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Science-fiction
leon : Un myosotis pour Rémi [concours]
 Publié le 15/11/09  -  20 commentaires  -  14899 caractères  -  151 lectures    Autres textes du même auteur

Dans cette courte nouvelle, Andréas Zoulesky paiera très cher sa tendance à la procrastination...


Un myosotis pour Rémi [concours]


Ce texte est une participation au concours n°10 : 4x4 (informations sur ce concours).



Ce premier janvier trois mille sept cent quatre-vingt-dix-sept, il était écrit qu'Andréas Zoulesky devrait amèrement regretter son irrésistible tendance à la procrastination. Que n'avait-il mis en ordre les mails qui s'amoncelaient dans sa boîte aux lettres électronique, à son domicile, et surtout lu plus tôt ce courrier particulier qui lui enjoignait de se rendre au bureau trente-six du secteur sept du ministère de la migration, pour une mise à jour de ses données anthropométriques !


La chose ne lui aurait pas pris plus d'une heure de son temps, puisqu'il habitait à deux pas du fameux ministère, un énorme bâtiment de béton qui s'ouvrait sur une place démesurée et que les pigeons crottaient toute la sainte journée sans l'user d'un millimètre. Andréas se demandait parfois pourquoi l'administration restait si bienveillante à l'égard de ces volatiles pollueurs et tapageurs et cela restait un mystère pour lui. Malheureusement, ce fameux premier janvier, à son grand dam, il ne devait pas bénéficier de la même mansuétude.


Surtout, se disait-il à présent, quelle idée avait-il eu de profiter du jour de visite de Rémi, son fils, pour se rendre finalement dans cette foutue souricière administrative ?! Que pouvait bien représenter en effet pour celui-ci une telle sortie ? Ça n'était même pas une jolie promenade, puisqu'il ne subsistait aucun arbre dans la mégalopole de Varsovia, siège du nouvel empire de l'Est. Pour cueillir un myosotis, quand c'était la saison, il fallait bien faire deux ou trois cents kilomètres, pour s'éloigner suffisamment de la cité tentaculaire et de ses miasmes.


Pour l'heure, Rémi se tenait là, devant lui, avec le couvre-chef infundibuliforme et réglementaire que l'on réservait aux demeurés, aux malades mentaux et à tous les membres de leur famille. Andréas, bien sûr, portait lui aussi le sien, sans trop s'en plaindre : après tout, ça n'était pas plus bête qu'une kippa ou un béret et puis surtout, il ne ressentait aucune honte d'avoir un fils simple d'esprit. D'ailleurs, cette mesure discriminatoire datait de plus de cent ans et l'opprobre qui l'accompagnait à ses débuts avait depuis longtemps cessée, au point qu'il se trouvait même des gens fiers de porter cette marque distinctive. Non, son chapeau en forme d'entonnoir ne le gênait pas le moins du monde mais, en revanche, il avait beaucoup plus mal supporté de devoir être stérilisé : de ce fait, il n'aurait jamais d'autre enfant que Rémi. Qui plus est, l'épreuve traumatisante avait signé la fin de son couple et cela faisait bientôt dix ans qu'il s'était séparé de la mère de son fils.


L'avantage de ce signe distinctif, pour Andréas, était qu'il pouvait aborder sans complexe les membres féminins de la sorte de caste qu'ils formaient tous, et cela lui avait valu quelques rencontres, sans lendemain, au demeurant. Ainsi, il ne perdait jamais son temps avec des femmes sans « poutre », comme on désignait cette coiffure particulière. Dans cette drôle de société qui se disait très évoluée, l'administration avait également poussé le mauvais goût à obliger les homosexuels à porter un chapeau pointu, que l'on avait surnommé « paille », ce qui faisait dire aux « poutrus » : « Oublie la poutre que j'ai sur la tête et soucie-toi plutôt de la paille qui est sur la tienne ». Mais certains historiens affirmaient que ce proverbe n'était en fait qu'une subsistance désuète issue d'un livre aujourd'hui perdu, que l'on appelait la « Bible ». Un livre, quelle drôle d'idée ?!


En cette année trois mille sept cent quatre-vingt-dix-sept, cela faisait bientôt plus de mille ans que l'usage du livre et de l'impression sur papier en général s'étaient perdus, depuis la mise en vigueur des lois sur le savoir et l'information. D'ailleurs, le mot « livre » lui-même avait changé de sens, ainsi qu'une quantité d'autres, et étaient devenu synonyme de monstruosité : ne disait-on pas de quelqu'un que l'on n'aimait pas qu'il avait une vraie « tête de livre ».


Mais, pour en revenir à Andréas et Rémi, ils se trouvaient là, tous les deux coincés dans ce fichu ascenseur qui devait en principe les mener au bureau trente-six du secteur sept du ministère de la migration. Lorsqu'ils avaient appelé la machine, tout s'était bien passé et les portes s'étaient ouvertes, dociles, pour se refermer ensuite tout aussi normalement. C'est après cela que les choses avaient commencé à se gâter. Une charmante voix d'hôtesse leur avait alors demandé de se présenter devant l'appareil d'identification électronique de l'ascenseur. Rémi était ravi. Il avait placé ses deux yeux face à l'objectif et posé ses deux mains sur les réceptacles prévus à cet effet, après quoi l'hôtesse avait déclaré : « L'individu Rémi Zoulesky a été reconnu, si vous êtes effectivement Rémi Zoulesky, veuillez valider en appuyant sur la touche rouge » et Rémi s'était empressé de valider.


