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Horreur/Épouvante
Germain : La jeune fille et l'épouvantail
 Publié le 13/01/23  -  7 commentaires  -  27569 caractères  -  87 lectures    Autres textes du même auteur

Déborah a choisi un nouveau nid d'amour pour son couple. Son compagnon, Vince, n'est guère emballé par l'état de décrépitude de la maison et du quartier. Pourtant il est encore loin de se douter de ce que la nuit lui réserve…


La jeune fille et l'épouvantail


La maison avait vraiment une sale gueule. Planches pourries et escalier branlant. Murs qui saignent – à vrai dire c’était plutôt la peinture des murs qui faisait saigner les yeux à cause de son mauvais goût. Toiture bancale. Volets décrépis.


— Tu aimes ? demanda Déborah.

— Magnifique, mentit-il.


Pour autant il y avait de l’espace, à n’en pas douter. Salon, salle à manger, cuisine, quatre chambres, deux salles de bains.

Déborah courait partout. D’une pièce à l’autre, ses cris de joie résonnaient. Elle grimpa l’escalier, et on l’entendit crier de là-haut : « C’est extraordinaire ! »

Extra, ouais ! À voir, pensa-t-il. À voir s’il allait parvenir à travailler dans ce cadre lugubre. À voir s’il allait parvenir à dormir, avec tout ce bois qui grinçait sans qu’il y eût même un souffle de vent. À voir s’il ne se casserait pas une cheville en passant à travers l’escalier de bois pourri. Il regrettait déjà l’appartement sur Lincoln Avenue. Ho ! modeste avec ça, un deux-pièces au-dessus du restaurant de monsieur Minh. Quand on aérait le salon, montaient des effluves de bœuf sauce staté, de tofu mariné dans l’ail, le gingembre et la sauce soja. Tout ça était à présent à ranger aux rayons souvenirs. Lincoln Avenue et sa vie nocturne ni trop agitée, ni trop calme, juste parfaite. Bars et salle de jeux, épicerie ouverte tard le soir. Laverie automatique et restaurants. Ici, aucune baraque n’était mitoyenne. Elles étaient tantôt séparées par des jardins mal entretenus, des pelouses trop rases ou trop herbeuses, ou par les rues mornes et désertes qui quadrillaient le quartier. Il avait cédé au caprice de Deb. Deb qui exigeait du changement. Deb qui voyait plus grand. Et pourquoi donc ? Un désir d’enfant ? Elle lui avait assuré que non. Un chien alors ? Pas plus, disait-elle. Non, elle avait envie d’espace, et elle prévoyait de grandes fêtes avec buffet et dancefloor improvisé. On allait voir ce qu’on allait voir.

C’était si grand qu’ils n’avaient pas assez de quoi meubler. Heureusement – enfin, si on veut – que les anciens occupants avaient laissé quelques bricoles. Un vieux piano droit au pupitre défoncé. Des étagères dans la cuisine. Une penderie dans une chambre. Une armoire dans le salon. Des meubles fatigués et usés, aussi usés et fatigués que les murs sur lesquels ils étaient adossés.


— Tu montes ? criait Déborah de l’étage. Il faut que tu voies ça.


À contrecœur, il monta l’escalier en faisant attention où il mettait les pieds. Il s’imagina écoutant du rock dans ce cadre. Parce que c’était son boulot. Les concerts, les disques. Il devait écrire sur ce qu’il écoutait. Il imaginait la musique des Strokes résonnant entre ces murs. Ça ne le faisait pas – mais alors pas du tout. Un requiem serait plus approprié. Une marche funèbre.

Il trouva Deb dans une des chambres.


— Cette armoire est superbe, dit-elle.


C’était le genre de meuble en bois maousse. Costaud. Une des portes était recouverte d’un miroir en pied. À l’intérieur, il y avait des tiroirs, des étagères. Ça sentait le bois pourri, la vieille terre, la moisissure des feuilles.


— Regarde ce que j’ai trouvé, fit Déborah en lui tendant une petite boîte d’un rouge passé, d’environ 10 cm de côté.


Il l’ouvrit et s’aperçut qu’il s’agissait d’une boîte à musique. Une petite violoniste tournait sur elle-même, tandis qu’une mélodie que Vince trouva insupportable se fit entendre. La mécanique était un peu grippée. Les mouvements de la petite violoniste étaient abrupts et syncopés, la musique sautait, ne jouant parfois qu’une note sur deux.


— On pourrait en tirer un dollar dans un vide-grenier, proposa-t-il.

— Pas question ! répliqua-t-elle en lui reprenant la boîte. J’ai toujours voulu en avoir une.

