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Horreur/Épouvante
Jemabi : Voyage en Ourcouvie
 Publié le 03/01/23  -  13 commentaires  -  13297 caractères  -  72 lectures    Autres textes du même auteur

L'enfer est parfois si proche du paradis.


Voyage en Ourcouvie


Je venais de finir mes études et avais un mal fou à trouver un stage. Ce pauvre chômeur mal fagoté qui déjeunait d'une demi-baguette et d'une tranche de jambon parce qu'un sandwich au jambon lui eût coûté trop cher, c'était moi. Un matin, en faisant les poubelles, je tombai sur un journal de petites annonces. J'y jetai un œil à tout hasard, sans rien espérer de fabuleux. Non, décidément, il n'y avait toujours rien pour moi. Et puis, j'allais refermer le journal lorsque j'aperçus une annonce encadrée, comme pour une publicité, où était mentionné le terme : « Urgent ». On recherchait dans les plus brefs délais un spécialiste du droit pénal capable d'enseigner à un peuple lointain et encore sauvage, les Ourcouves, le fonctionnement de la justice. Il ne me parut pas absurde de tenter ma chance, d'autant que je n'avais aucune attache, à l'époque. Même si mes connaissances étaient limitées dans ce domaine, je me sentais tout à fait capable de communiquer certains principes rudimentaires à des gens encore ignorants de toutes règles.

Rentré chez moi, dans mon 4 m2 sans eau courante, je me jetai sur un dictionnaire et découvris que l'Ourcouvie, aussi appelée Ourcouvie-Targanoue, était une île paradisiaque située en plein milieu du Pacifique. Éloignée du vacarme du monde et de ses tourments, elle avait su conserver son caractère originel. L'Ourcouvie et la Targanoue étaient autrefois deux îles bien distinctes mais très proches. Grâce à la construction récente d'un gigantesque pont, elles avaient été réunies et ne formaient désormais qu'une seule île composée d'un même peuple. Un roi nommé E=MC 2 régnait depuis plus de 50 ans sur ses sujets, ceux-ci lui étant entièrement dévoués. La devise du royaume était : « Chérir et Enrichir ». Malgré l'absence d'une photo qui m'aurait donné un aperçu de ce qui m'attendait, j'eus très vite envie d'en savoir plus. Je pris donc contact avec les représentants de l'île et, dès lors, tout se précipita. Ils furent si enchantés par ma candidature qu'ils me placèrent dans les heures qui suivirent dans le premier avion à destination de leur beau pays.

Des chants de bienvenue accueillirent mon arrivée. On se prosterna devant moi comme devant une apparition divine. Quelle différence par rapport à la misérable condition que je venais de quitter ! Heureusement que je sus garder la tête froide, supposant qu'il y avait derrière tout cela un léger malentendu. En fait, non. J'appris un peu plus tard que les Blancs étaient considérés par ce peuple primitif comme des demi-dieux qu'il s'agissait de couvrir de louanges afin de ne point s'attirer la colère du ciel. Entre eux, c'est-à-dire surtout entre d'un côté les Ourcouviens et de l'autre les Targanoustes, ils n'hésitaient pas à organiser des jeux d'une cruauté inouïe, inspirés des combats de gladiateurs romains – c'est dire à quel point la réunion des deux îles n'était pas complètement admise par les populations d'origine – mais gare à celui qui avait le malheur de toucher ne serait-ce qu'un cheveu des Blancs. On était peu nombreux, une vingtaine au total, à bénéficier de ce régime de faveur. Le roi du pays était naturellement de peau blanche, il était très âgé et faisait régner depuis des années une peur malsaine sur ses sujets en les invitant, par exemple, à faire justice eux-mêmes. On pouvait apercevoir un peu partout dans les rues de grandes affiches à son effigie avec toujours le même slogan : « Chérissez-moi, vous vous enrichirez ! » Ce n'était que depuis peu qu'il avait décidé d'établir une vraie loi ainsi qu'un vrai code de bonne conduite, d'où ma présence ici.

