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Humour/Détente
Maëlle : Mon canard
 Publié le 07/12/10  -  12 commentaires  -  16517 caractères  -  166 lectures    Autres textes du même auteur

- Mais pourquoi tu l'appelles mon canard ?
- Hum... c'est un secret entre ma future femme et moi...

L'air déconcerté de Judith n'échappe pas à grand monde.

- Euh... Paolo, je voudrais pas être désagréable, mais apparemment, le secret n'est pas partagé.

Je regarde Judith, interrogateur.

- Ben non, me regarde pas comme ça, j'ai jamais su pourquoi tu m'appelais comme ça. Mais je trouve ça mignon.


Mon canard


- Judith, veux-tu être ma femme ?

- Oui. Et toi, Paolo, veux-tu être mon époux ?

- Oui, mon canard...


La rougeur subite de la mariée n'échappe à personne. La plupart des personnes présentes la mettent sur le compte de l'émotion.


***


- Écoute, Hicham sera là, au pire, tu passes une bonne soirée, et quoi ?


Camille, les bras croisés, me regarde en coin. Ce doit être la troisième fois qu'elle essaye de me présenter Judith. Moi, je me méfie des talents de marieuse de ma sœur. Et puis, en incorrigible romantique, je crois encore au hasard. Les rendez-vous arrangés, très peu pour moi.


- Il y aura vachement de monde, tu seras pas obligé de lui parler. Mais vraiment je trouve ça trop bête : vous êtes faits l'un pour l'autre.


Le souci, avec Camille, c'est que quand elle dit ce genre de chose, bien souvent elle a raison. Quand elle avait rencontré Emma pour la première fois, elle m'avait dit « mais qu'est-ce que tu fous avec elle ». Huit mois plus tard, j'avais la réponse : avec Emma, je m'obstinais à être malheureux. L'été, Camille devait choisir à quels mariages elle assisterait. Elle avait le truc pour présenter la bonne personne au bon moment. Quand un pote soupirait sur ses histoires de cul ratées, en général je lui présentais Camille. Parce que si quelqu'un pouvait l'aider à trouver la perle rare, c'était elle.


Le problème, c'est que c'est ma sœur.

Et l'idée que ma frangine cherche à me caser me fait flipper.


Elle ajoute :


- Et puis ça fera plaisir à Mathieu que tu viennes. C'est son anniversaire, après tout.


Voilà. Le traquenard. Camille sait très bien ce que je dois à Mathieu. Je sais aussi que dans la journée, je vais recevoir un sms d'invitation, que je ne pourrais pas refuser. Je cède.


Et si ça se trouve, elle a raison, je vais passer une bonne soirée...


***


- Mais pourquoi tu l'appelles mon canard ?

- Hum... c'est un secret entre ma future femme et moi...


L'air déconcerté de Judith n'échappe pas à grand monde.


- Euh... Paolo, je voudrais pas être désagréable, mais apparemment, le secret n'est pas partagé.

- Hum, oui : tu es sûre que c'est Judith que tu épouses demain ? Parce que là...


Je regarde Judith, interrogateur.


- Ben non, me regarde pas comme ça, j'ai jamais su pourquoi tu m'appelais comme ça. Mais je trouve ça mignon.

- Bon, là, Paolo, je crois qu'il va falloir que tu t'expliques.


Je m'enferre :


- Euh... ouais, mais c'est un peu long, comme histoire, là...

- Bah ça tombe bien, la cérémonie est à 15 h, on a la nuit devant nous.

- Et puis c'est un peu... hum... intime. J'ai pas envie que Judith parte en courant...

- Bah bien sûr ! Mon chéri, je crois qu'il va falloir que tu passes aux aveux, là. Je ne sais pas si je veux me marier avec quelqu'un qui a des secrets pareils...


Je lance un regard implorant à ma fiancée, mais je sais très bien qu'il n'y a rien à en attendre. Ma future épouse n'est remarquable ni par son empathie ni par sa discrétion. Je me sens vraiment mal à l'aise : j'étais persuadé qu'elle le savait, pourtant.


***


Il y a pas mal de monde, effectivement. Des potes perdus de vue depuis un bail, des gens que je connais comme des copains de Camille. Celle-ci me prend en charge dès mon arrivée.


