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Science-fiction
Leandrath : Chronique des Colonies Galactiques - Vengeance
 Publié le 30/08/09  -  6 commentaires  -  37022 caractères  -  72 lectures    Autres textes du même auteur

La dernière aventure spatiale met en scène un noble entouré de secrets, en quête d'une juste et légale revanche.


Chronique des Colonies Galactiques - Vengeance


An 1641 de la Nouvelle Ère Galactique – Royaume de Lakaris, Palais de Cristal.


À l’heure prévue, le système de gestion domotique de la chambre déclencha l’ouverture des rideaux de soie précieuse, et ajusta progressivement le filtre opacifiant des grandes baies vitrées afin de contrôler l’augmentation de la luminosité. La température de la pièce diminua de quelques degrés quand la ventilation silencieuse s’enclencha. Une musique douce monta doucement de diffuseurs habilement dissimulés dans les luxueuses moulures des parois. Derrière les portes de la salle d’eau, le bain se mit à couler. Et dans le couloir, un serviteur se tenait prêt, un plateau de petit déjeuner fumant devant lui.


Les voiles du lit s’écartèrent sur la personne qui y dormait et les rayons du soleil vinrent caresser son visage. Poussée par la force de l’habitude, elle ouvrit les yeux rapidement et gagna la salle de bains d’une démarche d’automate. Répondant à un signal lumineux transmis par la chambre, le domestique en culotte et pourpoint bouffants entra et déposa le plateau sur une table près de la fenêtre. Il entreprit ensuite de réorganiser le lit. Il s’interrompit soudain et afficha une moue appréciatrice. Changeant d’opinion, il défit la couche et sortit en emportant les draps, presque aussitôt remplacé par un de ses pairs chargé d’un nouveau linge. Quelques instants plus tard ne bougeait dans la chambre que la fumée qui s’élevait du café brûlant. Puis la porte intégrée dans le mur s’ouvrit sur le seigneur Yldwen de Cadaval, vêtu de pied en cap, ses longs cheveux blonds ondulés maintenus sur la nuque par un élégant nœud de satin noir, une veste à pans longs couleur de nuit, une rapière à cloche en or passée à la ceinture, juste à côté d’une dague d’apparat. Il portait des bas de tissu et des chaussures à boucles, ainsi qu’un brassard noir en signe de deuil. Ses traits fins, d'ordinaire presque fragiles, étaient aujourd’hui durs et fermés.


Il négligea le petit déjeuner qui l’attendait. Son estomac était noué. La journée serait décisive. Il prit une inspiration et se dirigea vers le couloir, son port noble transparaissait dans sa démarche raide.


Sur le palier les serviteurs le saluèrent. Il s’engagea dans la Grande Galerie, qui séparait les appartements des invités du cœur du palais, où il trouverait la Reine de Lakaris.


Au-delà des vitres de plexi-acier qui constituaient les parois du palais de Cristal, cœur du Royaume, s’étendait le monde-capitale de Lakaris, une planète entière qui n’était qu’une immense cité.

Le palais était un ouvrage unique dans la galaxie, un bâtiment construit à l’âge d’or de la première ère spatiale. Il se présentait comme un château de verre qui brillait de mille feux dans la lumière des deux soleils du système Eridani. Dessiné par un architecte fou, érigé à la grandeur du royaume, mobilisant des ressources à une échelle pharaonique, il était à la fois le symbole et le siège du pouvoir. Pourtant Lakaris était le plus petit des Royaumes du Noyau. Et ne disposait pas d’une très grande flotte. En conséquence, ses colonies n’étaient-elles pas des plus nombreuses. Mais la fortune de ses planètes en faisait une puissance avec laquelle il fallait compter.


Yldwen, pourtant, n’avait guère le loisir de s’abandonner à la contemplation de son environnement. Il avait d’autres choses en tête. Il se présenta à la porte de l’antichambre de la Reine, le local de sécurité qui donnait accès à la salle d’audience. Des gardes en uniformes l’inspectèrent en échangeant un regard. Tout le palais savait pourquoi il avait sollicité cette entrevue.

Pénétrant dans le grand hall au plafond orné de l’armorial des familles nobles du royaume, il avisa d’un rapide coup d’œil la présence d’un nombre inhabituel de courtisans. Ses talons claquant sur le sol de marbre, il dépassa les colonnes dorées tendues de voiles pourpres et se dirigea vers le trône. Arrivé à dix pas de celui-ci, un héraut frappa du bâton le dallage et annonça ses titres à haute voix. Le silence se fit. La Reine, vêtue de robes dont la richesse ne devait avoir d’égal que le poids lui adressa un geste bienveillant, avant de reposer sa main gantée et chargée de bagues sur un accoudoir en forme de lion. Derrière cette femme âgée et digne étincelait le blason de Lakaris.


Yldwen, conformément à l’étiquette, fit deux pas en avant et attendit, tête basse, que Son Altesse l’invite à parler. Les chuchotements des nobles présents reprirent sans qu’il puisse en distinguer la teneur. Il sentait la présence de son brassard de deuil avec une acuité étonnante, comme s’il lui brûlait la peau à travers le tissu de sa veste. La Reine choisit la simplicité :


- Bienvenue, Don Yldwen de Cadaval. Nos sentiments vont vers vous et vous accompagnent dans votre peine.

