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Réalisme/Historique
karimu : Sarah Salamanovitch
 Publié le 02/12/11  -  8 commentaires  -  14473 caractères  -  89 lectures    Autres textes du même auteur

Nouveau départ, et nouvelles peurs…


Sarah Salamanovitch


Le car tarde à venir et je remonte le col de ma veste noire et usée. Toute la vallée est noyée sous un épais brouillard et cela me rassure, car ainsi personne ne me verra fuir et ne sera témoin de ma défaite. Et je me dis aussi qu’une fois en ville, tous mes soucis s’envoleront. Seront aspirés. Comme je le lui ai dit hier soir, je ne veux plus rien avoir de tangible, de palpable qui puisse prouver notre relation.


Je suis passée à son appartement, à l’aube, mais il n’était pas là. Je me demande s’il a définitivement quitté le coin ou s’il a seulement fait un break le temps que je me calme. En tout cas, je le retrouverai bien, et à ce moment-là… Ses motivations et ses excuses m’importent peu. Seuls comptent ses actes, en définitive.


Je perçois le bruit du moteur du car bien avant de voir celui-ci. Puis ses phares jaunes et parfaitement ronds percent difficilement la brume, épaisse, presque solide, comme deux yeux lumineux et trop espacés. La porte s’ouvre devant moi. Je sors les mains de mes poches et monte les deux hautes marches pour arriver devant le chauffeur. Celui-ci ne tourne que très légèrement la tête vers moi, me regardant à peine, empoche l’argent que je lui tends et me donne un ticket rouge en retour. Puis il appuie sur un bouton, les portes se referment dans un grincement sinistre ; et il redémarre sans attendre que je sois assise.


Le car est vide, à l’exception d’une vieille femme accompagnée d’une fillette assises trois rangs derrière le chauffeur. Lorsque je passe près d’elle, la vieille femme me lance un regard étrange, comme si elle savait.


Je prends place dans le fond, quelque peu mal à l’aise et déboussolée par ce coup d’œil, et colle ma tempe contre la vitre froide, humide et sale. Cela ne m’aurait aucunement surprise si elle m’avait arrêtée pour me dire qu’elle prierait pour moi, sans ajouter aucune explication.


Je ferme les yeux et serre de toutes mes forces la crosse du revolver que j’ai volé à mon père, ce matin, dans le tiroir de son bureau. Je sais qu’il est chargé, et cette seule pensée suffit à me réconforter quelque peu et me rendre un semblant de courage et d’assurance pour l’instant. Je me dis qu’avec cette arme dans ma poche, rien de mal ne peut plus m’arriver à présent.

Rien ne peut plus m’arriver…


*


Me retrouve en ville après un trajet d’une vingtaine de minutes. Le dispensaire se situe à deux blocs de l’arrêt du car et je marche le plus lentement possible, tentant de prendre mentalement note de mon état. De ce grouillement que je sens – ou crois sentir – au creux de mon ventre et qui disparaîtra bientôt. Il s’évanouit même, déjà, à mesure que j’approche davantage du centre médical.


Je pousse la porte vitrée et m’engage dans le hall trop brillamment éclairé. Une infirmière, à la réception, me demande si j’ai rendez-vous puis m’indique la salle d’attente d’un air sévère après avoir noté mon nom au bas d’une liste interminable et fait remplir un formulaire.


La salle d’attente est bondée. Toutes sont jeunes et toutes sont jolies. La moyenne d’âge doit se situer entre quinze et seize ans, et je me demande comment j’ai pu me laisser piéger alors que j’en ai presque vingt. Une seule fille pleure et ses sanglots attirent mon attention. Elle est assise dans un coin de la pièce, près de l’unique fenêtre donnant sur le parking. Je la regarde un long moment, hypnotisée par ses barrettes aux couleurs enfantines, puis parviens avec difficulté à détourner les yeux pour me concentrer sur le dallage blanc et noir du sol.


Aucune d’entre nous n’est accompagnée.


Je suis calme et lucide. Et cela m’étonne.


Après plus de quatre interminables heures d’attente, une autre infirmière – ou peut-être est-ce la même que tout à l’heure – apparaît dans l’embrasure de la porte de la salle et appelle mon nom d’une voix dure. Comme si elle me reprochait quelque chose. Sans doute ma stupidité. Je ne me lève pas. Elle répète. Nous ne sommes plus que quatre dans la pièce. Et je la suis au bout de la troisième fois.