De mon côté, je commençai à donner mes cours à une vingtaine d'élèves, l'élite du pays appelée à siéger dans le futur tribunal. En classe, j'étais toujours accompagné d'un interprète vigilant et attentif à bien traduire en ourcouvien tous mes préceptes. À la fin de la leçon, il répondait de bonne grâce aux questions que je lui posais afin d'en apprendre plus sur son pays. La façon dont ces gens se saluaient, notamment, éveillait ma curiosité. Au lieu de se serrer la main ou de se faire la bise, ils se touchaient mutuellement l'entrejambe sans aucune gêne, en lançant une phrase qui signifiait : « Que Dieu le bénisse ! » D'autres pratiques étaient moins drolatiques. Mon interprète me confia un jour que pour pallier le manque de médecins, les grands malades et les accidentés graves étaient achevés sur place, leur évitant ainsi – selon la version officielle – d'inutiles souffrances.

Les fêtes célébrant mon arrivée ayant duré plus d'une semaine, je les vis se dérouler sous mes fenêtres sans que cela me fît ni chaud ni froid, car il faut bien dire qu'elles étaient avant tout prétexte à s'amuser et à donner libre cours à une joie naturelle que rien par ailleurs ne justifiait, tant la misère était répandue. Je fus par ailleurs le témoin privilégié de quelques incidents, mes élèves notamment en venaient parfois aux mains pour m'apporter mon café du matin ou pour m'aider à enfiler ma veste lorsque le cours était terminé, et je devais les menacer de tout arrêter pour qu'ils se calmassent enfin. Quand j'en rencontrais un dans la rue ou sur la grand-place du marché, il se mettait à crier mon nom et invitait tous les passants à faire de même. Ainsi ai-je vu des jeunes femmes apparemment normales se tordre dans tous les sens, se rouler par terre dans un délire subit, déchirer leurs vêtements en implorant ma pitié alors même que je ne les avais jamais vues de ma vie. Mais après mon arrivée triomphale, j'étais pour ainsi dire blasé et plus rien ne m'étonnait complètement. À partir d'un certain moment, je me refusai à prêter à ces événements plus de valeur qu'ils n’en avaient. Je n'étais satisfait que par le fait que mon enseignement plaisait. Tout un trimestre passa ainsi, jusqu'à ce maudit matin où je fus réveillé en sursaut par une foule en liesse venue rendre hommage à sa nouvelle idole. Leur vieux monarque venait en effet de décéder et, comme il n'avait plus de descendant direct, le peuple m'avait choisi pour lui succéder. Mon interprète, à qui je confiais ma surprise et que j'interrogeais sur le type de vote qui avait conduit à mon élection, me conseilla d'accepter sans faire d'histoires.

Selon la coutume ourcouve, le jeune roi doit veiller sur le corps de l'ancien durant la semaine qui suit la mort, afin qu'il s'imprègne totalement de l'expérience du défunt. On m'habilla d'une tenue royale surmontée d'une cape rouge bordée d'or déjà lourde en soi. Après m'avoir placé sous une tente, juste en face du cadavre recouvert d'un drap blanc et installé dans un cercueil à demi ouvert, on me confia le sceptre royal, une grande lance terminée par une hache, symbole suprême de ma toute nouvelle puissance. Obligation m'était faite de jeûner, de rester seul avec lui sans le quitter des yeux. Peu à peu, ce qui devait n'être qu'un rituel auquel je m'étais plié de bonne grâce – un mal nécessaire, en somme – allait se transformer en cauchemar interminable. L'ennui me gagna d'abord. Un jour, deux jours passèrent. Puis trois, quatre, cinq… je ne les comptais plus, je savais que j'étais prisonnier et qu'il me fallait endurer ce supplice jusqu'au bout. Ensuite vinrent la faim, la soif, la chaleur. Pour y remédier, je buvais ma pisse, que je repissais, puis que je rebuvais. Une poignée de sable, par-ci par-là, suffisait à remplir mon estomac. Je suais de partout, je brûlais sur place, je n'avais plus de forces. Impossible de sortir de la tente et de tout arrêter, sous peine de commettre un sacrilège qui ne me serait pas pardonné. Je me maudissais d'avoir accepté de devenir leur roi, comme si c'était un rôle que j'étais en mesure de tenir. Je songeais à ma vie d'avant, à ma petite chambre de bonne où je me sentais certes à l'étroit mais libre de mes mouvements. Je me revoyais allongé sur mon lit, écoutant en boucle sur mon magnétophone les Gymnopédies d'Erik Satie sans autre souci que de devoir l'arrêter à un moment ou à un autre. Cette simple image devenait synonyme de mon bonheur perdu.

