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Fantastique/Merveilleux
Leo : Retour de chaton
 Publié le 30/07/11  -  15 commentaires  -  21380 caractères  -  223 lectures    Autres textes du même auteur

Un chat peut parfois en cacher un autre...

Cette histoire s'appuie en partie sur des faits réels et en partie sur deux nouvelles écrites par des amis à propos de deux de nos chats respectifs, aujourd'hui décédés. Paix à leur âme de chats.


Retour de chaton


Trois jours. Cela faisait trois jours que les miaulements avaient commencé. Et ne cessaient pas. Laurent explosa :


- Maman, fais quelque chose ! Fais-le taire, chasse-le ! Y en a marre !


Laurent était le seul fumeur de la famille. Depuis que je m’étais débarrassé – non sans mal – de cette détestable habitude, j’avais décrété que la maison était désormais entièrement no smoking area, et que la moindre trace de fumée hormis celle provenant du barbecue en était totalement proscrite. Seuls les anciens intoxiqués peuvent édicter et imposer avec une rigueur aussi absolue de tels ukases. Quand en plus ils sont armés d’une mauvaise foi de classe olympique, se justifier par les inquiétudes nées des conséquences de la tabagie passive ne leur paraît en aucune façon contradictoire avec leurs affirmations précédentes...

Depuis, Laurent sortait chaque fois qu’il avait envie d’en griller une, été comme hiver. Heureusement pour lui, il ne vivait plus avec nous la plupart de l’année, ayant été obligé de se rapprocher de son travail. Il évitait de venir trop souvent, à dire vrai. Non seulement il avait toujours été très indépendant, mais fumer tout seul dans le jardin n’était pas très convivial, il faut bien l’admettre. Surtout par moins 5°.

La fête des Mères, Noël ou d’autres occasions le ramenaient à la maison pour quelques jours, un week-end, une soirée, comme tous les grands oiseaux solitaires qui reviennent au port, inlassablement. Ce long week-end de printemps ne faisait pas exception à la règle, d’autant plus que c’était la première fois qu’il serait seul à souhaiter une bonne fête à Danièle. Ses frère et sœur avaient pris eux aussi leur envol cette année, quitté l’aire familiale et fait leur nid bien loin du petit coin de Provence où la famille avait grandi.


Laurent fumait. Au propre comme au figuré. Depuis trois jours, à chaque fois qu’il sortait pour griller un peu d’herbe à Nicot, les miaulements en provenance du jardin du voisin reprenaient. Et non seulement ils s’accentuaient, mais en plus ils le suivaient tout le long de la clôture, au rythme de sa balade.


Il faut expliquer que notre maison est construite à flanc de colline, dans une rue en forte pente. Le rez-de-jardin de la maison située au-dessus de la nôtre la surplombe d’une hauteur d’homme. Un mur de soutènement, lui-même couronné d’une haie de cyprès extrêmement dense sépare les deux propriétés et arrête la vue... mais pas les sons. Le voisin ne pouvait rien faire, il n’était pas là – comme d’habitude. La maison appartenait en effet à un vieux célibataire – vieux, mais aussi vert que ses cyprès –, qui passait son temps à voyager entre le nord et l’est de l’Europe (où il avait, disait-il, une amie de cœur – et il en était capable), et même ailleurs, au gré des tournois de bridge dont il raffolait. Aucune chance donc d’obtenir une trêve des miaous de ce côté-là.


- Maman ! Fais quelque chose !


Ils ont beau être adultes, se prétendre indépendants, s’assumer... quand quelque chose ne va pas, c’est toujours « maman, au secours ! ». Plus rarement « papa », d’ailleurs.


- Mais que veux-tu que j’y fasse ?

- Chais pas, moi ! Donne-lui des croquettes, du lait, n’importe quoi, mais qu’il se taise !

- S’il avait faim, il aurait fait le tour du portail, tu ne crois pas ?


En effet, il aurait suffi au matou de « tourner le coin » pour arriver dans notre jardin. Quelques mètres, une simple course. Mais ce jeune chaton n’avait pas encore appris à éviter les obstacles. Et de plus s’il avait tenté le passage...

Il aurait dû prendre en considération le problème posé par les trois individus catibulaires qui veillaient du coin de l’œil et suivaient avec attention l’évolution de la situation : les trois chats de la maison campaient sur le toit de la voiture de Laurent, au bord de la clôture, juste sous les cyprès. Et guettaient, le poil légèrement dressé, les oreilles en arrière et les babines à fleur de crocs. Prêts à intervenir...


–––===¤¤¤===–––


Ces trois-là ne s’étaient pas toujours entendus. Comme dans toute chatterie, la guerre avait été de mise au début. La troupe comprenait Sehti, « Witch cat » au pelage uniformément noir, pur gouttière bagarreur et couturé de partout, Pharaon, authentique mau égyptien qui avait failli brûler dans un moteur, et Platon, persan fumé et philosophe tranquille – tant qu’on ne touchait pas à ses croquettes et qu’on respectait sa sieste.

