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Humour/Détente
Menvussa : Vous reprendrez bien un petit Sbrek
 Publié le 10/10/08  -  15 commentaires  -  6006 caractères  -  23 lectures    Autres textes du même auteur

Lorsque l'ébriété nous permet de nouer des liens.


Vous reprendrez bien un petit Sbrek


Ma bouteille à la main, je me regarde dans la glace. Pas beau à voir ! Une barbe de trois jours, un regard brillant, le blanc des yeux terne. Je me sens bien, mais j’ai tout de même des difficultés à conserver une position verticale stable. Je balance d’un pied sur l’autre. Je voudrais bien me laver les dents, une habitude tenace, mais la bouteille ne veut pas lâcher ma main droite et ma main gauche cramponne le lavabo, sans doute de peur qu’il ne tombe. Il existe une solution, je le sens, mais laquelle ?


À dire vrai, je sens surtout le whisky à plein nez, étrange, il doit s’évaporer.

Ça y est, j’ai trouvé, je vais terminer cette satanée bouteille, elle consentira peut-être alors à me lâcher. La tâche est ardue car ça tangue dru, mais l’expérience prévaut et je peux enfin poser le flacon vide.

Je fête aussitôt l’évènement par un rot sonore sorti du fond d’un gosier que des vagues d’alcool prennent d’assaut. J’ai bien failli gâcher mon breuvage.

Le lavabo se ramollit, sûr qu’il va se liquéfier, la chaleur sans doute, j’ai des vapeurs et la glace s’embue à moins que ce ne soient mes yeux… Étrange.

Le dentifrice joue à cache-cache derrière mon verre à dents. Putain ! On ne me la fait pas à moi. D’un geste vif et précis, je m’en saisis. Le verre a eu moins de chance, le voici tout émietté au fond du lavabo. Pourquoi a-t-il fallu qu’il saute, il a dû prendre peur. Ma brosse à dents est tombée elle aussi, entraînée par le gobelet suicidaire. La repêcher me semble impossible ; je tiens toujours le lavabo. Je sais, je vais déposer directement le dentifrice sur les dents, on verra après pour la brosse.

Voilà qui est fait. Ma brosse gît toujours au fond du lavabo, et ça tangue de plus en plus. Je cramponne le lavabo des deux mains, il s’agite de plus belle. Je crois bien que j’aie le bras trop court pour plonger au fond du lavabo.

Que faire ?


Je me penche, ma main gauche, dans un élan surhumain se détache du bord du lavabo et s’agrippe au robinet d’eau chaude. Le plus dur est fait. Luttant contre la tempête qui soudain s’est levée je m’efforce de me rapprocher de la brosse perdue au milieu des icebergs qui flottent dans le lavabo. Ça y est, j’ai la brosse à dents. Merde ! Je me suis coupé après un iceberg. Aussitôt je pense au Titanic, quelle tragédie ! Je perds mon sang par cette voie d’eau qui s’est faite dans le flanc de mon doigt. Horreur ! Oh rage ! Oh… Bon je vais tout de même me laver les dents.

J’ai la bouche pâteuse… L’alcool ? Le dentifrice ? Un mélange des deux ? Je ne sais. Il faudra que j’y repense, que j’analyse…

Tiens ! Je fais une drôle de gueule. Ce miroir est devenu subitement déformant. Me voici tout bleu avec la tête aplatie et de longs appendices en guise de cheveux. Je ne me rappelle pas m’être fait faire des rastas, le dentifrice a des effets pervers sur ma mémoire.

Le miroir se trouble comme la surface d’un lac que traverserait… un bras, une espèce de bras. Les effets spéciaux sont terribles… Des effets spéciaux dans ma salle de bain, diantre, fichtre, burp… Encore un rot, j’ai vraiment abusé de la pâte à dents…

Mais que me veut ce bras ? Il me saisit, m’agrippe, me tire vers la glace que je traverse comme dans mes rêves les plus fous. Briser la glace, quel meilleur moyen y a-t-il pour faire connaissance ?


Je suis debout, encore un peu éméché, mais il flotte dans l’air comme une espèce de je ne sais quoi, pour être précis, qui me dégrise petit à petit.

Je suis entouré de petits êtres bleus, petits mais trapus, rien à voir avec des schtroumpfs, ils semblent me regarder avec une sorte d’admiration, à moins que l’intérêt qu’ils me portent ne se rapproche plus du regard d’envie qui naît dans nos yeux quand arrive la dinde de Noël. Quelle drôle d’idée que celle qui me traverse l’esprit à l’instant.

Ils grommellent, ils jacassent, ils émettent des sons plus étranges les uns que les autres. Je ne comprends rien.

Tout à coup une douleur vive dans le bras me fait sursauter. Un de ces petits monstres m’a piqué et m’injecte une substance dont je crains le pire. Instantanément leur langage me devient familier, de plus le procédé a achevé de me remettre les idées au clair. Immédiatement c’est la panique. Où suis-je ?

