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Policier/Noir/Thriller
JessyPer : Il sera toujours là [Sélection GL]
 Publié le 10/09/17  -  11 commentaires  -  9404 caractères  -  102 lectures    Autres textes du même auteur

Être habité par une force obscure séculaire dès le plus jeune âge n'est pas chose facile. Extrait de vie.


Il sera toujours là [Sélection GL]


Je suis vide. J’arrive pas à travailler.

Je regarde mon écran et rien ne vient. C’est le néant total. Une brume nauséabonde m’enlace et m’emporte.

Ma mâchoire se crispe, mon front se plisse, mes yeux se froissent et noircissent. Ma bouche se pince, mes dents se serrent.

Je Le sens s’immiscer en moi. Je Le reconnais. Nous sommes de vieilles connaissances, nous flirtons ensemble depuis bien des années.

Lorsque nous nous sommes rencontrés je ne devais pas avoir plus de huit ou neuf ans. Il était déjà séculaire.

Des chaises sont installées sur les côtés. C’est le bal de fin d’année. Toute l’école est là. Il y a des gâteaux, des confettis, de la musique, des filles, des garçons, tout le monde danse. C’est la fête. Seul un siège est occupé, mes fesses posées dessus. Mon esprit est ailleurs. J’ai commencé par regarder ce garçon. Il a invité cette fille. Le rose lui est monté aux joues lorsqu’elle l’a regardé. Maintenant ils dansent maladroitement. Lui ne sait pas où mettre ses mains, tente de ne pas écraser ses pieds. Elle regarde ses copines, compare sa prise à la leur. Elle est fière. Elle est merveilleuse avec ses boucles blondes qui ondulent et son rire cristallin qui s’envole en même temps que ses jupons. Elle ne m’accordera pas un regard. Personne ne viendra me chercher.

Je soupire, yeux embués. Lui est venu. Il a frôlé ma nuque, est descendu dans mon dos, puis s’est installé dans mon ventre. Il y a élu domicile. J’ai longtemps cherché à Le combattre, Le repousser, en vain.

Aujourd’hui j’ai compris qu’Il fait partie de moi. Certains jours plus que d’autres.

Durant mes jeunes années, je n’ai pas compris qui Il était.

Un mensonge, une injustice, mes larmes coulent, mon ventre se retourne. Dents serrées. Ma mère, douce, compréhensive, pleine de bonnes intentions, me prend dans ses bras. Ce n’est rien, ça va passer. Non, ça ne passera pas, mais on s’en fout.

Dix ans. Je suis parmi les grands, parmi, pas tout à fait. Toujours en retard, jamais dans les groupes. On a bloqué la porte des toilettes pendant la récré pour m’empêcher d’y aller. Je ne peux pas non plus aller dans les buissons. On est en classe maintenant. Je lève le doigt, il faut que j’y aille, vraiment. N’ai-je donc pas pu y aller pendant la récréation ? J’aurai dû prendre mes dispositions. Je ne dis rien, baisse la tête. Tout le monde me regarde, rit sous cape. Je dois me rasseoir, attendre la prochaine pause. C’est impossible. Je relâche quelques gouttes. Mes dessous s’imbibent, lentement. Quelques minutes passent. À nouveau mon ventre se crispe, je libère encore quelques gouttes, c’est mon pantalon que je mouille désormais. Je ne peux plus tenir. Ma vessie se déverse totalement. Mon banc d’écolier est en bois, il ne peut contenir le liquide qui goutte peu à peu sur le sol. Mon voisin de derrière se moque. « T’as fait pipi ! Hahaha, t’es un gros bébé. Regardez ! La flaque ! Hihihi. »

Mâchoire crispée, encore. Pas une larme, seulement la honte, la haine. J’enfouis. Rester de marbre. Cela ne m’atteint pas. Il fait barrage.

Le collège, les presque grands, les intelligents, les mieux que tout le monde. Encore des disputes, des cris. Il est là. Plus présent encore, chaque jour plus profond. En classe c’est facile. J’écoute, je réponds ou je me tais. Les récréations, toujours, sont plus compliquées. Je m’assieds sur un banc à l’écart. J’attends. Je lis, beaucoup. Souvent, on me prend mon livre. Je dois courir pour le récupérer, me battre. Les surveillants s’amusent de me voir lutter ainsi. Les jeux d’enfants sont si drôles pour les adultes blasés qu’ils sont. Mes regards implorants n’y changeront rien. Alors, je ne lis plus. Je reste sur mon banc. J’attends. Il est toujours là, sur ma nuque. Il me tient froid. Il pèse sur mon âme.

