Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Policier/Noir/Thriller
framato : Immobile, je regarde la soie se charger de poussières… [concours]
 Publié le 20/05/12  -  8 commentaires  -  9757 caractères  -  152 lectures    Autres textes du même auteur

Huit.


Immobile, je regarde la soie se charger de poussières… [concours]


Ce texte est une participation au concours n°14 : Relations textuelles consenties ! (informations sur ce concours).



C’est une drôle de maison que cette maison-là. Une maison sans couleur, ou alors avec toutes les couleurs de la vie. Couleur du vent, de la pluie, couleur de l’orage et des champs.

C’est une maison sans forme particulière. Elle a une porte pour entrer. Une porte pour sortir. Elle a un toit, un sol et quelques fenêtres, pour être vu sans pouvoir regarder. Elle a une cheminée pour respirer et des fils pour allumer la lumière. Elle a tout, sauf de l’espoir. Il y a des barreaux, mais on essaye de ne pas les voir.


C’est une maison blanche, dehors, dedans, une maison banale, mais parfois teintée de rose, quand le soleil l’éclaire.


C’est une maison de fous, c’est la maison des fous. Les couloirs sont bleus, il y a des mouches qui volent, il y a des pas feutrés et des blouses bleues.


Il y a des âmes qui rôdent et des mots murmurés. Le silence est de mise dans cette maison-là.


Au sous-sol, il y a une maison dans la maison. Une maison sans fenêtre, avec une seule porte et puis des murs en soie. Sauvage.


Dans cette pièce-là, il n’y a quasi rien. Que moi qui rôde.


Porte de bois blanc, en peuplier, claire à mourir, doublée d’acier. Une table blanche, des chaises blanches, un lit blanc, tout est blanc, et sans les ombres dessinées par la lumière de dehors, on s’y cognerait partout. Mais c’est tout doux, en mousse, tout y est en mousse, parce qu’on ne peut pas s’y blesser. C’est interdit.


Une araignée au plafond m’empêche de dormir. Elle tournoie tout autour de moi, je la vois au plafond puis elle descend suspendue à son fil et s’accroche à mes longs cheveux blancs, je la sens et je la laisse. Qu’elle se promène dans ma toile, qu’elle lisse ma crinière, qu’elle m’effiloche ou me tisse, comme bon lui semble. Elle est moi et je suis elle dans ce vide, il n’y a que nous et nos toiles et nos fils emmêlés qui boivent leur néant. Je ne peux pas dormir, j’ai peur de ne plus respirer et j’ai peur que ça la tue, alors je ne dors plus et quand il fait noir, je reste en alerte pour savoir si je vais la sentir. Elle est si légère que parfois elle doit se promener sur moi et que je dois ne pas la sentir.


*


La pilule rouge est amère, la bleue a un goût anisé, le liquide turquoise aussi et même les piqûres ne me dérangent pas. Ils voudraient que je dorme, mais c’est no way, va te faire mettre, pas question, nada. Je surfe sur la vague et je cherche la clarté malgré tout. Je dois garder sa conscience, jusqu’au jour où elle me parlera, où la voix reprendra et me donnera d’autres proies à vider, à sucer, à broyer, à étreindre et où le jeu de la lumière pourra recommencer encore.


*


Elle marche.

Je l’entends marcher.

Elle a collé sa toile de soie et des mouches s’y sont fait prendre.


Je l’entends les sucer. Et sucer ma mémoire. Pour chaque mouche gobée, elle me retire le souvenir d’une fille. Enfin pas exactement. Elle me retire l’extase du souvenir d’une de ces huit filles. Elle me retire l’extase et la joie et l’envie. Mais l’envie je l’ai déjà perdue, je l’ai perdue quand j’ai bouclé ma boucle, quand j’ai achevé la mission, quand j’ai éteint la lumière qui se cachait dans la huitième. C’est là que je me suis assis pour la première fois, que j’ai digéré tout ça et qu’ils sont venus et qu’ils m’ont mis dans la petite maison de soie qui se trouve dans la grande maison des fous, là où il y a du silence et des mouches.