Entre ces trois lascars, les premiers temps de la cohabitation avaient été... houleux. Mais avec l’âge, ils avaient conclu un gentlemen agreement, et il était en général respecté. Oh, certes ! Il arrivait certes que les trois se coursent – enfin, plus exactement, que Sehti-pile-électrique saute sur Platon-patapouf, et que Pharaon-brave-pomme l’imite pour ne pas demeurer en reste. Mais avec le temps, la lutte originelle pour la domination ressemblait de plus en plus à un jeu.

D’ailleurs, lorsqu’il était question de manger, Platon passait devant tout le monde et se servait le premier, et malheur à celui qui lui contestait cette priorité. Sa sagesse de philosophe s’arrêtait exactement là où l’assiette de croquettes commençait... et il le faisait savoir. Sans discussion possible.


Les trois menaient l’existence paisible et dorée des chats de famille, bien nourris, câlinés à la demande, passant leur temps entre des coussins accueillants pour la sieste et un grand jardin comme terrain de jeu. Et ils veillaient jalousement sur les uns comme sur l’autre.

Lorsque nous avions emménagé dans ce quartier paisible et résidentiel, à la limite entre le village et la montagne, de nombreux chats errants... erraient, justement, et venaient voir ce qui se passait, qui étaient ces « nouveaux » qui débarquaient dans une zone où ils avaient leurs habitudes. Passées les premières semaines d’acclimatation, le triumvirat avait décidé que le jardin était une annexe de la maison, et donc leur territoire exclusif de gymnastique et de chasse. S’en suivit une guerre secrète dont nous n’eûmes connaissance que par les échos guerriers qui nous parvenaient parfois. Mais au son des échos, pour être secrète, elle n’en fut pas moins sauvage...


Nous en vîmes un épisode, une fois. Il faut vous dire qu’une boîte de thon au naturel – vidée du thon mais pas du naturel – était l’une des rares choses susceptibles de provoquer un regain de tension diplomatique entre les trois compères : aucun n’était disposé à laisser aux autres ce délectable festin. Une salade estivale en ayant provoqué l’ouverture, une boîte traînait donc sur la terrasse pendant que les trois se torgnolaient à qui miaou-miaou pour décider qui allait siroter le nectar.

Un chat vaguement blanc, par l’odeur alléché, profita de la bagarre pour s’approcher discrètement de la boîte et s’intéresser à son contenu. Pharaon, qui était à ce moment-là en-dessous du tas de chats, l’aperçut et poussa un « miaou » de ralliement.

Si vous prenez le temps d’écouter les chats, vous verrez que leurs miaous changent selon les circonstances. Ils ont des miaous de combat, qui ne sont pas les mêmes que les miaous d’appel à l’aide ou ceux d’intimidation. Notre équipe avait mis au point un miaou caractéristique lorsqu’un intrus approchait : le miaou de ralliement.

Les trois réagirent instantanément. Passant à la seconde du tas informe de chats à l’état d’hydre à trois rangées de crocs, six pattes armées et six en réserve, ils tombèrent de concert sur l’intrus à griffes rabattues. Il n’y avait plus de conflit, plus de litige, plus de guéguerre. C’était l’Union Sacrée, le Djihad, la Sainte Alliance, la Grande Croisade pour le Graal... une simple boîte de thon.

Le chat blanc tenta bien de résister – la boîte était tout de même fort alléchante – mais que voulez-vous qu’il fît devant cette armada tout feu tout poil ? Il rompit vite le combat et s’enfuit ventre à terre, non sans laisser en trophées un bout d’oreille et de grosses touffes de poils, et récolter quelques estafilades sanglantes. On ne le revit jamais dans les parages.

Quant à la boîte, plus personne ne s’y intéressait, bien évidemment. Elle avait été défendue, elle n’était pas allée à l’ennemi, l’honneur de la Chatterie était donc sauf. Et le naturel qui n’intéressait plus personne termina dans l’évier.


–––===¤¤¤===–––


Le trio surveillait donc la situation avec une extrême attention. Ils avaient deviné. Ils avaient compris le sens des miaulements qui venaient de l’autre jardin. Les chatons parlent aux chatons... Pom-pom-pom-pom.

Ils avaient mis du temps – et pris pas mal de coups – pour délimiter leur royaume, y faire le vide et décourager toute tentative d’approche des chapardeurs du voisinage. Les regards qu’ils nous jetaient disaient clairement leur intention de continuer à défendre leur territoire et à en interdire l’accès à tout intrus. Quel qu’il soit.


- Bon, je vais lui porter un peu de lait. Il a peut-être simplement faim.