Un jour un professeur s’étonne de ma noirceur couchée sur le papier d’une rédaction. Pensant bien faire il me convoque dans un lieu neutre, la bibliothèque de l’établissement. J’aime les livres qu’elle contient, leur odeur et les échappatoires qu’ils présentent. Je ne m’ouvrirai pourtant pas. Comment parler alors que tant d’oreilles nous écoutent, que tant d’yeux avides nous décortiquent ? Tout va bien monsieur le professeur. Merci de votre inquiétude. Bien sûr que je vous parlerais si j’en avais besoin. Ventre crispé, mâchoire serrée, toujours. Regard fuyant. Le professeur a des doutes, mais ne fait rien. Que peut-il ?

Un matin, impossible de me lever. De ma nuque, Il a glissé dans mon ventre et tissé une toile qui m’immobilise. On me tire du lit. Non, je ne fais pas l’enfant. J’ai mal. Je ne veux pas y aller, plus jamais. J’irai quand même.

Des spasmes me torturent. Je me plie en deux. J’ai le droit d’aller à l’infirmerie. Il s’agit de crises de nerfs, un peu d’anxiété. Quelques exercices de respiration et il n’y paraîtra plus. « Inspire profondément, avec ton ventre. Gonfle-le. Maintenant relâche l’air lentement, creuse ton ventre. Mets tes mains dessus, tu dois les voir bouger. Fais ça pendant cinq minutes. Cela va te détendre. » J’irai chaque jour, durant toutes les récréations pendant deux années presque complètes. Elle était douce cette infirmière. Elle ne posait pas de question. Elle était jolie avec son regard de biche bienveillante. Jamais elle n’a fermé sa porte pour moi. C’était mon refuge, mon rempart. Pourtant, même là-bas Il me suivait. Il est partout. Il est en moi.

Un matin, l’infirmière est malade. Je retrouve mon banc. Qu’est-ce que je fais là ? Ce n’est pas ma place. On m’oblige à me redresser, à lever un regard que je ne fixe pas. On me gifle. On me pousse. Je ne réponds pas, jet de salive méprisant sur mon visage. Mon esprit n’est plus là, déconnecté. C’est la fin de la pause. J’essuie ma joue, récupère mon sac et, comme un automate, me dirige vers les rangs. C’est mon quotidien.

En quatrième, un petit nouveau débarque. L’air mystérieux, le regard vif mais chargé d’une tristesse mature, profonde. Il est svelte, le menton anguleux. Son teint hâlé contraste avec ses yeux glauques. Sa chevelure brune ébouriffée lui donne l’aspect rebelle qui me fait fondre immédiatement. Le siège à côté de moi, au premier rang est le dernier disponible. Il s’y installe. Son sourire engageant, dénué de toute moquerie, est pour moi le premier geste amical depuis si longtemps que je m’y accroche de toutes mes forces. Pour la première fois depuis des années, Il avait un tout petit peu moins d’emprise sur moi. Ce n’était pas grand-chose, un sourire. J’ai rougi. Ce serait une journée merveilleuse. Je déjeunais à la cantine tous les midis. En général, je m’éclipse à la bibliothèque dès que j’ai fini de manger, pour lire, m’évader, Lui échapper. Mais aujourd’hui il fait beau. C’est effectivement une belle journée. Une fille vient me chercher. Elle est souriante, rieuse. Quelqu’un veut me voir. C’est une surprise. Il faut que j’aille dans les toilettes, la cabine du fond. Elle m’attend ici, elle n’a pas le droit d’entrer. Il faut que j’y aille, vite !

À l’intérieur aussi on m’attend. Ils sont trois, ou quatre, je ne sais plus vraiment. L’un d’eux me coince quand je veux repartir. Un autre m’attrape par derrière. On me déshabille. Je hurle, je mords, je me débats. Je ne fais pas le poids. J’appelle au secours, je pleure. Puis je déconnecte. À nouveau Il est là. Il m’enveloppe. Il remplace la peur par la haine, toujours elle. L’un d’eux ouvre son pantalon. Il bande. « Suce ! » Il s’enfonce, se retire. Je me débats toujours, les autres ricanent gaiement. J’essaie de mordre, on me frappe. On me tire par les cheveux. Ma tête cogne la cuvette des toilettes, ils rient plus fort encore. Ma vue se brouille, du sang glisse sur mes yeux. On me retourne, la tête maintenue dans le trou. L’un d’eux m’enjambe et s’assied sur mon dos, il m’écrase. Je ne peux plus respirer. J’entends qu’on s’active derrière moi. Je comprends et panique. Mes bras agrippent tout ce qu’ils peuvent, pas grand-chose. La cabine est étroite, mes agresseurs plus forts. On m’écarte les jambes.