*


Les vibrations. Le signal, ce sont les vibrations. Quand la toile vibre, la mouche fond sur sa proie. Elle lui inocule son poison, l’enferme dans son cocon et attend patiemment que la mouche se liquéfie. Ensuite, elle suce et me retire une part de mémoire.


*


Il ne faut plus que je bouge.

Je vais rester là, immobile.

Je vais penser à ces huit filles.

Enfin, je vais écrire.


*


Couloirs interminables,

Paillassons gris

Poussières

Carreaux blancs

Sur blancs carreaux

Cloués au sol

Fixés

Pour

L’immobilité

Vitres sales

Lumière sombre

Univers clos

Bancs écaillés

Mouillés de pluie

Mouillés de pisse

Tout est…

Arrêté

Solitude

Des

Mots

Insensés

Couloirs encore et chaises affalées

Hommes sans mémoire

Incompréhensibles soliloques

Encore et encore… les couloirs…

Et le silence qui

Vrille les tympans

Obligation

D’un univers clos…

Déambulation, silence…

Herbes mouillées, silence…

SILENCE

Vol d’une mouche dans

Un trop long couloir

L’encre du feutre tachant la feuille

Comme un cri

Rouge et noir

Et jaune et vert

Quand tout se noie de blanc

Déchire le silence !

Eux seuls vivants

Déambulations

Isolement et cris

Ils ne peuvent rien !

Autres solitudes

Multiples rêves

Quelques délires

Immobilité des âmes

Qui ne disent rien,

Mais en hurlant

Immobilité de l’air

Qui ne bouge pas,

Mais en rusant

L’air est tranquille

Il étouffe tout

Sauf le silence !

Déambulations

Les huit pattes au plafond


*


Je dois comprendre. Ce qui est arrivé, comment j’ai bu l’étincelle de leur vie, comment, d’un coup de langue, j’ai pu trancher les fils qui les reliaient aux mondes. Une toile, c’est parfois si fragile que même ma salive a pu la fondre.


Dans ma pièce, au plafond, il y a cette araignée. Elle n’est pas si vilaine. Velue, mais pas trop, trapue, mais pas autant qu’on pourrait le croire. Elle passe simplement son temps à tisser sa toile. Elle chasse, sans bouger, elle attend que ça tremble, elle attend que son monde bouge.


Et je la regarde, chaque fois que je peux.


Une mouche est entrée ce matin dans la maison blanche qui se trouve au sous-sol de la grande maison dans laquelle les couloirs et les blouses sont bleues, une mouche est entrée dans la chambre blanche aux murs de soie et la journée sera belle.


*


Un jour, j’en ai eu marre. Marre d’attendre.


J’ai sorti ma langue, je l’ai balancée, de gauche à droite, et j’ai tranché dans le vif. J’ai tranché une à une chacune de ses huit pattes, un à un chacun de ses fils de soie poisseux. Je l’ai regardée se tortiller, petite chose marron sur le lino blanc…


*


J’ai tranché ma peur d’un coup de dent. J’ai pas eu peur de son côté répugnant. J’ai tranché dans le vif. La première, je l’ai eue par la toile, comme les autres. Un chouette site, perdu sur la vague. On s’était écrit un peu et vus une seule fois. J’avais tissé ma toile et elle avait tremblé. Je lui ai inoculé le poison, je l’ai enfermée dans un cocon et j’ai bu ses fluides. D’un coup de dents, j’ai tranché sa carotide, d’un coup de langue, j’ai coupé le fil de sa vie.


*


Il ne reste d’elle que la trace de sa toile, comme un entre-deux, entre deux murs, entre sol et plafond, entre deux rêves.

Il ne reste d’elle qu’un chemin de chasse immobile. Les mouches n’y viennent plus. Il ne reste plus d’elle qu’une veine battante sur la soie du bitume.


*


Le plafond reste trop blanc, surtout quand je m’endors. La mouche a été digérée, l’araignée se repose. Je n’aime pas quand elle ne fait plus rien et qu’il n’y a plus de mouche.


Alors, patiemment je détisse sa toile. Je monte sur la table, je lèche et ça colle et ça résiste, mais au final, je suis bien plus gros qu’elle et je mange les fils un à un.


