaucoup aimé ces noms de lords qui m'ont rappelés les personnages des polars d'Agatha Christie...

Merci

Wan

   Anonyme   
19/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai pris plaisir à lire ce texte, sans le trouver particulièrement brillant ou original. Un peu sage peut-être, mais sans doute en concordance avec l'esprit de l'époque.

Bien écrit, en tout cas. J'aurais aimé en lire un peu plus.

Merci d'avoir retracé élégamment cette petite histoire (au demeurant assez connue, en effet).

   alpy   
28/9/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Flupke,
Une petite histoire courte et sans prétentions, sympa et bien écrite.
J'imagine bien ce dialogue au milieu d'un roman de Jules Verne.
Bonne continuation,
Alpy

   emi   
4/10/2010
 a aimé ce texte 
Bien
L'écriture évoque bien les romans du XIXème siècle. À elle seule, elle procure du plaisir. L'histoire est un peu courte mais bien troussée.

   Anonyme   
30/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Récit charmant qui m'a laissé toutefois sur ma faim -un comble- en effet le propos manque singulièrement de densité, même si le cadre historique est bien restitué. J'aurais aimé un développement plus riche, voire davantage de fantaisie... On attend un brin de folie surréaliste qui, au bout du compte, n'arrive pas.


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