Krônhch, c’est le chef, me rassure. Je ne risque rien, je ne suis qu’à mille sept cent trente-trois parsecs de ma salle de bain, par le biais des circonvolutions de l’espace-temps, autant dire que je suis au petit coin, mais pas dans la merde (excusez l’expression).

À la vérité, je suis une idole chez les Sbreks, c’est comme ça qu’ils s’appellent, ils sont ébahis par ma faculté de modifier en permanence mon équilibre. Sur le coup, n’étant plus du tout saoul, je ne saisis pas ce à quoi ils font allusion. Rapidement, devant leurs mimiques suggestives quoique très maladroites, je comprends qu’ils s’intéressent à l’état second que me procure l’alcool. Leur planète est ainsi faite qu’il leur est nécessaire de compenser à tout instant leur équilibre et ils en souffrent énormément.


Aujourd’hui, je ne bois plus, rasé de près et superbement bien sapé en permanence j’ai créé un commerce quelque peu illicite il est vrai. Je suis le fournisseur attitré des Sbreks en whisky, vodka, gin, et autres alcools frelatés. De plus, j’ai instauré un droit de passage pour ma glace, il faut ce qu’il faut.

J’ai également créé une agence de voyages très spéciale, réservée à une élite, très friquée. J’offre des vacances en Sbreky.

Un de mes nouveaux amis, moyennant espèces trébuchantes, joue les passeurs pour personnes peu désireuses d’être retrouvées. Parfois, elles ne s’y retrouvent pas non plus ; mon ami est comme ça, il ne s’encombre pas des détails et l’espace est si vaste.

Une ombre au tableau ! Les Sbreks m’ont parlé des Sbligs, peuple extra-terrestre sanguinaire, qui dévaste les galaxies. À ce qu’il paraît, ils seraient bientôt à notre porte via le passage de ma salle de bain.

Je crois qu’il serait souhaitable de briser la glace pour de bon.



 
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   widjet   
10/10/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Difficile de se faire un avis sur un premier texte. Je dirais simplement que l'écriture est convenable (en dépit de répétition ie : le mot étrange reprit 3-4 fois par exemple...) , fluide, mais sans surprise. L'auteur n'est pas dénué d'humour même si celui-ci est trop peu présent. Il y a bien de l'imagination aussi mais le texte mériterait d'être plus dense, plus long (est ce le début d'un roman, d'une nouvelle plus longue ?) pour qu'on puisse s'immerger dans le monde créé par le héros. Bref, tout ceci reste en surface (trop peu de détails, de descriptions, les actions s'enchaînent trop vite), une mise en bouche un peu fade.

J'en attends davantage...mais je vais être patient :-)

Widjet

   Anonyme   
10/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un peu loufoque mais j'adore !
"Je suis au petit coin, mais pas dans la merde" m'a bien fait rire devant mon écran lol - Il y a une introspection légère et un peu dérisoire dans ce personnage qui me plait... un angle d'approche totalement "déconnant" du monde, séduisant aussi... Le style est claire sans être ni trop baclé, ni trop pompeux, bref, moi, c'est ma came ! ^^

   victhis0   
10/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé ; c'est loufoque à souhait, gentiment barré, bien écrit. Certes un peu superficiel...Mais l'ensemble est bien mené et facile à lire; Je n'avais aucune idée de l'endroit ou l'auteur m'emmenais...J'adore çà !
Quelques détails : la fin est trop rapide, trop expédiée à mon goût.
C'est un bon début de roman plus qu'une nouvelle

   ed2line   
10/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je vois que je ne suit pas la seule à avoir aimer l'allusion au toilettes mdr
J'ai trouvée ta nouvelle drôle et j'espère en lire d'autres des comme sa.^^
Sinon il est vrai que la fin est un peut rapide...je trouve que tu aurais pu faire une suite car le début n'est pas mal et je me demande bien se qui aurai pu se passer par la suite.^^

   Anonyme   
12/11/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Déjanté, loufoque,drôle pour le début.
Trop court sans doutes, ou peut-être pas au fond.
C'est bien pour l'humour ; mais le texte en lui-même pourrait être à mon sens amélioré, en mettant plus de détails, en se centrant sur des choses intéressantes, en accentuant le "réalisme loufoque", si je puis dire, des événements.
En tous cas un bon moment de lecture et c'est ça qui compte.

Edit. : Je suis revenu pour lire le commentaire de Bidis, et ai vu que je n'avais pas noté. Bêtise réparée.

   Anonyme   
11/10/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Déjanté et drôle à souhait. Une écriture alerte pour servir l'ensemble. Un bon début sur Oniris. J'ai vraiment apprécié.

   Anonyme   
13/10/2008
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Intéressant.
Un rien trop court, trop concis à mon gout... j'aimerai plus de détails, à quoi resemble la Sbrekie...?
Mais sympa, plein de petits rires éparpillés par ci par là... c'est riche en conneries et en bons mots et moi j'aime bien ça!