Quand j’ai fini, je m’assois et je regarde. Je la regarde marcher au plafond, choisir son point de départ. Elle arpente, s’arrête, semble réfléchir un peu puis reprend sa marche, tête en bas, pieds en l’air. Au bout d’un temps, parfois long, parfois non, elle colle son ventre contre le plafond et puis soudain, elle lâche prise. On dirait qu’elle tombe, mais non, elle s’arrête en plein milieu. Elle est suspendue et le fil qui la relie au plafond est à peine visible. Ensuite, elle contracte ses pattes, son ventre velu. Elle finit par obtenir un mouvement qui s’amplifie au fur et à mesure jusqu’à ce qu’elle arrive enfin à toucher le mur et paf, elle s’arrête net. Elle colle son ventre au mur, le temps que le point de colle adhère et elle monte jusqu’au plafond. Son but est triangulaire. Former ses trois premiers côtés et puis recommencer et tracer les grandes lignes et puis les traverses et puis les contre-allées. Son chemin trace la toile et moi je regarde affamé.


*


C’est une drôle de maison que cette maison-là, une maison sans couleur, une maison sans espoir.


J’ai beau en suivre toutes les toiles, le couloir n’est pas long : il ne dure qu’une vie.


Immobile,

je regarde la soie

se charger de poussière…


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
9/5/2012
 a aimé ce texte 
Un peu
J'ai trouvé le texte intrigant, mais pour autant il ne m'a pas emportée. Cela n'a cessé de me gêner, cette idée d'une cellule isolée, seule, dans la cave d'un hôpital psychiatrique ; pour les murs en "soie sauvage", je suppose que ce sont les toiles de l'araignée, d'accord, mais tout au long de ma lecture j'ai été parasitée par cette image d'une maison complète, avec rideaux bonne femme et tout, dans la cave d'une grande maison, et de ses murs tendus de soie sauvage comme un ameublement de luxe : un petit pavillon cossu, quoi. Je ne sais pas si telle était l'image que vous vouliez véhiculer, en tout cas elle était tellement en décalage avec l'histoire que je n'ai pas pu entrer dans celle-ci...
Le poème en centré au milieu du texte, je pensais qu'il parlerait des huit filles à cause de
"Je vais penser à ces huit filles.
Enfin, je vais écrire.", mais le fait qu'il décrive, si j'ai bien compris, l'hôpital psychiatrique, m'a gênée. Comment le narrateur peut-il si bien le connaître alors qu'il reste dans sa maison dans la maison ? Je trouve curieux que le récit insiste sur cette cellule, sur l'enfermement du narrateur, mais par ailleurs parle aussi abondamment de l'extérieur immédiat. Il me semble que j'aurais apprécié davantage un contraste entre l'évocation de la "maison dans la maison" et de la vie du narrateur avant son enfermement.

Vous l'aurez compris, en ce qui me concerne je n'ai pas su entrer dans la logique du texte.

"Une araignée au plafond m’empêche de dormir" : hum, l'araignée au plafond, dans une maison des fous, cela me paraît un peu trop évident...

   wancyrs   
10/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé le style d'écriture, balançant entre nouvelle et poésie, un texte qui s'approche plus de la prose poétique. Il se lit sans encombre et entraine dans un espèce de film virtuel ; en fait l'écriture est très photographique.

Le hic du texte, c'est qu'il tourne un peu trop autour des mots du texte d'origine, sans trop de détours... en plus, avoir dévoilé d'entrée de jeu le lieu de la trame n'aide pas à mystifier le sujet. On est servi sur un plateau, et tout de suite on comprend qu'on se trouve devant les élucubrations d'un débile mental ; c'est un peu osé, je dirais, car l'incipit du texte d'origine a tendance à nous mener vers une autre voie, enfin, je crois ! Alors je suis un peu déçu du traitement, peut-être parce que je connais bien le texte et les explications qui s'en sont suivi ?

Ma note va donc au magnifique style d'écriture, à la façon dont le texte est structuré.