- Merci Votre Altesse, répondit-il. Mon père était le fidèle serviteur de la couronne, et ma maison tâchera de se montrer à la hauteur de son héritage.


Il prit une inspiration. Il était inutile de prolonger davantage cette mascarade :


- Je suis venu vous soumettre une requête qui ne vous surprendra pas, Votre Altesse. Le duc de Teligua a provoqué mon père en duel pour un motif que j’estime fallacieux, en insultant son honneur et l’honneur de ma famille. En dépit de sa victoire au premier sang, il a délibérément poursuivi ses assauts contre un adversaire diminué par la maladie. En tant que fils, et en tant que chef de la maison de Cadaval, je vous prie de m’accorder le droit de défier le duc de Teligua, afin de laver l’honneur de mon père. Vous seule pouvez autoriser un comte à jeter le gant à un duc, Grand du Royaume. Au nom de l’éternelle loyauté de Cadaval, et au nom du respect que vous avez pu avoir pour Don Elivio, mon père, je vous supplie d’accéder à ma demande.

- Don Yldwen, il nous semble que vous agissez sous le coup de l’émotion.

- Pas le moins du monde, Votre Altesse. Je sais quel est mon rôle et mon devoir.

- Votre devoir est envers la Couronne, répondit la reine.

- Il va également vers mon père, Votre Altesse. Quel noble pourrait ainsi se détourner de l’enseignement qui lui a été donné, de l’honneur de sa Maison, et de la grandeur de son nom ? En tout point je suis fidèle aux valeurs du Royaume. Pourriez-vous admettre à votre service un lâche ou un opportuniste ? Si je mets tant de cœur à défendre ma famille, Votre Altesse, voyez-vous quel acharnement j’aurai à défendre la couronne ?


La Reine soupira. Visiblement le jeune seigneur avait soigneusement réfléchi à la question. Elle n’appréciait guère le recours au duel pour vider les querelles entre les nobles, mais elle devait bien admettre que dans cette affaire, le souhait de Don Yldwen était légitime. Elle dit finalement :


- Nous vous accordons le droit de défier le duc, et son refus jettera l’infamie sur son nom. Toutefois nous devons vous faire part d’un fait important : Don Alenor de Teligua est parti hier pour les colonies de l’Empire Mérildien.

- Quoi ? ne put retenir Yldwen.


La reine le dissuada de continuer d’un regard.


- Le territoire de Lakaris est entièrement enclavé dans les systèmes appartenant à l’Empire, nos colonies sont en grande partie dépendantes des leurs, il importe par conséquent que nos relations avec Meryld demeurent cordiales. Nous vous prierons donc une dernière fois de bien peser la mesure des actes auxquels vous vous disposez.

Le traître ! songea Yldwen. Il s’est enfui pour chercher la protection d’un de ses alliés et la Reine a accepté ! Damnation.


Mais lorsqu’il quitta la salle d’audience, sa résolution était plus ferme que jamais. Il ne lui restait qu’à trouver un moyen de transport pour se mettre sur la piste de son ennemi. Il ne s’accorderait aucun repos avant d’avoir obtenu réparation. Sans repasser par ses appartements, il partit pour le port spatial.



oooOOOooo


Système Epsilon – Colonie mérildienne d’Ossoder – Cité flottante de Kalimshar.


Les trois énormes lunes avaient entamé leur ballet nocturne au-dessus de ce monde majoritairement recouvert d’eau. Sur Ossoder, la vie aquatique s’était développée en suivant des schémas étranges, inédits dans le Noyau ou même la Bordure. Les rares terres émergées n’étaient que des centres d’exploitations destinés à assurer la subsistance des colons dans leurs cités mobiles. Malgré les créatures peuplant les fonds marins, la principale ressource de la planète était le Celazium. Une substance proche des cristaux, hautement énergétique et conductive, mais qu’on ne trouvait qu’au cœur des planètes mortes. Et dans les profondeurs océanes d’Ossoder.


Yldwen avait eu beaucoup de mal à trouver un vol vers cet endroit reculé, et encore plus à remonter jusqu’ici la piste de sa cible. De Teligua prétextait une visite économique au nom de la couronne pour parcourir divers centres de productions mérildiens. De plus, un de ses proches amis dirigeait une des usines d’extraction qui naviguait à la surface. La richesse de ce marchand lui valait d’avoir l’oreille complaisante du gouverneur du système. Néanmoins la volonté du jeune noble était intacte, et il filait à bord d’une corvette rapide, fendant les flots en direction du complexe où il trouverait ce qu’il était venu chercher : la vengeance.


Il portait une tenue de voyageur galactique standard : un pantalon pratique, des bottes renforcées, un manteau fermé par une boutonnière vaguement recherchée. Son épée pendait à sa ceinture, et son capuchon avait été rejeté par le vent, libérant ses longs cheveux. Il n’avait nul besoin de ses lunettes multi-environnement, les trois lunes fournissaient un éclairage plus que suffisant. Elles pendaient donc à son cou comme un collier fort peu décoratif. Le reste de ses affaires se trouvait dans un sac, sous son siège.