— Celle-ci est complètement patraque…


Mais elle était déjà repartie explorer une autre pièce. Il s’approcha de la fenêtre, pour se rendre compte de la vue qu’il avait de cette chambre. Après tout, ils devaient tous deux décider quelle pièce serait leur chambre, quelle autre serait son bureau à lui. La maison en face semblait dans un plus mauvais état encore. Une vieille Ford stationnait devant l’entrée du garage. De la fumée grise s’échappait de la cheminée. Personne, pas âme qui vive dans les rues. Un sentiment de désolation et d’abandon le submergea. Serait-il possible que Deb ne voie pas la même chose que lui ? Comment pouvait-elle garder le moral devant un tel spectacle ?

Il s’égara un peu dans ses sombres pensées. La voix de Déborah qui l’appelait le fit sursauter.


— Descends, chéri ! lui criait-elle.


Il s’exécuta en traînant un peu des pieds. Il retrouva sa compagne dans le salon, en compagnie d’un homme. Celui-ci était fort âgé. Des rides un peu partout sur le visage, d’épais sourcils gris, une bouche lippue. Il se tenait voûté, engoncé dans une salopette trop large pour lui.


— Monsieur est venu nous souhaiter la bienvenue, lui expliqua Deb. C’est un de nos voisins. Excusez-moi, mais je n’ai pas bien retenu votre nom…

— Van De Brokemer, précisa le voisin. Mon grand-père était flamand. Nous sommes installés ici depuis plus de soixante-dix ans.


Les deux hommes se serrèrent la main. Celle du vieux avait une consistance froide et molle, comme du vieux caoutchouc.


— Je disais à votre dame qu’ici nous sommes comme une petite communauté, reprit le vieux. On se serre les coudes. La vie n’est pas toujours facile, vous vous en rendrez sûrement compte. Ce n’est pas comme dans les beaux quartiers en ville.

— Merci du conseil, fit Vince sans conviction.

— La famille qui vivait ici dans le temps, je vous parle d’il y a une vingtaine d’années, était très populaire. La matriarche, madame Packhart, avait des dons de guérisseuse. Pendant longtemps, elle a fait office de médecin pour tout le monde.

— La maison est restée un moment inoccupée, c’est ça ? demanda Déborah.

— Tout à fait. Après la tragédie… enfin, je ne devrais peut-être pas… hésita Van De Brokemer.

— De quoi parlez-vous ? voulut savoir Deb.


Vince n’aimait pas le tour que prenait la conversation.


— Je ne veux pas vous embêter avec ça, lâcha le voisin. Je vais vous laisser. Excusez pour le dérangement.


Déborah souhaita ajouter quelque chose mais Vince lui posa une main sur l’épaule et lui fit comprendre de ne pas insister.

Le vieux prit congé, sans plus de cérémonie, en les saluant vaguement de la main. Quand il fut parti, Vince s’exclama :


— Je n’arrive pas à y croire ! Dis-moi que tout ceci est une blague, Deb !

— De quoi parles-tu ?

— Cette maison qui ressemble à un film d’horreur ! Le voisin freak qui évoque une mystérieuse tragédie ! La guérisseuse… la vieille boîte à musique ! Oh, chérie ! Dis-moi que c’est une blague, OK ?


Il faisait les cent pas et fulminait. Il se sentait floué et manipulé.


— Mais enfin… s’étonna Deb. Qu’est-ce qu’il te prend ?

— Il me prend, chérie, que tu ne sembles pas réaliser où nous avons mis les pieds ! Regarde autour de toi ! Ce quartier… est absolument minable et déprimant ! Ouvre les yeux, merde ! s’emporta Vince. Comment ai-je pu accepter de te suivre dans cette galère ? Nous avions nos amis, là-bas. Nos habitudes ! C’était petit mais confortable.

— Nos amis viendront nous voir ici, répliqua Deb. Et ne monte pas sur tes grands chevaux avec moi !


Elle aussi pouvait se montrer vindicative.

Vince, furieux, sortit de la maison, se dirigea vers le camion de location. Il fouilla dans les cartons, trouva celui qu’il cherchait. Celui avec les bouteilles. Il choisit celle contenant du scotch, qui était déjà entamée, et en avala une bonne rasade. L’air était frais, le soleil pâle. L’alcool lui brûla la gorge. Enfin une sensation agréable. Putain de quartier ! se lamenta-t-il. Emménager ici était un vrai crève-cœur. Il se sentait stupide et faible. Pour avoir fait confiance à Deb les yeux fermés.

Une fois qu’il eut retrouvé son calme, il commença à décharger la camionnette. Deb lui donna un coup de main. Le plus lourd et encombrant arriverait le lendemain matin. Fred avait débauché un des camions de sa société pour trimbaler tout ça. Il avait prévu de venir avec son pote Mike. Un gros bras de plus ne serait pas du luxe.

Vince se demanda ce que ses deux amis allaient penser du quartier et de la maison. Ils allaient se foutre de lui, c’était sûr. Ils ne diraient rien devant Deb, mais dans son dos… il imaginait déjà leur rictus de dégoût, leur sourire ironique.

