Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Humour/Détente
guanaco : En retard
 Publié le 02/08/07  -  19 commentaires  -  2946 caractères  -  50 lectures    Autres textes du même auteur

De l'utilité de ne jamais arriver à l'heure à un rendez-vous !


En retard


Nous y voilà. Nous, c’est-à-dire elle et moi. Mais où ? Là, comme convenu, à l’endroit précis. Précis pour qui ? Pas pour l’heure en tout cas, car nous - c’est-à-dire elle et moi - sommes en retard, mais nous y sommes.


En fait, c’est moi qui suis en avance, malgré mon retard, mais je m’éloigne du sujet… Tout bien réfléchi, non, je ne m’éloigne pas puisque j’y suis. À l’endroit précis… Dieu que tout cela est confus. Comme la situation, d’ailleurs. Après plus de dix ans sans rendez-vous, c’est dans la tête que c’est confus. Mais pour qui ? Pour nous ? Pour elle ou pour moi ?


Une librairie. En voilà un endroit précis. Et moi, donc, qui suis en avance dans mon retard. La voilà. Elle attend devant les portes vitrées. Pourtant je reste là, dans les livres, à l’intérieur, au chaud, et je l’observe. C’est vrai qu’elle est en retard ! Toujours aussi belle, jamais aussi femme… mais en retard. Je la connais. Je la connais ? Bien sûr que je la connais. C’est elle. Mais elle, c’est qui, après tant années ?


Voyages – Tourisme. Intéressant comme rayon. Le monde entier à portée de main pour un petit budget, les coups de soleil et le décalage horaire en moins. Je la regarde par-dessus mon livre… La Russie... Elle pourrait s’appeler Svetlana. Comme beaucoup de femmes moscovites de son âge, pour s’en sortir, elle aurait choisi la prostitution quand elle était jeune, mais maintenant, elle aurait pris sa vie en main. Elle aurait un travail. Secrétaire. Ses dix heures par jour lui permettraient – elle en serait fière - de s’assumer pleinement et surtout de s’occuper d’une petite fille sans père. À l’autre bout de son portable, des amies – ex ou toujours du métier - pour une soirée entre copines, sauf que ce soir-là, c’est elle qui paierait.

C’est beau les voyages…


Gastronomie – Cuisine. Finalement c’est aussi un voyage. À travers les goûts, les arômes, les couleurs, les saveurs… Est-ce qu’elle cuisine ? Voyons… Trop de dossiers à revoir, des rendez-vous, des réunions à n’en plus finir. Il suffit de la regarder pour comprendre que la seule chose qu’elle doit savoir faire chauffer, c’est son… portable.


Ah ! Littérature – Romans. Ambigu, comme rayon. Tout roman est-il forcément littérature ? Elle est toujours là, elle m’attend. Mais qui est ce moi qu’elle attend ? Parmi toutes ces pages que je tourne, je nous vois. Nous, c’est-à-dire elle et moi.

Au rayon Policier, moi, commissaire je veille sur elle, protection rapprochée contre la vie et le temps qui passe. Au rayon Théâtre, je suis celui qu’elle cache dans son armoire en invoquant des cieux conjugaux. Au rayon Philosophie, je suis le concept, l’idée, la pensée qui la rassurent et la rendent plus sereine dans ses raisonnements. Au rayon Sentimental, je suis…


À ce moment précis, c’est-à-dire avec beaucoup de retard, nous nous sommes rencontrés. Nous ? C’est-à-dire des « elles » et des « mois ».


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Fattorius   
2/8/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
... et des "elles" imaginées, des "mois" de retard, et des îles un peu moins îles et des ailes pour s'évader.

Le style est agréable et sans beaucoup de surprises; j'aurais apprécié, à la lecture, que le narrateur glisse de manière plus différenciée, tantôt directe comme ici, tantôt plus souple, en fondu enchaîné. Et approfondir les imaginations du flâneur dans la librairie.

Enfin, "faire chauffer... le téléphone portable", c'est excellent!

   Ama   
2/8/2007
J'aime énormément l'idée. Je trouve que le tout pourrait être davantage travaillé et plus minutieusement mis à bien. Que ça soit plus clair, peut-être. Le chaos des personnages n'oblige pas celui de l'écriture. Le lecteur est déjà assez perdu dans ses personnages aux multiples facettes, pas besoin qu'il le soit dans les phrases. Je pense. Mignon quand même.