Danièle est une femme formidable, qui a probablement été chatte dans une vie antérieure. Non seulement elle adore les chats, mais elle est capable en plus de nouer avec eux une relation quasi immédiate. Et durable : comment croyez-vous qu’on se soit retrouvés avec trois chats à la maison ? Je vis le piège tendu, et j’intervins immédiatement :


- À manger, d’accord, mais pas question de le récupérer. Trois, ça suffit. Tu le calmes, et qu’il dégage !

- Mais bien sûr, mon chéri, bien sûr ! D’ailleurs, les autres ne le veulent pas, c’est évident !


Je ne sais pas pourquoi, un doute m’étreint en entendant sa réponse...


Les miaulements suivaient Danièle tout le long de la clôture, vers le portail. Le chaton avait-il senti la nourriture ? Suivait-il simplement cette ombre humaine qu’il devinait à travers les cyprès ? Toujours est-il que tous les deux se retrouvèrent face à face, sur le trottoir, entre les deux maisons.


C’était un tout petit chaton, pas plus grand que ma main. Le pelage roux, largement tacheté d’un blanc de neige, une longue queue bien droite, sans défaut. De toute évidence, un chaton perdu, égaré d’une portée toute récente. Pas plus de quatre ou cinq semaines... Des yeux verts et dorés. Qui me mirent mal à l’aise à l’instant même où je croisais son regard. Il n’avait pas cet air surpris, émerveillé, qu’ont tous les chatons qui découvrent le monde. Ou plutôt, si : il avait cet air-là, mais il me donnait l’impression de vouloir masquer un sourire de satisfaction...


Danièle posa la soucoupe devant lui. Le chaton renifla le lait, mais n’y toucha pas. Il venait de comprendre comment passer de l’autre côté de cette barrière d’arbres qu’il n’avait pu franchir depuis plusieurs jours. Il passa le portail et entra dans notre jardin, parcourant en trottinant les vingt mètres qui le séparaient de la porte d’entrée de la maison proprement dite.

À cet instant précis, je n’aurais pas parié une demi-croquette sur ses chances de survie. Je me saisis rapidement d’un tuyau d’arrosage et fis signe à Laurent d’ouvrir le robinet dans le garage. À tout hasard.


Pharaon était pile sur son chemin et fut le premier à réagir, dans un miaulement de fureur qui découvrit ses canines acérées. Dressé sur ses pattes, le dos arrondi et le poil en bataille, il semblait prêt à déchaîner la foudre sur l’intrus. Et celui-ci s’aplatit devant lui, se collant au sol, oreilles basses, dans une attitude de soumission.

Pharaon était visiblement surpris. Si son faciès avait été humain, j’aurais dit qu’il était interloqué. Il s’attendait à une résistance, à une belle bagarre, et voilà que ce petit jeunot abandonnait la lutte avant même qu’elle ne commence ! Il ne savait pas quoi faire, tout simplement, et chercha du regard le soutien de ses copains.

Sehti vint aux nouvelles. Il était bien plus bagarreur que son pote, et n’avait pas pour habitude de faire de quartier : un intrus était un intrus, et des intrus, il n’en voulait pas chez lui, point griffe ! Il vint jusque devant la mini-carpette étalée sur le gravier et lâcha un cri de fureur impressionnant, hostile, définitif... Le chaton se retourna sur le dos, lui présentant son ventre. Dans le langage des chats, cette attitude est celle d’une soumission totale : les chats sont très sensibles du ventre et ne le laissent accessible aux caresses que s’ils se sentent totalement en confiance. Présenter son ventre ainsi à un inconnu, c’est lui offrir sa vie, accepter sa domination.

Sehti n’avait jamais vu ça. Un chat qui, de lui-même, sans la moindre hésitation, lui offrait sa vie, c’était un concept qui n’entrait pas dans sa vision du monde des Chats, faite de bagarres royales et de bastons sanglantes. Au moins une tentative de résistance, un essai de passage en force, quelque chose, quoi !

Rien de rien. Le petit ne bougeait pas. Il attendait visiblement qu’on accepte sa soumission, qu’on l’adoube en tant que petit dernier. Mais Sehti ne l’entendait pas de cette oreille : un chat est un chat, il devait se comporter en chat. Il lança une patte armée vers le petit... qui ne fit même pas un geste pour l’esquiver. Sehti essaya une deuxième fois, avec moins de conviction. Rien. Le chaton ne bougeait pas, ne miaulait pas. Il attendait. Sehti fit alors ce que font tous les grands seigneurs devant des événements qu’ils ne comprennent pas : il se retira.


Platon suivait tout cela de loin, bien assis sur le pas de la porte, dernier rempart du triumvirat avant la maison. Le chaton roux, voyant que Sehti et Pharaon s’écartaient, se releva et vint s’étaler devant Platon, qui le regardait avec son mélange habituel d’indifférence philosophique, de mépris aristocratique et de méfiance alimentaire. Peu lui importait en réalité ce que ferait le petit, tant qu’il ne toucherait pas aux croquettes. Le chaton ne montrant aucune intention de s’approcher du garde-manger félin, Platon n’avait par conséquent aucune objection à son passage. Puisque les deux autres ne s’y étaient pas opposés, fallait pas compter sur lui pour mener la bataille tout seul. C’était bien trop fatigant...