La cloche sonne. « Merde, faut qu’on se tire ! »

Ils m’abandonnent là. Mes genoux sont en sang, mon esprit en lambeaux, mon âme dévastée. Mes vêtements ont disparu. Après le vacarme assourdissant de mes cris ; le brouhaha lointain des bousculades dans la cour ; puis, peu à peu, le silence. Je reste au sol, je ne bouge presque plus. J’ai froid, je tremble, j’ai mal. Il est là. Je pleure en silence.

Je ne sais pas combien de temps s’est écoulé depuis que la cloche a sonné. Le nouveau est debout à côté de moi. Il me parle, je ne l’entends pas. Il me touche, je sursaute. Il porte une boule de tissus dans les bras. « Je les ai trouvés dans la cour. Rhabille-toi, viens. »

Je n’ai jamais voulu aller voir l’infirmière. J’ai remis mes vêtements, défroissés autant que possible. J’ai rincé mon visage, puis nous sommes remontés en classe. Nous n’avons jamais plus évoqué l’incident, jamais.

Pendant un temps, le nouveau Le tient éloigné.

J’ai fait les quatre cents coups avec lui. Ma première cigarette, ma première fugue, mon premier vol. J’ai rapidement compris que lui aussi Le connaissait sans Le nommer. Chacun de nous L’avait vu chez l’autre. Peut-être est-ce Lui qui nous a rassemblé ?

Puis un jour, le nouveau a disparu. La vie me l’a pris et Dark est revenu, plus fort et plus puissant que jamais. J’ai cru L’avoir enfoui, c’est Lui qui m’engloutit.

Elle est loin ma première cigarette.


 
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   placebo   
25/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'attendais un autre nom que "Dark", quelque chose de plus littéraire, je ne sais pas.

Dans le texte, l'absence des parents est en pleine lumière : comment rentrer chez soi et ne rien entendre ? Le narrateur a-t-il grandi dans un foyer avec d'autres enfants ? Mais quelles sont les relations avec ces autres, alors ?

Le texte est centré sur le collège, assurément la période difficile correspondant à l'adolescence. Je trouve les actes des adultes (surveillants, infirmière, prof) assez réalistes, ceux des enfants aussi (jusqu'au viol, là j'avoue je manque de recul, mais à ce qu'il paraît dès le primaire il y a des cas de prostitution ou de relations sexuelles entre élèves, bref, c'est un autre sujet).

J'ai du mal avec le parti pris, ce qu'on a choisi de montrer : je crois que j'aurais préféré lire le combat du narrateur, sa première fugue... mais c'est le choix de l'auteur et il a du sens.
Je trouve un aspect "litanie" au texte, humiliation après humiliation, qui est un peu monocorde.
Refermer la porte ouverte avec les premières phrases ? Qu'est devenu le narrateur, devant quel écran se trouve-t-il ?

Bonne continuation,
placebo

   Asrya   
25/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
A la fin de cette lecture, je ne sais pas vraiment quoi penser...
J'ai apprécié la lire ; l'écriture est correcte, on s'imagine bien les différentes scènes.
Malgré tout... je trouve que l'histoire n'est pas suffisamment centré autour du "Le" / "Lui" / "Dark" ; je n'en ai pas su suffisamment en tout cas.
J'ai eu l'impression de lire la description d'une vie d'un enfant/adolescent qui s'est toujours senti exclu, qui s'est fait violenter durant sa jeunesse mais... au final, ce Dark... qu'ajoute-t-il dans la nouvelle ?

De la même manière, on ne comprend pas suffisamment (à mon sens) comment le nouveau a pu permettre à votre personnage de s'éloigner de Dark ; quels ont été ses ressentis ? Quelle évolution au final ?
Vous nous livrez cet éloignement sans nous en faire connaître les vertus. C'est dommage.