Le soir venu, Vince et Deb s’agenouillèrent sur le grand tapis du salon, et mangèrent en se servant d’un grand carton retourné comme d’une table. Sardines en boîte. Barquette de taboulé. Conserves de fruits au sirop. Vince ouvrit une bouteille de vin rouge. Comme il ne supportait pas le silence, encore moins en ces lieux, il avait programmé sur son portable une de ses playlists, celle compilant des titres de Neil Young.

Ils mangeaient sans parler, encore un peu échaudés par leur récente prise de bec. Vince remarqua que Deb ne cessait d’observer la pièce dans laquelle ils se trouvaient. Les murs. Le plafond. Le parquet.


— T’as une idée pour la déco ? demanda-t-il plus pour briser la glace que par réel intérêt.


Elle ne répondit pas. Elle fait encore la tronche, se dit Vince qui préféra laisser couler. Deb pouvait être une vraie tête de mule à l’occasion. Aussi, après avoir terminé la bouteille de vin, il se leva et se rendit directement à l’étage, retrouver le matelas posé à même le sol dans une des chambres.

De toute façon, la nuit était tombée, et le quartier aussi mort qu’on pouvait l’être. Vince avait envie d’oublier cette journée. La découverte de la maison, le voisin, la mauvaise foi de Deb. Il se coucha et s’endormit presque aussitôt.


Le son le réveilla au cœur de la nuit. Pourtant, c’était un bruit léger, et lointain. Il reconnut la mélodie de la boîte à musique. Ça venait d’en bas. Deb n’était pas couchée à ses côtés. Faisait-elle à ce point la gueule qu’elle avait décidé de dormir ailleurs ? Et où, par exemple ? Ils n’avaient pas encore de canapé, juste ce matelas à même le sol. Vince se redressa et prêta l’oreille. Pour il ignorait quelle raison, sa copine était en train de jouer avec la boîte à musique au rez-de-chaussée, à trois heures et demie du matin.

Il hésitait à se lever. Oh et puis merde ! se dit-il avant de se recoucher et de fermer les yeux à la recherche de son sommeil interrompu. Mais quelque chose le fit sursauter. Si ses oreilles ne lui jouaient pas des tours, il jurerait avoir perçu le son d’une voix montant du rez-de-chaussée. Une voix masculine. Sûrement pas celle de Deb. Était-ce possible ? Peut-être écoutait-elle une émission sur son portable ? Il tendit l’oreille.

Décida de se lever. En tee-shirt et caleçon, il sortit de la chambre et se retrouva sur le palier en haut de l’escalier. Il entendait mieux la voix à présent. Celle d’un homme. Deb discutait avec quelqu’un. Comme ça, au cœur de la nuit. Vince descendit prudemment l’escalier. Assise en tailleur au centre du salon, Deb faisait face à un individu, dont pour l’instant Vince ne distinguait que les épaules carrées et le dos large. Les deux chuchotaient. Deb actionnait le mécanisme de la boîte à musique, dès que celle-ci s’arrêtait.


— Deb ? fit Vince, en se rapprochant doucement, comme s’il marchait sur des œufs.


L’homme se retourna. Le cœur de Vince fit un bond dans sa poitrine. L’homme avait la moitié gauche du visage calcinée, difforme. La chair avait fondu, littéralement. Sa pommette saillait, son œil était remplacé par une cavité obscure. Son crâne à cet endroit était parsemé de cloques et de rares touffes de cheveux.


— Qui êtes-vous ? parvint-il à articuler.


L’individu se leva, et Vince constata qu’il faisait près de deux mètres. Sa morphologie était étrange. Il flottait dans ses vêtements, mais ses épaules étaient larges, avec des os saillants. Un épouvantail ! Voilà à quoi songea Vince en découvrant ce personnage de cauchemar.


— N’ayez pas peur, fit l’homme, d’une voix étonnamment douce. Je ne voulais pas vous déranger. Mais votre femme…

— C’est en jouant avec la boîte à musique, coupa Deb. J’ai essayé de réparer le mécanisme. La musique l’a attiré…

— Je me présente, reprit l’épouvantail. On m’appelle monsieur Pentacle. Je sais, cela est absolument ridicule. C’est à cause de mon vrai nom, qui est un poil trop complexe pour être prononcé avec justesse.


L’homme s’inclina pour saluer. Vince trouva la courbette ridicule et presque obscène.


— Cette musique ! Elle me rappelle tant de souvenirs, ajouta l’homme en désignant la boîte à musique dans les mains de Deb.

— Tu l’as invité ? demanda Vince à Deborah. C’est toi qui l’as fait entrer ?

— Ne lui en voulez pas ! supplia monsieur Pentacle. Elle a cru bien faire. J’ai entendu la musique, et j’ai frappé doucement à votre porte. J’ai tâché d’être aussi discret et respectueux que possible. Votre adorable compagne m’a généreusement accueilli et m’a proposé fort civilement une tasse de thé.