Le chaton entra donc et alla s’aplatir en plein milieu du salon en miaulant, très doucement cette fois-ci. Il semblait être content, comme quelqu’un qui a atteint son but.


Son but ? Entrer dans notre maison ? C’était ça, son « but » ? Pourquoi était-ce la première image qui m’était venue à l’esprit ?


L’attitude du chaton était étrange, mais bien moins que le faible degré d’opposition des chats de la maison. Le trio vint le renifler, sans aménité. Un simple coup de truffe, comme une bise à un vieil ami. Eux, si jaloux de leur royaume, n’avaient fait qu’une sorte de baroud d’honneur, plus pour manifester leur présence que pour défendre leur terrain ! Sehti surtout était particulièrement jaloux de son territoire, et c’était bien la première fois que nous le voyions aussi peu agressif envers un chat inconnu, même très jeune, même soumis. Certes, l’âge le rendait probablement plus tolérant, mais Sehti ne partageait pas, point griffe. Il chassait l’envahisseur avec détermination. Sans pitié. Il n’acceptait que la compagnie de ses deux compères. Et encore... Pourquoi avait-il accepté aussi facilement celui-là ?


Danièle avait toujours sa soucoupe de lait à la main. Je lui demandais de la poser devant le chaton. Cette fois-ci, il se précipita sur cette nourriture bienvenue, celle-là même qu’il avait négligée quelques minutes plus tôt, devant la maison.

À peine la soucoupe vidée, il miaula de ce miaulement caractéristique, reconnaissable entre tous et commun à tous les chats : « Encore ! ». Il l’avala aussi vite que la première ration. J’étais assis sur le canapé, et je le regardais, là, devant moi. Il lapait délicatement son lait, comme un gourmet habitué aux mets les plus fins. Pas comme un chaton affamé et glouton.

Ce chat était décidément bizarre. Jusque dans sa manière de pencher la tête pour laper son lait, il me rappelait... mais bast, ce n’était qu’un chat, après tout.


Lorsqu’il eut fini sa deuxième soucoupe, il regarda autour de lui en se léchant les babines puis, me voyant assis devant lui, il vint se dresser contre ma jambe en essayant de monter sur mes genoux. Son ventre rebondi l’alourdissait, évidemment, et je l’attrapai pour le caler contre moi, bien à plat au creux de mes bras. Il me jeta un long regard, soupira, posa sa tête sur mon avant-bras et s’abandonna sans transition au sommeil des chatons repus, cet état de catalepsie dont il semble impossible de les faire sortir, tant leur minois est proche, dans cet instant, de celui des anges...

Dans ce long regard qu’il m’avait lancé, il y avait comme une lueur de connivence, et comme... comme un remerciement.

Je frissonnai... Non, ce n’était pas possible...


–––===¤¤¤===–––


Deux jours après, le chaton était toujours là. Il n’avait pas mis une seule fois le nez dehors, explorant les recoins de chaque pièce. Il donnait l’impression d’avoir « choisi » la maison et semblait bien décidé à s’y incruster. Les trois autres ne paraissaient pas s’en offusquer au demeurant, et en dehors de quelques conflits ponctuels de coussins et autres coins à sieste, la cohabitation semblait se mettre en place plutôt facilement.

Comme si ce petit chaton était un compagnon de longue date.


–=¤=–


Le persan champagne semblait dormir, impassible ou terrorisé, au fond d’une grande cage de verre posée sur une table, au milieu de cette animalerie d’une galerie marchande. Alors que nous nous penchions pour le regarder de plus près, il a ouvert les yeux... C’était parti pour dix-huit ans d’amour.

Il est mort une fin d’après-midi de printemps, loin de chez lui, sur une table d’examen. Dans mes bras. Ses yeux me jetaient ce regard sombre, à la fois boudeur et coléreux, interrogateur et câlin, ce regard que seuls ont les persans de pure race. L’environnement ne lui était pas familier, ces blouses, cette agitation autour de lui... mais j’étais là, alors il avait confiance.


–=¤=–


J’étais installé à mon bureau, devant mon ordinateur. Je tapais une des innombrables – et interminables – notes techniques dont j’abreuvais mes étudiants.

J’ai une particularité, qui fait depuis toujours l’étonnement de Danièle : lorsque je travaille et que je suis concentré sur ce que je fais, il est pratiquement impossible de détourner mon attention. Le monde n’existe plus, je suis « dans ma bulle », je ne vois ni n’entends rien, personne, aucun bruit, aucune interférence ne peuvent me troubler. Danièle s’en est accommodée avec le temps. Elle prétend même que si j’avais été à Pompéi, je n’aurais même pas remarqué l’éruption...