En revanche, quand Andréas s'était présenté devant l'appareil, après quelques secondes, la voix s'était contentée d'énoncer : « Individu non identifié : vos données anthropométriques ne sont pas valables. Vous êtes prié de ne pas descendre de cet ascenseur. Un agent de sécurité va venir vous prendre en charge : soyez patient et restez courtois. »


Andréas ne put s'empêcher de pester, contre la machine, mais aussi contre lui. Que n'était-il venu plus tôt régler cette formalité administrative ennuyeuse. À présent, ils allaient devoir attendre l'équipe de sécurité et cela ne lui disait rien qui vaille pour un premier janvier, jour de fête et jour de congé surtout. Rémi se mit alors à lui poser des questions qui le divertirent un peu de son souci :


- Dis Papa, c'est quoi un agent de sécurité ?

- C'est quelqu'un qui est chargé du maintien de l'ordre.

- Avec une matraque électrique et un paralyseur et une jolie casquette bleue ?

- Oui, généralement !

- Alors, c'est comme une sorte de keuf ?!

- Oui, si tu veux.

- Et un individu non identifié, c'est quoi ?

- C'est quelqu'un que le système n'a pas reconnu.

- Un inconnu, alors ?

- Oui, c'est un peu ça.

- Mais pourtant, moi, je te connais bien !

- C'est vrai, tu as raison.

- Un suspect alors, plutôt, non ?!

- Oui, tu as encore raison : je suis plus suspect que véritablement inconnu.

- Et qu'est-ce qu'on leur fait, aux suspects ?

- On les interroge pour les identifier et savoir pourquoi ils sont là.

- Ça tombe bien : je crois qu'on venait là pour ça, non ?!

- À peu près, oui.

- Mais si tu es suspect et qu'un keuf vient pour t'interroger, il va y avoir une bavure, non ?

- Ne sois pas pessimiste, voyons Rémi !


Et Rémi se tut pendant un moment, laissant Andréas à ses pensées moroses, que les questions judicieuses de Rémi n'avaient pas rassuré. Car il ne faisait pas bon être inconnu du système. Il avait entendu parler de ces groupes d'hommes et de femmes qui avaient quitté la société pour vivre en marge de l'empire, dans des régions reculées au climat hostile : on disait qu'ils étaient semblables à des bêtes sauvages, se nourrissant de chasse et de pêche. On les appelait des « déviants » et on les traquait. Existaient-ils vraiment ou n'était-ce qu'une de ces légendes urbaines, qui traversaient les âges, ainsi que les serpents de mer ?


Pour tuer le temps, il s'occupa l'esprit avec une question que d'aucuns auraient jugée futile, à savoir les propriétés particulières de cette année trois mille sept cent quatre-vingt-dix-sept. Il finit par se convaincre que le nombre correspondant était premier, c'est-à-dire qu'il n'admettait pas d'autres diviseurs que un et lui-même. Mais en soit, cela n'avait rien de très intéressant puisque la chose n'était pas rare. Il pensa aux tarots de Marseille qui permettaient, disait-on, de prédire l'avenir : les atouts y étaient présents au nombre de vingt-deux, présentant chacun une figure particulière. Il divisa donc trois mille sept cent quatre-vingt-dix-sept par vingt-deux et trouva un reste de treize : il en eut un frisson dans le dos, car l'arcane portant le numéro treize était celui représentant la mort elle-même, sous la forme d'un squelette avec une faux.


Heureusement pour lui, Rémi revint à la charge :


- Papa : dessine-moi un mouton !

- Pour quoi faire ?

- Je n'en ai jamais vu

- Mais moi non plus !

- Tant pis, débrouille-toi : après tout, tu es grand...

- D'accord !


Andréas sortit de la poche de son manteau une console électronique et son stylet, et entreprit de chercher une image de mouton sur le réseau. Ceci fait, il la montra à Rémi, mais cela ne lui plut pas :


- Non, je voudrais que ça soit toi qui le dessine.


Andréas n'était pas très fort en dessin, aussi essaya-t-il de s'en tirer par une pirouette : il dessina un camion avec son stylet sur l'écran. Rémi fit la grimace :


- Il est où ton mouton ?

- Mais dans le camion, bien sûr !

- Tu me prends pour un gogol ?!

- Qui t'a appris ce mot-là ?

- C'est comme ça que les autres enfants m'appellent, quand je passe dans la rue : ils me traitent encore de moule à gaufres ou d'anacoluthe, tu n'as jamais remarqué ?

- Oui, c'est vrai.

- C'est quoi en fait un gogol ?

- C'est quelqu'un qui se promène avec une poutre sur la tête.

- Oh, juste ça ?! Alors, qu'est-ce qui se passerait si je ne portais pas ma poutre ? Les autres arrêteraient de me traiter de gogol ?

- Ça n'est pas si simple que cela en a l'air.

- Et anacoluthe, c'est quoi ?

- Oh, c'est un terme ancien très savant qui a changé de sens au cours des siècles, depuis la fin des livres en fait, et qui est devenu une insulte.


Rémi ne se rappelait plus ce que représentait « la fin des livres » et il ne comprenait pas non plus le sens du mot « savant » : toutes ces questions de vocabulaire étaient trop compliquées pour lui. Alors, il réfléchit un moment, puis fit une nouvelle demande à son père :


- Tu pourrais me dessiner une femme à poil ?