Véritable loque humaine, je finis néanmoins par m'habituer à ma torture en me raccrochant aux incessants va-et-vient des milliers d'insectes qui s'agitaient sous le sable. Mon esprit avait enfin de quoi s'occuper. Par moments, j'en avalais quelques-uns en m'imaginant déguster un festin. Il me semblait que j'étais enfermé depuis une éternité, que je n'avais jamais connu d'autres conditions que celles-là.

J'errais aux quatre coins de la tente en espérant bientôt voir la fin de cet enfer lorsque mon regard s'arrêta sur le mort : il avait bougé ! Il était toujours recouvert d'un drap, mais j'étais certain qu'un mouvement de son bras droit venait de se produire. Je m'approchai et m'apprêtais à soulever ce drap quand soudain tout le corps se mit à remuer, comme s'il tentait de se redresser par à-coups. Mon Dieu, et s'il était encore vivant ? Je passerais à coup sûr pour un imposteur, serais peut-être même exécuté par ses ordres pour avoir voulu lui voler sa couronne. Je me précipitai sur le couvercle et refermai le cercueil, du mieux que je pus, c'est-à-dire mal. Ça continuait à s'agiter, là-dessous, faisant à plusieurs reprises éjecter le couvercle que je m'appliquais aussitôt à remettre. À bout de nerfs, je montai sur le cercueil et commençai à sauter dessus pour lutter contre les assauts répétés de ce mort trop bien portant. Je priais en même temps pour que personne n'entrât à cet instant sous la tente m'annoncer la fin de ma contemplation, car il me découvrirait dans une situation plus qu'embarrassante. J'aperçus par terre des clous qui avaient dû tomber de la planche et qui pouvaient faire mon affaire. Il me fallut les enfoncer dans le bois rien qu'à la force du poignet. Je me croyais sauvé. Mais le vieux renard s'accrochait à la vie, et mes pauvres clous ne purent résister longtemps à la violence de ses coups. J'entendais le drap se déchirer par pans entiers et je sentais qu'il allait bientôt s'en prendre à moi. Tout à coup, sa main apparut, puis le bras entier, soulevant ainsi une large partie du couvercle. Je mordis dans le tas, arrachai un bout de chair en le trouvant plutôt délicieux. Le vieux se mit alors à crier comme un perdu. Il fallait à tout prix le faire taire. Mais comment ? Je me voyais déjà en train de me faire lyncher par toute la population. Car en plus il était hors de question de revenir en arrière, de le libérer en lui disant que finalement je plaisantais. Mon regard cherchait désespérément à travers la tente à peu près vide un objet, quelque chose qui eût pu me venir en aide. Rien. Il n'y avait autour de nous que du sable et des insectes, et pas le moindre instrument que je pusse transformer en arme. Tout à coup, j'eus une illumination. Le sceptre royal, ce symbole grotesque que j'avais vite délaissé et abandonné dans un coin tellement il m'encombrait, pouvait sûrement, grâce à son pic en forme de hache, me donner l'avantage définitif qui me faisait défaut. Trop heureux d'avoir enfin trouvé un moyen radical pour stopper la progression de mon adversaire, je saisis la hache à deux mains et coupai net tout ce qui dépassait. Précision importante : entre-temps, le mort-vivant avait rejeté le couvercle et mis hors du cercueil la tête et les bras, comme s'il s'apprêtait à en sortir. C'était moins une ! Je tentai de reprendre mes esprits, soufflai un moment, remis le tout tant bien que mal à l'intérieur puis refermai entièrement le couvercle. Un peu de nettoyage en recouvrant de sable les taches de sang par terre, celles sur la hache ainsi que celles qui m'avaient sali, et c'était ni vu ni connu.

Je fus libéré de ma veillée funèbre dans les heures qui suivirent.