Le pilote se retourna pour lui crier :


- On arrive bientôt !


Et il lui indiqua d’un geste les lumières brillant à l’horizon, juste au-dessus de l’eau.


Yldwen le remercia d’un sourire légèrement forcé. Les mouvements et la vitesse du bateau le mettaient au supplice.

Ce fut avec un soulagement perceptible qu’il posa le pied sur le quai de Kalimshar, une des plus importantes cités de la planète. Il paya le pilote qui entra rapidement en négociations avec les officiers du port, avant de disparaître dans les quartiers de loisirs. D’où il était, Yldwen pouvait percevoir la musique et les clameurs qui venaient de ces établissements que l’on trouvait dans tous les ports, quelque soit le système stellaire que l’on visitait.


Il trouva un bar qui proposait également des chambres à prix modestes, et s’y installa. Il lui faudrait peut-être un peu de temps avant de pouvoir localiser Teligua, et il ne voulait pas que ce dernier joue la fille de l’air. Aussi préférait-il ne pas se dévoiler. Il déplorait le fait d’avoir à se comporter comme une sorte d’espion alors qu’il était convaincu d’agir conformément au bon droit. Mais il devait s’accommoder de certaines contraintes s’il entendait mener à bien la tâche qu’il s’était donnée.


Il passa une nuit agitée après la traversée en bateau. Il avait l’impression que son lit filait à toute allure sur une mer houleuse, comme s’il s’était enivré à en perdre connaissance. Au petit matin, il quitta l’établissement et commença à explorer la ville. Dans les rues marchandes, il pourrait apprendre pas mal de choses en posant les bonnes questions.


À l’image des autres colonies mérildiennes, celle-ci était constituée d’un important brassage de cultures. Des gens originaires de tous les quadrants allaient et venaient, le plus souvent à la recherche d’une bonne cargaison de Celazium. Des Torandiens à quatre bras portaient les produits de riches marchands androsiens, un groupe de mercenaires végans semblait à l’affût d’un juteux contrat de chasse au monstre marin, une poignée de gardes en uniforme assurait le maintien de l’ordre. On y trouvait même des Hommes-Panthères dans leurs combinaisons spatiales qui ressemblaient à des armures.


Les cités flottantes étaient articulées autour d’une vaste plate-forme sur laquelle s’entassaient la plupart des constructions centrales. En périphérie, les docks étaient venus se greffer sur cette structure. Dans les niveaux inférieurs, sous la surface, se trouvaient la plupart des entrepôts, les installations d’explorations sous-marines, et la machinerie. Étrangement la majorité des bâtiments semblaient faits de bric et de broc. Le métal y côtoyait le bois et la pierre. Au centre de la plate-forme se dressait un haut aiguillon, la tour du propriétaire de l’exploitation. Au sommet de ce dernier, un renflement indiquait la présence d’une aire d’atterrissage pour véhicule atmosphérique.


Yldwen tenta sa chance auprès de plusieurs commerçants, et soutira même quelques informations à un vigile. Apparemment l’accès de la tour était réservé aux employés et aux invités du Directeur-Maire. Il lui serait donc difficile de s’y introduire sans se faire annoncer.


Il passa devant une taverne d’où s’échappait une musique paresseuse. Sur la devanture, plusieurs femmes en tenue provocante lui lançaient des regards suggestifs. Deux d’entre elles étaient retenues au mur par une chaîne qui enserrait leur cou, elles affichaient une attitude de soumission gourmande. Yldwen était proprement scandalisé. Un homme épais, à l’abondante moustache et richement vêtu s’avança :


- Monsieur est connaisseur, ce sont les plus belles filles de Kalimshar. Le Seigneur Dolson lui-même a ses habitudes chez nous.


Il fit un pas de côté et s’inclina tout en l’invitant à entrer.


- Prendrez-vous votre plaisir avec une seule, ou choisirez-vous les délices de plusieurs ? Contre quelques galions impériaux, elles satisferont le moindre de vos désirs.


Avec un mouvement de sourcils incitatif et un sourire chargé de sous-entendus malsains, il tendit la chaîne à Yldwen.

Celui-ci s’approcha pour prendre les maillons d’acier, mais au dernier moment leur préféra le poignet de l’homme, qu’il retourna d’un mouvement vif en une clé douloureuse.


- Écoute-moi bien, gros porc, lui souffla-t-il en renforçant sa prise. Je te conseille de surveiller tes paroles si tu ne veux pas que je t’égorge séance tenante, pour laver l’honneur de ces pauvres filles que tu exploites.


Il s’assura de lui démettre l’épaule, et le poussa en avant sans attendre la fin de son cri de douleur. Il s’effondra au milieu des prostituées qui accoururent pour lui porter assistance avec force miaulements. Écœuré, le jeune noble s’en fut, regrettant de s’être aussi facilement emporté. Il ne devait pourtant pas attirer l’attention !