Andréas resta interloqué, puis il se dit qu'après tout, son fils, poutru ou pas, allait maintenant sur ses quinze ans : d'ailleurs, n'avait-il pas déjà été stérilisé ? Néanmoins, il essaya de se tirer du mauvais pas par une nouvelle pirouette, et montra de nouveau le dessin du camion à son fils :


- Quoi ?! Tu vas me dire que ta femme à poil est dans le camion avec ton mouton ?

- Oui, c'est cela même. Tu sais, c'est grand, un camion : on peut y mettre plein de choses !

- Comme des réfugiés politiques ou des anarchistes ?

- Hum, oui peut-être...

- Eh dis donc, elle fait quoi la femme à poil avec le mouton, dans le camion ?

- Peut-être qu'ils discutent.

- Non, moi je suis sûr qu'ils font des cochonneries !

- Ou des moutonneries...

- Et nous, qu'est-ce qu'on fait là, à attendre comme ça ?


Rémi avait raison : cela faisait plus d'une heure qu'il attendait ainsi avec son père dans ce misérable ascenseur. Celui-ci essaya alors une chose en apparence idiote : il actionna le bouton d'ouverture des portes, mais, bien sûr, celles-ci restèrent closes. Rémi imita son père, au cas où, mais n'eut pas plus de chance que lui. Ils restèrent silencieux une bonne demi-heure, après quoi Rémi reprit :


- Tu crois qu'ils vont nous laisser mourir là ?!

- Je ne crois pas, non : au pire, nous allons devoir rester ici jusqu'à demain matin.

- Tu as peur de mourir, toi ?

- Oui, bien sûr, quelle question. Tout le monde a peur de mourir, non.

- Pourquoi, ça fait mal ?

- Je ne sais pas, mais j'espère que ça ne fait pas trop mal.

- Et quand on est mort, qu'est-ce qu'on fait ?

- On ne fait plus rien, je crois.

- Mais alors, on doit s'ennuyer !

- Je ne pense pas, puisqu'on est mort.

- Hum...


Ils décidèrent de s'asseoir sur la moquette de la cabine et une autre heure passa, pendant laquelle Rémi demanda à son père de lui dessiner des choses variées, et même un myosotis. Andréas se prit au jeu et cessa de reproduire le coup du camion, qui maintenant, était bien éculé. Il crayonna un superbe myosotis à son fils. Ils en étaient là, quand, soudain, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et qu'une femme entra, qui n'était pas couverte du fameux couvre-chef infundibuliforme, mais qui les salua tout de même gentiment. Ils n'eurent pas le temps de réagir et de se lever, que déjà, les portes se refermaient. Vaguement étonnée de les voir assis tous deux à même le sol, elle ne leur en demanda pas pour autant la raison, mais se dirigea vers l'appareil d'identification automatique. La voix d'hôtesse énonça : « L'individu Marilou Karnak a été reconnu, si vous êtes effectivement Marilou Karnak, veuillez valider en appuyant sur la touche rouge. »


Après quoi, elle essaya les commandes pour changer d'étage, mais rien ne se produisit. Elle sembla alors soudain réaliser pourquoi l'homme et l'enfant étaient tous deux assis :


- L'ascenseur ne fonctionne pas ?

- Non, je ne crois pas. Le système est incapable de m'identifier car mes données anthropométriques sont périmées et ça bloque la cabine : on ne peut même plus ressortir, expliqua Andréas.

- Et vous n'avez pas songé à contacter le service de sécurité avec votre console ?

- Non, en effet : ça m'était complètement sorti de la tête. Je dessinais pour mon fils.


La femme sortit alors sa propre console de sa poche et chercha à joindre le poste de contrôle. Elle y parvint finalement et envoya un bref message : « Sommes coincés dans l'ascenseur central au niveau un, en compagnie d'un individu poutru non identifié ». Cinq minutes plus tard, une équipe de gros bras faisait son apparition. On laissa la femme rejoindre le bureau trente-six, secteur sept, pour y mettre à jour ses données biométriques dans le délai imparti. On reconduisit Rémi jusqu'à son institution.


Quant à Andréas, il fut déporté dans un camp de redressement par le travail pour conduite anti-démocratique, afin d'y accomplir une peine de vingt ans de travaux forcés. Au moment de quitter son fils, il n'eut que le temps de lui faire une promesse, avant que les agents ne les séparent :


- Quand nous nous reverrons, j'aurai un véritable myosotis pour toi.

- Tu as raison Papa, un myosotis, c'est bien plus joli qu'un mouton ou une femme à poil.

- Oui fiston ! Porte-toi bien...

- Toi aussi, Papa.


Sur le seuil de l'ascenseur, tandis que Rémi continuait à sourire, alors qu'un des gardes le poussait devant lui, son père écrasa une larme : simple question d'idiosyncrasie, se dit-il, en aparté, un mot qu'il n'aurait jamais l'occasion de lui expliquer.


Rémi ne revit jamais son père, mais toute sa vie, il attendit qu'il revienne une fleur à la main. Quand Andréas eut fini d'accomplir sa peine, il apprit que son fils était décédé, quelques années auparavant, d'une maladie inconnue, et il s'en fut vers le grand Nord, rejoindre les « déviants », là où fleurissent les myosotis au printemps.


