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Sentimental/Romanesque
hersen : Amour béton
 Publié le 20/03/24  -  6 commentaires  -  3727 caractères  -  91 lectures    Autres textes du même auteur


Amour béton


jet'm


Quoi, tu dis que tu m'aimes et je reçois juste un petit m ? C'est malingre. Il faut avoir de l'imagination, pense à tous les modèles que tu as en littérature, tous ces mots brûlants échangés, toutes ces promesses, ces dépassements de soi. Je ne sais pas, moi, invente, invente ! Je ne t'inspire qu'un malheureux petit m ? de rien du tout ? Je suis déçue, mais je t'aime quand même. En entier, aime.


jet'mm mon petit con de chaton rose.


C'est le bouquet, tout de suite tu ramènes tout au cul. Enfin, il n'y a pas que ça, entre nous, si ? Bon, moi aussi je t'aime pour ça, beaucoup pour ça. Mais j'attendais que tu t'impliques plus. Un gars qui aime, deux m, on en est là, mais le cul, tout le monde peut le faire, tout le monde le fait. Qu'est-ce qu'il y a de plus entre nous ? Tu comprends, il y a la poésie, tout un jardin d'amour et tout le tremblement, un jardin de fleurs, rares bien sûr, tout ce qu'un amoureux voudrait offrir, plein de couleurs et d'odeurs qui n'existent pas, qui n'existent que pour eux deux.


jet'mm mon con de chaton rose, mon seinpaulia.


C'est clair que le seinpaulia, c'est toi qui as inventé ça. Remarque, c'est pas mal, tu ne connais pas tes classiques mais on s'en fout, ça ne me dérange pas, ça n'a jamais freiné l'amour. Mais sinon, sans vouloir être trop chiante, on va rester longtemps comme ça, à se voir que le vendredi soir ? Tu pourrais peut-être te défoncer un peu plus, non ? Moi, je serais un mec, j'aurais envie de faire un tas de trucs dingues, je ne sais pas, je viendrais chanter une chanson que j'aurais écrite, ou une poésie, j'écrirais des grands mots partout sur les murs de sa maison, de toutes les couleurs, je peindrais la mer à l'ouest, le sable au sud, la neige au nord et à l'est, hein, qu'est-ce que je pourrais peindre à l'est si j'étais un mec, tiens, une forêt, une magnifique forêt pour se perdre avec ma belle. Tu as de la chance que je t'aime. Je t'aime, mon gros lapin.


jet'mm mon con de chaton rose, mon seinpaulia. Je viens samedi peindre ta maison.


Mais non, c'est une métaphore ! Une mé-ta-pho-re. C'est pas pour que tu peignes dans la réalité. Mais tu viens samedi ? En plus du vendredi ? J'espère que c'est parce que tu te rappelles que c'est l'anniversaire de notre première rencontre ? Tu te rappelles, non ? C'était à la bibliothèque, tu m'as demandé un livre spécialisé sur le béton armé et je ne savais pas ce que c'était, alors tu m'as expliqué et à mon tour, je t'ai proposé un poème. Toi non plus, tu ne connaissais pas, et tu m'as demandé de le lire.

Et depuis, on se voit toutes les semaines.


À vendredi, je t'mm mon con de chaton rose, mon seinpaulia. Je peindrai ta maison et je te lirai un poème.


À vendredi mon trésor, je t'aime.


*¤* Pas de message dans la nuit de vendredi à samedi *¤*


« Bonjour Orane, dis donc, ta maison !!!

— Salut Inès. Quoi, ma maison ?

— Comment ça, quoi ? Je ne te pensais pas si excentrique, mais c'est super beau.

— Attends, je te rappelle. »


« Marc, réveille-toi, réveille-toi tout de suite et dis-moi ce que tu as fait cette nuit ?

— Hmmm, je dors. J'ai peint ta maison.

— Mais t'es fou, on la voit à des kilomètres !

— Est-ce que ça te plaît ?

— …

— Est-ce que ça te plaît ?

— Oui.

— J'ai un cadeau pour toi. Ouvre !

— Un livre ? L'amour en dix leçons… mais, les pages sont vierges !

— Je sais pas écrire, mais t’aimes les livres ; par contre, je sais peindre. Ah, et puis aussi, t'es quand même un peu chiante. Mais ça me dérange pas.

Je peux dormir un peu, là ? Parce que j'ai fait deux journées en une cette nuit. Je vais rêver d’un poème et je te le déclame quand je me réveille. Ça te va ? »


« Allô, Inès ?

— Oui Orane.

