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Réalisme/Historique
Marcelo : Markus Anschütz, 8 août 1940
 Publié le 27/10/07  -  4 commentaires  -  3576 caractères  -  18 lectures    Autres textes du même auteur

Et vous, comment diriez vous adieu à votre bien aimée ?


Markus Anschütz, 8 août 1940


Anschütz, 8 août 1940


Ma Luciole,


Je voulais avant tout te dire que j'ai bien reçu ta lettre il y a deux jours. Je la porte d'ailleurs auprès de mon cœur avec ta photo, de manière assez naïve ; j'aime à croire que cela te rapproche un peu plus de moi. J'ai beau avoir quelques protections plutôt rudimentaires, c'est là pour moi la seule qui ait un réel effet. Mon cœur ne cessera jamais de battre si c'est pour toi qu'il bat.


Je regrette que mes mots ne soient pas à la hauteur de tout l'amour que je te porte, au même titre que les photos ne rendront jamais toute sa grâce à ta beauté. Pour parvenir à mieux le définir, il aurait fallu réinventer une nouvelle langue, un nouveau dictionnaire, idée que j'ai vite abandonnée étant légèrement occupé et, risquant de ne pas être compris.


De temps à autre, je grave ton prénom sur tout ce qui me tombe sous la main : actuellement j'en suis à ma quatrième paire de bottes "Lucie", sans compter les nombreuses planches et poutres de bois, casques, boîtes, etc.


Parfois l'après-midi, quand les bombardements et autres coups de feu cessent, on entend une musique provenant de la tranchée française au Nord-Ouest. C'est toujours la même chanson, mais elle ne lasse jamais personne. D'après un camarade ayant vécu en France, ce serait "Mon Légionnaire" d'une chanteuse appelée Edith Piaf. Personne à ce moment-là ne se permettrait d'interrompre l'instant. Le son porte bien, alors tout le monde s'assied, se tait, et laisse place à la voix d'ange. Toutes mes pensées pour toi me submergent dès lors, restées jusques là silencieuses mais omniprésentes.


Tu me manques tellement. Toi qui as tant illuminé ma vie, te voilà du jour au lendemain remplacée par les bombardements qui éclairent mes nuits. Je donnerais celle-ci pour mourir à tes côtés, mais il semble que ce soit la Patrie qui ait décidé de me l'enlever.


Malheureusement, je dois également te dire que je t'écris cette lettre comme un adieu. Il nous a été donné l'ordre de partir à l'assaut de la tranchée voisine la plus proche durant la nuit, mais au vu de notre faible effectif, nous n'avons que peu d'espoir pour que l'un d'entre nous s'en sorte.


Je t'aime tant ma Lucie, je t'aime bien plus que nul autre n'a jamais aimé et n’aimera jamais plus. Si ma mort venait à être une fin, mon amour pour toi n'en aura point. Je serai la poussière qui viendra fertiliser tes fleurs, le vent qui viendra caresser tes cheveux, la larme qui coulera quand tu recevras cette lettre, le rythme des battements de ton cœur. Je serai toujours là pour toi, ne l'oublie pas... ne m'oublie pas. Je t'aime Lucie.


Markus


***


Épilogue :


Markus Anschütz fut retrouvé inanimé mais vivant le lendemain suivant. Devenu handicapé moteur suite à une légère infection au cerveau ayant également entraîné une perte totale de la mémoire, il fut transféré dans un centre de soins pour handicapés mentaux. Comptabilisé parmi les pertes, jamais Lucie n'apprendra la survie de son compagnon.


À son décès en 1989, à l'âge de 68 ans, suivant ses dernières volontés, on fit don de son cœur en parfait état à la science. Une transplantation cardiaque fut alors pratiquée et couronnée de succès.


À ce jour, et de manière assez inattendue par l’ordre des médecins, le patient vit toujours, porté par le rythme cardiaque du cœur qui autrefois, rythmait l'amour de Markus pour Lucie.


"Mon cœur ne cessera jamais de battre si c'est pour toi qu'il bat."


 
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   macalys   
30/10/2007
Est-ce une nouvelle historique, ou se passe-t-elle dans un autre monde ?

Durant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945), les seules tranchées existantes étaient la ligne Maginot au nord-est de la France et qui n'a servi à rien car l'armée allemande est arrivée par les Ardennes plus au Nord, et des abris souterrains creusés par des particuliers ou des municipalités pour permettre aux populations de s'y réfugier en cas de bombardements. La guerre de tranchées comme tu sembles la décrire a eu lieu durant la Première Guerre mondiale (1914-1918).

Cette erreur (sauf s'il s'agit d'une collision volontaire des faits historiques) m'empêche de noter ta nouvelle et de l'évaluer car j'ai la faiblesse d'être très sensible à la crédibilité du contexte historique.

   Maëlle   
9/4/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
C'est une trés belle lettre, mais en effet, il y a un lourd souci de cohérence historique, au point que j'ai passé la moitié du texte à me demander si ça se passait dans un camps.

C'est trés embétant, parce que cette mignonne déclaration n'a plus aucun sens si elle se passe en 1917, la transplantation cardiaque devenant nettement moins évidente (surtout si on considére que le donneur d'une transplantation cardique doit être agé de moins de 45 ans).

Donc, ouille ouille ouille, la vraissemblance est vraiment à revoir.

   Cyberalx   
28/1/2009
 a aimé ce texte 
Un peu
Pareil que mes camarades, je me heurte à l'épineux problème de la crédibilité qui aurait pu être revue à la hausse par quelques rapides recherches, surtout compte tenu de la longueur du texte.

La lettre est plutôt réussie, sinon.

   Anonyme   
23/12/2009
 a aimé ce texte 
Pas
Bon, moi la crédibilité historique me serait passée au-dessus si je n'avais pas lu les commentaires. En revanche, j'ai beaucoup de mal avec le fond de l'histoire. S'attaquer à ça relève d'une certaine inconscience, mais certains arrivent à remporter le défi. Là, absolument pas, la lettre n'arrive même pas à être émouvante, ce qui est un comble. Seuls le contexte connu du lecteur et son sentimentalisme peuvent éventuellement lui conférer une certaine émotion. De plus, le recueillement sur une chanson de Piaf, je crois l'avoir déjà vu dans un film, donc franchement j'ai eu un peu de mal à la lecture de ce récit que je trouve particulièrement maladroit.


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