- Tiens, attends, je te présente Julien... mais si, tu sais, c'est le gars qui a fait le dessin qui est dans ma cuisine, je t'en ai parlé... Tu as vu que Sidonie était là ? Je te sers en punch ? Oh, tiens, Judith, je te présente mon frère, Paolo. Paolo, tu connais Judith ?


Camille a raison : grande, brune, élancée, un visage aux angles aigus qu'elle accentue par un maquillage très prononcé plutôt que de l'adoucir, c'est effectivement le genre de femme que je pourrais aborder. Mais je n'aime pas le clin d'œil que Camille lui lance. Et je n'aime pas non plus sa façon de me jauger, comme si j'étais un cheval à vendre.

Son examen doit pourtant lui convenir, puisqu'elle m'offre un sourire radieux avant de se pencher pour me faire la bise.


Sans la moindre surprise, Camille nous plante autour du bol de punch, et je n'ai d'autre solution que de proposer de faire le service.


- C'est un drôle de numéro, ta sœur, Paulo.


Ça non plus, je n'aime pas. Je lui jette un regard, pour savoir si c'est la peine de rectifier. Je n'en suis pas si certain.


Mon prénom me vient de ma grand-mère. Il a une histoire un peu compliquée : le Paolo qu'elle a connu était ouvrier agricole, mon père n'a jamais trop su s'il lui devait ou non sa naissance. Ce qui est certain, c'est qu'il n'est pas - légalement du moins - mon grand-père, et que son passage dans la vie de mon aïeule a été bref mais marquant.


Je tiens à ce prénom qui est un héritage : rien dans mon ascendance ne justifie cet italianisme. Mais d'un autre côté, il touche à l'intime. Je n’expliquerais pas d'où il vient à n'importe qui. Aussi je laisse passer ce "Paulo" qui m'agace, la plupart du temps.


Comme à toutes les fêtes, deux personnes nous rejoignent, puis les conversations se font et se défont. Judith s'éloigne avec une petite blonde, pendant que je rejoins Hicham. Pourtant, je ne la quitte pas des yeux, la donzelle. Mon ami s'en rend compte :


- Elle te plaît ?

- Chais pas.


Et c'est vrai. J'apprécie énormément le mélange de force et de fragilité qui se dégage d'elle. Elle est mince à la briser d'un souffle et pourtant terriblement solide. J'apprécie son aplomb, sa causticité, sa façon de rire fort et sans s'en cacher. Je m'éloigne pourtant lorsque je l’entends parler. Je la trouve vulgaire, à dessein, en plus. Elle semble se délecter d'expressions comme « il n'a pas de couilles » ou « pisser dans son froc ». Je n'aime pas non plus la façon dont elle est habillée. Le tailleur-pantalon, si peu féminin à mes yeux, est l'antithèse de la séduction pour moi. Strict, et sans attrait. Un costume de banquière.


Mais la courbe de son dos lorsqu'elle a retiré sa veste...


Je me rapproche un peu d'elle quand on commence à danser. Elle bouge peu, très droite, et ne laisse personne pénétrer dans son périmètre. Moi pas plus qu'un autre. Je regarde Camille et fait « non » de la tête. Vulgaire, et froide. Vraiment, elle ne me plaît pas. Camille la marieuse n'est pas infaillible...


***


- Bon, tu en viens au fait, ou pas ?

- C'est si terrible que ça ?

- Abrège, un peu !


Je me ressers un verre, fais un geste d'apaisement. C'est moi qui raconte, après tout. Et puis, j'arrive au moment gênant.


***


Ma sœur n'a pas dit son dernier mot. Elle profite d'un mouvement de départ pour intervenir :


- Judith, tu pourrais déposer Paolo ?


Elle va me faire regretter d'avoir pris le métro. Pas moyen de décliner. Je monte à la place du mort, résigné. Judith a une conduite à son image : nerveuse et souple. La lumière crée des ombres tentantes sur son décolleté. Elle remarque :


- Tiens, c'est pas Victor qui nous suit ?


Je me retourne pour identifier la voiture, et là, je le vois. Posé négligemment sur la plage arrière, bleu, le bec orange. Un canard. Le canard.