— Je te raconterai… »


 
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   Neojamin   
6/3/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Je reste sur ma faim, tout ça m'a l'air d'être un bon début pour quelque chose, mais il n'y a pas d'histoires, où alors, je ne la vois pas, je ne la ressens pas. Deux amoureux, un peu de poésie, une maison peinte en guise de dénouement ?
Mais une nouvelle sans intrigue n'est plus vraiment une nouvelle, ou alors, on compense avec la force d'un texte, le quotidien d'une vie, l'expression des sentiments.
Ici, tout passe très vite, on effleure la réalité.
D'ailleurs, le dialogue ne fonctionne pas vraiment pour moi, ça manque de contexte. Est-il simplet ? Qui est-il d'ailleurs ? Je ne crois pas qu'il existe vraiment. Juste une excuse pour écrire. Il en faut plus pour me séduire.

   Catelena   
20/3/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Une mini historiette, un poil déjantée. Mais ce n'est pas désagréable de se laisser emporter dans les méandres décousus (mais pas tant que ça) de la vie entre un passionné de béton armé et un autre féru de poésie.

Le mariage de la douceur et de l'état brut, en quelque sorte, où chaque protagoniste apporte à l'autre, enfin l'un plus que l'autre, tout de même, son brin de personnalité pour agrémenter, et faire mentir par la même occasion, des habitudes qui délavent le quotidien si l'on y prend garde.

Ma lecture terminée, je n'arrive pas à me défaire de la mise en bouche surréaliste qui domine ce petit texte, titillée par l'idée que s'il en dit si peu c'est parce qu'il manque réellement de profondeur, et en même temps, qu'il y aurait matière sous le pied pour nous emmener dans une ''vraie'' nouvelle.

A relire (ou pas) pour revoir mes impressions.


Cat, dubitativement conquise

   Anthyme   
20/3/2024
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ahhhh …
L’évasion d’un rire … Que c’est libérateur !

Merci.

__________________
Pour me conformer à la règle.
* La forme :
Tout ce qu’il me faut ; c’est vif, léger – rien à voir avec des lasagnes de maçonnerie coffrées plâtre de Paris – ça passe tout seul, donc forcément digeste.
L’idée de traiter cette idylle sous l’aspect d’un dialogue entre une rose et un parpaing me libère personnellement de la contrainte de « l’image mentale » sans laquelle ce que je lis me reste d'habitude incompréhensible.
(C’est probablement ce qui porte le sentiment de liberté éprouvé.)
Une critique positive n’apporte pas grand-chose, mais je n’y peux rien : vue de chez moi, votre rédaction est irréprochable.

* Le fond :
Ahhh l’amour !....

Chez moi, l’amour s’articule autour du pivot « malgré » – j’apprécie untel pour ses qualités et aime unetelle malgré ses défauts – ce qui confère à votre Amour-béton le grand-A d’une victoire remportée sur la suspicion ; ce fruit pourri du non-conformisme.

Ah si, j’ai mon image mentale : les doigts fins semblables aux ailes d’un papillon de poésie qui s’en va rêver sur les cals rongés de chaux d’un poseur de briques.
J’ai adoré l’illustration de la « mé-ta-pho-re » de cet antagonisme.

« Je sais pas écrire, mais t’aimes les livres » … « et puis aussi, t’es quand même un peu chiante. Mais ça me dérange pas. »
Parfait. Tout est dit !

   jeanphi   
20/3/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

C'est typiquement le style de nouvelles qui se lit dans le désordre. J'ai fait les en-têtes, le premier paragraphe, le dialogue final, et enfin les paragraphes entre chaque en-têtes. Cela intéressera peut-être l'auteur de connaître ce genre de réaction à la lecture.
J'étais pour ma part assez proche de trouver l'écriture seulement convenable, non par faiblesse de la rédaction, mais pour sa légèreté et son langage parlé.
Pour le sujet, difficile de me prononcer clairement... Tant de frivolité...
Je crois que ma seconde impression dans les jours qui viennent me laissera une nouvelle couleur sur ce gazouilli d'amoureux folâtres. Je vais donc laisser mûrir un peu, et ne manquerai pas de revenir vers vous si jamais un commentaire éclos en ma pensée.

   hersen   
22/3/2024

   Raoul   
9/4/2024
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,
J'aime beaucoup cet histoire d'amour un brin loufoque et de messages en deux langues, celle des mots et celle des couleurs, qui finissent par se rencontrer.
Le style est vivant et vif, incluant le Texto sans pour autant être relâché et cliché.
Les prénoms et leur fantaisie tire la nouvelle version la fable, l'histoire pour la jeunesse...
Le choix de ne faire aucune description des lieux fait que l'on se croirait dans une illustration, une aquarelle où le non fini est aussi l'environnement.
Pleins de trouvailles et de fraîcheur, j'ai bien aimé cette lecture.


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