Et la fin... bon... on en sait pas beaucoup plus.
J'ai lu au final quelques épisodes de vie ; ok... l'ensemble est à étoffer pour moi.

J'ai apprécié le fait qu'on ne sache pas si le narrateur est un homme ou une femme ; volontaire ou non, j'ai trouvé cela intéressant ; à moins d'avoir loupé quelque chose permettant de le savoir...

En tout cas, merci pour cette lecture,
Au plaisir de vous lire à nouveau,
Asrya.

   Anonyme   
12/9/2017
Ce texte, plutôt court, est dense de fond et dense de style.
Au début, pourtant, j'ai dû luter. J'étais contrarié par le rythme saccadé. Je n'aimais pas trop. Enfin, je n'aimais pas.

Certains textes cherchent à mériter leurs lecteurs. Ici, je crois, le lecteur doit mériter le texte, lutter un peu, ne pas abandonner, persévérer, puis accepter et se laisser faire.

Mais ici, le lecteur est aussi commentateur et ne peut se contenter de ressentir. Une deuxième lecture est nécessaire. Le décor et les acteurs demeurent, mais la réalisation apparaît doucement.

D'abord, des phrases très courtes, bien sûr, que l'on avait déjà remarquées en première lecture.

Ensuite, deux personnages principaux : le narrateur et Dark, qui ne sera nommé qu’à la fin, distincts sans l’être réellement, jouant au chat et à la souris.

Puis, la conjugaison, simple et complexe à la fois. Simple dans sa constitution, complexe dans sa composition. Elle alterne principalement entre le présent et le passé composé. Le présent apporte des flashs, davantage que des flash-back. Ce ne sont pas des événements que la mémoire rapporte, ce sont des événements toujours vivants, lancinants, torturants.
Le futur apparait furtivement à certains endroits, avec sa valeur de futur du passé, comme dans une chronique judiciaire relatant l’enchainement des événements d’un crime.

Des éléments de style secondaires apportent du sel à l’écriture et leur contribution au climat. « J’ai commencé par regarder ce garçon. Il a invité cette fille » Elle n’a pas regardé un garçon, il n’a pas invité une fille. Les personnages ne sont pas quelconques. Ils sont précis et, paradoxalement, inconnus.

Je ne peux pas croire que tout cela soit le fruit du hasard. Ce texte est vraisemblablement très travaillé.

Dark pourrait être plusieurs choses. La dépression, peut-être. Il a mis un contrat sur la tête de sa victime et trouve de nombreux exécutants.

J'aime beaucoup la dernière phrase.

J’ai commencé par ne pas trop aimer et j’ai fini par aimer beaucoup, et même davantage

Stony

   Mistinguette   
31/8/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Un texte angoissant !
Beaucoup de phrases courtes qui lui donnent du rythme. L’écriture est parfaite.
Ça se lit presque sans encombre : certains passages qui passent du passé au présent et vice versa ont un peu perturbé ma lecture.
Hormis ce léger désagrément, jusqu’à la fin je me suis demandé c’est quoi cette chose.
Hélas, mis à part son nom, Dark, je n’en saurai pas plus. Et, en ce qui me concerne, ce n’est vraiment pas suffisant.
Peut-être suis-je passée à côté de quelque chose ?
Toujours est-il que, pour l’instant, je n’ai rien compris. Ni à l’histoire ni à la dernière phrase.

Une prochaine fois peut-être ?
Bonne continuation à l’auteur.

   Donaldo75   
10/9/2017
Bonjour JessyPer,

J'avoue ne pas savoir quoi trop penser de cette courte nouvelle. D'un côté, l'incipit est prometteur. De l'autre, la lecture s'avère agréable mais pas vraiment en rapport avec la promesse. Je m'attendais, surtout s'il s'appelle Dark, à ce qu'IL se manifeste. Jamais cela n'est arrivé. Au lieu de ça, j'ai lu le récit des supplices infligés dans nos écoles par des élèves trop vils, à la recherche du plus faible. Bref, les malheurs du narrateur.

Le style est efficace, certes, ce qui rend la lecture agréable. Cependant, la promesse n'est pas tenue.

Au plaisir de lire un autre de tes textes.