   Pat   
4/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'aime beaucoup les monologues intérieurs. C'est un beau moment suspendu... Ah l'attente... où court l'imaginaire... Les descriptions sont précises, teintées d'humour. Une belle petite tranche de vie... Guanaco, un auteur à suivre...

   Cyberalx   
4/8/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'aime l'idée et la façon dont elle est menée et je ne trouve pas ça "mignon" (c'est ce que les américains ont comme qualificatif en visitant nos villages), je trouve le texte intelligent et imaginatif.

Sinon, on va me flageller puisque je fais aussi dans le court mais là, je suis resté quand même sur ma fin.

Au plaisir de te relire, Guanaco.

   Sharyann   
15/8/2007
Super original et bien raconté. Tu as un très bon style.
Si tu avais développé tous les thèmes cités autant que le premier, ta nouvelle aurait été encore mieux.
Bien entendu, mes propres avis n'engagent également que moi...;)

   Athanor   
16/8/2007
 a aimé ce texte 
Bien
Nouvelle intéressante mais qui manque cependant de matière (à mon goût).
J'aime bien ce côté "intérieur" du personnage pour lequel j'aurais souhaité une introspection plus approfondie.
J'aurais peut-être préféré que le "il" ne connaisse pas la "elle", ou inversement, de façon à mettre un peu de piment.
J'aurais sans doute aimé sentir l'odeur et le silence relatifs de cette librairie.
J'aurais apprécié qu'on nous présente les autres personnages dans cette librairie et qui sont, peut-être, dans le même état d'esprit que le narrateur.
Nonobstant, le style est fluide, pas alambiqué. Certains jonglages de mots m'ont plu.
Je pense que cette nouvelle peut être étoffée : le sujet est très bon.

   Bidis   
25/8/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Style alerte, que j'aime bien.
Je n'aurais pas mis cela dans la section "humour". Il devrait y avoir une section entre humour et romantisme -- fantaisie ?
Car c'est plus profond que ça n'en a l'air. Tout le monde gamberge un peu sur l'autre qu'il ne connaît pas toujours très bien quand la séduction entre en jeu.
C'eût été extrêmement amusant de lire ses pensées à elle, en parallèle.

   Anonyme   
3/10/2007
Bon, en fait, moi ce que je me demande à la fin de l'histoire, c'est : elle lui plait ou pas cette fille ?... Rien n'est moins sûr... Mais peut-être est-ce ce que tu as voulu démontrer dans cette jolie petite histoire... Ce cheminement compliqué taraudant une personne qui n'est pas encore frappée par l'évidence d'un sentiment fulgurant ?...
Sinon, tu écris bien je trouve, mais peut-être (pour cette histoire en tous cas, ne fais pas de cette remarque une "généralité") que tes phrases manquent un peu de liaisons entres elle, je veux dire, il y a un côté un peu "abrupt" dans le style.

   Anonyme   
10/11/2007
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Au début du texte l'auteur prend un malin plaisir à destabiliser son lecteur. Un idée originale que cette rêverie au sujet d'une rencontre déclinée au fure et à mesure que le personnage ouvre des livres de rayons différents. Texte bref mais se suffisant à lui-même

   nico84   
11/11/2007
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J' ai surtout aprecié le début de l'intrigue et le jeux des mots qui font que petit à petit le lecteur se perd dans le sens des mots, de ta nouvelle, tout est confus volontairement.

Puis j'ai moins accroché sur la fin, je l'aurais aimé dans le même style, dommage !

   widjet   
14/3/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Original et bien écrit, cette histoire dont le héros s'invente des vies diverses en cherchant une jeune fille du regard m'a bizarrement fait penser à Quatrième de couverture , une chanson de Vincent Dellerm !

Widjet

   Anonyme   
15/4/2008
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai bien aimé cette écriture vive et déconcertante.
L'idée des rayons de la librairie qui colmatent l'attente aussi...

Agréable, divertissant.

   xuanvincent   
21/9/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
L'écriture et le sujet de cette courte nouvelle m'ont intéressée.

Le thème du retard à un rendez-vous, celui de l'attente d'une personne aimée, m'a paru traité de manière originale.