Toujours pour appliquer la coutume, le corps du défunt monarque fut brûlé en place publique. J'avais auparavant ordonné qu'on ne touchât plus au cercueil sacré. Je ne me doutais pas, alors, que mon règne à la tête du peuple ourcouve allait être le plus court de son histoire. Le premier décret que je pris établissait en effet une égalité totale entre les citoyens, ce qui signifiait que les Blancs redescendaient de leur piédestal, qu'ils étaient des hommes comme les autres, et qu'ils ne devaient par conséquent plus être considérés comme des demi-dieux. Même si on m'avait prévenu que ma décision provoquerait de nombreux remous, voire quelques révoltes, je n'aurais jamais imaginé une réaction aussi violente. Ce n'est pas tant les Blancs que cela gênait, mais surtout la population indigène qui m'accusa de vouloir provoquer la colère du ciel, des dieux, des anges et des démons. Rien que ça ! Les Ourcouviens m'accusaient d'être un espion targanouste, et réciproquement. Mon apparition à la télévision locale, afin d'expliquer mes mesures et de rassurer, ne réussit qu'à exacerber la colère de l'ensemble de la population en apportant la preuve que j'étais un usurpateur : mon image pouvant être diffusée comme celle de n'importe qui, sans même qu'un halo de lumière ne se manifestât par ondes interposées comme à l'époque de l'ancien roi, ils avaient désormais la certitude que je n'étais pas un vrai Blanc. Mon palais assiégé, je fus contraint d'abdiquer et de quitter au plus vite l'Ourcouvie-Targanoue par hélicoptère spécial, encore mal remis du meurtre que j'avais commis. Pour rien, en plus.


 
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   cherbiacuespe   
1/11/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce qui gêne d'abord ! La fin... Abrupte pour une histoire fort appréciable jusque-là. D'abord, selon moi, le dernier paragraphe aurait pu être scindé en deux, avec, justement, sa conclusion en tout dernier. Sans en faire des tonnes, le texte aurait pu s'attarder sur un doute de la part du personnage principal. N'importe qui, à sa place, se serait demandé quelle était son erreur, me semble-il. En terminer avec un "pour rien, en plus" est un peu léger. Surtout que, je le répète, ce récit est captivant, bien mené, bien écrit, bien élaboré. Disons que le dessert n'est pas à la hauteur d'un repas qui fût savoureux.

Cherbi Acuéspè
En EL

   Vilmon   
2/11/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Un récit intéressant dont le dénouement m’a un peu surpris par sa fuite vers l’avant. Et qu’advient de ceux formés au sujet de la justice ? La dépravation semble nous porter à commettre des gestes contraire à nos habitudes normales. C’est bien écrit, il y a en arrière plan une teinte humoristique, je trouve, dans la manière que narrateur relate ses observations. Durant ma lecture, j’appréhendais différent scénario de cannibalisme ou de sacrifice (comme dans Joe contre le volcan). Un déroulement qui a pris une tournure insoupçonnée. J’ai apprécié.

   Donaldo75   
10/11/2022
 a aimé ce texte 
Bien
J’ai trouvé cette nouvelle marrante ; elle a un côté picaresque où le personnage principal est plus proche du anti-héros que du gars qui maitrise sa destinée. Le style va bien avec le côté bandes dessinées de la narration surtout sur la fin qui accélère franchement le récit, peut-être un peu trop vite comparé à la vitesse moins soutenu de la première partie. Ce qui est bien avec ce type d’histoire, c’est quelle ne semble pas se prendre la tête et encore moins celle du lecteur alors qu’un second degré et une lecture entre les lignes restent possibles pour qui a envie de creuser. Et ça ce n’est pas évident à réussir.

   plumette   
3/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Un texte dont l'imagination un peu "délirante" m'a amusée.
mais j'ai gradé mon esprit critique et mes références à une certaine logique si bien que ( par exemple) la devise " chérir et enrichir" que je trouve rigolote m'a parue peu adaptée à un peuple dit "primitif" qui n'est pas sensé être rompu aux règles de l'économie libérale!

et puis, notre narrateur très épuisé par le jeûne garde cependant assez de force pour se batte contre le vieillard qui veut sortir de son cercueil et y enfoncer des clous à mains nues.

un texte cependant distrayant qui m'a procuré un certain plaisir de lecture

   jeanphi   
4/1/2023
Ce texte comporte un atout sur beaucoup d'autres : il est distrayant ! Les actions s'enchaînent assez logiquement sans perdre l'attention du lecteur. L'entrée en matière m'évoque l'allégorie d'un conte qui aurait été actualisé. La phrase autodescriptive du narrateur qui fini sur "c'était moi." est une petite trouvaille.
La loufoquerie et le surréalisme finissent par se mêler en une horreur 'réelle'. Pourtant le même entrain semble animer le narrateur d'un bout à l'autre du récit.