Puis me retrouve dans une pièce dont la couleur dominante est le vert. On me demande d’ôter mes vêtements. Je passe ensuite une blouse verte dont le tissu est rêche et froid sur ma peau nue et fiévreuse. Puis m’allonge, ferme les yeux. Les rouvre. Une main me tend un petit gobelet en carton au fond duquel se trouve un comprimé que j’avale sans eau. Mes yeux me piquent. Que pourrait-il m’arriver de pire ? Je pense à sa tête lorsque je le criblerai de balles tandis qu’une machine bourdonne à l’autre extrémité de mon corps et aspire mes entrailles. Le médecin, tout à son ouvrage, me dit que tout va bien d’une voix détachée. Et curieusement, je ne parviens pas à le croire. Sans doute est-ce dû à cette nausée que je sens croissante, à cette effroyable et tenace douleur au ventre, à la forte odeur d’antiseptiques qui sature la pièce, et plus sûrement encore au sentiment d’humiliation et de défaite dont je perçois la présence diffuse et éthérée mais néanmoins persistante tout autour de moi. Et le fait que je n’ai absolument plus rien qui me rattache à cet enfoiré ne rend les choses qu’un peu moins douloureuses. Et peut-être n’est-ce même seulement qu'une apparence. Une simple illusion.


*


De nouveau le matin. Le suivant. Très tôt. Je n’ai jamais autant saigné que cette nuit et n’ai pas fermé l’œil. J’ai besoin de prendre du recul et tenter de me remettre. Si cela est possible.


Assise au bord du lit, j’empoigne le téléphone, compose un numéro et commande un taxi. Une voix féminine et ensommeillée m’assure qu’il sera là d’ici une vingtaine de minutes. Je raccroche et achève de faire mon sac. Sur ma table de nuit trône un mot qu’Anaïs m’a envoyé voici environ deux semaines. Elle m’y écrit qu’elle ne sait pas quand elle reviendra et qu’elle m’appellera. Je n’ai reçu aucune nouvelle depuis. Mais pourquoi pas. J’espère seulement qu’elle tiendra parole et que j’aurai la force d’attendre jusque-là. De toute façon, c’est la dernière personne encore vivante à qui je tienne. Et ce mot laconique et distillant une perspective on ne peut plus floue et incertaine est la seule chose à laquelle je puisse encore me raccrocher. Même si nous ne nous sommes pas vues depuis plus d’un an, lorsque je suis allée lui rendre visite pour quelques jours. Je saisis la feuille grossièrement découpée, la replie religieusement, avec des précautions dignes d’une relique, puis la remets dans son enveloppe avant de ranger le tout dans mon sac.


Puis je sors de ma chambre et me traîne jusqu’au rez-de-chaussée, totalement vidée. Une fois dans le couloir de l’entrée, je ramasse le portefeuille de mon père posé sur la petite table près de la porte et y pioche l’une de ses cartes de crédit ainsi que tout le liquide.


Et je me fige lorsque je tombe sur une photographie où il pose à côté de ma mère. Un cliché que je n’avais jamais vu auparavant. Les larmes commencent à couler et je ne fais rien pour endiguer le flot. Me demande seulement comment il a pu la rayer aussi aisément et rapidement de sa mémoire alors que je pense à elle en permanence.


Et après un temps, je me ressaisis, prends également la photographie et sors de la maison pour attendre mon taxi sur le perron.


Seule cette vue plongeante et romantique sur le lagon, de ma chambre, me manquera réellement.


*


Rêve qu’il n’y a rien d’autre autour de moi qu’une terre aride et désolée. Un sol rouge et rocailleux à perte de vue. Rêve que je ne suis qu’un invisible insecte perdu au milieu d’un espace dont je ne soupçonne pas les limites. Rêve que rien de pire ne peut m’arriver. Rêve que je suis en train de crever. Rêve que je suis en train de rêver. Rêve que je vais bientôt me réveiller. Et qu’ensuite je pourrais enfin m’évader… vers un endroit bien pire encore, parce que réel.


Un poids lourd lancé à pleine vitesse passe à seulement quelques centimètres de ma voiture garée sur la bande d’arrêt d’urgence et je me réveille en sursaut. Je me sens nauséeuse. Je baisse légèrement ma vitre, pensant qu’un peu d’air frais me fera du bien, mais le vacarme des voitures qui filent à toute allure me rend encore plus fébrile. Pourtant, je ne parviens pas à trouver la force de la remonter.