Édit : finalement, après re-lecture, je me suis demandé pourquoi le texte m'agaçait un peu, pourquoi tourner un peu trop autour des vers, des mots du texte d'origine ? pourquoi écrire un texte qui tourne en rond ? comme un chien qui essaye d'attraper sa queue ?, n'est-ce pas là la caractéristique même du débile ? la substance des idées noires ? en fait, tout le texte n'est qu'un schéma, une structure, la structure qu'auraient les idées noires si on les schématisaient. Et il m'a fallu une autre lecture pour le comprendre...

   placebo   
20/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Je ne connais pas le texte d'origine, aussi je reviendrai peut-être plus tard pour compléter ce commentaire.

Je n'ai pas trop aimé le début sur la maison. Les couleurs, non plus, ne m'ont pas parlé.
L'araignée, oui. J'ai apprécié les multiples sens (araignée, meurtre, internet…), ça ajoute à la folie, cette confusion.

"Quand la toile vibre, la mouche fond sur sa proie" l'araignée, plutôt ? :p

La liste des mots verticaux était bien au début - j'ai ressenti une certaine ambiance - puis je me suis lassé au milieu.

Et la toute fin du texte m'a bien plu.

Peu d'empathie pour ce personnage malgré tout, et je le regrette.
Bonne continuation,
placebo

   Anonyme   
20/5/2012
 a aimé ce texte 
Bien
L'écriture, belle, fluide et le démarrage impeccable. Visuellement, la maison, le malaise, le parallèle entre la lourdeur et la légèreté, les images, tout cela fonctionne à mon sens jusqu'au poème...

qui est de trop. Qui pourrait faire sa vie à part. Qui est beau. Mais qui pour moi n'a pas sa place au milieu de la nouvelle. Et en plus même s'il est de qualité il est long et il empêche ma lecture. C'est difficile après de retourner dans la nouvelle. Toujours pour moi.

En revanche on pourrait deviner le pendant de la nouvelle.

Poétique, vraiment bien écrite, travaillée, ça me rappelle ce roman de Troyat, L'araigne, aussi. Très allégorique, trop peut-être.

Je suis sensible à la qualité de l'écriture mais déroutée par l'allégorie trop présente et la poésie omnipotente. Ceci dit, je pense aussi que le pari est réussi.

Littérairement, un sacré entre les deux mon cœur balance, cher Framato... :)

Edit : Huit. Pourquoi ? Les pattes de l'araignée ?

   brabant   
20/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Framato,


De Spiderman comme tueur en série interné dans la salle capitonnée d'un hôpital psychiatrique en compagnie de l'araignée qui lui colle au plafond pour profiter tous les instants de l'objet de sa perversion à défaut de trophées plus tangibles.

"Huit" : huit pattes pour huit meurtres qu'il pourra dépecer et décompter à loisir puisque une araignée au plafond est immortelle et se reconstitue au gré des pulsions de son mentor.

Huit, c'est un nombre porte-bonheur chez les Chinois, ce tueur est un péril jaune. Bon, cela a peut-être aussi fait qu'il s'est arrêté à huit meurtres pour se coucher et se laisser prendre.

Heureusement donc qu'un arthropode n'a que huit pattes ; imaginez un seul instant que celui-là se fût pris pour un cloporte ou pis une scolopendre !

Bon, surtout ne laissez pas sortir l'araignée, le sérial killer se cache à l'intérieur de cet exosquelette en même temps qu'il cache cet exosquelette sous le propre plafond de son crâne !

Connaissez-vous l'histoire du fou qui est accroché à son pinceau ?
Non ! ça c'est Gotlib ! une autre histoire !... Jubilatoire !

Ben, ici aussi, Récit très, très noir et jubilatoire !


ps : J'ai lu quelque part qu'un câble tissé de fil de soie d'araignée est de multi-multiples fois plus solide qu'un câble de section équivalente du plus bel acier ; qu'on en fait même des gilets pare-balles parce que c'est plus souple et plus léger.

Faudra que je demande à Misumena si c'est vrai... Et aussi s'il y a des araignées jaunes...

Lol


Edition : Bonjour Salam, "L'araigne" m'est également venue à l'esprit, je plussoie :)

   melancolique   
20/5/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Framato,

Comme toujours vous me surprenez par votre originalité dans chaque écrit, j'aime l'écriture de ce texte, c'est juste magnifique.