Un style qui semble fluide, une réflexion derrière la sf... rien trop à dire si ce n'est que ça ne m'a pas vraiment transcendé... sauf pour le récit de gueule de bois que j'ai trouvé très réaliste, d'ailleurs je me demande si tout ceci n'est pas, en fait, qu'un délire éthylique... je réfléchis... je me brosse vite les dents et on en reparle!
;-)

un mini-merci et au prochain... bienvenue parmi nous, dealer de boissons frelatées aux Sbreks.

   Bliss   
19/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Menvussa!

Merci pour cette nouvelle légère, le récit de la gueule de bois est vraiment bien décrit, je pense qu'on s'y retrouve tous un peu ;)

J'ai un peu moins aimé le délire avec les p'tits hommes bleus, j'aurais préféré que ça reste complètement réaliste, juste une histoire d'après cuite/avant dodo où on se demande comment on a fait pour arriver jusqu'à sa salle de bain!

Bien écrit, sympa!

   ANCELLY   
24/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Un peu spécial, mais j'ai apprécié
ancelly

   marogne   
26/10/2008
 a aimé ce texte 
Bien
Un sentiment mitigé, et "pour être plus précis" - comem celà est dit dans la nouvelle de manière malheureuse - partagé. J'ai beaucoup aimé la première partie, que j'aurais presque appréciée plus longue, et encore plus déjantée, plus onirique. J'ai trouvé le style adapté, quoique parfois un peu trop léché, correct, pour quelqu'un de saoul.

Par contre, pour moi, la deuxième partie fait un peu comme rapportée (et c'est tellement une copie d'un Spirou et Fantasio que l'on ne peut pas qu'en garder le clin d'oeil), et la troisième (les méchants et la glace qu'il faut briser), alors là je n'ai pas aimé.

Pour l'évaluation, très bien pour le début, moyen pour la fin.

   Bidis   
12/11/2008
Comme pour « Ces héros qui nous affolent », Oniris n’a pas de catégorie pour ce genre de textes vraiment trop courts pour s’appeler nouvelle. Je rengaine donc un "très bien +" que j'aurais volontiers accordé.
Car tout comme « Ces héros… », j’ai trouvé ceci drôle, enlevé, bien écrit – malgré la répétition des mots "brosse", « brosse à dents », qui m’a gênée.
J'ai beaucoup aimé, pour ma part, la trouvaille des petits hommes bleus. Une finale, pour moi, tout à fait digne d'une biture kôlôssâââle...

   jensairien   
16/1/2009
un texte intéressant qui mériterait un gros travail de remise en forme. En fait j'ai surtout aimé l'idée (pas assez exploitée) des petits hommes verts qui viennent le tirer de derrière son miroir.
C'était ce qu'il fallait exploiter, tu n'as pas l'air de manquer d'humour ni d'imagination pour le faire.
Sinon on ne dit pas d'un verre qu'il s'émiette.
La description devant le miroir est assez bien écrite et convaincante mais, dans mon idée, manque d'originalité et de force.
La seconde partie, trop courte, m'a parue un peu trop confuse, pas assez structurée, bâclée.

   Anonyme   
14/2/2009
Le premier paragraphe est accrocheur, et comme il l'est, je me mets en mode "commenter cette nouvelle" au fur et à mesure :
Vue la qualité de la biture, c'est un exploit (si, si, j'insiste !) que le héros puisse garnir sa brosse à dents de dentifrice sans en mettre à côté.
J'ai aimé et j'ai bien ri. La description de l'alccolo est très bien rendue, elle le rend incroyablement sympathique.
Bémol pour la fin, elle m'a... désenchantée.
Ce parachutage brutal en Sbreky, ajors que je ne demandais rien d'autre que de m'accrocher à ma bouteille et à mon lavabo, peut-être... Je voulais rester dans un genre, et je me suis retrouvée dans un autre, sans trop comprendre pourquoi ?
Quoi qu'il en soit, j'ai bien aimé la première partie.

   Anonyme   
17/2/2009
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Menvussa, l'air de pas trop y toucher, est fichtrement efficace.
Descriptions d'un bel humour.
Et le soi-disant changement de cap du texte ne m'a pas posé problème.
Au contraire.
On pourrait croire à du Topor presque. Je vois bien une de ses illustrations avec les bras dans la glace.
Merci j'ai vraiment aimé

   cherbiacuespe   
7/9/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime beaucoup
Faudrait arrêter la bibine quand on tient le stylo, ou alors trier la bonne...

Récit amusant et bien tourné d'un pauvre type qui lutte contre la méchanceté et le sadisme insensé et avérée des objets l'entourant. On s'y croirait, devant la scène surréaliste de ce héros moderne qui essaie vainement de survivre à son entourage. C'est que la simplicité du verbe aide bien, c'est amusant et bien tourné, plaisant, bref, du bon humour, même si on y mêle mes amis les Sbreks qui eux, sont des gens sérieux.


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