Vince fusilla Deb du regard. Qu’est-ce qu’il lui prenait, bon sang ? Faire rentrer cet individu louche en pleine nuit ? C’était absurde. Plus il observait l’importun, plus il se demandait si tout ça était bien réel. Depuis qu’il avait mis les pieds dans cette maudite baraque, plus rien ne semblait faire sens.


— C’est un putain de déguisement, c’est ça ? s’exclama-t-il, à bout de patience. Un truc pour Halloween ? Plutôt efficace, mais c’est un peu tard pour venir frapper chez les gens. Maintenant si vous voulez bien nous laisser avant que je vous foute dehors à coups de pompe dans le fondement…


L’épouvantail esquissa un geste d’apaisement, paumes des mains tournées vers Vince. Une moue désolée défigura un peu plus son visage accidenté.


— Je crains que ce ne soit pas aussi simple, monsieur, fit la gueule d’enfer. C’est justement ce que j’expliquais à votre adorable amie.


Vince se précipita vers le comptoir séparant l’espace cuisine du grand salon. Il sortit d’un carton de déménagement un long couteau de boucher.


— Au contraire, c’est très simple, dit-il. Si vous ne foutez pas le camp dans les trente secondes, je ne réponds pas de ma réaction.


Il se rapprocha de l’épouvantail en brandissant le couteau d’un geste menaçant.


— Chérie ! gémit Deb, toujours agenouillée sur le tapis du salon.


Dans ses mains, la boîte à musique s’était tue. Elle était pâle, faiblement éclairée par la petite lampe de bureau qu’ils avaient amenée avec eux, et par l’éclairage extérieur à travers la porte-fenêtre.


— Il faut que je vous raconte une histoire, reprit monsieur Pentacle. Avant que vous ne tentiez quoi que ce soit.


Sa voix, toujours douce et posée, exaspérait Vince, qui sentait gronder en lui une terrible colère.


— Je vais vous… commença Vince.


Sa voix se brisa. Il se rendit compte qu’il ne pouvait plus se mouvoir. Ses bras, ses jambes ne répondaient plus. Il était même incapable de proférer un son. Prisonnier, terrifié dans son propre corps. La seule chose qu’il ressentait était son cœur qui battait trop fort dans sa poitrine.


— Voilà qui est mieux, fit l’épouvantail. Je suis navré pour tout cela. J’ai malheureusement l’habitude des réactions comme la vôtre, et je me vois contraint d’user de certains pouvoirs, à mon corps défendant.


Le grand escogriffe glissa ses larges et presque translucides mains dans les poches de son manteau élimé, et se déplaça sans un bruit jusqu’à la porte-fenêtre qui donnait sur la rue. Il garda le silence une bonne minute, scrutant les alentours. Vince, immobile telle une statue, implorait du regard son amie, tandis que l’air perdu elle triturait dans ses mains l’étrange boîte à musique à présent muette.


— Maintenant vous allez m’écouter attentivement, reprit monsieur Pentacle, sans daigner se retourner. Comme je le disais à votre compagne, je ne suis pas censé apparaître dans votre monde. Mais nous autres, humbles employés du grand ministre des enfers Mictlantecuhtli, l’Annonciateur de Mort, sommes forcés de nous manifester lorsque nous percevons les signes. L’appel. L’invitation, si je puis dire. C’est là qu’intervient la boîte à musique. Cette mélodie… je l’ai entendue la première fois il y a vingt ans de cela. Elle a été inventée par un musicien du nom de Karl Irving Packarth. Il vivait ici même, dans cette demeure avec sa famille. Un compositeur passable. Mais avec de la suite dans les idées.


Monsieur Pentacle s’éloigna de la fenêtre, se mit à faire les cent pas. Ses membres étaient raides, mais sa démarche étonnamment souple.


— Son épouse, Lady Packarth, avait des talents de guérisseuse. Mais pas seulement. Elle était aussi un peu sorcière. Elle avait mis au point une substance qui lui permettait de contrôler ses rêves, et c’est au cours de l’un d’entre eux qu’elle a fait connaissance avec l’inframonde où, égarée dans les ténèbres grouillantes d’abjections, au beau milieu des âmes tourmentées, elle a entendu murmurer mon nom. Mon véritable nom, celui que les humains sont incapables, pour leur salut, de prononcer. Ce nom, ou plutôt cette sensation, ce murmure, ce souffle, lui est resté en tête au réveil, et les jours qui ont suivi. Elle ne pouvait bien sûr l’articuler, mais l’écrire oui, plus ou moins. Car ce nom est composé de sons qui peuvent se traduire dans votre alphabet, presque exclusivement par des consonnes.


Monsieur Pentacle s’immobilisa, dos à la fenêtre, et adressa au couple un sourire triste, empreint d’une étrange mélancolie. La lumière du lampadaire de la rue nimbait sa silhouette d’une aura verdâtre, maladive.