Néanmoins, sur le chemin de son auberge une idée lui vint à l’esprit. S’il la repoussa de prime abord, il dut bien convenir qu’elle présentait de nombreux avantages. Cependant elle lui paraissait par trop aléatoire. Aussi décida-t-il de n’y recourir que s’il ne pouvait faire autrement.


Il n’eut pas le loisir de s’étendre sur la question. Il devint bientôt évident qu’on le suivait. Il soupira de colère contre lui-même. Malgré ses tentatives pour rester dans une rue fréquentée, il se retrouva dans une impasse, et avant qu’il ne puisse revenir sur l’allée principale, trois silhouettes se découpaient devant lui. Il ne connaissait pas assez la ville pour espérer leur échapper. Les hommes s’avancèrent à contre-jour. Il leur fit face, la main sur la poignée de son épée.


- Messieurs ? Je pressens que cette situation nous mène inexorablement vers un combat, mais il est de mon devoir de vous exhorter à la prudence. Je suis Don de Cadaval, et je sais me défendre. Cette histoire vaut-elle que vous versiez votre sang ?


Des ricanements lui répondirent.


Comme ils s’approchaient encore, il distingua, sous leur lourd manteau à capuchon, leurs traits osseux et leur peau d’un jaune maladif. Leur sourire carnassier révélait des dents plus semblables à des crocs, et leurs mains entourées de rubans n’avaient que quatre doigts aux ongles sales et pointus.


Yldwen identifia immédiatement cette race. Les Moroks se trouvaient sur plusieurs mondes de la Bordure Intérieure, sans pour autant avoir atteint un niveau technologique leur permettant d’accéder au voyage spatial. Ils étaient puissants et acharnés, des combattants farouches qui se nourrissaient de la chair des leurs ou des humains. Des prédateurs. Ils étaient condamnés et persécutés dans toutes les colonies, mais certains spécimens avaient été entraînés pour servir de garde personnelle à des nobles du Noyau en mal d’exotisme. Yldwen avait même entendu dire que certains gouverneurs en garnissaient leurs troupes.


D’ordinaire ils vivaient en tribus se cachant dans les forêts ou les montagnes des diverses planètes qu’ils occupaient. Et le jeune seigneur n’avait jamais ouï dire qu’il s’en trouvât sur Ossoder. Le marchand qui les avait envoyés devait appartenir à une guilde spatiale, et y jouir d’une certaine influence. Quel genre de déviant pouvait bien utiliser des assassins moroks ? La simple idée du traitement qu’ils lui réservaient soulevait le cœur d’Yldwen. Il ne put contrôler le tremblement de sa main lorsqu’il dégaina.


- Plus un pas ! lança-t-il aux cannibales, en vain.


Ils se jetèrent sur lui.


Yldwen bondit en arrière pour esquiver un coup de dague dentelée, puis se fendit imprudemment pour frapper son premier assaillant. Un autre Morok lui saisit le bras. Il se dégagea juste à temps. La ruelle était trop étroite pour appliquer strictement les principes de son style d’escrime. Il allongea le bras, buste droit, et tenta d’engager le fer avec le tueur de tête. Mais celui-ci ne l’entendait pas de cette oreille, et fonçait, tel un taureau vers le Matador, ses compagnons sur les talons. Yldwen lui creva l’œil d’un mouvement précis. Il s’arrêta net pour prendre son visage entre ses mains, les autres les bousculèrent et continuèrent vers leur proie. Leurs larges épaules coupaient toute issue. S’il appliquait une botte à celui de gauche, Yldwen s’exposerait à l’homme de droite, et inversement.


Il maudit intérieurement l’étroitesse de la ruelle et rompit. Sa technique se trouvait prise en défaut par la charge de deux colosses. Mais ces derniers se gênaient mutuellement, ce qui facilitait la défense. Parant et ripostant quand il le pouvait, il parvint à les maintenir à distance en profitant de son allonge. Les échos de la bataille finirent par attirer l’attention, et des cris d’alarme retentirent. D’autres gens s’approchèrent et l’aversion que les Moroks inspiraient aux habitants des colonies joua contre eux. Ils furent contraints de fuir avant que la garde ne soit prévenue. Ils bousculèrent plusieurs passants mais parvinrent néanmoins à distancer leurs poursuivants.


Yldwen remercia les gens qui lui proposaient assistance, tout en déclinant poliment leurs offres. Quand un officier en uniforme militaire mérildien, veste or et baudrier blanc croisé, rapière et tricorne, se présenta enfin, le jeune noble expliqua la situation aussi posément que possible. Produisant une lettre de marque de l’ambassadeur de Méryld sur Lakaris, il justifia sa présence tout en évitant les questions embarrassantes. Cependant, il dut déclarer son identité et cette information ne tarderait pas à arriver aux oreilles de Teligua.


Après ce navrant épisode, il changea d’auberge en veillant à ne pas être suivi. Du moins, il fit de son mieux pour tenter de repérer des signes de filature. Plus d’une fois il regretta son emportement. Non content de s’attirer des ennuis, il avait trahi sa présence sur Ossoder.