Je ne l'ai jamais vu que dans des magazines, mais j'en sais assez pour réagir. Me voilà pris d'une érection aussi soudaine que gênante. Le jouet pour adulte, transgressif en diable, exposé aux yeux de tous. Le costume tue-l'amour, et la luxure sur un plateau. Je bénis la pénombre qui masque mon embarras, et me dépêche de remettre mes fichiers à jour. Peut-on être coincée et se balader avec un sex toy dans sa voiture ? Probablement pas.


La conversation roule mollement, je peine à répondre. Je jette à la dérobée des coups d'œil sur ma conductrice. Oui, j'aime ces pommettes hautes. Ces lèvres pleines et fermes, je voudrais les embrasser. Ces poignets si frêles, les emprisonner dans une seule main. Quant au cou, aux cheveux...


***


Judith se tourne vers moi :


- Hein ?


Je l'ai rarement vu aussi surprise.


***


Elle se gare devant mon immeuble. Je lui propose un verre, qu'elle accepte, l'air un peu étonnée. Je me permets de poser une main dans son dos pour la guider vers l'ascenseur. Elle ne se dérobe pas. La cabine est étroite, je sens presque son souffle sur mon visage. Son odeur, mélange d'un parfum frais et de l'odeur acide de la transpiration, monte vers moi. J'essaye de me reprendre. Je lui tiens la porte, et vois son sourire moqueur.


Je lui propose de poser sa veste. À ma grande joie, elle s'en débarrasse. Je prépare les verres, commentant les photos posées sur la bibliothèque. Oui, il m'arrive de voyager, celle-là, c'est en Crête, et là, à Budapest, et là c'est Dimitri que j'ai rencontré à Riga.


Elle s'intéresse. Je lui tends son verre en me penchant vers elle. Lui demande si elle voudrait voir d'autres photos. Elle acquiesce. Je sors les albums. Nous voilà studieusement penchés sur mes souvenirs de vacances. Je suis aussi près d'elle que la situation le permet. Elle feuillette les pages, pose des questions. Je la frôle, la respire. Elle ne s'écarte pas. Je m'enhardis, pose une main sur sa jambe : elle est en pantalon, ça ne compte presque pas. Elle se laisse faire. Je me fais caressant, pose mes lèvres sur son épaule. Glisse :


- Ça ne te dérange pas ?


L'embrasse dans le cou. L'embrasse sur les lèvres, la renverse sur le canapé, envoyant balader les albums au passage. Elle répond à mes baisers. Elle répond à mes mains qui parcourent sa peau nue et écartent le tissu de son haut pour aller voir plus loin.


Je dis :


- Je vais te faire vibrer, mon canard.


Elle me lance un coup d'œil égaré mais se prête à mes assauts. Adieu, les sandales à trop hauts talons. Adieu, le petit haut qui dénude si joliment les épaules. Bonjour, petit seins à peine renflés, aux pointes fièrement dressées. Bonjour, bras fins et nerveux, bonjour, ventre musclé. Je m'empare de ces trésors, que Judith m'offre sans vergogne. Les lèvres sur un téton, je m'attaque au bouton de sa ceinture. Elle m'aide. Adieu, pantalon. La culotte est presque transparente. Autant l'ôter : adieu, sous-vêtement.


Je la regarde, à demi-étendue sur mon canapé. L'image d'elle, les yeux clos, concentrée, le canard bleu bourdonnant appuyé sur son sexe m'électrise. Je me débarrasse de ma chemise et tombe à genoux. Je veux la faire crier de plaisir. Son sexe dégage une odeur forte, attirante. Je la goûte, la lèche, la déguste. La respire. Puis, les mains sur son ventre, la tête entre ses cuisses, je passe la vitesse supérieure. Je veux la faire jouir.


***


- C'est celui de Justine, le canard. Elle l'a oublié dans la voiture quand on est allées à la Villette. Je lui ai rendu la semaine suivante !


Elle éclate de rire. Je suis déconfit. Cet objet était un vrai canard en plastique, un canard de bain, le jouet d'une gamine de 5 ans ?


Andy renchérit :


- Ah oui, je me souviens de ce truc : bleu et orange, qui faisait "pouiii" quand on appuyait dessus.