 
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   jaimme   
16/11/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
L'intérêt de ce texte semble résider dans la description et la dénonciation d'une société future aux tendances (au minimum) totalitaires. J'ai souri à la paille et la poutre. Mais les incohérences multiples m'ont fortement gêné: nous sommes en 3797, donc dans une société éloignée de la nôtre de près de deux millénaires. Or les ressemblances avec notre société sont tellement fortes que ce texte pourrait décrire une société techniquement et socialement très proche des nôtres! Je ne rentre pas dans les détails, ils sont omniprésents.
Dans une technologie très avancée (?) pourquoi valider des tests pointus en appuyant sur un bouton rouge?
Le vocabulaire "jeune" (keuf par exemple) fait aussi anachronique, il aurait fallu en inventer, je pense. L'utilisation des termes imposés par le concours me semble peu en adéquation avec ce personnage d'idiot.
La fin me semble très rapidement écrite.

Bien peu convaincu, donc. Une prochaine fois sans doute.

edit: à la suite d'un MP l'auteur m'a fait remarquer une erreur de lecture (le père n'est pas idiot, même s'il porte le chapeau), j'ai donc enlevé les remarques que j'avais faites à ce sujet. L'idiot ici ce fut moi, pardon à l'auteur. Cela ne chance rien à mon appréciation car ce n'étaient que des détails. Mes reproche portent surtout sur le background décrit et sur la narration elle-même.

   Anonyme   
15/11/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Déjà, félicitations, c'est pas évident d'être le premier participant au concours à être publié...

Ensuite l'histoire en soi est pleine de petits clins d'oeil à notre société... mais un peu. Enfin 3797 c'est quand même loin de nous... et ton monde ne semble pas avoir changé pour un sou.
(ou presque si ce n'est dans la censure Orwellienne assumée, mais sinon on a aucune différence langagier, pas de différences technologiques particulières, les prénoms sont usuels contemporains de 1960... hum, etc) on a donc une impression anachronique assez dérangeante.
C'est même pas la technologie de John Spartan (Estelle fans de Stalone^^)

Ensuite les mots imposés. Je regrette l'anacoluthe que je trouve très peu développée par rapport à l'utilisation des autres mots. On dirait que tu n'as pas su, comme les autres lui donner une réalité propre. L'anacoluthe comme tu le survoles, c'est dommage.

Le personnage du simple d'esprit ne me convainc pas non plus.
Edit : pas la seule apparemment ...
Trop pertinent.

Bref, pas convaincue.

Puis le lieu. Ben, l'ascenseur c'est la contrainte que je préférais ça peut ouvrir tellement de possibilités. Là je trouve que tu as pêché par excès de trop peu (ça se dit pas je sais)...

En définitive, le texte en soi ne me plait pas. L'histoire derrière pourrait, mise en valeur autrement... mais comme ça non.
Il manque de l'émotion, de la logique, une ambiance et de l'originalité, désolée.

Mais celà dit, chapeau pour la participation, bonne chance pour la suite.
Bonne continuation.
Au plaisir de te relire.

   costic   
15/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
J'ai bien aimé ce bel exemple de procrastination (tendance contre laquelle on ne lutte jamais assez... )Les dialogues rendent la lecture agréable. La vision du futur, même lointain, de défend car après tout peut-on parler d'anachronisme lorsqu'il s'agit du futur? On pourrait trouver certains mots de 1984 parfaitement désuets et peu adaptés...Seul le mot Keuf m'a quand même un peu gêné...
J'ai bien aimé les dessins à faire, les chapeaux, l'histoire du myosotis.

   liryc   
15/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
D'accord avec les commentaires précédents pour une technologie qui devrait radicalement différée avec la nôtre.
Par contre je trouve que ce récit à sa bonne part d'originalité, des dialogues qui le rendent vivant et une fluidité dans l'écrit qui m'a fait apprécier la lecture.
Les mots imposés me semblent bien intégrés dans le texte ou habilement abordés. La chute n'est quant à elle pas spectaculaire de mon point de vue mais suit une logique que l'auteur a choisi de lui donner, un point final acceptable. Cette nouvelle m'a plu.
Liryc

   Anonyme   
15/11/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Mitigée.

C'est bien écrit de mon point de vue. J'aime particulièrement la dernière phrase. Pas besoin de matière crise pour apprécier les myosotis au printemps, tout le monde est capable de le faire quand on a un peu de bon sens. Bon sens donc étrangement tes "idiots" sont plus pourvus que les autres. C'est voulu ou non j'ai pas réussi à le déterminer ?

A part ça, thématique intéressante, mais abordée de manière beaucoup trop convenue à mon goût. Pour surpasser les contraintes il fallait redoubler d'imagination, tu n'es pas allé assez loin j'ai l'impression. (Ce n'est que mon avis, attention.)

Bravo pour t'être lancé le premier en tous cas.

Electre

   brabant   
15/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Léon,

J'ai bien aimé ta nouvelle.

On ne construit jamais le futur que sur de l'acquis en le poussant jusqu'à l'absurde, Kafka n'a pas fait autrement dans le "procès" et la "colonie pénitentiaire", et pourtant quelle puissance visionnaire!

A un groupe d'amateurs éclairés, pointus, coiffés du couvre-chef de Calimero, "infundi...", de science-fiction, à qui on avait demandé de représenter un extra-terrestre, il avait conclu: deux yeux pour voir, un nez pour sentir, des oreilles pour entendre, deux jambes pour se déplacer, deux lèvres pour embrasser... et il avait imaginé le bon vieil humanoïde que nous sommes. Il y aura toujours des bipèdes et il y aura toujours des ascenseurs sujets aux pannes impromptues ou protocolaires.