–=¤=–


Lorsque la piqûre a commencé à faire son effet, il m’a regardé intensément. Les premières secondes, il y avait au fond de ses prunelles comme une lueur d’étonnement.


–=¤=–


Si ma concentration pourrait résister à une explosion atomique, elle n’a pas tenu trois secondes en revanche devant la boule de poils qui venait de sauter sur mon clavier et qui s’y roulait avec enthousiasme, essayant de plus d’attraper les doigts qui couraient dessus.

Pas facile, dans ces conditions, de digresser sereinement sur les subtilités des différences ensemblistes en algèbre relationnelle... Le document que j’étais en train de taper se remplit rapidement de hiéroglyphes incompréhensibles.

Deux heures de boulot foutues en l’air...


–=¤=–


Puis il a compris. Il a deviné – ne me demandez pas comment – que c’était la fin, qu’il allait enfin être soulagé de ses douleurs. Sans cesser de me regarder, il a fait un dernier effort pour relever la tête vers moi, tendue vers une dernière caresse.


–=¤=–


- Tu vas foutre le camp, tas de poils !


Autant lui chanter la Marseillaise en espérant le voir se mettre au garde-à-vous... Il se roulait de plus belle, remplissant la page blanche de caractères et symboles variés à chaque galipette.


–=¤=–


Pendant que je cédais à sa demande muette, dans un miaulement doux et calme, il m’a lancé un dernier regard. Et j’ai lu dans ses yeux d’or aux reflets verts, qui se voilaient lentement, un merci pour toutes ces années passées ensemble, un merci pour l’avoir aimé, nourri, soigné, caressé.

Et un grand merci pour avoir accepté d’abréger les souffrances de cette maladie incurable qui le rongeait petit à petit.


–=¤=–


Le chaton finit par se lasser et vint se coucher à côté de l’ordinateur, sur un paquet de copies en attente de correction. Bien étalé, confortablement installé, il me regardait intensément, ses yeux grands ouverts...

Ce regard...

Je détournai les yeux vers l’écran. Ce que j’y vis me fit frissonner.


–=¤=–


Calmement, lentement, Sachem a posé sa tête sur mon bras, et a fermé les yeux. Définitivement.


–=¤=–


Certaines lettres, disposées au hasard sur la page, étaient bien plus grandes que les autres.

Sur l’écran, au milieu d’un fatras illisible, apparaissaient en Georgia taille 48 les lettres S, A, C, H, E, M...


–=¤=–


Ses lèvres dessinaient un sourire...


–=¤=–


Ses lèvres dessinaient un sourire...


 
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   Anonyme   
23/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Jolie histoire, qui ne peut que plaire à une gaga des chats comme moi. Cela dit, je trouve décalé, forcé, le ton primesautier de la description des rapports entre chats, les détournements d'expression ("point griffe", "à qui miaou-miaou", etc.) ou clichés assumés (il y a un "ventre à terre" quelque part me semble-t-il) : pour moi, cet aspect-là est trop appuyé, je crois que le texte gagnerait à plus de discrétion. Je pense aussi que le texte s'attarde trop sur Laurent au début pour ensuite le faire totalement disparaître du tableau.
Les deux dernières phrases ne me paraissent pas forcément utiles, sinon la fin me plaît fort.

"Oh, certes ! Il arrivait certes que les trois se coursent" : la répétition se voit, je trouve.
"Elle prétend même que si j’avais été à Pompéi, je n’aurais même pas remarqué l’éruption" : idem.

   Pat   
24/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Aaaaaaah ! T'as réussi à me faire pleurer ! Déjà que les chats, c'est un thème sensible... mais là, tu m'as plongée dans du vécu... Effectivement, un chat en remplace un autre, mais n'est-il pas la continuité... ? Bon, quittons notre élan naturel envers ces félins adorés pour dire kekchose au sujet du texte.
C'est très bien écrit, rien à dire de ce côté-là, avec une petite dose d'humour qui rend bien compte de l'attachement qu'on ressent pour les chats et vient d'une longue observation de ceux-ci (teintée d'anthropomorphisme, mais comment traduire autrement leur comportement ?). J'aurais bien vu un peu plus d'interaction au sein du couple et plus de résistance préalable de la part du narrateur, même si on comprend que son amour des chats est irrésistible (mais on fait toujours ça chez les félinophiles : plus jamais après celui-là ! et on fond à la première boule de poils qu'on nous met sous le nez !).
L'introduction est peut-être un poil trop longue, même si elle se lit facilement. Comme tout le texte, d'ailleurs, qui est très vivant et sent le vécu... Je ne sais pas si les félinophobes vont apprécier, mais je gage que les félinophiles seront convaincus. Ça me rappelle un bouquin que j'avais adoré sur le même thème d'Anny Duperey, une autre amoureuse des chats ("les chats de hasard") que je te recommande si tu ne l'as pas lu. Très émouvant aussi.
Bon, c'est pas hyper constructif comme commentaire, mais quand le fond m'emporte (et qu'il n'y a pas de problème d'écriture), j'ai du mal à parler de la forme.
En d'autres termes, j'ai beaucoup aimé.