— C’est là que la malheureuse a eu l’idée qui a précipité sa famille dans le chaos, reprit-il. Couchant par écrit les innombrables consonnes composant mon nom, elle demanda à son époux de traduire ce galimatias en musique. Associant à chaque lettre une note, d’après la méthode d’un obscur musicologue, Karl Packarth a donc inventé cette mélodie et fait fabriquer par un artisan la boîte à musique que tient votre amie. Et qui semble d’ailleurs l’obséder.


Comme pour illustrer les propos de l’épouvantail, Deb, toujours agenouillée sur le tapis du salon, actionna le mécanisme de l’objet. La musique retentit dans le silence figé de la nuit.

Le sourire sur la face abjecte de monsieur Pentacle se fit plus large encore, dévoilant deux rangées de petites dents acérées et jaunâtres.


— Mais je me rends compte que votre position n’est guère confortable, fit-il à l’intention de Vince, toujours raide tel un mannequin de cire. Je peux vous rendre votre mobilité, si vous me promettez de ne point en abuser…


D’un geste imperceptible de la main, il mit fin au calvaire du jeune homme. Celui-ci se secoua, frotta ses membres ankylosés. De même, il avait retrouvé l’usage de la parole.


— Que nous voulez-vous, bon sang ? demanda-t-il à son tourmenteur.

— C’est là que le bât blesse, lui répondit l’épouvantail. Lorsque cette musique est jouée, elle sonne comme un appel auquel je suis contraint de répondre. La curiosité de votre chère et tendre l’a poussée à vouloir réparer le mécanisme de la boîte à musique. C’est le souci avec les insomnies. On tourne en rond et on finit par faire des choses qu’on regrette. J’en sais quelque chose.


Déborah leva son visage pour affronter le regard de son compagnon. Des larmes coulaient sur ses joues, et elle murmura : « Je suis désolée. »


— Il y a vingt ans, la même musique m’a attiré en ces lieux, ajouta monsieur Pentacle – mains au fond des poches, silhouette de deux mètres voûtée, la moitié de son visage ravagé dissimulée dans l’ombre. J’ai ainsi fait connaissance de la famille Packarth. Madame Packarth, comme je vous l’ai mentionné, étant férue d’occultisme et de bizarreries, m’accueillit avec bienveillance et curiosité. Il faut dire qu’à l’époque, je n’avais pas le visage dans cet état-là. Selon vos critères, j’étais certes repoussant et très laid, mais pas encore défiguré à ce point. Mais nous y reviendrons. Aussi madame Packarth me posa-t-elle toutes les questions possibles et imaginables sur l’endroit d’où je venais. Cela semblait la fasciner, à tel point qu’elle en oublia d’avoir peur. Elle aurait dû pourtant, non ?


Monsieur Pentacle s’interrompit, haussa un sourcil. Il semblait attendre une réponse. Qui ne vint pas. Aussi il poursuivit :


— Au bout de quelques heures de cet interrogatoire épuisant, il a fallu que je mette en garde la brave dame. Mon temps ici-bas est toujours limité. Je ne puis m’attarder plus de douze heures. Je vous le signale par la même occasion. Eh oui, ceci devrait vous rassurer. Dans un peu plus de huit heures, vous serez débarrassés de moi. Moins, si vous faites ce qui doit être fait.


L’épouvantail marcha jusqu’au piano droit. Il souleva le pupitre, enfonça quelques touches. Une succession de notes désaccordées s’échappèrent du vieil instrument. Alerté par le gémissement d’une latte du vieux plancher, monsieur Pentacle se retourna vivement. Vince avançait, le couteau dans une main. Il s’apprêtait à frapper mais la large main osseuse de la créature lui saisit le poignet. Vince employa toutes ses forces pour se dégager, mais rien à faire. L’abject personnage ne cillait pas. Au contraire, il accentua sa prise et Vince, vaincu, lâcha l’arme blanche dont la pointe se ficha dans une lame du parquet.


— Bien essayé, mais pas assez rapide, commenta monsieur Pentacle.


Il repoussa brutalement Vince qui se retrouva les fesses sur le tapis, non loin de Déborah, toujours prostrée.


— J’ai le sentiment un peu vexant, ajouta l’épouvantail, que vous vous lassez de mes bavardages. Je peux le concevoir. Il est tard. Aussi j’irai à l’essentiel. J’ai expliqué la même chose à madame Packarth il y a vingt ans, ici-même. Si l’on fait appel à moi, j’ai le devoir de me présenter. Mais vous comprenez bien que ma place n’est pas ici. Je dois rentrer chez moi, et pour cela, il faut que j’emmène une âme avec moi. C’est le prix à payer pour retourner dans l’inframonde. La personne qui m’a fait venir doit me désigner le malheureux ou la malheureuse qui m’assurera du billet de retour. Elle a douze heures pour ce faire. Passé ce délai, c’est son âme à elle que j’emporterai. Est-ce que vous comprenez ?