Qui attend vraiment le narrateur ? Il m'a semblé voir la femme qui partage sa vie depuis plusieurs années mais on dirait que d'autres lecteurs ont vu une autre femme.

Le passage où le narrateur observe, incognito dans la librairie la femme qu'il attend, m'a intéressée (notamment pour le parallèle entre le thème du rayon et les réflexions du narrateur) et amusée.

La fin de la nouvelle, à l'image du reste de l'image, m'a semblé pouvoir être comprise de différentes manières, et m'a plu.

   Flupke   
26/1/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Au début j'ai l'impression d'un flou volontaire facçon Hamilton (le photographe). « Dieu que cela est confus ». Intéressante rêverie. Comme Widjet, j'ai pensé à Delerm 4ème de couverture.
Intéressante rêverie et étude des possibles avec une certaine audace et une indéniable originalité.
Bravo

   marogne   
29/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Je suis gêné, un peu, de commenter, parce que j’ai l’impression d’être passé à coté de quelque chose que je n’ai pas compris – et ça je déteste !

Une idée intéressante, faire varier ses sentiments, sa réalité, en fonction des livres que l’on lit (ou que l’on regarde), peut être dire qu’in fine nous ne sommes que des personnages de romans, mais qu’encore faut-il choisir le bon rayon où classer notre livre ? Mais bon, le plaisir n’était pas là (un rayon manquait sans doute), et l’ensemble en a perdu, pour moi, son intérêt.

   Anonyme   
23/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai bien aimé les pensées qui dérivent, la fébrilité de l'attente, cette peur mâtinée d'excitation, la pensée qui s'accroche aux thèmes parcourus dans les rayons de la librairie pour s'éviter de trop penser à l'inéluctable de la rencontre et la fin de tous ces possibles, quand elles ne sera plus qu'elle, quand dépouillé de tous ces mois potentiels, je ne serai plus que ce moi banal et ordinaire...
J'ai trouvé la fin trop brutale, sans événement qui puisse expliquer cette brutalité, mais sinon j'ai bien aimé.

   Anonyme   
2/4/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
*en mode je déterre des vieux textes poussiéreux dont plus personne ne se souvient*

J'ai apprécié ma lecture. Je reconnais un style, je me retrouve dans un endroit familier, bien que je regrette que ce soit à ce point épuré.

Un monologue intérieur qui comme tout monologue intérieur saute du coq à l'âne. ça manque juste un peu de folie, de rêve et d'assise pour être complètement abouti à mon goût. Mais on sent beaucoup d'imagination et une maitrise d'une certaine suite dans la structure narrative.

Tiens si je veux être 100% honnête de la décortication de texte, je pense que j'aurais aimé que tout soit détaillé comme dans le passage Voyages - Tourisme que je trouve, par contre, bien en place et tout à fait dans le ton qui convient etc...

   monlokiana   
6/9/2011
 a aimé ce texte 
Pas ↓
J’ai bien aimé la première phrase du texte. Même si le titre m’a fait penser à d’autres tournures. Disons que c’est trop court. Je reste sur ma faim et j’ai peur de n’avoir pas trop bien compris. Qui est celui qui parle ? Qui est cette femme qui est en retard ? Pourquoi parle t- il de la bibliothèque ? C’est assez court et ça donne un ensemble assez survolé donc un avis mitigé. Je ne suis pas trop convaincue pas l’écriture (les répétitions m’ont beaucoup plus noyé dans cette incompréhension). Donc, un texte à rallonger.

   placebo   
9/4/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Sur le sens du texte, je suis perdu. Au début, il me semblait que le narrateur était un livre, un parmi les autres que feuillette cette femme, et puis finalement je trouve qu'il "agit" trop, donc je me rabats sur un homme…

Le ton du début m'a fait sourire, c'est précipité, "tout cela est confus", mais on s'y retrouve au final.
"toujours aussi belle, jamais aussi femme" me fait un peu penser à Goldman… J'aime bien les échappées dans les hypothèses au fur et à mesure qu'elle parcourt les rayons. Plus long ? Je ne sais pas. La taille du texte permet de garder l'instant bref (celui des retrouvailles ?) avec ce qu'il faut de mystère.

placebo


Oniris Copyright © 2007-2023