L'originalité de ton récit a consisté à placer un père et son fils dans le même ascenseur soudain muet... et, démarche sympathique, un père fier de son son fils, coiffât-il le couvre-chef "infundibuliforme", pour cette démarche je te salue!...

Des pointes d'humour, des pensées décalées montrent que tu conserves la maîtrise de ton récit d'un bout à l'autre d'une suite de scènes où tu parviens à placer le mouton de Saint Ex avec "anacoluthe" et Karnak (entre autres), joli voyage et dans le temps et dans l'espace...

Je suis heureux de voir que c'est le pauvre en esprit qui s'en sort... pour mieux montrer à son père que la porte du paradis passe par un paradis perdu dont la clef est un "forget-me-not"!

J'ai lu ce texte en surfant sur des sourires suggérés, l'avenir heureux est dans la transgression.

Au plaisir de te lire

   Anonyme   
16/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour leon
Et félicitation pour avoir relevé le défi du concours.
Je trouve que tu t'en es pas mal sorti. Toutes les contraintes sont respectées.
J'ai trouvé très amusant que :
- Les enfants l'appellent moule à gaufres ou anacoluthe, et que sa question soit "c'est quoi au fait un gogol ?". Un peu déconcertant, mais j'ai pris ça comme un clin d'oeil, une critique concernant l'étiquetage "faible d'esprit".
Pas une seule seconde je n'ai considéré Rémi comme un demeuré. Il ne m'en a pas fait l'effet et je me suis demandé un moment, si la société 3797 avait les yeux bien en face des trous.
J'ai bien aimé tout le passage de "dessine-moi un mouton"
Un texte peut-être un peu léger oui, dans la description de ce monde 3797, mais après tout pourquoi pas ? On croyait que 2010 serait "différent" et on y est sans qu'il le soit... donc... perso j'ai apprécié que ce ne soit pas trop futuriste, juste et seulement un monde encore un peu plus discriminatoire.
C'est pas mal, je suis admirative parce que vraiment, ce concours n'est pas évident du tout. J'ai eu l'impression, tout le temps de la lecture de regarder un tableau d'art naïf. Tout y est simple et épuré et vaguement... absurde.
Bonne continuation.

   Anonyme   
24/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
bouh, trop triste cette fin ! j'ai bien aimé aussi le reste... Surtout l'utilisation des mots obligatoires, je n'ai pas eu l'impression d'une insertion forcée.

par contre, je n'ai pas franchement aimé le passage "saint exupéry"

Merci

   florilange   
24/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Je partage l'idée de coquillette, d'avoir l'impression de regarder 1 tableau naïf. Mais pas si naïf que ça, finalement. J'ai apprécié toutes les références, de St-Ex, à Ira Levi. Et puis Kafka.
Le texte est bien écrit, malgré quelques détails, notamment :
- avait depuis longtemps cessé (pas d'accord)
- Mais en revanche (2 mots à ne pas accoler)
- poussé le mauvais goût (jusqu') à obliger
L'histoire est intéressante même si pas très vivante, ce qui se conçoit dans le monde & avec l'administration dont il est question.
J'aime bien la fin, la fleur bleue.
Félicitations,
Florilange.

   Lapsus   
28/11/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Quelque chose me dit que je n'aimerais pas vivre en 3797 dans la mégapole de Varsovia, il y règne un climat froid comme 1984 et chaud comme Farhrenheit 451.
C'est un univers stigmatisant où les bases de données doivent être légion.
Le texte donne dans un humour léger qui fait contraste, mais après tout on peut laisser les propos ou les pensées dériver là où bon nous semble quand on est piégé plusieurs heures dans un ascenseur.
L'action est sans doute trop simple, mais elle est vécue pour moitié par un simple d'esprit.
J'aurais aimé qu'Andréas s'affirme comme un "déviant" un peu plus tôt, mais il faut du temps pour tout, même pour que fleurisse un myosotis.

   Eric-Paul   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
j'ai bien aimé la notion de déviant ( un peu éculée tout de m^me en SF) et la promesse de Myosotis... joliement poétique.

la référence à St Ex est sympatique....

voilà qui pourrait qualifier cette nouvelle... Sympathique.

   Menvussa   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Leon,

Une entrée en matière un peu laborieuse. Mais passé cet instant, une nouvelle qui accroche, très réaliste malgré la projection dans un futur lointain.
Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle avec certains évènements tristement actuels.
Un ton bon enfant qui cueille le lecteur, une sorte de fable qui m’a plu.

   aldenor   
2/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
Une écriture agréable et pas mal de bonnes idées, comme la dissection de 3797 (encore qu’elle ne s’intègre pas trop dans le texte) ou la blague du camion...
Mais l’Idée directrice (le message) n’est pas suffisamment palpable. On entrevoit qu’il s’agit d’une société désincarnée, mais le propos se disperse et reste flou.

   Ninjavert   
3/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Premier texte de Léon que je découvre, je dois reconnaître que ce myosotis a piqué mon intérêt.