Déborah se blottit dans les bras de Vince. Ses larmes coulaient toujours, en silence. Elle murmura encore qu’elle était désolée.


— Madame Packarth m’a pris très au sérieux. C’était une femme fort intelligente, à l’instinct sûr. Son choix s’est porté sur la maîtresse de son mari. Logique et pratique, n’est-il pas ? Elle la connaissait fort bien, puisque c’était sa demi-sœur. Elle l’a invitée à prendre le thé. Je l’ai égorgée dans la cuisine. Je vous passe les détails. Quand je ferme les yeux, je revois sa chair blanche et parfumée. Je sens l’odeur du clou de girofle. Celle du thé à la bergamote, aussi. Je suis un sentimental.

— Dites-nous ce que vous voulez et finissons-en ! s’exclama Vince, terrifié par ce qu’il croyait comprendre de l’interminable discours de l’épouvantail.

— Nanti de cette belle âme, j’ai pu rentrer chez moi, poursuivit monsieur Pentacle, d’un ton égal. Vous savez, j’aime tuer vos semblables, je ne le nierai pas. Mais la chaleur d’un foyer, c’est encore ce que je préfère. Aussi j’ai été contrarié quand j’ai de nouveau entendu cette musique, cette mélopée insensée au pouvoir magique lui permettant de résonner aussi bien dans votre monde que dans le mien. Madame Packarth réclamait ma présence. Cette fois-ci, connaissant les règles du jeu, elle ne lambina guère. Il fallait que je la débarrasse de son époux. Depuis la disparition de sa maîtresse, celui-ci était tourmenté et inconsolable. Il buvait et devenait violent. Je lui ai arraché la tête avec les dents. Ce n’était pas très beau à voir.


L’épouvantail souriait tristement à cette évocation. Il souleva la jambe droite et fit craquer son genou. Fit de même avec la gauche.


— J’ai des soucis d’articulations, dit-il. Je vous prie de m’excuser. Je vous ennuie ou je continue ? Question purement rhétorique. Je n’ai pas trop le choix, n’est-ce pas ?

— Cessez donc de jouer avec nous et finissons-en ! s’emporta Vince.


Il serrait Deb dans ses bras. Après tout, n’était-ce pas son devoir de la protéger ? De la rassurer un peu ? Même si lui aussi était terrifié. Il réfléchissait à un moyen d’affronter la créature. Il fixait le couteau, planté dans une lame du parquet. Mais l’adversaire semblait si rapide et d’une force physique surnaturelle.

Monsieur Pentacle ne sembla pas remarquer les regards fiévreux que jetait Vince sur l’arme. Il se lança dans une courte série de moulinets avec les bras avant de poursuivre son récit :


— Mais il était écrit que cette histoire n’allait pas s’achever ainsi. Quelqu’un fit une nouvelle fois jouer cette maudite musique. Une enfant, cette fois. La fille de monsieur et madame Packarth. Sa mère avait dissimulé la boîte à musique dans le double fond d’une armoire, mais la curiosité insatiable de la petite lui avait permis de mettre la main dessus. La triste vérité, mes amis, c’est que la petite avait assisté à l’insu de tous à la fin tragique de son père auquel elle vouait une profonde affection. Elle s’est donc mise en demeure de retrouver le maudit jouet pour venger sa mémoire. Sitôt apparu devant elle, elle m’a désigné sa génitrice. C’était l’hiver, et un grand froid régnait. La mère Packarth prenait le thé dans la cuisine, à côté du poêle à charbon. C’est à sa combativité que je dois ces vilaines blessures. La braise m’a fait fondre la moitié du visage.


Il tourna la tête afin de présenter son profil dévasté au couple. Os de la pommette à vif. Orbite vide. La chair était si difforme qu’on ne distinguait plus son oreille, et sa joue semblait dégouliner le long de son cou.


— Mais j’ai fini par m’emparer de son âme, malgré tout. Une âme coriace, un beau trophée en vérité. Après ça j’ai regagné mon foyer, et vécu paisible un certain temps. L’équivalent de vingt de vos années terrestres.


Main dans le dos, l’épouvantail afficha un franc sourire, pour tout dire un sourire épouvantable, toisant le couple enlacé de toute sa hauteur. Deux mètres de pure folie malsaine.

Dans les bras de Vince, Déborah sembla se raidir. Elle posa une main sur le torse de Vince, comme pour le repousser. « Je suis vraiment, vraiment désolée », dit-elle, mais le ton de sa voix contredisait son expression.

Son sourire.

Son sourire et la lueur dans ses yeux.

À ce moment-là, Vince comprit. En la voyant se lever, s’approcher de l’épouvantail, poser une main sur son épaule. L’épaule de monsieur Pentacle. Non, elle ne craignait pas ce monstre. En réalité, elle l’avait fait venir. Avait réparé la boîte à musique sciemment. Elle savait ce qu’il allait advenir. Comme Vince savait à présent ce qu’il allait lui arriver. Il y voyait clair tout à coup. Cette maison. Ce quartier lugubre. C’est là que Déborah avait grandi. C’était elle, la gamine qui avait assisté à l’horrible mise à mort de son père. Qui avait fait revenir le monstre pour punir sa propre mère.