Je remets le contact après deux profondes inspirations et roule une quarantaine de minutes avant de m’arrêter à une station-service perdue au milieu du désert – dernier phare, ultime vestige de la civilisation avant de s’enfoncer dans un no man’s land à la taille d’un continent. Ou premier contact avant de se noyer dans les grandes métropoles, océans déferlants et furieux de visages anonymes – la première se trouvant à présent à moins de soixante kilomètres d’ici. En fait, tout dépend du sens dans lequel on emprunte ce long serpent gris et rongé par la chaleur et la poussière, fil d’Ariane moderne et asphalté défigurant la grâce et l’âpreté d’une démesure et d’une beauté que seule la nature a été capable de créer jusqu’à aujourd’hui. Pour ma part, je retourne dans le monde des morts, celui où les immeubles obscurcissent le ciel et plongent le peu d’espace qui subsiste encore entre eux dans la plus angoissante et froide pénombre, même en plein milieu de la plus belle et ensoleillée des journées d’été.


Je retourne dans la ville où j’ai grandi. La ville où maman est morte, aussi. Et où Anaïs m’a abandonnée après que je l’ai trahie.


Voilà près de trois jours que j’ai quitté la maison. Je me suis tout bonnement enfuie. Et il n’y avait rien de plus facile. Un simple coup de fil et presque aussitôt un taxi vous attend devant votre porte. Encore quelques minutes et vous voilà à l’aéroport. Quelques heures de plus et vous vous retrouvez à l’autre bout du pays – du monde, même, si vous disposez de suffisamment d’argent et de courage…


Mais je n’ai pas pris mon avion. La transition aurait été bien trop rapide, trop brutale. J’ai préféré louer une voiture et rouler. Rouler. Rouler. Cela me laissera le temps de réfléchir, de faire le point, ai-je pensé en remplissant les formulaires de location du véhicule comme on accomplit un geste que l’on souhaite de toutes ses forces salvateur.


Mais malheureusement, je ne me sens guère mieux. Ni pire, d’ailleurs.


J’ai seulement roulé sans jamais m’arrêter pendant près de trois jours – m’éloignant de toute cette merde, de mon père, de sa nouvelle traînée qui n’a qu’à peine un an de plus que moi et qui pense pouvoir remplacer ma mère, de Frank et de tout ce que ces gens représentent d’immonde et de douloureux pour moi –, tirant un trait sur ces deux dernières années, et surtout sur les derniers jours de ma vie. Tout ce temps déjà perdu, près de vingt-sept mois – depuis la mort de maman, en fait – qui se sont évaporés à l’instant où j’ai apposé ma signature au bas de cet imprimé. Et pourtant, à mon grand désespoir et malgré tous les efforts et l’ardeur que j’ai déployés ces heures dernières, je n’ai ressenti aucun soulagement significatif. Puis, au bord de l’épuisement, j’ai garé la voiture sur le bas-côté et me suis reposée quelques heures.


Et à présent, en faisant le plein, je me sens d’attaque pour reprendre la route. Retourner au point de départ. Même si je sais pertinemment qu’une fois là-bas, d’autres fantômes oubliés prendront la relève, referont surface à la faveur des événements, de mes humeurs et des endroits revisités, réveillant sans doute des souvenirs encore plus douloureux et désagréables que ceux qui m’habitent actuellement.


Une fois le réservoir plein, je paie puis marche jusqu’à une cabine téléphonique et m’y engouffre. La chaleur y est étouffante et le sol couvert de sable. J’allume une cigarette, tire nerveusement quelques bouffées puis insère une carte et compose le numéro d’Alice. Tonalité. Attente. J’espère qu’elle est là. Je prie. La tonalité continue à résonner sans fin dans le combiné sale collé à mon oreille, bourdonnement sourd, mécanique et malveillant qui me donne le vertige et pompe littéralement mes forces et ma détermination, et je me liquéfie à mesure que je prends conscience que personne ne me répondra. Mais finalement, quelqu’un décroche et la voix d’Alice me fait l’effet d’un calmant surpuissant, d’une douche chaude et apaisante. Elle accepte de m’héberger et je lui dis que je serai chez elle demain en début d’après-midi.


Puis soulagée, je raccroche, remets mes lunettes de soleil et remonte en voiture pour m’élancer vers mon passé.


*


La nuit venue, je loue une chambre dans un hôtel minable posté à l’orée d’une petite ville dont j’ai oublié le nom sitôt le panneau indicateur hors de ma vue.