Le premier truc qui m'a un peu chiffoné, et qui relève d'un avis très personnel, est l'ambiance générale qui évoque beaucoup trop le présent à mon goût. Ce sont des petites choses, des détails, mais il n'y a rien dans cette société qui montre que l'on soit en l'an 3797.
Pourtant je ne suis pas fan du high-tech à tout va, et des mots qui ne veulent rien dire simplement pour faire futuriste. Autant, quand on projette une histoire 50 ou 200 ans dans le futur, je peux concevoir que les changements ne soient pas si bouleversants que ça (quoique si on compare le 19° et le 21° siècle, hum). Mais là, on est quand même près de 2000 ans dans le futur ! C'est un bond prodigieux et... non. Rien. On parle toujours de bête béton, de pigeons, de mails, d'ascenceurs (le bouton rouge m'a fait bizarre aussi, après l'identification palmaire), de camions, de moquette, etc.

En bref, je trouve ça un peu dommage que tu ne nous aies pas offert une vision plus futuriste de ce futur, qui en l'état me paraît trop similaire pour se dérouler à cette lointaine époque.

Peu importe, la SF ne doit pas forcément faire étalage de technologie, c'est donc secondaire.

J'ai trouvé amusantes les petites explications sur la poutre, le chapeau infundibuliforme, ou autres expressions détournées, comme "tête de livre" ou l'affaire de la paille. J'ai moins aimé la manière dont elles ont été amenées : je préfère (avis là encore très personnel) quand ce genre d'explication est donné contextuellement, via une situation ou un exemple. Là, j'ai trouvé que ça faisait un peu "j'ai trouvé cette idée marrante, alors je vous la raconte". Tu aurais pu illustrer ces anecdotes -par exemple- via des questions de Rémi à son père, "on m'a traité de tête de livre à l'école, c'est quoi un livre ?", par exemple. Il est vrai que l'ascenceur ne laissait pas une marge de manoeuvre énorme.

Globalement, j'aime bien tes deux personnages. Andréas est attachant et profondément humain. Sans être parent moi-même, j'ai pourtant parfaitement ressenti l'embarras devant certaines questions du garçon, les pirouettes amusantes lors des dessins pour éviter de se casser la tête, et plus généralement son attitude, ses réflexions : il est sympathique, Andréas.

Petite coquille au passage, la phrase sur la kipa et le béret, en comparaison à la poutre. "ça n'était pas plus bête" : il y a quand même une distinction : le béret est un accessoire de mode plutôt culturel et la kipa un truc plutôt religieux. Seul la poutre est une marque discriminatoire, comme la paille. La comparaison avec l'étoile jaune, en son temps, ou autres trucs du même domaine m'eut paru plus appropriée. Là, tu compares des choses très différentes, qui -certes ne sont "pas plus bêtes"- mais en l'occurence sont un choix (béret / kipa), d'un côté, et une obligation de l'autre (poutre). Bref, j'ai bien compris ce que tu voulais dire, je trouve juste que c'est maladroitement amené :)

Autres chose que j'ai bien aimé, les rapports entre Rémi et son père. Les dialogues sont plaisants. Je regrette d'avoir buté à plusieurs reprises sur des propos de Rémi qui ne m'ont pas convaincu (le keuf, la bavure, le gogol, la femme à poil, les réfugiés politiques...), car le reste m'a paru très naturel et convaincant. Je suppose que ces phrases sont là pour retranscrire le côté un peu versatile et décomplexé des enfants en général et des simples d'esprit en particulier ? En soi ça me va, c'est juste que j'ai trouvé les phrases moins bien intégrées au reste des dialogues, ou pas forcément crédibles dans la bouche du gamin. Mais sinon, les échanges entre le père et le fils sont très réussi, bravo.

J'ai trouvé l'intervention de Marilou un peu superficielle. Certes, c'est au final elle qui débloque la situation, mais je trouve que ça casse un peu le huis clos (sans apporter de réelle valeur ajoutée à l'histoire), le cocon intime dans lequel on était enfermé, entre Rémi et son père.

Enfin, j'ai beaucoup aimé la fin, mais je trouve qu'elle aurait pu être mieux amenée, mieux présentée :

Pourquoi Andréas est-il déporté ? Au final, il n'a rien à se reprocher et il n'est pas "inconnu du système", vu que le système le reconnaît, au début, dans l'ascenceur. Ses données sont juste expirées et il doit les renouveler. Alors je veux bien qu'avoir laissé passer la date de renouvellement soit considéré comme une "conduite anti démocratique", mais dans ce cas j'aurai aimé que tu nous présentes un peu plus tôt le caractère "ultra totalitaire" de cette "société démocratique". Tu l'évoques à mots couverts, tu parles des déviants, mais on ne se rend pas compte de l'ampleur du truc.
Or, au final, Andréas prend quand même plusieurs années pour avoir simplement laissé passer une date. Pourquoi pas, on retrouve l'absurdité totalitaire et administrative d'un Brazil (par exemple), mais je trouve que ce climat n'est pas assez oppressant. Andréas n'a pas franchement l'air de s'inquiéter tout du long, or il vit quand même dans ce monde et devrait s'y attendre un peu plus.

Mais j'ai bien aimé le dernier rebondissement : on croit d'abord que c'est Andréas, qui meurt en détention, et on s'aperçoit en fait que c'est Rémi, qui est mort en l'attendant. Une fin touchante, malgré mon précédent reproche.

Au final, un texte qui me laisse une impression mitigée : plein de bonnes idées, mais plusieurs défauts et maladresses qui font que je n'ai pas accroché autant que je l'aurai aimé.

Un bon moment quand même, merci Léon !