   Tadiou   
4/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Je me suis laissé transporter par le récit en étant, au fur et à mesure, curieux de la suite.
J'aime bien l'écriture qui est sobre et claire tout en la trouvant un peu lapidaire, comme si c'était un résumé; cela me fait penser à une BD avec une succession d'images disjointes.

L'énigme me fait sourire tant c'est hors d'une classique "réalité". Mais c'est alerte, primesautier et toujours inattendu. Cela défile : le miracle du journal, l'adulation, ce mort qui n'en est pas un, la lutte à coups de sceptre, un meurtre qui passe inaperçu... Avec une fin étrange; pourquoi un tel retournement brutal de la population ? l'explication ne me convainc pas ! Mais au moins "ça se termine bien".

Ce récit est inséré dans la rubrique "Horreur, épouvante", catégorie que j'évite en général. Je n'ai ici ressenti ni horreur, ni épouvante; plutôt de grands sourires... Donc un moment agréable de lecture.

Au final, une belle imagination !

   Boutet   
25/1/2024
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J'ai trouvé l'histoire originale et amusante.
A lire chaque paragraphe, j'avais envie d'en apprendre plus, c'est un bon point, ça prouve que le fil de l'histoire est bien mené.
Je n'aime pas trop la fin de la nouvelle, j'aurais préféré une fin plus percutante, plus surprenante.
Abdiquer pour avoir comis un crime sur le mort-vivant, mouais, le peuple n'en a rien su finalement.

   Vicomte_Bidon   
5/1/2023
Ce texte m’a laissé perplexe.

L’écriture m’a semblé datée, volontairement je pensais, je m’attendais à une histoire se passant au 19ème siècle ou au tout début du vingtième, et bien non il y a la télévison et des hélicoptères…

J’ai trouvé le tout un peu amusant, par contre l’histoire d’horreur du combat avec le mort pas si mort m’a laissé de marbre, pas vraiment drôle, pas du tout terrifiante, simplement j’ai trouvé que ça ne tenait pas debout. Par exemple « Un jour, deux jours passèrent. Puis trois, quatre, cinq… je ne les comptais plus, je savais que j'étais prisonnier et qu'il me fallait endurer ce supplice jusqu'au bout. Ensuite vinrent la faim, la soif, » La faim et la soif n’arrivent qu’après plus de 5 jours ? euh plus de 5 jours sans boire sauf sa propre urine, ça me semble un peu beaucoup… Certes ce n’est pas une histoire réaliste, mais bon ça m’a gêné quand même. De même qu’il replante les clous à la force du poignet, costaud le gars surtout après une semaine sans rien boire ni manger…

ça se lit bien, l’auteur fait preuve de pas mal d’imagination, mais je n’arrive pas bien à voir l’intérêt de ce texte, je suis très mitigé, ne sais qu’en penser.

   Catelena   
5/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Un texte à l'humour réjouissant, dont on se délecte dès les premières lignes. Dommage que la fin un poil trop décousue arrive comme une mouche surgie de nulle part tombée en vrille dans le potage, Ce qui coupe net l'appétit, il va s'en dire.

Pourquoi, mais pourquoi vous, l'auteur, vous êtes-vous précipité pour clore un récit si bien mené jusque là ? Le narrateur était pressé de retrouver Erik Satie en boucle dans son 4 m2, c'est ça ?

On s'amusait bien pourtant à suivre les aventures farfelues truffées d'énormes invraisemblances qui aiguisent les sourires. Mais à moment donné, il faut tenir la dragée haute à l'imagination pour qu'elle nous emporte autrement que vers cette fin abrupte et si peu à la hauteur de ce qui lui précède.