Il fait si bien le canard qu'on lui demande de recommencer. Le fou rire général me permet de me reprendre.


- Elle adorait ce truc. Bon dieu, Judith, tu n'aurais jamais dû lui rendre : j'ai fait quatre heures en voiture avec pour l'amener chez Marie, elle n'arrêtait pas d'appuyer dessus, un calvaire !


Judith n'est pas celle qui s'en amuse le moins. Il lui suffit de me regarder pour que son fou rire reprenne. Elle finit par se lever pour se calmer un peu : elle pleure de rire.


***


La nuit est longue. Sous ses allures de forteresse, Judith se révèle une amante à fois sauvage et attentionnée. La nuit est courte. Ma couette nous accueille pour quelques heures de sommeil. Le soleil me réveille. Je m'empresse de tirer le rideau et sors de la chambre sans faire de bruit. Le café passe. Je passe ma main sur mon menton, je suis couvert de son odeur. Et je pique.

Je vais me raser.


Judith se lève peut-être une heure après moi. Elle boit une tasse en me regardant à peine, mais prend le temps de se doucher avant de partir. Je suis déconcerté. Tout ce que j'avais trouvé de froideur pendant la soirée est revenu d'un coup. Je l'arrête avant qu'elle passe la porte :


- Je voudrais te revoir.


Elle sourit. Un sourire large, et franc. Chaleureux.


- T'es mignon. Aujourd'hui et demain, je peux vraiment pas, mais tu es libre, mardi ?


Elle me laisse sur une incertitude : "t'es mignon", ça veut dire quoi, au juste ?


***


Je regarde ma future femme. Son maquillage a coulé, elle l'a rattrapé vite fait : elle a des yeux de panda, mais ça lui va bien. Je bouscule Hicham et Camille pour m'asseoir à côté d'elle. Je l'enlace. Les autres poursuivent une discussion à laquelle je ne prends pas part. Il s'en est fallu de si peu ! J'aurais dû faire davantage confiance à Camille : si Justine avait eu une passion pour Sophie la girafe au lieu de ce jouet-là, je serais passé à côté de...


Je serre Judith un peu plus fort. Elle le sent, et m'embrasse. Une fois, deux fois...


- Eh, les tourtereaux, on vous dérange ?

- Pas avant le mariage, bon sang !

- D'mon temps, j'vous l'dis...

- Ah ça oui, les valeurs se perdent !


On se roule une pelle d'anthologie : on leur doit bien ça.


***


Le mardi, j'arrive chez Judith avec un arum immense dans un soliflore : impossible de savoir si elle a ou non des vases adaptés, j'ai préféré assurer le coup. Elle me redit :


- T'es mignon.


À son regard, il me vient à l'idée qu'il s'agisse vraiment d'un compliment. Je m'attendais à sortir, mais non, Judith a fait la cuisine. Peut-être plutôt de la dînette : les tapas s'étalent sur la table basse du salon. Je la regarde, émerveillé. Elle a dû y passer un temps dingue, en plus.


Il est dit quelque part qu'il ne faut pas jouer avec la nourriture. Je m'insurge. La purée de piment est effectivement à manier avec précaution, mais la saveur du pain à l'ail se marie très bien avec l'acidité de la peau, quant au caviar d'aubergine...


Mais à 23 h Judith me met dehors, tout aussi désorienté que précédemment. Je ne le sais pas, bien sûr, mais ce mélange de sensualité sans complexe, de froideur et de pragmatisme est un cocktail détonnant. Je ne pense qu'à elle...

Et découvre le lendemain un message où elle m'invite à faire du jogging avec elle samedi matin. Où sont mes baskets ? Je n'ai plus de baskets. Il me faut des baskets !


***


Camille a posé la première son paquet sur la table. À son sourire, j'ai craint le pire. Hicham a suivi, et son air moqueur n'était pas plus rassurant. Puis Andy, et Mathieu, et Victor. Et Léna. Ma mine s'allongeait. Ma mère me glisse :


- Ben, qu'est-ce qui t'arrive ? Vous êtes gâtés, c'est bien.


Je ne réponds pas. Je dis à Judith :


- On aurait dû faire une liste de mariage.