Je suis allongée sur le lit, la fenêtre grande ouverte – les rideaux s’envolant à chaque bourrasque de vent qui s’engouffre à l’intérieur de la pièce exiguë. Il fait une température agréable et pour la première fois depuis longtemps, en fait depuis l’avortement, je me sens un peu mieux physiquement. Seulement sans vie. Comme si ce médecin avait aspiré ma force vitale, mon fluide, au lieu de cet enfant à naître.


Toutes les lumières de la chambre sont éteintes. Seuls les phares des voitures passant dans la rue en contrebas illuminent par intermittence le plafond puis le mur qui me fait face. Dans cet ordre. Et à ces moments-là, les motifs du papier peint, en fait de petits personnages dessinés, semblent prendre vie. Ils se mettent à onduler. Et j’ai presque la certitude qu’ils tentent de s’extraire, de s’extirper du mur pour venir se jeter sur moi, leurs mille visages se tordant de douleur avec malgré tout un sourire torve, sadique et lubrique déformant leurs lèvres fines et foncées. Et je me demande à quel genre de scènes ils ont bien pu assister, témoins silencieux et immobiles.


Pour ma part, je les entends seulement psalmodier mon prénom : Sarah.


Je ferme les yeux, tentant d’oublier tout cela. J’essaie de me persuader que tout se passera bien, dorénavant. Qu’Anaïs m’attend, quelque part, impatiente, ouverte et aimante, après qu’Alice lui a dit que je revenais. Que je vais oublier toutes les saloperies de ces jours derniers et que le meilleur m’attend, lui aussi. Quoi qu’il renferme. Aussi fort que je l’attends. Même si maman n’est plus là.


Et bercée par ces douces illusions, qui ne prendront sans doute jamais forme, je m’endors doucement, pour la première fois depuis une éternité, sombrant en accéléré, épuisée par toutes ces journées et ces nuits de veille.


* * *


 
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   Anonyme   
19/11/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un instantané convaincant, je trouve. Le texte n'est pas très long, mais il a suffi pour que je m'intéresse au destin de Sarah ; j'ai apprécié ce personnage à la fois fragile et volontaire. En revanche, les liens de la narratrice avec Anaïs ne sont pas très clairs, cela a un peu gêné mon appréhension de la situation ; je crois que quelques précisions sur la trahison dont Sarah s'est rendue coupable n'auraient pas nui...
Autre bémol : le mot "avortement" arrive bien trop tard dans le texte pour moi, c'était clair qu'il s'agissait de cela. Le fait de le présenter comme une révélation tombe à plat à mon avis.

   Anonyme   
20/11/2011
 a aimé ce texte 
Pas
En fin de première lecture, je n’étais pas satisfait du tout. J’ai donc relu et j’ai décortiqué cette nouvelle en me faisant un résumé de chaque grand paragraphe.
Le résultat de la synthèse est une série de questions sans véritable réponse, voire sans réponse du tout !

Questions : ce révolver volé, pourquoi faire ? Il n’aura jamais servi, dans cette histoire ! Qui est Anaïs et de quelle trahison s’agit-il ? Qui est Alice ? Qu’est devenu « il », apparemment père de l’enfant de Sarah ? Accessoirement, personne n’a remarqué le revolver, au dispensaire, alors qu’elle s’est dévêtue pour l’IGV ? Et pratique-t-on une IGV de cette manière plutôt simpliste ? Pourquoi ces allers-retours entre sa maison et le dispensaire ? Ne pouvait-elle pas partir une bonne fois, aller au dispensaire pour son IGV, puis filer vers cette ville si lointaine où est morte sa mère, où une certaine Alice dont on ne sait rien accepte de l’héberger, où elle n’est même pas sûre de trouver Anaïs dont on ne sait rien non plus ?
Et, pour finir, Sarah passe une nuit dans un hôtel minable :
« Et bercée par ces douces illusions, qui ne prendront sans doute jamais forme, je m’endors doucement, pour la première depuis une éternité, sombrant en accéléré, épuisée par toutes ces journées et ces nuits de veille. »
Où est la chute ? Où sont les réponses à toutes les questions ? Surtout, cette affaire de revolver volé qui promettait au lecteur une vengeance violent de femme abandonnée, et qui s’évapore sans que rien ne se passe !

Non, non, ce n’est pas construit, ce texte. Ce n’est pas travaillé comme doit l’être une nouvelle.
Et c’est assez dommage, parce que l’écriture elle-même est bonne, claire, aisée. Avec une construction plus solide, ce texte m’aurait beaucoup plus satisfait.