Merci à l'auteur.
Elena, restée sur sa faim

   Cyrill   
7/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
n'aime pas
Bonjour Jemabi,

J’ai en vain cherché une allégorie de quelque chose dans cette nouvelle. Hélas, ce que j’y ai lu me semble totalement gratuit. Le récit se répand en détails pléthoriques, comme ce paragraphe nous renseignant sur l’histoire de l’île. Pourquoi ces deux peuples, pourquoi E=MC2, pourquoi ces noms à coucher dehors que je n’arrive encore pas à prononcer après quelques lectures ? On n’en saura rien, je n’en trouve pas l’utilité dans le récit.
Vous avez souhaité faire des blancs une population considérée comme supérieure, à vénérer, ce qui pourrait m’inviter à faire un parallèle avec le colonialisme, mais j’ai trouvé cette proposition relativement naïve. Les non-blancs, sait-on de quelle couleur ils sont ? Non, mais on sait qu’ils sont cruels. Choix contestable et vision très manichéenne. Les exemples de cette cruauté sont légion, sans que cette profusion de détails m’inspire de réflexion un tant soit peu éclairante.
J’en arrive à la partie qui justifie, je suppose, le choix de la catégorie. Ni horrifié ni épouvanté, j’y ai vu une loufoquerie d’un goût douteux. Là aussi j’ai droit à un luxe de précisions qui me font penser aux horreurs infligées aux candidats de Fort Boyard, à un jeu donc, même si les bestioles sont des vraies sales bestioles.
Le scénario va en se complexifiant, le narrateur ne sait plus où donner de la tête, du sceptre et de la mâchoire. J’ai vaguement l’impression, à ce moment-là de l’histoire, de me trouver dans un album de Tintin, du moins question scénario...
Alors bien sûr, je suis sans doute exigeant et voudrais, en lisant une histoire, qu’elle me lance des clins d’œil de connivence. Que ce soit avec sérieux, avec humour, avec de l’épouvante, du fantastique, j’ai envie qu’on me dise quelque chose de pas gratuit. Ou alors il y a quelque chose que je n’ai pas su déceler.
Ce sera pour une autre fois, désolé.

   Jemabi   
8/1/2023

   cfournier   
3/2/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime bien
Bonne histoire, bonne intrigue, sauf la fin.
Pour moi, tout au long du récit, j'ai pensé à une tribu aborigène qui ne connaissait pas la télé, l'électricité (vous parlez d'ailleurs d'"un peuple lointain et encore sauvage" dans les premières lignes de votre histoire)... A aucun moment il n'est fait mention d'une quelconque technologie de notre civilisation. Sauf dans le dernier paragraphe. Je trouve que cela a complètement "cassé" l'histoire. Pourtant, jusque-là, j'étais emporté sur une île lointaine ("une île paradisiaque située au milieu du Pacifique"), loin de notre civilisation matérialiste et parfois stupide.
De plus, alors que l'histoire est très détaillée, le dernier paragraphe semble expédié, comme si l'inspiration n'était plus là.
Dommage.
Et, si je puis me permettre, un petit conseil donné par mon éditrice afin d'"alléger" le récit : éviter autant que possible les participes présents. Préférez "dans l'espoir de" plutôt qu'"en espérant". "Je finis néanmoins par m'habituer à ma torture grâce aux incessants va-et-vient..." au lieu de "en me raccrochant aux incessants et salvateurs va-et-vient..."
Idem pour les adverbes en -ment. J'en mettais des tonnes dans mes premiers écrits. Or, neuf fois sur dix, ils ne servent à rien à part alourdir l'écriture.
Au plaisir de vous relire.
Christopher

   Blitz   
18/4/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ecriture très agréable, on croirait presque lire du Lovecraft, mais avec une pointe d'humour. Cet humour rend d'ailleurs le texte inclassable, ce qui est intéressant tout compte fait.
Quelques petites remarques qui ont accroché la lecture: le nom du roi E=MC2, amusant mais on gagnerait à rester plus exotique, moins anachronique. Le voyage vers l'Ourcouvie, un peu bref, mériterait une phrase ou deux pour garder le rythme. La désignation comme nouveau roi gagnerait elle-aussi a être un peu plus détaillée, ou à avoir run peu plus de suspens. Boire sa "pisse", le mot "urine" aurait plus convenu je pense et une phrase de plus pour expliquer comment on en est arrivé à cette extrémité. Cercueil: un peu déplacé ici, il est peu probable qu'une population aussi éloignée ait recours à une boite pour enfermer ses défunts... peut-être quelque chose de plus original à trouver?
La fin est un peu abrupt, c'est vrai.
Mais dans l'ensemble j'ai beaucoup aimé ce texte.


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