Réfugié dans le calme relatif de sa chambre, il envisageait les solutions qui pouvaient s’offrir à lui quand un coup frappé à la porte le ramena au présent. Il eut à peine le temps de tourner la tête dans la direction voulue qu’une enveloppe y glissait. Il traversa la pièce et ouvrit, le corridor était vide. Intrigué, il ramassa la missive en prenant soin de passer des gants. Il avait entendu trop d’histoires d’empoisonnement. Il brisa le cachet de cire dépourvu de marque et déplia la feuille où s’étalait une écriture simple :


Vos ennemis sont les nôtres. Quai 9. Minuit.


Aucune signature ne marquait le document. Un mystérieux allié lui donnait un rendez-vous nocturne. Restait à savoir de quels ennemis il parlait. Les Moroks ? Le maquereau ? Dolson et Teligua ? Dans tous les cas, c’était autant pour la discrétion. Il pouvait même s’agir d’un nouveau piège. Il évacua le problème, refusant de se perdre en conjectures. Il lui semblait judicieux d’envisager toutes les pistes pour arriver à sa cible, dans les limites de la prudence. Il irait.


Les trois lunes répandaient sur Kalimshar une clarté pâle, qui repoussait les ombres dans les recoins les plus tortueux de la cité flottante. Celle-ci, malgré l’heure avancée, n’était pas endormie. La vie nocturne des quartiers de loisirs avait pris la place de l’activité bruyante des docks et des commerces. La plupart des quais cependant étaient déserts.


Yldwen sortit de la ville en contournant le secteur le plus animé, où les bars et les maisons de jeu foisonnaient. Il ne rencontra personne, à part un ivrogne en train de vomir contre un mur de métal. Une fois sur le pourtour, il se dirigea vers la neuvième prolongation. Peu d’embarcations y étaient amarrées, mais suffisamment pour offrir des cachettes à des personnes mal intentionnées. Il ajusta la focale de ses lunettes et zooma sur le bout de la jetée. Entre les mâts des voiliers et les coques des transporteurs, il distingua une silhouette isolée, comme abandonnée dans la contemplation du reflet des lunes sur l’océan calme. Elle portait une ample pèlerine à capuche. Il ne pouvait être plus précis. Vérifiant par réflexe que ses armes étaient en place, il s’avança. Le vent joua dans les pans de son manteau et dans ses cheveux.

À son approche, l’homme à la cape se retourna. Il portait un voile noir sur le visage, et ses yeux étaient réduits à une fente rouge par des lunettes thermiques. Une main gantée émergea, au bout d’une manche bouffante lamellée, pour lui adresser un signe de bienvenue. Yldwen aperçut une garde, bien que celle-ci eût été rendue mate pour éviter de renvoyer la lumière. L’homme – si c’en était bien un – avait tout du conspirateur.


- Don Yldwen de Cadaval.

- Votre accent m’apprend que vous n’êtes pas originaire de l’Empire, répondit froidement ce dernier, qui ne goûtait guère le sens du mystère de son interlocuteur.


Les Mérildiens et les citoyens du royaume accentuaient le titre d’une façon typique, où se mêlait respect et affection.


- Ha ! s’amusa l’homme. Vous me reprochez de masquer mon visage. Je m’excuse pour tout ceci.


Il esquissa un geste vers sa tête et reprit aussitôt :


- J’espère que vous comprendrez l’importance du secret pour quelqu’un dans ma position. Vous-même, si je puis me permettre, évoluez à traits couverts depuis votre arrivée ici. Bien que d’une manière moins évidente que moi, j’en conviens.

- J’ajouterais que vous avez profité d’une bonne éducation – qui incluait le maniement des armes si j’en juge par votre maintien – et que vous disposez de moyens financiers relativement importants.


Ses vêtements étaient en effet d’excellente facture, et composés de matières de qualité. Pour investir autant dans une tenue de comploteur, il fallait que l’argent ne soit pas un problème. Sans parler du gadget de vision thermique qui n’était pas à la portée du premier venu.


Yldwen se targuait d’un grand sens de l’observation. Depuis son plus jeune âge, il avait été instruit à l’art de saisir le plus d’informations possible d’un simple regard. Tel en était de la Noblesse de Lakaris.


- Très impressionnant, Monsieur. Vraiment. Mais vous vous heurterez à l’inévitable obstacle que constitue votre manque de connaissance de Kalimshar. Vous ne pourrez m’identifier.


Yldwen afficha un sourire qu’il espérait énervant et dit :


- Stratoval.


« Monsieur », sur ce ton distant et guindé, était révélateur du Royaume Galactique.


- Diable ! Et je vous facilite la tâche… répondit l’autre comme s’il s’était agi d’une plaisanterie.


Yldwen attendit qu’il poursuive :


- Venons-en au fait.

- Je n’en demandais pas moins.

- Si je vous ai fait parvenir cette cavalière invitation, Don de Cadaval, c’est parce que j’entrevois que nous pourrions nous entendre là où nos intérêts se rejoignent.

- Laissez-moi deviner. Vous espérez que je vais occire Don de Teligua, qui est le gouverneur du Système Corvell, voisin du territoire de Stratoval et qui vous a récemment refusé l’exploitation d’un champ d’astéroïde particulièrement riche en exo-minéraux, afin que les négociations avec son successeur puissent reprendre ?