   Anonyme   
21/11/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'aurais mis une virgule après s'envoleront :"...tous mes soucis s’envoleront. Seront aspirés."

Vous avez deux phrases qui entament un paragraphe où le sujet est absent. C'est surprenant et, pour tout dire, je ne trouve pas ça du meilleur effet :
"Me retrouve en ville après un trajet d’une vingtaine de minutes".
"Rêve qu’il n’y a rien d’autre autour de moi qu’une terre aride et désolée".

Une phrase longue et alambiquée qui s'écroule sous son poids : "En fait, tout dépend du sens dans lequel on emprunte ce long serpent gris et rongé par la chaleur et la poussière, fil d’Ariane moderne et asphalté défigurant la grâce et l’âpreté d’une démesure et d’une beauté que seule la nature a été capable de créer jusqu’à aujourd’hui."
La phrase qui suit est du même acabit, on dirait que soudainement votre style devient exalté.

A part ces quelques détails, votre écriture est plaisante et solide. Par contre, l'histoire est décidément trop énigmatique. Il y a plein de questions en suspens.
Qui sont Anaïs et Alice ? Pourquoi la narratrice a-t-elle trahie Anaïs ?
Pourquoi se fait-elle avorter ? On comprend qu'elle veut changer de vie, est-ce la raison de l'avortement ? Aucun indice là-dessus.
Vous parlez aussi d'un révolver qui amène une certaine tension mais qui n'est plus évoqué ensuite.
Il y a trop d'inconnu qui fait que, même avec de la bonne volonté, il est difficile d'adhérer au récit. Du début à la fin on reste spectateur perplexe.

   Anonyme   
2/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien
A la fin de la lecture, j'ai plus l'impression d'avoir parcouru un extrait de roman qu'une nouvelle. En effet, trop de choses inexpliquées ou en suspens. Qui est Anaïs, pourquoi le revolver, qui est Alice etc...
Cependant, à la relecture, j'ai cru comprendre que ce revolver n'est, pour l'héroïne, qu'un moyen de se rassurer.
J'ai une furieuse envie d'en savoir quand même davantage car ce texte est très prenant. S'il y a des passages un peu rebutants parce que seulement descriptifs (quand l'héroïne prend le car par exemple), on est vite sous le charme de cette narration étrange. Je n'ai pas trouvé dans quel pays se passait l'action. On y parle de brouillard, de lagon, de désert, de villes. Je donne ma langue au chat.

   rmfl   
2/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Je ne sais quoi dire, c'est fort bien écrit mais je trouve que l'on reste sur sa faim, surtout vers la fin: beaucoup de choses amorcées et non élucidées...Sarah la décidée, Sarah la blessée, Sarah la fuyante...mais qu'a-t-elle fait de ce révolver? je suis quand même admirative de quelqu'un comme Sarah!

   karimu   
3/12/2011

   Perle-Hingaud   
3/12/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai lu ce texte avec plaisir. Je trouve que l’auteur arrive à brosser une atmosphère avec quelques détails bien choisis, qui nous montrent une épaisseur, une existence des personnages en dehors du tableau.
On est accroché dès le début par un suspens (le revolver), qui, pourtant n’est pas expliqué. L’écriture est très visuelle, le rythme agréable. J’aime bien ne pas tout savoir. Deux bémols : le mot « avortement », lourd et inutile, et la confusion possible entre Alice et Anaïs. Merci !

   matcauth   
2/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
un avis sur ce texte qui me laisse la même impression que les autres : il manque un début et une fin. J'ai lu vos explications et je les comprends. Mais, pour ma part, je ne suis pas prêt à partager cela, c'est pour cette raison que je viens ici lire des nouvelles: pour avoir une histoire.
c'est très bien écrit, je souhaite vous relire à nouveau.
Mais ce concept "d'instantané" doit peut être développé afin de donner de l'eau au moulin des lecteurs que nous sommes. je m'explique : il est intéressant de prendre un moment de vie, sans connaître l'avant et l'après, et de le mettre sur papier. Mais écrire une histoire nécessite d'apporter des éléments (ici : le pistolet, les personnages secondaires...) qui parasite le récit et nous emmènent sur des voies de garage. C'est pourquoi, je me répète, ce concept mérite d'être plus réfléchi, d'aller plus loin dans la démarche.
J'espère que mon opinion n'intervient pas trop tard.


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