Elle s'amuse. J'essaye d'oublier cette bombe à retardement.


***


- Paolo ?

- Oui, mon canard ?

- Tu veux vivre avec moi ?

- Pour toujours !


***


Judith m'entraîne vers la table vers deux heures du matin. Elle saisit un paquet (celui de tante Yvonne, il n'y a aucun risque), et m'en tend un autre. C'est Camille. Je vois cette petite fourbe se rapprocher. Nous étions huit hier. Combien de coup de fils ont-ils passés, merde ? Ils étaient au moins quinze à se marrer en déposant leur cadeau !


Tante Yvonne a offert un plat à gâteau. Camille, un de ces canards qu'on tire avec une ficelle et qui se dandinent. Ouf !

Ma cousine Laura, une carafe... décorée avec des canards ! Je cherche Camille des yeux. Elle fait non de la tête. Je deviens paranoïaque. Judith me prend la cruche des mains et me donne un autre paquet :


- Ben quoi, tout le monde le sait, que tu m'appelles mon canard.


Effectivement, il y a des canards partout : sur la corbeille à pain, en porcelaine, dans les manches de couverts, en photo dans un livre, en plastique, en bois, et...


- Ah, bah c'est pas trop tôt ! s'exclame Judith.


Elle me tend la boîte ovale, en plastique transparent, dans laquelle un canard en plastique doré, un boa autour du col, me fait un clin d'œil.


Alors, c'est ça ?


Et dire que j'ai cru que celui de Justine... il ne ressemblait pas du tout !


Ma femme toute neuve se glisse contre moi dans son fourreau de soie blanche, qui dévoile sa cuisse plus qu'il n'est décent, et me susurre :


- Je vais pouvoir réaliser ton fantasme, mon canard...


Comme au premier jour...


 
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   Anonyme   
24/11/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Chais pas.

Déjà, j'avais deviné à la ligne 4 le coup du canard. Peut-être parce que je suis l'heureuse détentrice d'un canard vibrant qui m'a été offert par... j'en ris encore.
Donc l'effet de surprise a été loupé.

Ensuite, il y a un truc qui n'a pas collé. On n'épouse pas une fille qu'on trouve vulgaire. Même si elle a une chute de reins à damner un saint. L'ellipse entre l'attrait purement physique et le mariage est un peu trop importante à mon goût. Je n'y ai pas cru. Comme je ne crois pas au mariage à l'église de ces deux personnages, mais ça n'engage que moi. Quant aux cadeaux de mariage anatidisés : rigolo, mais facile.

La construction entre les deux périodes de la vie du couple est sympathique. Peut-être aurait-elle gagné à ce qu'il y ait un lien entre chaque passage, qui relie un instant passé à un instant présent.

   Anonyme   
25/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Nouvelle amusante et légère qui se laisse lire très aisément.
Le personnage de Judith est intéressant à plus d’un titre, complexe à souhait avec ce mélange de froideur et de sensualité, de gouailles et de réserve. Sa description physique est très visuelle.
Les interrogations, les hésitations, les doutes de Paolo sont bien rendus.
Malgré le nombre d’alternance présent/flash back, on ne décroche pas. Cela donne même un certain rythme.
La confusion des deux canards est très amusante, et donne une certaine profondeur à toute cette légèreté :il faut si peu de chose pour changer le cours d’un destin !
Ecriture plutôt agréable, mais j’ai relevé quelques lourdeurs comme
« Le souci, avec Camille, c'est que quand elle dit ce genre de chose » le « c’est que quand » est peu lourd ou comme « c'est le gars qui a fait le dessin qui est dans ma cuisine »… « il me vient à l'idée qu'il s'agisse vraiment d'un compliment »

Des répétitions aussi comme : « Camille sait très bien ce que je dois à Mathieu. Je sais aussi que dans la journée »
Mais beaucoup de phrases que j’ai appréciées comme :
« Mais je n'aime pas le clin d'œil que Camille lui lance. Et je n'aime pas non plus sa façon de me jauger, comme si j'étais un cheval à vendre. »
« et me dépêche de remettre mes fichier à jour. Peut-on être coincée et se balader avec un sex-toys dans sa voiture? Probablement pas. »
« La nuit est longue. Sous ses allures de forteresse, Judith se révèle une amante à fois sauvage et attentionnée. La nuit est courte. Ma couette nous accueille pour quelques heures de sommeil. »
« On se roule une pelle d'anthologie: on leur doit bien ça. »
« ce mélange de sensualité sans complexe, de froideur et de pragmatisme est un cocktail détonnant. Je ne pense qu'à elle... »