Ninj'

   Meleagre   
6/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé cette nouvelle.
Elle pose un décor, un cadre de science-fiction assez savoureux, mais sans l'exploiter longuement, sans doute parce que là n'est pas l'essentiel.
Certaines inventions sont originales (le minsitère de la migration, les données anthropométirues, les couvres-chefs...) ; cela rappelle assez bien l'univers de Fahrenheit (la disparition et l'interdiction des livres, les déviants que l'on pourchasse aux marges de la civilisation). Le monde de 3797 n'est certes pas très éloigné du monde de 2009 ; mais, souvent, la science-fiction, comme l'utopie, nous parle de notre univers, par contraste, par effets de miroir déformant. Ainsi, ce texte pose de réelles questions de bioétiques : on distingue les simples d'esprit et leur famille par des chapeaux ; on stérilise un homme qui a enfanté un simple d'esprit (un eugénisme qui en rappelle d'autres...) ; l'urbanisation débridée a repoussé la nature ; les individus sont fichés...
Mais, rapidement, ce cadre de ssciencce-fiction laisse la place au vrai enjeu de la nouvelle : la relation entre le père et le fils. Et certaines trouvailles sont savoureuses : l'allusion à Saint Exupéry, les questions dérangeantes de l'enfant (pas mal, le coup des bavures), le coup de l'anacoluthe, les questions sur la mort. Et surtout, le dessin : dessiner pour rappeler une nature perdue, oubliée, mais aussi pour recréer un lien entre le père et le fils, si bien que le temps passe sans qu'on s'en aperçoive. Ainsi, le myosotis devient, au moment d'emprisonner le père, l'emblème de la liberté et des retrouvailles espérées.
La chute est triste ; elle pourrait être davantage développée et retravaillée.
Merci Leon pour cette histoire touchante.

   colibam   
7/12/2009
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Allez, je commence mes pérégrinations de lecteur par le courageux ouvreur de ce bal créatif.

Concernant la forme tout d'abord, j'ai relevé quelques maladresses stylistiques qui empèsent un peu la lecture :
«  Que n'avait-il mis en ordre les mails »
«  Que n'était-il venu plus tôt régler ».
et quelques formules plutôt poussives « … que les pigeons crottaient toute la sainte journée ... »

L'écriture, bien que correcte, me semble un peu fade, naïve (ce style aurait pu convenir si tu avais choisi de raconter ton histoire sous la forme d'un conte). La simplicité n'est certes pas un frein pour la beauté d'une oeuvre, quelle qu'elle soit. Mais compte tenu de l'époque choisie, il manque pour moi quelque chose. Tu aurais pu faire appel à la poésie (comme dans la fin du film A.I. par exemple, que je trouve bouleversante malgré sa simplicité et une naïveté affichée).

Bon, ok, futur éloigné n'est pas forcément synonyme de technologie poussée. Notre espèce pourrait très bien retourner à l'état sauvage à force de jouer à l'apprenti sorcier mais quelle que soit l'évolution que prendront nos descendants, il est difficile de concevoir un futur si éloigné et pourtant si proche de nos vies actuelles.
Les flics s'appellent toujours les keufs (euh, d'ailleurs, ce n'est plus le cas aujourd'hui), on prédit encore l'avenir à l'aide du tarot de Marseille, les « déviants » d'aujourd'hui portent toujours une étiquette malsaine. Rien de neuf sous le soleil hormis ce bannissement des livres, comme dans Fahrenheit 451.

Il aurait été intéressant d'insuffler un peu d'originalité à cette société ou de souligner davantage ces travers. L'aspect physique de nos si lointains descendants sera inévitablement différent de nos silhouettes actuelles. Tu aurais pu t'appuyer sur cet ingrédient.

Je trouve également que les termes choisis dans le cadre des contraintes du concours ne sont pas exploités judicieusement et semblent posés un peu maladroitement.

Pour les points positifs : quelques notes d'humour et certains éléments malheureusement restés à l'état embryonnaire : les déviants, les légendes urbaines, les zones de regroupement. La psychologie de tes personnages est plutôt bien retranscrite et permet au lecteur de s'y attacher assez rapidement.

J'ai apprécié enfin l'apport poétique du myositis, ce fil bleu que l'on suit au cours de la lecture, et plus particulièrement la dernière phrase :
« Il s'en fut vers le grand Nord, rejoindre les « déviants », là où fleurissent les myosotis au printemps. »

   Anonyme   
12/12/2009
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Impression plutôt mitigée pour cette histoire dont la présentation ne manque toutefois pas de saveur. Le cadre dans lequel se déroule l'action est bien construit mais les parties dialoguées m'ont semblé quelque peu triviales et pas toujours bien vues. L'envolée poétique du myosotis est heureuse mais peut-être pas assez approfondie. De plus l'intention de l'auteur n'est pas très claire. Enfin la conclusion nous laisse un peu sur notre faim, car trop vite expédiée.

   Pat   
13/12/2009
 a aimé ce texte 
Pas ↑
L'idée est intéressante, mais elle manque de développement, même si les références contextuelles renvoient à une situation classique en SF (ce qui, pour un lecteur habitué au genre, peut être aidant pour se repérer).