L’homme masqué partit d’un grand rire.


- Vous n’êtes pas tombé loin. Mais j’ai de quoi vous décider ; si je vous disais par exemple que je peux vous faire entrer dans le donjon de Dolson, où se terre votre ennemi. Qui par ailleurs vous craint. Il n’a vaincu votre père qu’en trichant. Il a fait empoisonner la coupe du duel, en prenant soin d’absorber au préalable un contrepoison adéquat. Le produit a grandement diminué les capacités de réaction de feu le seigneur de Cadaval. Et Teligua n’avait ni l’envie ni la possibilité de s’arrêter au premier sang : un médecin examinant la blessure aurait évidemment noté la présence de la toxine, alors qu’une lame en plein cœur devant témoin… Nul besoin d’autopsie. Qui d’ailleurs ne se pratique qu’avec l’autorisation de la Reine sur les membres de la haute noblesse, si je ne m’abuse. Cela n’a pas l’air de vous surprendre ?

- Je soupçonnais une manœuvre de ce genre. Malgré l’âge et la maladie, mon père était un excellent bretteur. Et le duc est coutumier de ce genre de procédés.

- Absolument. Comme le fait de recourir à des guerriers cannibales pour vous traquer.


Yldwen releva la tête, stupéfait. Il n’avait même pas envisagé que son ennemi puisse…


- Vous l’ignoriez ? Malgré votre puissante capacité de déduction ?


Il y avait une pointe de moquerie derrière le voile sombre.


- Sur mon honneur ! Comment se peut-il que vous soyez si bien informé ?

- Chacun ses spécialités, Don Yldwen. Mais revenons à notre accord.

- Notre accord ? Vous vous avancez, Monsieur. Je refuse de tremper dans vos desseins politiques. Restez hors de ma route, je resterai hors de la vôtre. Et si je parviens à mes fins, peut-être le résultat vous agréera-t-il.


Il tourna les talons mais l’autre lui lança :


- Je ne peux me satisfaire d’un « peut-être », Dame Yldwen.


Il se raidit instantanément. En un éclair sa lame fut dans sa main, et la pointe dansait devant le visage masqué.


- Comment osez-vous ?


Mais sous la dureté de ses traits, son cœur battait la chamade.

L’agent de Stratoval levait les mains, paumes ouvertes vers Yldwen.


- Allons, allons. Vous n’allez tout de même pas m’occire froidement sous ce magnifique clair de lunes. Après tout, cela ne résulte que de votre propre imprudence.

- De quoi parlez-vous ?


Il espérait que le tremblement de sa voix était un effet de son esprit.


- Le palais de Cristal est un véritable nid d’espions de toutes sortes, vous le savez. Nous y avons des hommes.

- Qui ? l’interrompit-il violemment.

- Voyons, je ne peux évidemment pas vous révéler cette information. Sachez simplement que l’un d’entre eux s’est intéressé à vous. C’était inévitable, vous n’avez pas fait mystère de vos intentions de vendetta. Nos services avaient déjà quelques soupçons je l’avoue. Aussi quand un serviteur du palais a emporté vos draps pour les faire laver s’est-il empressé de prélever un échantillon de sang. Vous ne pouviez pas passer pour un homme jusqu’à ce point-là…

- Ce n’était pas mon sang ! protesta Yldwen. Plus d’une fille a partagé ma couche.

- Aucune qui puisse en témoigner pourtant. Et nous avons suffisamment d’échantillon d’ADN pour établir une comparaison irréfutable.


Alors ça y était. Son secret était mort. Et tous les efforts de son père avec lui.


- Il est vraiment dommage que le Royaume de Lakaris ne reconnaisse qu’aux mâles le droit de porter le nom et le titre de leur famille. Paradoxal même, pour un état qui reconnaît la légitimité d’une Reine. Dommage aussi que votre père n’ait eu d’autre enfant.


Yldwen pouvait bien tuer cet homme, tous les services secrets de Stratoval connaissaient désormais la vérité. Elle ressentait maintenant un vide douloureux, et se découvrait une nouvelle vulnérabilité. Son secret avait été une armure, un bouclier. Et il gisait maintenant, brisé à jamais. Elle ne pouvait plus défier le duc. Elle ne pouvait même plus retourner chez elle. Cadaval tomberait aux mains d’une autre famille. Elle poussa un soupir, baissa sa lame et, de dépit, la jeta à terre.

L’autre se pencha et la ramassa.


- Allons, Don Yldwen, vous pouvez vous fier à moi, votre secret est bien gardé. Il le sera même d’autant mieux désormais que nous serons là pour vous aider à le protéger.

- Pourquoi feriez-vous cela.


Elle travestissait sa voix depuis si longtemps qu’elle gardait un timbre grave malgré tout. Si seulement elle avait pu subir les opérations visant à modifier définitivement son métabolisme. Mais son père s’y était toujours opposé. Il aimait sa fille pour ce qu’elle était. Cela ne rendait sa perte que plus pénible. Et son impossibilité à le venger plus encore.


- Parce qu’en retour vous allez travailler pour nous. Ho, rien qui aille contre les intérêts de la couronne, mais de petits services occasionnels.