J’apprécie beaucoup cette description de Judith:
« Et c'est vrai. J'apprécie énormément le mélange de force et de fragilité …. Un costume de banquière. »
Bonne continuation

   caillouq   
27/11/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Texte très vivant, pas un accroc de lecture. Equilibre bien dosé entre dialogues et disdascalies. Je m'attendais à ce que le canard serve de déclencheur pour une crise de couple, et puis non. De temps en temps, ça fait du bien, un texte juste heureux (mais qui réussisse à ne pas sombrer dans la mièvrerie, en particulier en évitant l'écueil d'une description physique de magazine) ! Et on l'aurait bien vu vivre une peu plus longtemps, cette bande de potes. Une suite aux aventures de Judith, Paolo, Camille, Hicham, Justine et les autres ?

   Anonyme   
29/11/2010
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↓
L'histoire ne m'a paru d'aucun intérêt particulier , tenant plutôt de la private joke dévellopée.

Quant au style, il est maladroit, peu crédible. Les dialogues sont complètement surréalistes, on n'y croit pas un instant. Malheureusement, ils constituent trois quart de la nouvelle, et les parties narratives qui les séparent n'apportent pas grand chose de plus au récit.

"L'intrigue" traîne, c'est mièvre, ça lasse vite. Je n'ai pas aimé, j'en suis navrée.

   widjet   
7/12/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Première tentative humoristique d'un auteur à qui on doit, je le rappelle, des textes aussi probants "La dame de compagnie", "Mais attendre" et le célèbre "Fantôme dans le cerisier".

Maelle a su aborder des genres différents avec une certaine réussite. Néanmoins, je dois avouer que je ne suis pas très client de ce texte là. Il n'est pas désagréable et la construction est sufffisament bien fichue pour que l'on ne se perde pas, mais le ressort comique n'a pas pris sur moi . C'est léger, sympathique mais j'attendais probablement un style moins "passe partout", quelque chose de plus subtil de la part d'une plume d'ordinaire si raffinée. L'auteur en est capable.

Ici, Maelle prend le parti d'adopter une forme plus directe, plus "rentre-dedans" (à l'image de son personnage féminin). Il y a de la provocation assumée, une certaine gouaille dans le verbe et le ton. Cela ne m'a pas pleinement convaincu. Le personnage de Judith écrase littéralement celui de Paolo (trop fade, lui, et peu d'humour ou d'esprit pour compenser) qui méritait à coup sûr une personnalité et un traitement plus affirmés (c'est pourquoi je ne le trouve pas crédible dans la scène de sexe).

Bref, j'ai lu sans déplaisir, mais je n'ai pas pris mon pied (avec ou sans canard)

W

   Anonyme   
7/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Et bien moi j'ai adoré ! Très bon moment de lecture, j'ai même moi-même été emoustillé par cette jeune femme plutôt bien décrite, tant sur le plan psycho. que physique, et je pense que j'aurais fini comme Paolo sous la couette avec la belle.
L'auteure est une fille, et c'est ce qui me surprend : cette connaissance aboutie de ce qui séduit intrinsèquement un homme, même parfois, voire souvent, non conscientisé, est une preuve d'une grande maîtrise de la matière "humaine".
J'ai bien aimé l'humour, discret et efficace, jamais farce ni trop lourd.

   Leo   
8/12/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il ne faut chercher ni profondeur ni philosophie dans cette petite histoire. Juste un clin d'œil à plein de petites choses qui font la vie de tous les jours. Et les fantasmes en font partie.