Donaldo

   Anonyme   
10/9/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Jessy

"Etre habité par une force obscure..." (incipit) soit. Sauf qu'ici, cette "force" n'est pas là. Qui dit force obscure dit violence intérieure. Ici il n'y a que la violence extérieure. Je trouve que l'histoire s'achève trop tôt ou n'a pas été au bout de l'idée. J'y ai vu Carrie et j'ai attendu mais rien n'est venu. Dommage.
"Mes dessous s'imbibent, lentement" Mes dessous ? Je trouve l'expression désuète. Ou alors porteuse, pour le narrateur, d'une forte inhibition due à une éducation stricte, ( ce qui n'a pas l'air d'être le cas, la mère est douce et compréhensive). Il manque trop de choses importantes dans ce court extrait pour me faire une idée précise du narrateur.
L'écriture est correcte mais bridée. Ca aussi c'est dommage.

   SQUEEN   
10/9/2017
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Il a un côté apitoiement sur lui-même le narrateur qui teinte tout le texte et avec lequel j'ai du mal. Ce fatalisme s'exacerbe au fil du récit on ne sait rien des raisons qui pousse les "autres" à le traiter ainsi, entendez que je pense qu'il n'y a pas forcément besoin de raison on sait bien que la violence peut s'exercée gratuitement. Mais il y a quelque chose qui me gène, dans cette description d'une situation jugée immuable par le héros, sans qu'il n'y ai la moindre tentative d'explication si ce n'est celle de cette présence qui s'installe en lui. Présence apparemment néfaste sans qu'ici non plus on ne nous donne la moindre explication. Pour moi trop de distance, ça se lit certes, mais je n’ai pas éprouvé d’empathie pour le narrateur au contraire, ce qui m’a posé problème. Une autre fois sans doute. Merci.

   Louison   
10/9/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Parce qu'il était déjà séculaire, je m'attendais à une espèce de monstre.

Je saisis la souffrance de cet enfant, le harcèlement subi, le piège tendu dans les toilettes. Mais ensuite, ce nouvel ami qui éloigne en quelque sorte "le monstre", me laisse un peu sur ma faim.

En relisant le texte à nouveau, je comprends que la blessure toujours présente resurgit, mais il me manque quelque chose.
Merci pour ce texte qui me semble tronqué.

   Anonyme   
10/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Ce texte me laisse assez interrogatif.
Ce "Il" et " force séculaire ", plus tard nommé Dark, ainsi que des manifestations physiques (" Il a frôlé ma nuque, est descendu dans mon dos, puis s’est installé dans mon ventre ") m'ont fait penser à un syndrome de possession dont souffrirait le narrateur. De même que son anxiété, cet isolement qu'il s'impose.

Mais pour quelle(s) raison(s) est-il le souffre-douleur et même victime des autres ?
L'arrivée de ce " petit nouveau " lui a fait oublier son mal pendant un temps ; comment ?
Je trouve qu'il y a beaucoup de zones d'ombre dans cette nouvelle ; dommage car l'écriture est fluide.
Et puis, une chute qui n'en est pas vraiment une ; seulement le nom de ce "il" : Dark.

   Anonyme   
11/9/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,

J'ai adoré cette nouvelle noire et glauque à souhait.

Ce thème du harcèlement est très actuel mais ici il est traité "de l'intérieur" ce qui est très rare.

Les cas de harcèlement qui sont rapportés le sont souvent sous une forme narrative factuelle qui ne permet pas de comprendre la souffrance, celle-ci étant en effet nommée mais pas décrite.

Je n'ai pas d'analyse intéressante à donner sur la manière dont cette nouvelle est rédigée mais en tout état de cause elle m'a apporté un point de vue qui m'était inconnu sur le harcèlement et la souffrance qui en découle. Que dis-je, sur la souffrance qui habite celui qui en est la cible.

Merci de nous avoir livré une narration crédible (je ne sais si vous tirez votre source d'expérience ou si vous l'avez trouvée en lisant un article sur ce sujet mais c'est très bien rendu)

Merci de ce partage

   cherbiacuespe   
14/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
n'aime pas
Déçu par cette histoire. Certes, elle est prise sous le biais de la victime et de ce qu'elle peut ou doit ressentir, c'est là une posture peu fréquente. Mais on ne sait pas exactement, jusqu'au bout du récit, ce que "l'envahisseur" - qui n'a pas l'air d'en être réellement un, on ne voit pas vraiment - a de mauvais, ou ce qu'il peut engager à faire de mauvais à sa coquille. Ou il faut imaginer une sorte de virus pénible à sentir en soi mais qui n'influence en rien l'entourage de la victime... Je reste dans un flou total avec ce récit.


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