Il lut dans les yeux de Déborah, pour la première fois, sûrement la toute dernière, une lueur de démence. Elle savourait. Ils n’avaient plus besoin de se parler ni de s’expliquer. L’excuse des concerts. C’était son boulot, donc c’était crédible, non ? Il passait la nuit dehors, dans le duplex de Sandy, petite garce siliconée, avec qui il couchait depuis cinq ans maintenant. Déborah savait, il s’en rendait compte à présent. Elle avait toujours su. Comme elle savait où trouver la boîte à musique dans cette foutue baraque. Et…


— Maintenant ! dit-elle.


Vince ferma les yeux.


 
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   cherbiacuespe   
10/11/2022
 a aimé ce texte 
Bien
L'idée de départ est assez simple et déjà vue. Progressivement et par le jeu d'écriture précise et judicieuse, l'auteur avance lentement vers son effroyable conclusion. Dans un premier temps, la raison invoquée m'a paru un peu simplette, voire dérisoire. Et puis, tout compte fait, il faut se souvenir que déborah a quand même dégommé sa propre mère, qu'elle a assisté à la mise à mort de son père, qu'elle n'a plus d'humain, sans doute, que la matière, que son esprit n'a plus de rationalité humaine.

Minutieusement construite, le vocable précis, le suspense mené à la baguette, facile à lire et à comprendre parce que simplement écrit, pas de gêne avec les dialogues, pour ma part je trouve que ce texte tient ses promesses et a satisfait ma curiosité.

Cherbi Acuéspè
En EL

   Anonyme   
12/11/2022
 a aimé ce texte 
Bien
Je suis bon public pour ce genre d'histoire. J'aime bien la vôtre, qui renouvelle (sans dépoussiérer, ce qui est dommage, cela aurait pu donner plus d'originalité au texte) le combo "maison maudite - nouveaux arrivants - démon désagréable", avec un épouvantail qui suscite presque de l'empathie tant il s'excuse poliment d'avoir à faire ce qu'il va faire. Le passage avec le voisin n'a en revanche pas vraiment d'intérêt, d'autant que l'histoire qu'il raconte est répétée par l'épouvantail.
Globalement, cela reste classique, mais se lit bien. Attention tout de même à l'orthographe.

   Asrya   
13/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Par où commencer...

Le fond est intéressant. Cet épouvantail, entité maléfique qui se retrouve présent par l'appel de son nom. Un nom, non pas dit avec des mots mais avec des notes ; ce n'est pas déplaisant.
On mettra de côté ce besoin, classique, de prendre une âme pour repartir dans l'au-delà, qui n'apporte pas grande surprise et qui, même s'il sert à la conclusion du récit, n'amène pas de splendeur au récit.
J'ai aimé l'idée et dans l'ensemble, j'ai été intrigué par ce qui allait se passer au fur et à mesure. J'ai donc passé un bon moment.

Des réserves malgré tout sur le fond ; achètent-ils ? louent-ils ? Comment un couple peut déménager dans un autre logement sans y avoir jeter un œil avant (ensemble) ? (cela me paraît un peu tiré par les cheveux, bien que l'on puisse supposer un certain désintérêt de l'homme pour le couple, sur la fin de l'histoire).
Le voisin qui vient saluer le couple et qui place directement Vince dans une histoire sordide, même lui le dit, c'est un parti pris mais qui ne m'a pas emporté avec lui.
Les histoires de vengeance de la famille ; maîtresse, mère, infidélité du conjoint... moui... je doute qu'un esprit "dément" comme vous décrivez Deb à la fin du récit, se limite à ce type de "vengeance". Elle aurait pu se servir à de nombreuses reprises au cours de sa vie de cette petite boîte à musique si l'envie lui était passée par la tête. Faire le lien avec le décès de sa mère, c'est trop ; pourquoi serait-elle partie de la maison ? S'il s'agissait de la maison de ses parents. Je ne sais pas... Cela ne me paraît pas se tenir suffisamment.
L'ensemble manque de robustesse.

Sur la forme, l'écriture à présent, j'ai apprécié l'entame de la nouvelle. La description de la maison, du quartier, la présentation des personnages, même succincte.
Après, sur l'enchainement du récit, les sentiments, les émotions, la juxtaposition des faits, des différentes "scènes", cela ne m'a pas conquis, l'ensemble m'a paru trop "construit".
Les émotions de Vince face à l'épouvantail sont trop peu travaillées, ses réactions banalisent la confrontation avec cette étrange chose, cela manque de profondeur à mon sens.
Les tentatives infructueuses de Vince, qui se veut sauveur et héros, ne collent pas avec l'étiquette "blasée" dans laquelle il est relativement décrit au début. Il y a une dissonance à ce niveau. Je conçois le besoin d'apporter du rebondissement, quelque chose de salvateur pour Vince, mais cela ne prend pas et tombe dans le banal.
Il y a un peu de radotage sur les différents événements, on aurait pu prendre le soin d'étoffer davantage sans reprendre les éléments dits au préalable (notamment sur l'histoire des Packarth).