L'histoire en elle-même est légère, mince même. Mais ce n'est pas ce qui est important et qui me séduit. C'est l'écriture, légère, fluide, parfaitement adapté au propos, empreinte à la fois d'humour et de tendresse pour ces personnages finalement très ordinaires, mais attachants. Même si je retrouve certains des petits tics d'écriture de l'auteur (dont notamment une utilisation de la ponctuation très... personnelle), ça se lit sans effort, d'une traite, avec un petit sourire permanent au coin des lèvres.

Oui, j'avais deviné le quiproquo très vite, et c'est tant mieux : je sais où l'auteur veut m'amener, ce qui m'intéresse et qui me plaît, c'est la façon dont elle m'y amène. Et c'est très bien fait, je ne me suis pas ennuyé une seule minute. Je ne garderai pas un souvenir inoubliable de cette histoire – contrairement à quelques autres récits du même auteur –, mais j'ai passé un excellent moment de lecture, et finalement, c'est quand même ce qui compte.

   Bidis   
8/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien apprécié la construction et le style, légers, qui emportent la lecture. Et j'ajouterais : qualité professionnelle, auteur chevronné.
Pourtant, ce texte me donne finalement envie de dire : "Tout ça pour ça ?". Comme un groupe de gens sympathiques, qu'on regarde de loin et c'est plaisant mais dont la conversation, quand on se rapproche pour l'écouter plus distinctement, semble vide et inintéressante...
Donc, pour moi, entre "exceptionnel" et "faible".

   arnotikka   
8/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Ce n'est pas un sujet qui me passionne mais je m'y suis laissé prendre. C'est bien construit. Un peu terre à terre parfois, histoire de goût, j'aime l'imaginaire. Bonne continuation.

   wancyrs   
8/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Le fil narratif de ce texte est assez audacieux. D'aucuns peuvent le trouver merveilleux, mais d'autres ennuyeux ; l'atout d'un style pareil doit résider dans le phrasé et la capacité à fluidifier le récit. Ici, le pari n'est pas tenu. certes la trouvaille est originale, mais l'expression est difficile ; ces phrases jonchés de virgules perturbent le beat de la lecture, et le vocabulaire, à certains endroits, n'aide pas à traduire fidèlement l'émotion des acteurs. Je prendrais pour exemple :

"Je regarde Judith, interrogateur. "

"interrogateur" me donne l'impression d'un inspecteur devant un criminel. j'aurais préféré "inquisiteur", ou même le plus facile aurait été de retourner le style, car dans cette phrase, il est lourd.

Autre chose, le dialogue patauge ; j'ai eu comme l'impression de tourner en rond. Heureusement que les scènes d'ébats viennent adoucir le récit.

J'ai relevé cette expression : "Je te sers en punch ?"... "servir en punch" elle est nouvelle pour moi, j'aimerai qu'on me l'explique, ou bien est-ce un lapsus calami, que l'auteur voulais dire : "servir un punch" , et que l'erreur s'est glissée en écrivant ? auquel cas cette phrase se justifierais bien :"Camille nous plante autour du bol de punch..."

Belle tentative.

Wan

   Anonyme   
11/12/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'ai adoré le côté un peu décalé de ce texte.
Par contre il y avait des tentatives d'humour un peu ratées ... Et puis l'histoire n'était pas toujours très bien structuré.
Parfois ça traîne tout de même un peu sur la longueur. Et puis, même si c'est fort sympathique, l'histoire fait un peu penser aux intrigues des films français sur "l'amour/le mariage/les amis".

Donc pour moi un récit "sympathique" mais sans plus, et qui ne semble pas correspondre à son auteur ...

   marogne   
27/2/2011
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
D'abord j'avoue ne pas avoir compris l'image érotique que peut représenter un canard, cela a donc du me priver d'une grande part du plaisir de lire cette histoire. (je reconnais qu'il y a quelques indices, mais ce n'est pas pareil...).

J'ai été un peu désorienté entre les différentes époques, n'arrivant pas vraiment à savoir dans quel niveau de détail in-fine, il narre cette veille de mariage l'histoire sujet de la nouvelle.

Je n'ai pas vraiment compris, compte-tenu de tout ce que le héros dit de sa première rencontre, comment cette histoire de "canard" peut le conduire au mariage, sex-friend peu-être, mais plus? Sachant d'autant plus qu'elle n'a pas perdu de sa vulgarité au vu de la fin de la nouvelle.


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