Elle se trouvait face à un cruel dilemme. D’un côté, elle pouvait préserver son secret, son honneur, sa vengeance, son nom et son titre. De l’autre, elle donnait à un royaume étranger un pied au cœur de la noblesse de Lakaris. Elle trahissait son serment d’allégeance.


Elle envisagea un instant l’alternative et imagina son existence en tant que femme à la Cour ; les conversations, les jeux de séduction, le commérage, les mesquineries. Sans compter qu’elle traînerait à jamais avec elle les conséquences de ces années de mensonge. Son âme lui soufflait qu’elle ne pourrait jamais supporter cela. Pas plus qu’elle ne pourrait vivre sans assouvir son besoin de vengeance…


Don Yldwen de Cadaval prit l’arme que lui tendait l’homme en noir.


Le conspirateur n’avait pas menti. Le lendemain, une navette de fret se posait au sommet de la tour. À son bord, dissimulé dans une caisse, Yldwen attendait le signal. Si le Torandien qui transportait le colis de ses deux paires de bras musclés remarqua quelque chose de suspect, il n’en fit nullement état. Et le coordinateur de la livraison, généreusement soudoyé, libéra le passager clandestin dès qu’il se trouva seul.


- J’ai parlé avec un intendant. Le Directeur-Maire et son invité prennent une collation au vingt-septième étage. Voici le passe d’accès à l’ascenseur, tout le personnel en a un. À vous de jouer. Mais attendez au moins dix minutes, que je sois parti.


Il s’éclipsa et Yldwen sortit de sa cachette le sac qui contenait ses armes. En livrée de serviteur, il pouvait difficilement se promener armé dans le bâtiment mais il pouvait porter à peu près n’importe quel paquet.


Il devait agir rapidement. Le risque que la sécurité du bâtiment identifie un domestique inconnu augmentait comme les minutes s’écoulaient. Emprunter l’ascenseur ne posa aucun problème. Arrivé à l’étage indiqué, il effectua un bref repérage. Puis il se présenta devant les deux gardes de la salle principale.


- Un pli important pour Don Alenor de Teligua, dit-il, exhibant la lettre autorisant le défi, soigneusement roulée dans un étui étanche et scellé, aux armes de la Reine de Lakaris.


Les hommes s’écartèrent et la porte s’ouvrit devant Yldwen qui déboucha dans une grande pièce circulaire, tendue de velours et de broderies, au pourtour partiellement occupé par de hautes et étroites fenêtres. Des musiciens jouaient un air en sourdine pour laisser les deux convives installés à une longue table de bois précieux profiter d’une conversation digestive. Aucun d’eux ne prêta attention au serviteur qui s’approchait.


En arrivant dans le dos du seigneur de Teligua, Yldwen dut résister à l’envie violente de lui passer un poignard entre les omoplates. Il avait prévu de lui jouer une petite comédie pour que sa surprise soit totale, mais ne put se contenir autant que nécessaire. Dolson, un homme à la peau mate et à l’élégante moustache, visiblement porté sur l’exercice physique leva des yeux bruns étonnés, et Don Alenor, élégamment vêtu de vert et or, barbe impeccablement taillée et chemise à collerette, se recula instinctivement, quand le cylindre atterrit dans les reliefs de son repas.


- Don Alenor, Duc de Teligua, Seigneur de Lakaris, par consentement de Sa Majesté Ethressa de Lakaris, Reine de Toutes les Provinces, Autorité suprême du Royaume, Noble parmi les Nobles, Élue parmi les Élus, Grand Maître de l’Ordre de Diamant, moi, Yldwen, Comte de Cadaval vous défie en Duel d’Honneur, selon les Anciennes Règles de la Vendetta pour avoir usé de manœuvres honteuses afin de provoquer, vaincre et finalement assassiner mon père, Don Elivio de Cadaval. Tirez votre épée, ou exposez-vous au déshonneur éternel.


Joignant le geste à la parole, Yldwen sortit sa propre arme du bagage qu’il portait toujours, dégaina et salua son adversaire.

Le Directeur-Maire Dolson se leva d’un bond :


- De quel droit vous permettez-vous de provoquer mon invité en duel, sous mon toit, en dehors de tout territoire de Lakaris ?


Avec un sourire carnassier, Yldwen répondit :


- Les règles du Duel sont liées au Sang, non au Sol.

- Refusez de signer la Lettre, lança le mérildien à de Teligua, je vous obtiendrai l’asile de l’Empire.

- Oui, surenchérit Yldwen. Condamnez-vous à l’humiliation. Je me ferai une joie de porter mon épée à la rencontre de votre famille.


Le duc se leva à son tour :


- Vous ne pouvez… Mon fils n’a que dix ans !

- Plus que six ans à vivre… c’est si triste.

- Vous êtes un monstre.

- Et vous êtes un lâche.

- Je vous somme de sortir de chez moi, Don Yldwen ! Gardes !


Il y eut un bref silence.


- Inutile, Cher Ami, soupira Alenor. Telles sont les règles.


Il rompit le sceau et apposa sa propre marque sur la lettre, avant de la confier à Dolson.