La césure à la fin est bonne, hormis le "Maintenant !" qui fait trop... théâtral. La dernière phrase termine bien le récit.

Au plaisir de vous lire à nouveau,
(Lu et commenté en EL)

   Angieblue   
14/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'avais déjà lu cette nouvelle en EL, mais j'ai dû mal valider mon commentaire.
C'est très bien écrit et les descriptions sont réussies, par exemple celle de la vieille demeure délabrée ou celle de la créature infernale, Monsieur Pentacle. On est tenu en haleine jusqu'à la révélation finale.
C'est bien imaginé avec l'inframonde, la boîte à musique qui permet d'appeler le démon épouvantail. Je trouve qu'il y a un côté "Hellraiser" de Clive Barker.
Très réussie également l'intrigue familiale avec la vengeance qui se reproduit vingt ans plus tard.
Tout est vraiment bien amené, c'est un sans faute. La seule chose qui n'est pas crédible c'est que normalement on emménage dans une vieille maison seulement après l'avoir rénovée. Mais bon, peu importe car tous les ingrédients sont là et le tout est mené d'une main de maître.
Je salue votre talent. C'est très prometteur !

   Catelena   
15/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Aux ambiances teints verdâtres et doigts griffus je préfère, et de loin, les histoires de la petite maison dans la prairie. Pourtant, c'est avec plaisir que j'ai été au bout de votre nouvelle. Plutôt bien construite, elle tient ses promesses, et puis l'horreur est gentillette, finalement.

Si tout, depuis le début, nous laisse deviner qu'il va se passer ''quelque chose'', on ne s'attend pas à la chute, et quand on sait combien il est difficile de trouver une bonne chute, on ne peut qu'applaudir votre imagination.

Mon seul bémol, peut-être que vous traînez trop en longueurs sur le fait qu'ils ont atterris dans cette maison étrange sans que lui le veuille vraiment. Je le comprends comme si vous aviez voulu faire monter la mayonnaise à son paroxysme, mais à mon sens, cela donne plutôt l'effet de tourner un peu trop autour du pot, à la limite de faire perdre sa patience au lecteur. C'est du moins l'effet que j'ai ressenti.

Merci pour le partage, Germain.


Elena,
qui dorénavant, regardera autrement les petites boîtes à musique.

   Donaldo75   
25/2/2023
Je me souviens d’avoir lu cette nouvelle en Espace Lecture ; désolé de me réveiller au dernier moment mais je vois qu’elle atteint le bas de la liste des nouvelles publiées avant de rejoindre les limbes du catalogue d’Oniris alors je vais laisser un commentaire pour la postérité. Il y a une forme d’hommage à des auteurs dont je ne citerai pas le nom tellement ils sont évoqués sur Oniris et je trouve ça bien de les ressusciter. L’histoire est bien menée et je me suis fait avoir comme beaucoup de lecteurs je suppose. Monsieur Pentacle m’a fait marrer ; j’aime bien ce clin d’œil. En plus, cela me remémore un film avec Clint Eastwood où Jim Carrey avait un second rôle court mais mémorable. Le style d’écriture est bien adapté à l’hommage. Il n’en fait ni trop ni pas assez.

   Ynterr   
22/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Très sympa!
Je ne suis pas un lecteur régulier, mais j'apprecie toujours de mettre des commentaires bien que je ne sois pas un critique littéraire.
Donc ce sera plutôt un aller simple pour l'essentiel.

J'ai bien aimé! L'histoire est simple, efficace. Le petit twist de fin arrive à point. Il y a certes quelques trous mais je suis de ce genre à accepter les suspensions d'incrédulité. Le mari n'a pas été visiter la maison? Ok, pourquoi pas.
Ceci dit, je rejoins l'avis concernant le voisin, il ne sert pas à grand chose. Peut être qu'il y avait d'autres options pour infliger de la tension au protagoniste? Par exemple, laisser passer une nuit ou deux où il fait des cauchemars? Avec une Deb qui serait tout à coup aux petits soins de vince? Des idées comme des autres, j'en conviens. Plutôt classique, mais dans cet aspect allant bien avec le texte.


L'écriture, bonne. Je n'ai rien à rajouter, elle fait bien son travail.

Le + : l'épouvantail qui est très bien décrit, je l'imagine même un peu d'aspect gentlemen avec sa politesse presque excessive. Parfait perso.

Le - : le "maintenant" de la fin. Je pense qu'il est peut etre superflu. À voir comment rend le texte sans.
Voilà c'est tout.


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