   jaimme   
24/7/2011
 a aimé ce texte 
Bien
Le coeur serré à la fin de la lecture. Moi c'est mon chien que j'ai dû faire piquer, là entre mes bras, et les passages en italiques ont ravivé cette douleur. On sent le vécu dans cette partie.
Le début avec Laurent est un poil longuet.
Sinon j'ai bien aimé les anthropomorphismes. Et la fin, très belle.
A faire aimer les chats. Pour leur mystère aussi.

   Anonyme   
30/7/2011
Bonjour Léo

J'aime bien le premier paragraphe, pour la mauvaise foi qu'il dégage. J'ai failli pendre la première phrase au sérieux et je râlais déjà.

Je pense que les deuxième et troisième paragraphe auraient pu être allégés ou fondus l'un dans l'autre.

Quelques petits détails ici et là :

"Il faut expliquer" n'est selon moi pas indispensable, la phrase pouvant très bien commencer par Notre maison.

"La maison appartenait en effet à un vieux célibataire – vieux, mais aussi vert que ses cyprès –" à un vieux célibataire aussi vert que ses cyprès ? aurait, selon moi, accentué la pointe d'humour.

Beaucoup d'humour et de tendresse cachés un peu partout. Notamment ici entre le mau égyptien qui a failli brûler dans un moteur et le persan "fumé"...

"Oh, certes ! Il arrivait certes que les trois se coursent" (répétition.)

J'ai noté aussi un "point griffe" deux fois.
Faut dire que dans ce genre de texte, lorsque je surprends ces formules je les cherche ensuite pour les savourer en espérant à chaque fois que les trouvailles soient différentes et surtout ne pas passer à côté.

Un humour tout en délicatesse qui m'a fait lire le texte sourire aux lèvres.
Et l'émotion est ensuite arrivée.
Un très bon moment de lecture.
Merci

   Anonyme   
31/7/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Sublime. Criant de vérité... souci du détail et Oh, Léo, deux ans que j'attends ça... deux ans que j'attends de lire une nouvelle de toi (qui parlerait d'allergies alimentaires ou autres)... et je ne suis pas déçue.

Férue de Provence, de chats (et de chatons mignons), de nouvelles merveilleuses... je trouve cette histoire géniale.

Il y a dedans tout ce qui fait les bonnes nouvelles du genre : un climat familier agréable, des personnages à peine effleurés puisqu'on privilégie ici la relation du narrateur au(x) chat(s) : Sachem... une fin qu'on attend dès que le narrateur s'étonne du regard...
Plus cet acceng provençal qu'on lit dans les petites phrases (genre celle sur Pompeï)... qu'on sent dans les descriptions...

(j'adore l'explication du miaou de ralliement), j'apprécie que tu aies pris la peine d'adapter ses expressions usuelles au vocabulaire félin ^^, et l'histoire n'en est que plus intense. On sent, que ce soit dans la manière dont le narrateur parle de son épouse (Déesse chat qu'on visualise parfaitement le bol de lait à la main, le sourire bienveillant de celle qui sait...) de Laurent son fils (chaton qui même sevré garde son cocon) ou de ses chats (de bien fiers et jolis chats) que l'auteur aime les chats et a passé du temps avec eux. Et on a donc une véritable montée en puissance de l'émotion au fil de la découverte de ce chaton, de ces étrangetés, de l'accueil du triumvirat... qu'on ne peut que frissonner à la fin.

J'ai apprécié cette histoire, de manière je pense légèrement subjective mais si peu, surtout parce que ça reste crédible... jusqu'à la fin. Étrange, merveilleux, fantastique, mais crédible.

J'aimerais avoir écrit ce genre histoire, Léo, et je suis contente que tu l'aies fait!
Merci.

   wancyrs   
1/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je n'aime pas les chats, surtout lorsqu'ils perdent leurs poils. Je ne les déteste pas non plus, et je me rappelle m'être même pris d'affection pour un chaton noir, sauvage, toujours prêt à griffer ; peut-être est-ce cette nature sauvage qui me séduisait ?

Pourquoi je n'aime pas les chats ? peut-être que c'est culturel... là où je viens, les chats ne servent qu'à chasser les souris dans la maison, et on leur donne volontiers un coup de pied lorsqu'ils s'attardent devant nos repas. Peut-être aussi au fait qu'on leur confère une nature plutôt maléfique. En Europe et Amérique du nord c'est une autre conception, je le constate depuis que je suis expatrié.