- Me ferez-vous l’honneur d’être mon témoin ?


Ce dernier hocha solennellement la tête.

Ils s’occupèrent des dernières formalités, et bientôt se tinrent au centre de la salle, entourés de gardes et de serviteurs.


- Saluez-vous, lança le Directeur-Maire.


Les protagonistes s’exécutèrent.


- Allez !


Ils se mirent en garde, de profil, le bras allongé devant eux, la pointe de leur rapière braquée sur le cœur de leur adversaire. Ils entamèrent une lente danse mortelle le long d’un cercle imaginaire. Ils échangèrent quelques passes.


- Qu’avez-vous empoisonné cette fois, Don Alenor ? demanda Yldwen. La pointe de votre épée ? Le dallage peut-être, ou l’air que je respire ? Comment comptez-vous vous en sortir ?

- Ces allégations ne sont que fariboles, ma victoire dans ce duel le prouvera.

- Nous verrons bien.


Yldwen enchaîna sur un croisé, mais Teligua recula promptement. Il utilisa le « tacto », fer contre fer, pour décrypter le mouvement de son adversaire. Au moment où ce dernier se disposait à attaquer, mettant fin à la parade potentiellement sans fin à laquelle ils se livraient, Yldwen lui porta vivement un coup au poignet. Profitant de la surprise de son adversaire, il fit un long pas en avant, le long de son cercle, et la pointe de sa lame pénétra dans l’épaule du duc, juste au-dessus du cœur. Celui-ci tomba à genoux en poussant un cri et se recroquevilla comme le sang ruisselait entre ses doigts.


- Premier sang, tonna Dolson, légèrement en retard.

- Grâce, demanda Don Alenor. Je suis vaincu. J’accepte de reconnaître les torts que vous me prêtez.


Yldwen se tint un instant debout devant sa victime. Il n’avait jamais tué un homme de sang-froid. Et ne pensait pas avoir à le faire un jour. Même au plus fort de sa rage, il n’avait jamais réellement envisagé une telle mise à mort pour le meurtrier de son père. Mais les circonstances étaient différentes désormais. Il avait fait son choix la nuit dernière, sur un quai sombre, en prenant l’arme tendue par un homme masqué.


- Une vie pour une vie, dit-il simplement.


D’un geste rapide et précis, il frappa le duc à la base du nez. Sans attendre, il retira sa rapière et son ennemi s’effondra comme une poupée de chiffon.

Il se tourna vers Dolson, le regard étrangement éteint :


- La Maison de Cadaval vous dédommagera.


Elle quitta la salle dans le silence complet. Au fond d’elle-même, Yldwen savait que ses nuits ne seraient plus jamais paisibles. Pour protéger le secret, elle s’était engagée sur une voie sans retour. Et pour ne rien arranger, les dieux seuls savaient ce que Stratoval demanderait d’elle.


 
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   xuanvincent   
30/8/2009
Après une rapide lecture, cet épisode m'a semblé, comme les précédents, dans l'ensemble bien écrit et susceptible d'intéresser les amateurs du genre.

Ma lecture n'étant pas assez détaillée (je serais tentée toutefois d'opter pour un "bien"), je ne mets pas d'évaluation.

   Anonyme   
31/8/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est vraiment la dernière? Non, mais c'est que j'y avais pris goût moi à ces chroniques et puis c'est bizarre comme fin, ce n'en est pas vraiment une en fait. Allez, je garde espoir qu'il y aura encore une suite !

Merci pour ces bons moments de lecture !

   ANIMAL   
6/9/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Toujours des histoires de science-fiction passionnantes et bien écrites, avec tous les détails du genre.

Merci de cette lecture d'outre terre et peut-être à bientôt dans les librairies...

   Anonyme   
1/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je me demandais quand déboulerait un personnage féminin, j'ai été ravie de cette Yldwen. Ce personnage me paraît plus humain à cause des erreurs qu'elle commet et de son ressenti. Attention par contre aux "il" et "elle" la désignant, à partir du moment où l'on sait que c'est une femme, il faut user que du "elle". Le décor planté est toujours bloqué entre antériorité et postériorité, ce qui donne l'essence propre au style de l'auteur. Les dialogues sont cette fois-ci corrects. Le sujet est maîtrisé. Je prends congés sur une révérence.

   florilange   
10/10/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Révérence, oui, et encore merci de cette lecture que j'ai vraiment appréciée, comme les précédentes.
Florilange.

   Anonyme   
4/2/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Leandrath.
Commentaire tardif, j'en ai conscience. Mais je ne tarirais cependant pas d'éloge sur le présent texte. Il s'agit d'un écrit d'une très grande inventivité. Grande richesse d'écriture, des mondes florissants, bref, un exotisme sans égal! Nous sommes ici plongés dans une aventure sur fond de science-fiction aux références passées (noblesse, système de duels...). Pari réussi! Nous sommes aux antipodes des textes présentant un avenir sombre, et où la tuerie est maîtresse de la pensée humaine. J'ai rarement rencontré un monde aussi riche de couleurs et de vie.
Chapeau bas!
Nightbringer.


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