Le récit s'accélère beaucoup trop à la fin, ce qui donne l'impression que l'auteur était pressé d'en finir. Il aurait fallu, à mon avis, davantage de développement. Le format « nouvelle » en SF n'est pas simple, car on est obligé d'apporter des éléments contextuels en plus de la narration, ce qui peut nécessite bien souvent plus d'écrire des textes assez longs. Ici, la part la plus importante du texte a été consacrée à l'explication du contexte au détriment de l'histoire et de la psychologie des personnages. Même si la présentation de cet univers est intéressante avec des références assez lisibles, elle ne tient pas ses promesses par la suite. Comme si l'auteur avait davantage voulu nous faire part de l'univers qu'il avait imaginé que nous raconter une histoire.

Je n'ai pas été vraiment convaincue par le récit tant au niveau du fond que de la forme.

Pour le fond, cela manque de crédibilité. J'ai, en effet, été gênée par diverses incohérences comme certains anachronismes (ils ne connaissent pas les livres, mais les tarots de Marseille, par exemple), des éléments d'intrigue qui ne collent pas (il reçoit un message dès le début sur la venue imminente d'agents de sécurité... et ceux-ci arrivent seulement lorsque la femme les appelle, par exemple), la psychologie des personnages (le niveau lexical de Rémi qui ne colle pas avec ses caractéristiques de « simple d'esprit », le manque d'émotion lorsque son père est exilé, etc.).

Si je devais caractériser l'impression donnée à la lecture, c'est le manque d'homogénéité qu'on retrouve aussi au niveau de la forme : les niveaux de langage qui ne sont pas harmonisés (langage familier qui côtoie une langue plus soutenue), la structuration du récit (comme je l'ai déjà précisé avec un manque d'équilibre entre les descriptions du début et le développement narratif, ce qui nuit au rythme), l'utilisation du passé (notamment au début, qui induit un décalage entre la situation décrite qui est relativement restreinte au niveau espace-temps et les valeurs des temps du récit (imparfait notamment) qui sont plus adaptés pour des récits longs). Le présent aurait donné plus de dynamisme à la situation et permis au lecteur d'être plus impliqué. L'écriture manque aussi d'harmonisation (l'expression est agréable par moments, mais à d'autres assez lourde (ex: « Que n'avait-il mis en ordre les mails qui s'amoncelaient dans sa boîte aux lettres électronique, à son domicile, et surtout lu plus tôt ce courrier particulier qui lui enjoignait de se rendre au bureau trente-six du secteur sept du ministère de la migration, pour une mise à jour de ses données anthropométriques ! »).

Ce que j'ai apprécié, malgré tout, dans ce texte c'est l'humour qui affleure, les clins d'oeil (St Exupéry, par exemple), les idées de fond qui sous-tendent le récit (on ne peut passer à côté des références nazi et de l'étoile jaune). Mais justement, peut-être que l'auteur mélange un peu trop les genres surtout dans un récit aussi court. Ce qui donne une impression d'inachevé et « juste esquissé » et qui laisse le lecteur sur sa faim. Sans doute vaut-il mieux se centrer sur une seule idée, ne développer qu'un seul aspect narratif avec un format comme celui-ci. Ou alors, écrire plus long.

   Bidis   
18/12/2009
 a aimé ce texte 
Bien
J’ai lu cette nouvelle avec plaisir, je l’ai trouvée drôle et décalée.

- Ici, j’ai tiqué : « Et Rémi se tut pendant un moment, laissant Andréas à ses pensées moroses, que les questions judicieuses de Rémi n'avaient as rassuré. » : la répétition de « Rémy »
- Là, j’ai bondi : « Mais en soit,… », mais soit, les correcteurs aussi ont été distraits.
- « - Papa : dessine-moi un mouton ! » Phrase par trop célèbre. N’importe quel animal, de grâce, mais pas un mouton !!!
- L’entourloupette du mouton dans le camion est aussi trop connue. Quoique l’idée d’y mettre aussi la femme « à poil » est assez marrante.
- « si je ne portais pas ma poutre » : au début du texte, le personnage semble plutôt être affublé d’un entonnoir…

J’aime beaucoup la fin, désabusée et poétique.

   zorglub   
10/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Finalement, j'ai préféré lire le texte en ignorant un peu l'année. Après tout, rien ne nous dit qu'il s'agit des mêmes années que notre calendrier. J'ai préféré le voir comme si c'était seulement un texte dans une époque légèrement futuriste, sous un régime totalitaire, en laissant un peu de côté le chiffre imposé.

J'ai bien apprécié la description du régime, de l'eugénisme qu'il pratique, ainsi que la vision de l'urbanisation à outrance. L'atmosphère est dans l'ensemble bien créée. Le personnage d'Andréas est bien réussi à mon avis, il est assez nuancé et on s'identifie facilement à lui. Je suis beaucoup plus circonspect sur le personnage de Rémi. Il me paraît trop "intermédiaire" : soit pas assez simple d'esprit pour certaines des ses remarques, soit trop pour d'autres. J'ai du mal à me représenter sa personnalité, à lui qui, à la fois demande ce qu'est un individu non identifié, et parle de "keufs" et de femmes à poil.

L'intrigue en elle-même était basée sur quelque chose de simple, mais je pense qu'elle aurait mérité plus d'attention. Ici, elle semble un peu n'être que le prétexte à la scène du "dessine-moi un mouton" et à la promesse finale. Celle-ci était le vrai moment fort du texte, très poétique et touchant.

Je ressors de ma lecture avec une impression en demi-teinte, avec une bonne idée, une mise en scène juste, mais qui n'est pas suffisamment exploitée à mon avis.


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