Bien que je n'aime pas les chats et que les histoires de réincarnation ne me font pas ciller, j'ai aimé cette écriture fluide, et moi qui ai horreur de longs textes, j'ai quasi avalé ces 20000 caractères. J'ai aimé aussi cette écriture inventive, et ce à "qui miaou miaou" m'a fait sourire, ainsi que "point griffe"...

Je dois avouer que l'alternance des récits à la fin du texte m'a un peu gêné, sans que pour autant je ne perde le fil du récit. La fin ne m'a pas surprise, et je crois que l'alternance des paragraphes du récit présent et du récit passé, en italique, prépare à la chute.

Citation : "Oh, certes ! Il arrivait certes que les trois se coursent – enfin, plus exactement, que Sehti-pile-électrique saute sur Platon-patapouf,..." Si on oublie la répétition du "certes" dans ce passage(répétition due à un lapsus calami ?), je dirais que c'est une narration menée avec intelligence et méthode ; à nul endroit on ne s'ennuie.

Merci.

   Gerwal   
1/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le chat a toujours été, dans quasi toutes les civilisations et à toutes les époques, entouré d'une aura de mystères et de fascination.

En particulier, c'est bien connu... les chats ont sept (ou neuf ?...) vies...

Alors, l'histoire de ce chaton qui attends patiemment et timidement de (re)prendre sa place dans un foyer qui fut le sien... pourquoi la classer dans "fantastique/merveilleux ", au lieu de "réalisme/historique" ?... je pose la question car j'y crois, dur comme fer ! (non... je plaisante... (un peu...))

   Mona79   
1/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Pour moi qui adore les chats, cette histoire ne pouvait que me faire verser ma larme, comme il se doit.

J'ai aimé les trouvailles inédites pleines d'humour "chatien", un peu trop appuyées parfois, mais si savoureuses qu'on ne peut en vouloir à leur auteur.
Une petite maladresse de style peut-être : "Peu lui importait en réalité ce que ferait le petit, tant qu’il ne toucherait pas aux croquettes"
Il me semble qu'il aurait été mieux de dire "tant qu'il ne touchait pas aux croquettes" mais ce n'est qu'un détail de chipoteuse !

   Perjoal   
10/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Là je retrouve "mon" Léo.

Une histoire banale qui ne l'est pas. Une suite d'observation qui rend le texte "humain" et une connaissance des lieux qui me rappelle un beau we d'été.

Concernant la construction de l'histoire, je rejoins d'autres critiques. Les superbes inventions Léonesque perdent à être répétées.

Le souvenir du bon vieux chat fait deviner la fin... mais très sincèrement je ne vois pas où placer ce souvenir pour que l'on ne devinne pas tout... Peut-être en parlant de la tombe du vieux chat que les trois compères évitent de piétiner et juste refaire l'analogie du regard en fin... mais bon ce n'est pas aussi simple !

Quoi qui l'en soit, je trouve que tu devrais écrire plus... c'est toujours un régale de te lire.

Petit ajout après un MP : J’adore ton style mélangeant la Culture et la confiture sans trop l’étaler. J’appelle cela l’humour de l’intelligence qui se garde bien de se moquer de quiconque (sauf de sois même) et qui ne prend pas le lecteur de haut.

   Anonyme   
15/8/2011
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très bon texte, pour mon goût. De la tendresse, de l'humour, de l'amour pour ces "boules de poils".
Quelques facilités aussi avec "chatterie" pour équivalence de "fraterie" ou le "point griffe" qui semble remplacer le "point barre" d'aujourd'hui. Dans les deux cas, l'équivalence ne me convainc pas vraiment. Une chatterie, c'est une attitude coquette excessive plutôt qu'une tribu de matous. Et je ne parviens pas à saisir comment "griffe" peut équivaloir à "barre".
Mais foin de trouble bonheur ! J'ai aimé ce texte.

   Mistinguette   
20/8/2011
 a aimé ce texte 
Passionnément
Quel beau texte !

Il y a tout ce que j’aime dans cette nouvelle, beaucoup de sourires, quelques larmes, mais surtout une observation minutieuse et pertinente d’instants de vie ; le tout transcrit avec énormément de talent.
Ça commence par le passage sur les fumeurs qui m’a bien fait sourire, ayant, en tant que fumeuse (qui va bientôt arrêter), constaté la mauvaise foi de la majorité des ex- fumeurs.
Ça continue avec l’observation de la gente féline. Cohabitant aussi avec plusieurs de ces boules de poils, j’ai eu la sensation que l’auteur décrivait le caractère de certains de mes chats. La différence avec les chats de l’histoire, c’est que j’ai deux femelles et que malgré leur faible corpulence, ce sont elles qui font la loi. Quand la plus petite s’approche de la gamelle, le plus gros, qui fait presque le double de son poids, décampe.