Cette nouvelle est intrigante, elle trace un univers onirique, j'aime cette maison de fous, sa description permet de l'imaginer en toute clarté.

L'image de la fin est très évocatrice, j'en retiens:

"le couloir n’est pas long : il ne dure qu’une vie"

Ce texte m'a permis aussi de ré-apprécier le texte d'origine.

Merci beaucoup pour cette lecture.

Au plaisir de vous relire.

   Lobia   
6/6/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tout m'a plu.

Le style est neutre, sans fioritures, comme cet hôpital. C'est bien trouvé car le lecteur est mal à l'aise dans la tête de ce monstre qui raisonne "normalement", comme vous et moi.

Il n'y a pas de suspense haletant pourtant je ne me suis pas ennuyée un instant. C'est sans doute grâce au style rapide fait d'images qui défilent, (et grâce à ma curiosité malsaine qui voulait connaître plus de détails. Bien vu.)

Les descriptions (des lieux, des meurtres) en disent juste assez pour nourrir notre imagination. Parfait. Je regrette souvent les explications trop détaillées qui m'empêchent de me faire mon propre film.
J'ai beaucoup aimé le passage : "Il ne faut plus que je bouge. Je vais rester là, immobile." Ca semble peu de chose, pourtant j'ai revu instantanément la scène finale du film PSYCHOSE, où l'on entend les pensées d'Anthony Perkins qui vient de se faire arrêter... (si mes souvenirs sont bons).

Enfin, pour avoir travailler en hôpital psychiatrique, j'ai aimé la description glauque de cet environnement où errent les âmes perdues, dans les limbes, seuls à tout jamais (qu'ils le méritent ou non). Cette solitude contribue d'ailleurs à les rendre encore plus fous. C'est très proche de la réalité.

J'ai aimé la rupture en milieu d'histoire lorsque le fou écrit. Je ne suis pas sortie du récit, au contraire. Bonne idée pour casser le rythme, les détails deviennent de flashs, pas d'ennui pour le lecteur.

Enfin j'ai souri à "Une araignée au plafond m'empêche de dormir". Un peu d'humour était le bienvenu, juste bien dosé !

Bref, une réussite du début à la fin. Je n'ai aucune critique (même constructive), mis à part le fait que j'aurais aimé en être l'auteur. Merci pour ce texte !

   Anonyme   
6/6/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour, Framato,

Attirée par le titre, forcément.
J'ai beaucoup aimé votre texte. L'idée de cette soie sauvage. L'idée de l'araignée qui tient compagnie, comme la mouche Mireille tient compagnie au prisonnier d'Annegarn, comme la tégénaire d'hier soir qui se baladait sur le mur alors que j'essayais d'écrire. Les araignées comme les chats sont respectueuses des écrivains.
J'ai bien aimé votre traitement du filet de rétiaire que peut être la toile d'internet. Et surtout, j'aime les deux passages où le personnage décrit comment il tue à pleines dents l'arachnide comme les femmes. Retournement de situation : chez les araignées, il est d'usage que la femelle boulotte le mâle après l'amour. Ce tueur dévoreur de mouches m'a aussi rappelé Renfield, le fou à la solde de Dracula.
Et puis, il n'y a pas un mot de trop.
Même le poème. A la première lecture, je me suis dit que c'était étrange, cette citation dans le texte. Et tout à coup, m'est apparue la structure du texte. Pas la structure narrative, mais bien ce qu'il dessine : des paragraphes courts, comme des fils de soie. Et au centre, le poème, comme le stabilimentum d'une des plus belles araignées de France, l'argiope (argiopa ce que vous voulez : fasciata, bruennichi...), grande dévoreuse de sauterelles, elle aussi, qui, pour répondre à Brabant, est jaune, noire et blanche. Votre texte est presque un calligramme, en fait.
Voici, pour illustrer mon propos, un lien vers la photo d'une toile d'argiope : http://img.fotocommunity.com/Macro-Nature/Araignees/Argiope-dans-sa-toile-stabilisee-a20018238.jpg

Bon voilà, j'ai trouvé ça beau, merci, merci...


Oniris Copyright © 2007-2023