Quelques phrases, entre autres, que j’ai particulièrement appréciées :
« Il arrivait certes que les trois se coursent – enfin, plus exactement, que Sehti-pile-électrique saute sur Platon-patapouf, et que Pharaon-brave-pomme l’imite pour ne pas demeurer en reste. »
« Sa sagesse de philosophe s’arrêtait exactement là où l’assiette de croquettes commençait... »
« Sehti fit alors ce que font tous les grands seigneurs devant des événements qu’ils ne comprennent pas : il se retira. »
« …et vint s’étaler devant Platon, qui le regardait avec son mélange habituel d’indifférence philosophique, de mépris aristocratique et de méfiance alimentaire. »
« - À manger, d’accord, mais pas question de le récupérer. Trois, ça suffit. Tu le calmes, et qu’il dégage ! - Mais bien sûr, mon chéri, bien sûr ! D’ailleurs, les autres ne le veulent pas, c’est évident ! »

Bien aimé le passage sur la boite de thon.
Très friande des : « Les chatons parlent aux chatons... Pom-pom-pom-pom » « à qui miaou-miaou » « point griffe »

Le seul endroit où j’ai accroché à cause de la répétition : « Oh, certes ! Il arrivait certes que les trois se coursent »

Et pour terminer, au sujet de ce passage : « Je tapais une des innombrables – et interminables – notes techniques dont j’abreuvais mes étudiants. »
Là, je pense qu’avant, il aurait été bon que l’auteur/narrateur, à un moment ou à un autre du récit, précise qu’il est enseignant. La plus part des Oniriens savent que Léo enseigne, mais pour ceux qui viennent d’une autre planète, je trouve que cette précision fait défaut.

En résumé, j’ai adoré la tendresse qui transpire de ce récit, et, même après plusieurs lectures, je suis toujours aussi émue par la fin.

MERCI Léo pour ce très bon moment de lecture.
Et, s’il vous plait, vous lire étant un grand plaisir, publiez plus souvent ! (Je suis à genoux là ;-))

Bonne continuation à vous.

   monlokiana   
31/8/2011
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
…(sais pas quoi dire)…(sais pas quoi écrire)…
Bon, il faut que je dise quelque chose. Cette histoire est touchante, ça ne m’a pas fait pleurer mais ce texte est rempli d’émotion, de sentiments, d’humour. J’ai adoré…du début à la fin…
Je rejoins un peu l’avis de Wancyrs. Ici aussi, on n’a pas autant de considération pour les chats. Les chats ne sont pas des animaux domestiques ici. Ils errent dans les rues, se bagarrent, fuient les hommes. Perso, j’ai très peur des chats. (Il me fait même peur l’avatar de Léo^^)
Donc, c’est un univers merveilleux que l’auteur m’a fait découvrir. Bizarre que les trois chats aient accepté la venue du nouveau après avoir vaillamment défendu leur territoire. Elle m’a vraiment touché la partie où le chat est entré dans la maison et qu’on lui donne du lait. C’est la plus réussie du texte : « Lorsqu’il eut fini…non ce n’est pas possible ».
Sur la partie qui tire vers la fin, je l’ai trouvé magnifique. L’alternance des récits, la mort du chaton, sa « réincarnation »…je n’ai plus les mots.
L’écriture est fluide et rythmée. Pas d’ennuis du tout.
Bravo Léo. Au plaisir de vous relire.

   brabant   
1/9/2011
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir Leo,

Il est très, très difficile de noter un texte pareil, formidablement écrit, qui abonde de trouvailles (''les trois individus catibulaires'' etc etc) et submerge d'émotion. Difficile de ne pas laisser monter les larmes.

Manifestement vous savez tout des chats ; vous m'avez appris beaucoup de choses à moi qui ne suis qu'un homme à chiens dont l'amour absolu est acquis sans combat, à moi qui suis aujourd'hui squatté par un félin, qui va, qui vient, auquel je ne comprends rien. Je vais relire votre texte pour m'informer quelque peu.

Pour ce qui est du style, on n'a absolument rien à vous apprendre. Correction, clarté, humour, tout y est. Distanciation et proximité.

Pour ce qui est des idées, peut-être vous donnez-vous (un peu, obscurément) bonne conscience (lol) en ayant recours à cette transmigration des âmes, quelque part vous cherchez à vous faire pardonner d'une faute que vous n'avez pas commise. Longue vie donc à Sachem, je suis certain qu'elle sera heureuse.

Bravo pour ce texte pudique qu'il n'a pas dû être facile de partager.

Merci

P.S. : Très bon, le titre !

   Leo   
3/9/2011
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   Anonyme   
4/2/2012
 a aimé ce texte 
Passionnément
J'ai passé un très agréable moment à découvrir ce récit attachant et si bien écrit... passant du sourire à l'émotion (aux larmes, il faut bien l'avouer.)
Ce regard du chat chez le veto, je m'en souviens trop bien lorsque le veto a amené mon chat de 2 ans agonisant d'une maladie incurable pour l'euthanasier.

Merci pour ce texte, Léo.


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